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Survivras-tu au massacre à la citadelle?
Survivras-tu au massacre à la citadelle?
Survivras-tu au massacre à la citadelle?
Livre électronique250 pages3 heures

Survivras-tu au massacre à la citadelle?

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À propos de ce livre électronique

Survivras-tu, c'est une série de romans d'horreur avec des choix narratifs. C'est toi qui prends les plus grandes décisions... et c'est toi qui en subiras les conséquences!

Un tournoi médiéval de type «grandeur nature» est organisé dans une ancienne forteresse des Alpes. La compagnie derrière l’événement a la réputation d’investir des millions dans ses activités. Elle promet l’expérience d’une vie. Le coût d’inscription: 50 000 dollars américains. Heureusement, Sacha a des parents fortunés qui lui permettent d’entreprendre cette aventure. Il peut même inviter Chloé et Edge, ses deux meilleurs amis, à l’accompagner. L’excitation au ventre, les trois s’envolent vers les plus hauts sommets de l’Europe sans savoir quelles sanglantes surprises ce voyage leur réservera. Car la mort est au programme. Dans une ruine entourée de falaises infranchissables, aucune fuite n’est possible. Les dés sont jetés.

Survivras-tu au massacre à la citadelle?
LangueFrançais
Date de sortie1 avr. 2022
ISBN9782897658250
Survivras-tu au massacre à la citadelle?
Auteur

Dominic Bellavance

Dominic Bellavance est bachelier multidisciplinaire en création littéraire, en littérature québécoise et en rédaction professionnelle. Il est lauréat d’un prix Aurora Awards et a été finaliste aux Prix littéraires Bibliothèques de Québec — SILQ.

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    Aperçu du livre

    Survivras-tu au massacre à la citadelle? - Dominic Bellavance

    1

    Edge et Chloé enfonçaient les multiples boutons de la limousine comme des enfants qui s’excitaient devant un nouveau jouet à Noël. Si des inconnus les avaient accompagnés, Sacha aurait mis son pied à terre et exigé un minimum de dignité de la part de ses camarades, mais à quoi bon ? Personne d’autre ne se trouvait dans l’habitacle, et le chauffeur conduisait sans passer de commentaire. Qu’ils s’amusent, se dit Sacha en plaçant nonchalamment ses mains derrière sa tête. Ce n’était pas comme si Edge et Chloé pouvaient jouir de ce luxe à l’année.

    Par les fenêtres teintées défilait le décor dentelé des Alpes dont le sommet des montagnes perçait les nuages. Sacha et ses amis étaient arrivés en Suisse hier matin à l’aéroport de Zürich, ils avaient séjourné une nuit à l’hôtel avant de se faire cueillir par le véhicule de prestige.

    Leur destination finale : les ruines d’un château de l’ère médiéval où se tiendrait un événement grandiose organisé par la corporation Orchid Elite Entertainment, qui avait la réputation d’en mettre plein la vue à ses participants grâce à des budgets rocambolesques de plusieurs millions de dollars. Ce serait ce qu’on appelle un « grandeur nature », une simulation de guerre avec des combattants équipés d’armes en mousse, dans un contexte à la fois sportif et structuré.

    Sacha, Edge et Chloé s’étaient déjà inscrits à ce genre d’activité au Québec. Les grandeurs nature permettaient à des geeks comme eux de se déguiser en magiciens, en archers ou en barbares, et surtout, à se taper sur la gueule — gentiment, mais pas trop. Ces évènements étaient réalisés avec les moyens du bord : on transformait une vieille cabane à sucre en auberge, et une grange servait de repaire pour un clan de gobelins à anéantir. Une moitié des participants incarnait les méchants ; l’autre, les gentils, et durant 24 heures — il fallait toujours passer la nuit sans se faire tuer, c’était une tradition —, les joueurs s’immergeaient dans cet univers parallèle. Bien sûr, il y avait des règles. Les joueurs s’inventaient un personnage fictif qu’ils devaient s’approprier à cent pour cent — exactement comme au théâtre —, et chacun disposait d’un nombre limité de points de vie. Chaque fois qu’un combattant frappait un opposant avec une arme en mousse, il devait crier les dommages infligés ; quand on entendait : « Cinq ! Six ! Cinq ! Six ! » au loin derrière les arbres, on savait qu’une bagarre avait éclaté. Et lorsque les points de vie d’un joueur descendaient à zéro, il devait rentrer à l’auberge dans une « zone de résurrection » attitrée, et attendre un certain temps avant de pouvoir retourner sur le champ de bataille.

    À ce jour, Sacha et ses amis n’avaient connu que ça, des grandeurs nature artisanaux, sans grandes ambitions. Mais tout allait bientôt changer.

    D’une pression de bouton, Chloé fit coulisser le toit ouvrant de la limousine ; un air chaud souffla dans l’habitacle et fouetta les cheveux de Sacha.

    — OK, j’ai vraiment envie de sortir ma tête, annonça Chloé.

    — On doit même pas aller à 50 km/h, l’informa Sacha alors qu’il observait dehors. Vas-y, on le dira pas à tes parents.

    La route sinueuse qui épousait les reliefs de la Suisse n’admettait pas les grandes vitesses de croisière. Chloé détacha sa ceinture et fit passer le haut de son corps par la trappe sur le toit du véhicule, ce qui amplifia le sifflement de l’air dans l’habitacle.

    — WOOOOOOOO ! ! ! l’entendait-on crier de l’intérieur.

    Sacha jeta un coup d’œil rapide vers Edge, qui observait distraitement le paysage par la fenêtre au lieu de s’offrir un spectacle facile sur les fesses de son amie, que des jeans ajustés emballaient à la perfection.

    Il va attendre jusqu’à quand pour faire son move, merde ?

    Sacha n’était pas dupe. Edge, Chloé et lui formaient un trio de geeks suprêmes depuis la troisième année du secondaire, mais c’était seulement depuis les six derniers mois que le regard d’Edge avait changé sur son amie. Ils venaient de terminer leur année de finissants, le cégep commencerait à l’automne, Edge et Chloé étaient inscrits à Montréal, mais pas dans la même institution. S’il n’avouait pas ses sentiments avant la fin de l’été, ce serait bien possible qu’un autre gars mette le grappin sur cette fille.

    — Pensez-vous que le chauffeur me voit faire ?

    — On s’en fout, du chauffeur, Chlo ! répondit Sacha d’un ton sec. Profite du moment, on est venus pour ça.

    Sachant que Chloé était probablement à moitié sourde à cause du sifflement de l’air autour de sa tête, Sacha saisit l’occasion pour se pencher à l’oreille d’Edge. Il voulait en avoir le cœur net.

    — Là, mec, on est en voyage, il fait beau, il fait chaud, on va participer au grandeur nature le plus boosté au monde, si tu veux demander à Chloé de sortir avec toi, c’est maintenant ou jamais.

    Sa seule réponse fut un éclat de rire.

    — T’es ben drôle, toi ! Tu me…

    Il baissa son ton de voix, réalisant qu’il parlait trop fort.

    — Tu me vois avec elle ? Sans joke ?

    — Encore en train de faire le con, Edge ? Je suis pas aveugle. C’est clair que tu la veux, et va falloir que tu arrêtes de la traiter comme une amie. Évolue, mec. Cette fille-là est parfaite pour toi. C’est une gameuse, elle est hyper intelligente, elle tripe sur le cosplay, et depuis qu’elle a décidé de s’arranger un peu, sérieux, on se dira pas de mensonges, elle est vraiment canon.

    — As-tu perdu un boulon aux douanes, Sach ? Je veux pas sortir avec « Chloé », voyons donc.

    — Tu devrais.

    Chloé redescendit à l’intérieur ; ses longs cheveux bruns étaient devenus un champ de bataille, elle ramena ses mèches derrière ses oreilles.

    — J’ai vu des hélicoptères décoller, là-bas, c’est fou ! J’espère qu’on est pas en retard. On est à l’heure, hein, Sach ?

    Sacha tourna son regard vers le ciel, devant le véhicule. Deux engins volaient à basse altitude, à environ deux kilomètres de distance.

    — On arrive, dit-il, alors qu’il sentait des frétillements dans le bout de ses doigts.

    2

    La limousine gravit une colline sinueuse et ralentit devant une plateforme en béton où étaient posés trois hélicoptères rouges. Les deux appareils que Chloé avait vus traverser le ciel étaient déjà disparus derrière les montagnes.

    — J’ai hâte d’arriver au château pour me dégourdir les jambes, dit Edge. D’abord l’avion, puis la limo…

    — T’en fais pas, ça va être malade, lui confirma Sacha.

    Ce ne pouvait être autrement. Les évènements éphémères d’Orchid Elite Entertainment existaient depuis seulement deux ans, et l’organisation faisait la une de toutes les tribunes. Présence de vedettes, bouffe cinq étoiles, transport VIP, effets pyrotechniques ahurissants, équipement à la fine pointe de la technologie, tout ce que cette corporation touchait se transformait en or. Pas surprenant que le prix d’un accès soit prohibitif. Pour acheter un billet à une manifestation d’Orchid, il fallait débourser 50 000 dollars américains par personne, un joli coup de poignard dans le compte en banque. Certains auraient dit que c’était un avantage, puisqu’à ce prix, seule la crème de la crème pouvait s’inscrire, ce qui garantissait un entourage de grande qualité. Les participants des évènements antérieurs étaient unanimes : ouvrir les bras à Orchid Elite Entertainment, c’était s’offrir l’expérience d’une vie… et ce genre de commentaire provenait de gens qui engrangeaient des millions chaque année.

    Les parents de Sacha avaient couvert les frais du trio, ce dernier n’ayant pas les moyens de flamber 150 000 dollars pour un week-end extravagant. « Tu as fini ton secondaire avec des mentions d’excellence, bravo, fiston ! avait dit son père. Je t’avais promis un voyage avec tes camarades, et tu l’as mérité. Quoi ? Orchid Elite Entertainment ? Ça me dit rien, mais si ça t’intéresse, pourquoi pas ? Oui, oui. Tes deux amis peuvent t’accompagner. C’était bien notre entente. »

    Son père avait failli recracher sa gorgée de vin en apprenant le prix d’entrée, mais sa mère avait été prompte à le ramener à l’ordre et à lui rappeler où leur famille se situait sur l’échelle sociale. Les deux avaient un salaire d’avocats spécialisés. Leur fils aîné méritait ce voyage. C’était non négociable.

    La limousine roulait lentement entre les pistes d’atterrissage, ce qui permit à Sacha d’admirer les fins détails sur les hélicoptères rouges qui reluisaient sous le soleil matinal. Des pilotes étaient installés derrière les contrôles, ils attendaient patiemment leurs passagers. L’un appuya deux doigts sur son casque pour saluer les occupants de la voiture de luxe.

    — Je capote, dit Edge. On se croirait dans une série de Tom Clancy.

    Sacha ne put s’empêcher de sourire en coin.

    — Attends de voir ce qu’Orchid nous réserve là-bas. On a encore rien vu, je suis sûr.

    Le véhicule s’immobilisa. Edge s’empressa d’agripper la poignée de la portière, mais Sacha interrompit son geste avec sa main.

    — C’est le chauffeur qui doit nous ouvrir, mec.

    — Toi pis tes protocoles…

    — Edge, tu dois comprendre. Quand on est dans une limo, on se fait ouvrir la porte par le chauffeur. Ça fonctionne de même.

    Edge lui répliqua avec un sourire ultrabrillant, effet provoqué par le contraste entre la blancheur de ses dents et sa peau basanée. Descendant d’une famille originaire du Moyen-Orient, élevé au Québec, il avait un de ces charismes ravageurs qu’il commençait tout juste à exploiter.

    Comme prévu, le chauffeur longea la limousine en gardant une posture droite — presque militaire —, et vint ouvrir la portière avec ses gants immaculés.

    — Je vous souhaite une excellente journée, messieurs. Madame.

    — Merciiii ! lui répondit Chloé pendant qu’elle s’extirpait maladroitement du véhicule, sur un ton beaucoup trop enthousiaste.

    Une autre limousine s’approchait au loin. Probablement d’autres participants qui avaient atterri à Zürich en même temps qu’eux.

    Le chauffeur invita ses passagers à ramasser leurs effets personnels dans le coffre arrière, soit un sac à dos pour chacun. Il les escorta ensuite vers un poste de contrôle où des gardiens de sécurité en veston-cravate passèrent les bagages dans une machine à rayon X, exactement comme à l’aéroport. Sacha s’était assuré de n’apporter aucun objet problématique et avait averti ses compagnons de faire de même. Que des vêtements et souliers de rechange. Chloé avait bien sûr insisté pour apporter ses accessoires de cosplay, mais Sacha l’en avait découragé. Tout serait fourni, et il ne fallait pas que son look jure avait le reste du décor.

    On leur redonna leurs sacs.

    Le chauffeur guida les trois amis vers l’hélicoptère le plus proche. Le pilote descendit du cockpit pour rejoindre le groupe d’adolescents. Il enleva ses grosses lunettes fumées avant de parler :

    — You speak English ?

    Il avait un fort accent allemand.

    — Oui, répondit Sacha dans la langue de Shakespeare, qu’il maîtrisait parfaitement.

    — Excellent. Mon nom est Liam Schmid, je suis votre pilote. Je vais vous aider à monter à bord. Mais avant, laissez-moi vos sacs.

    Il déposa doucement chacun des bagages dans la soute de l’appareil, puis il ouvrit la porte latérale de la cabine. Quatre sièges se trouvaient à l’intérieur, installés face à face. Le pilote offrit sa main à Chloé pour lui permettre de se hisser facilement à l’intérieur de l’habitacle.

    On s’occupe vraiment de tout, pensa Sacha, fort satisfait que le personnel engagé par Orchid Elite Entertainment soit à la hauteur de ses attentes. Pour 150 000 dollars, il fallait bien.

    Chloé accepta l’aide du pilote, avec un visage rougi par cet excès de galanterie. Elle prit place dans le siège en cuir.

    Sacha murmura à l’oreille d’Edge :

    — Là, tu vas t’asseoir à côté d’elle, et si ça brasse, c’est toi qui lui prends la main, OK ?

    Comme seule réponse, Edge envoya un coup de coude rapide droit dans les côtes de son ami.

    3

    Quand Sacha, Edge et Chloé furent bien installés dans l’hélicoptère, le pilote ajusta les harnais et ceintures de sécurité de ses passagers. Il offrit ensuite un casque insonorisant à chacun d’eux.

    — Le voyage va être plus agréable avec ça.

    Chaque casque s’accompagnait d’un micro, ce qui permettrait aux occupants de communiquer entre eux, de même qu’avec le pilote.

    — Le décollage va vous chatouiller l’estomac, dit Liam, mais vous allez vous habituer.

    Edge se frotta les mains d’excitation pendant que leur limousine s’éloignait sur la route de campagne. Chloé vibrait sur la même fréquence : ses doigts tapotaient frénétiquement ses cuisses, elle avait hâte de conquérir les hauteurs, ça crevait les yeux, et Sacha devait bien s’avouer que d’admirer les montagnes des Alpes à bord d’un hélicoptère serait tout un spectacle. Voler était l’unique manière de voyager à partir de là, puisque l’évènement d’Orchid Elite Entertainment se tiendrait dans les anciennes ruines d’un château piqué au sommet d’un pilier de pierre qu’on osait appeler une « montagne ». Sacha avait fait des recherches sur le Web. Apparemment, les chemins terrestres qui permettaient d’atteindre cette forteresse s’étaient écroulés depuis des siècles. Les lieux étaient complètement isolés du reste du monde et n’avaient été visités, dans les dernières années, que par une poignée d’alpinistes expérimentés. Sacha s’était retenu d’examiner trop longtemps les photos de la destination, de la même manière qu’il ne regardait jamais les bandes-annonces de films avant d’aller au cinéma. Il voulait garder la surprise intacte.

    — S’il y a quoi que ce soit, parlez-moi là-dedans, dit le pilote en tapotant ses écouteurs.

    Il pressa un bouton sur son propre casque pour le mettre en marche, puis il descendit de la cabine.

    — Attendons deux minutes, ajouta-t-il, en utilisant son micro pour se faire entendre. Quelqu’un s’en vient. Je pense qu’on va pouvoir remplir le siège vacant.

    La limousine que Sacha avait aperçue au loin venait d’arriver : elle s’immobilisa doucement à côté de l’hélicoptère. Le chauffeur ouvrit la porte à l’unique passagère du véhicule : une fille à l’orée de la vingtaine, avec une longue chevelure dont les teintes variaient entre le bleu saphir et le gris argenté. Elle avait un maquillage découpé, en particulier au niveau des sourcils et des paupières, zones qu’elle avait foncées abondamment alors que le reste de son visage était saupoudré de pâleur. Pour ses lèvres, un rose froid avait suffi. Ses vêtements noirs avaient quelques attributs militaires : gros boutons sur son veston sans aucune froissure, et pattes d’épaule proéminentes.

    Sans remercier le chauffeur, elle s’éloigna de la limousine en faisant claquer les semelles de ses bottes sur la plateforme d’atterrissage, bottes qui lui montaient jusqu’aux genoux, lacées sur toute la longueur des mollets. Seule une jupe lui cachait les cuisses : à motifs carreautés comme les kilts, elle arborait des couleurs alternant entre le noir et différentes nuances de bleu.

    Sacha sentit que son cœur voulait défoncer sa poitrine, il se surprit à constater que ses mains étaient devenues moites en l’espace de quelques secondes. Il réarrangea quelques mèches de cheveux sur son front.

    — Wow, elle est vraiiiiment belle, souffla Chloé dans son micro, faisant résonner sa voix dans les écouteurs de Sacha. Elle est comme un clair de lune vu du fond de l’océan.

    — Un clair de lune vu au fond de l’océan ? répéta Edge sur un ton moqueur.

    — Je veux dire… Si on me demandait de m’habiller comme le clair de lune vu du fond de l’océan, je m’habillerais comme elle, c’est sûr.

    — Voyons, Chlo, quel détraqué te ferait une demande pareille ?

    L’inconnue passa sans anicroche le contrôle de sécurité obligatoire avec la machine à rayons X, puis Liam Schmid ramassa son sac à dos.

    — Hi ! You speak English ? dit le pilote de manière protocolaire, comme il l’avait fait pour Sacha plus tôt.

    La nouvelle arrivante hocha la tête ; on n’entendit pas sa réponse orale, comme elle n’avait pas de micro.

    Durant ce temps, Sacha ne cessait d’observer la démarche calculée de cette beauté. Lorsqu’elle atteignit le côté de la cabine, leurs regards se croisèrent enfin, et Sacha ne broncha pas ; il montra son sourire en coin qui avait prouvé maintes fois son succès auprès de la gent féminine à l’école secondaire.

    Pourvu qu’elle me remarque avant Edge, pensa-t-il.

    — May I go in ? demanda-t-elle à Liam.

    Elle avait un fort accent britannique qui venait de rehausser sa prestance aux yeux de Sacha.

    Le pilote lui offrit sa main en appui : elle se hissa à l’intérieur de l’appareil et occupa le seul siège vacant, soit celui jouxtant directement celui de Sacha. Elle s’attacha avec aisance, ayant l’air de savoir où se trouvait chaque sangle dans la cabine. Le parfum qui émanait de ses cheveux — une essence florale corsée — enivra aussitôt Sacha.

    Liam Schmid s’assura que sa nouvelle passagère fut convenablement installée. Il lui déposa doucement un casque de communication sur la tête, en prenant soin de ne pas déranger

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