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Dreamcraft - Monde 1 - 3
Dreamcraft - Monde 1 - 3
Dreamcraft - Monde 1 - 3
Livre électronique274 pages2 heures

Dreamcraft - Monde 1 - 3

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À propos de ce livre électronique

Pourquoi rêver quand on peut jouer?

C’est le slogan de la toute nouvelle console de jeu Dreamcraft.

____

C’est la dernière chance pour les joueurs!

Il faut monter de niveau et trouver les meilleures armes,

Car non seulement faut-il trouver le dernier monstre,

Il faut être le premier à le vaincre,

Et surtout, ne pas être éliminé avant d’y parvenir!

Bonne nuit, et bonne partie!
LangueFrançais
Date de sortie18 janv. 2021
ISBN9782897657031
Dreamcraft - Monde 1 - 3
Auteur

L.P. Sicard

LOUIS-PIER SICARD est un écrivain québécois né en 1991. Après avoir remporté plusieurs prix littéraires, tels que le concours international de poésie de Paris à deux reprises, L.P. Sicard publie sa première série fantastique en 2016, dont le premier tome se mérite la même année le Grand prix jeunesse des univers parallèles. Outre la parution d’une réécriture de Blanche Neige, en 2017, il publie également la trilogie Malragon, aux éditions ADA.

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    Aperçu du livre

    Dreamcraft - Monde 1 - 3 - L.P. Sicard

    SODEC.

    PREMIÈRE PARTIE

    CHAPITRE 1

    Alex et moi sommes là, près de l’arbre dans la cour d’école, comme d’habitude. Cependant, notre discussion n’a rien d’ordinaire : mes idées se bousculent à une telle vitesse dans ma tête que je la crois sur le point d’exploser. Suivant les conseils de notre professeur d’éducation physique, selon qui « le mouvement organise les idées », je fais les cent pas depuis plusieurs minutes, devant mon ami. Alex, quant à lui, est assis entre les racines, la tête appuyée sur l’écorce et les paupières closes.

    C’est d’une voix lasse, empreinte de déception, que mon ami interrompt mes pensées :

    — Et tu as vraiment cru à cette histoire d’accident de voiture ?

    Cette fois, je m’arrête, sentant une colère sourde poindre dans ma poitrine.

    — Si tu l’avais vue, si tu avais été là, tu y aurais cru, toi aussi ! je me défends. Et retourner le couteau dans la plaie ne nous fera pas avancer.

    — C’est fini, de toute façon, maugrée Alex en détournant la tête. Notre partie est terminée ; aucune chance que l’Hydre la remporte.

    Le poids du désespoir s’abattant sur mes épaules, je m’assois à mon tour au pied de l’arbre. De chaque côté de nous, d’autres filles et garçons courent dans tous les sens, rient aux éclats, s’envoient des ballons… C’est la première fois depuis le début de la semaine que je regrette de m’être lancé dans cette aventure de DreamCraft.

    Depuis que je me suis réveillé, je ne peux m’empêcher de songer à nos derniers instants dans l’univers du jeu. Tous les membres de notre alliance qui se dirigent dans le souterrain, la porte qui se ferme, puis cette explosion…

    Tout ça, c’est ma faute. Entièrement la mienne. C’est moi qui ai libéré Léa, moi qui lui ai permis de préparer ce piège qui a coûté la vie à tous mes coéquipiers.

    — C’est juste un jeu, au fond, je laisse tomber à voix basse.

    — Tu sais que c’est plus que ça, réplique Alex à brûle-pourpoint.

    — Si jamais je croise Léa dans la rue…

    — Tu vas faire quoi, eh ? me coupe mon ami. Elle a joué le jeu, tout simplement. Mieux que toi.

    — Le jeu, il est censé se jouer la nuit ! Pas ici, dans la vraie vie ! C’est de la tricherie !

    — Parce que tu as lu des règlements quelque part ? Crois-moi, si c’était de la triche, on l’aurait déjà bannie du jeu.

    D’affirmer qu’Alex est en colère contre moi est un euphémisme ; il ose à peine me regarder depuis que nous sommes arrivés à l’école, et pour tout dire, je le comprends. Le pire, c’est que je ne lui ai pas encore parlé de ma dernière découverte : le palmarès des joueurs de l’Amérique de l’Est. En temps normal, nous aurions sauté de joie en apprenant que nous faisons tous deux partie du top 100, mais maintenant que Léa est en tête — et ce, probablement en raison de la périlleuse trahison qu’elle a réussie grâce à moi –, cette nouvelle n’a rien de réjouissant. Du reste, Alex et moi allons sûrement être catapultés hors du palmarès dans les jours qui suivent.

    — Je pense que je vais abandonner la partie pour le reste de la semaine, dit Alex en fixant ses souliers.

    — Tu n’y penses quand même pas !

    — À quoi ça sert de jouer ? Nous avons déjà perdu ! Tu penses qu’à deux, nous allons réussir à trouver le repaire du monstre et à le tuer ? Voyons ! La carte des Ténèbres a sûrement brûlé, elle aussi, de toute manière.

    — Arthem nous a dit qu’elle ne peut pas être détruite, j’argumente.

    — C’est sans importance.

    Une pensée me fait soudain écarquiller les yeux.

    — Il ne reste pas que nous deux.

    Alex ose enfin me confronter du regard, m’incitant à poursuivre.

    — Azura. Elle est encore en mission, j’explique. Et les deux autres voleurs partis avec elle.

    Mon ami soupire, ramenant son attention sur ses lacets.

    — Cinq joueurs, Mathis. Regarde les choses en face, veux-tu ? Réussir notre quête principale, c’est juste impossible.

    — Et si leur mission de saboter le quartier général de la Banshee fonctionnait ? j’insiste, plein d’espoir.

    — On aurait encore l’équipe du Minotaure à contrer. (Il lève les yeux au ciel, secouant la tête de découragement.) Quand je pense que Tom va peut-être gagner la partie… On en entendra parler pendant des années.

    J’aperçois justement Tom au loin. Sans surprise, il s’amuse à projeter de toutes ses forces un ballon vers d’autres joueurs, sur le terrain de ballon-chasseur. C’est alors qu’une idée me vient.

    — Tom fait partie de l’alliance du Minotaure, je dis pour moi-même.

    — Et alors ? s’impatiente Alex.

    — Alors nous pourrions obtenir de précieuses informations en lui parlant ! Écoute… La Banshee a réussi à nous tendre un piège. Avec un peu de chance, Azura et sa bande trouveront aussi le moyen de saboter un quartier général ennemi. Quant à toi et moi, si nous parvenons à mettre des bâtons dans les roues de l’alliance du Minotaure, tout le monde serait égal !

    — C’est plus facile à dire qu’à faire.

    Je constate néanmoins chez mon ami un regain d’espoir, aussi petit soit-il, au creux de sa voix.

    — On ne sait même pas où leur quartier général se cache dans les montagnes, poursuit-il.

    — C’est justement là que Tom devient important ! je réponds en me redressant.

    Sans plus d’explications, je me dirige vers le champion de ballon-chasseur de l’école. Je ne porte nulle attention à Alex, qui me pose mille et une questions derrière moi. En quelques enjambées, je rejoins l’aire de jeu, au centre de laquelle Tom drible avec son ballon. Un instant plus tard, Alex apparaît à mes côtés.

    — Qu’est-ce que vous voulez ? nous lance Tom, ses yeux plissés de méfiance.

    Tom n’est assurément pas l’élève le plus intelligent de l’école, mais il l’est suffisamment pour comprendre qu’Alex et moi ne venons pas jouer au ballon-chasseur de notre plein gré — du moins, sans attendre quelque chose en retour.

    — Je veux te proposer un marché, je lui dis sans détour.

    — J’écoute, m’assure Tom en cessant de dribler.

    — Une partie de ballon-chasseur, entre toi et moi. Le gagnant a le droit de poser une question au perdant, et le perdant est obligé de dire la vérité.

    À ma droite, j’aperçois Alex me faire de gros yeux.

    — Et qu’est-ce qui te dit que j’ai envie de découvrir quelque chose sur toi, eh ? me relance Tom.

    — Je pourrais te révéler bien des secrets sur l’alliance de l’Hydre…

    Les paupières du joueur se soulèvent davantage, conférant à son visage une expression étonnée. Manifestement, il n’a pas pensé que cette question pourrait concerner l’univers de DreamCraft.

    — Marché conclu, répond-il. Obligé de dire la vérité, eh ?

    — Exact.

    Au fil de notre discussion, quelques garçons ont été attirés par la scène. Ceux-là se positionnent alors autour de l’aire de jeu. Après un hochement de tête, Tom et moi nous retranchons dans notre zone respective. Puisque Tom a le ballon dans ses mains, je devine qu’il commencera la partie avec celui-ci. Peut-être aurais-je dû ajouter quelques lignes à notre marché…

    Avant de débuter, je jette un œil aux alentours : il y a désormais quelques dizaines de spectateurs, certains amusés, d’autres, à l’instar d’Alex, complètement terrifiés. Ces derniers savent que personne n’a encore gagné contre le redoutable Tom ; nombreux sont ceux, d’ailleurs, qui se sont retrouvés à l’infirmerie de l’école pour un doigt foulé, une côte fêlée ou encore une commotion cérébrale.

    — Prêt ? me lance Tom en guise d’avertissement.

    — Prêt.

    Une seconde à peine plus tard, un ballon file comme un boulet de canon à quelques millimètres de ma tête. Un réflexe m’a permis d’éviter ce tir, qui a frisé quelques mèches de mes cheveux. Jamais je ne parviendrai à attraper un ballon à cette vitesse…

    Une fois le ballon entre mes mains, je tire à mon tour : avec une vitesse qui en fait rire quelques-uns, le projectile file droit sur mon adversaire, qui l’attrape sans mal avant de revenir à la charge. Cette fois, il me faut me lancer à plat ventre pour éviter le deuxième tir. Mes paumes atterrissent durement sur l’asphalte. Lorsque je saisis le ballon, celui-ci fait chauffer ma peau éraflée.

    De l’autre côté de la ligne, Tom m’offre un sourire mauvais. Lui aussi a compris que je n’ai aucune chance. C’est à ce moment que la cloche se met à sonner, annonçant la fin de la récréation.

    — On finit la partie ! hurle Tom tandis que plusieurs spectateurs s’éloignent.

    Du coin de l’œil, j’aperçois une surveillante s’approcher.

    — La récréation est terminée ! martèle-t-elle. Allez, oust !

    — Madame, on finit notre…

    C’est maintenant ou jamais !

    Profitant de cette distraction providentielle, je lance le ballon, misant davantage sur la précision que la force : la sphère de caoutchouc heurte mon adversaire sur l’épaule avant de rebondir hors de sa portée.

    — J’ai gagné ! je m’écrie en sautant sur place.

    — Mais…, tente Tom.

    — Voilà la fin de la partie, réplique la surveillante, triomphante.

    Le champion de ballon-chasseur m’adresse un dernier regard empli de reproches avant de quitter le terrain.

    CHAPITRE 2

    Sur le chemin du retour, je résume à Alex tout ce que Tom m’a révélé durant le dîner. Il n’a bien sûr pas répondu à ma question de gaieté de cœur, mais il m’a au moins accordé une minute pour m’expliquer, dans un regain de fierté, à quel point l’alliance du Minotaure était la meilleure.

    — Il m’a confirmé qu’il n’est pas nécessaire d’escalader quoi que ce soit pour entrer dans leur quartier général, je résume en sautant du trottoir pour traverser la rue.

    — Alors les joueurs du Minotaure ne sont pas vraiment dans les montagnes ? s’intéresse Alex.

    — Si, ils le sont, mais l’entrée du quartier général est à la base de la montagne, non au sommet ; apparemment, il y a des marches partout, bien plus que dans le grand Arbre, et certaines mènent jusqu’au sommet. Il a sans surprise répété à quel point nous n’avions aucune chance de le battre, se vantant d’être « déjà » de niveau 6.

    Alex pouffe d’un rire narquois en donnant un coup de soulier à un caillou.

    — Tu lui as dit que nous étions presque de niveau 9 ?

    — Je n’ai pas eu le temps de placer un seul mot, je lui réponds avec un sourire. Tom n’arrêtait pas de parler. Il m’en a dit bien plus que ce que j’espérais.

    — Qu’est-ce que tu sais d’autre ?

    L’information que je m’apprête à révéler à mon ami est si importante que je dois cesser de marcher pour lui en faire part. Je prends Alex par les épaules et l’attire sous un conifère avoisinant le trottoir.

    — Tom m’a dit mot pour mot quel était le mot d’ordre des Minotaures.

    — Le mot d’ordre…

    — Tu sais, la devise de chaque alliance ? La nôtre, c’est n’être jamais vaincu, s’améliorer toujours. Eh bien, la leur va comme suit : forts comme les montagnes, durs comme la pierre.

    — Oui, et alors ? me relance Alex, qui visiblement ne sait pas en quoi cette information est pertinente.

    — Tom m’a confirmé qu’aucun intrus ne peut entrer dans son quartier général, car son entrée est protégée par un mot de passe. Ça ne lui a pris qu’une minute avant de me révéler, sans qu’il s’en rende compte, que le mot de passe est en fait leur devise.

    Alex relève lentement la tête.

    — Tu veux dire que…

    — Que nous avons un passe-droit pour entrer facilement dans le quartier général du Minotaure ! je confirme en faisant sautiller malicieusement mes sourcils. Nous n’aurons qu’à bien cacher notre tatouage sur notre main, et bam ! Nous voilà dans le repaire de l’ennemi.

    Le sourire d’Alex, qui vient tout juste d’apparaître, se décompose presque aussitôt tandis qu’il se remet à marcher.

    — Mouais, mais ça ne nous dit pas comment nous allons faire pour saboter leurs plans, soupire-t-il. Comment deux joueurs peuvent-ils s’y prendre pour détruire une alliance entière ?

    — Léa a bien réussi seule !

    Cet argument n’était sans doute pas le meilleur ; en guise de réponse, mon ami me décoche un regard noir, empli de reproches.

    — Tu lui as donné un sacré coup de main, aussi, persifle-t-il. Si tu penses que Tom va nous faire un cadeau pareil, tu te mets le doigt dans l’œil !

    Alex se remet à marcher, les deux mains dans les poches, son sac à dos

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