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Tu ne resteras pas en vie: La mort
Tu ne resteras pas en vie: La mort
Tu ne resteras pas en vie: La mort
Livre électronique363 pages5 heures

Tu ne resteras pas en vie: La mort

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À propos de ce livre électronique

Un seul destin, la mort.

Les vacances sont terminées. Les jumeaux tentent de profiter de leurs derniers instants avec leurs amis. Mais Antel a beaucoup de mal à vivre avec son secret, et son choix absolument atroce : Ténèbre ou Lumière ? Tandis que leur anniversaire approche et qu'Ebora reste imprévisible, leurs choix à tous seront irréversibles.
La fin est proche...

Préparez-vous à mourir.
LangueFrançais
Date de sortie13 juil. 2018
ISBN9782322150120
Tu ne resteras pas en vie: La mort
Auteur

Nina Coustenoble

C'est depuis 2015 qu'elle enchaine ses romans. Le succès de Nina Coustenoble réside dans ses univers entre présent et passé, réalité et fiction. Elle emporte le lecteur dans ses mondes immersifs.

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    Aperçu du livre

    Tu ne resteras pas en vie - Nina Coustenoble

    Épilogue

    Prologue

    La nuit est noire et pourtant, chaque habitation est plongée dans une douce luminosité. Toutes les créatures dorment avec une veilleuse à côté de leur lit. Les Lumières ne supportent pas l'obscurité totale, qui leur indique qu'un Ténèbre se trouve à proximité. La campagne est déserte à cette heure-ci. On entend le vent dans les arbres et les volets qui claquent. Les bruits alentours bercent les habitants de la maisonnée. Malgré sa profonde envie de sommeil, Antel se pince. Il est allongé sur son lit, son ami Oscar à côté de lui, dort profondément. L'adolescent a une bonne raison de rester éveillé. Car s'il ferme les yeux, il finirait par s'assoupir, et s'il dort, il rêverait, et dans ses songes, il la verrait. Antel est une créature nocturne, il n'a pas besoin de sommeil en temps normal, mais en ce moment, son métabolisme semble épuisé. Déjà, il a souffert avec ses amis du manque de nourriture et d'une marche harassante à travers les dimensions, ensuite, le médecin a dit que, ayant accompli sa mission de sauver sa sœur, son corps réclame une pause. Antel n'a pas protesté sur le moment, mais à présent il se rend compte à quel point cela le dérange. Il essaie de se raccrocher à des souvenirs, n'importe lesquels. Il a longtemps eu peur de dormir. Depuis ses douze ans, il fait presque tout le temps des cauchemars épouvantables. Il ne s'en rappelle pas de beaucoup, le plus souvent, il s'agit de la mort de sa sœur. À chaque fois, il se réveille en sursaut et en sueur, totalement déboussolé et Jessica à côté de lui, qui vit exactement la même chose. Il y a de quoi traumatiser un enfant au point qu'il ne veut plus aller au lit. Sauf que là, c'est différent. S'il pense, même à des choses désagréables, cela vaudra toujours mieux que de la voir elle. Il ne veut pas l'affronter encore, retrouver son visage qui le hante alors même qu'il est parfaitement conscient. Il croit pouvoir rester longtemps dans cette position, parfaitement réveillé, attendant l'aube. Or, il finit par s'assoupir.

    Il se trouve dans une nature désertique. Il scrute les alentours. Les arbres sont détruits, ils sentent le brûlé.

    Le ciel a pris une teinte orangée. À ses pieds, il ne voit que des cadavres et du sang. Antel s'avance tandis que ses pieds craquent sur des crânes. Les odeurs de pourriture lui donnent envie de vomir et il doit s'obliger à détourner la tête, tellement ce qu'il voit est immonde.

    Il tente d'oublier qu'il marche sur des ossements. Des yeux vides le fixent et il reconnaît ceux de toutes les personnes qu'il aime, qu'elles soient déjà mortes ou vivantes. Boris, Jessica, Maeva, Marc, Fred, Chloé, Audrey, Oscar, Aurore, Jembi, et aussi Mme Vauchevant, Mr Ssss, tous ne sont plus que des cadavres qui semblent vouloir s'accrocher à ses vêtements pour l'empêcher d'aller plus loin. Ou tout simplement pour qu'il les rejoigne. Les images défilent dans un monde affreux où la vie n'est plus là. Quel tableau sinistre !

    Dans neuf mois, tout s'arrêtera.

    Il ne peut plus s'enlever de la tête la dernière prédiction de la voyante. Elle sonne un peu trop comme une sorte d'apocalypse. De toute façon, il ne voit pas l'image de cette prophétie, mais ce que Le Mal veut qu'il voit. Le jeune homme ne sait pas depuis combien de temps il marche avec ce goût de cendres dans la bouche.

    Soudain, il entend un bruit. Il se retourne et se retrouve face à une femme d'une très grande beauté. Cette femme n'est autre que sa tante : Ebora. Elle est vêtue d'une chemise de nuit noire. Ses cheveux et sa tenue sombres contrastent avec sa peau pâle comme la mort.

    Antel a encore du mal à se faire à l'idée que la reine des Ténèbres a un lien de parenté avec lui. Non parce qu'il la hait de toute son âme, mais parce qu'elle n'a rien fait d'autre depuis qu'ils se connaissent, que d'essayer de le tuer et de le manipuler. De plus, son sourire cruel et moqueur rend son visage parfaitement inhumain. Qui aurait cru qu'avant, cette personne chérissait sa petite sœur ? Droite comme un i, la grâce de sa tante évoque aussi celle d'une prédatrice qui attend sa proie. Ses yeux noirs comme un puits sans fond, qu'est-ce qu'ils le glacent d'effroi ! À cet instant, ils pétillent de malice quand elle lui dit :

    – Tu n'étais pas impatient de me voir

    apparemment.

    Il ne répond pas. Comment peut-elle être au courant qu'il a essayé de ne pas s'endormir ? Oh et puis, quelle importance ? Il sait déjà pourquoi elle est là. Il a toujours un choix à faire, et elle le lui rappelle bien. À cette pensée, le visage de l'adolescent prend une moue attristée.

    – Ne fais pas cette tête. Tu seras bien avec moi. Et ta sœur sera tranquille dans son école.

    – Je ne vous aiderai pas à régner sur le monde.

    – Alors tu veux que je prenne ton don et celui de ta sœur pour causer encore plus de souffrance, et pour l'éternité en plus ?

    – Même si Jessica reste en vie, elle ne sera pas épargnée par les autres Ténèbres.

    – Je suis la reine. Je peux te garantir que ta sœur sera la seule Lumière traitée convenablement.

    – Je ne vous crois pas. Il faut dire que vous êtes maîtresse dans l'art du mensonge.

    – C'est vrai, mais cette fois je le jure, Jessica ne souffrira plus jamais.

    – Dans ce cas, je veux neuf garanties, une dixième pour la dimension de la Terre.

    – Voyez-vous cela. Quels sont les noms de ceux dont tu espères la tranquillité ?

    – Donc, Jessica bien sûr, Aurore, Maeva Jabot, Oscar Lewis, Chloé Gabrielle, le chauffeur de taxi Jembi, Alice Smith, Coccinelle, André et Audrey Tamier qui est humaine.

    Malheureusement, il ne connaît pas le nom de famille de certains de ses amis. Il espère que la reine voit de qui il parle. Ebora esquisse un sourire mauvais.

    – Tu négocies avec moi, c'est donc un échange. Qu'as-tu à m'offrir ?

    – Je n'ai rien, avoue-t-il.

    – Voyons, on a déjà un marché. La vie de ta sœur contre ton choix de devenir Ténèbre. Maintenant, donne-moi une bonne raison de garder huit personnes en vie.

    Antel sent le désespoir monter en lui. Avant il aurait tout fait pour sa sœur. À présent, il a aussi des amis et une petite amie. Il en avait déjà perdu trois, il ne veut pas que les autres subissent une mort atroce.

    – Bien, as-tu quelque chose d'autre à me dire ?

    – Vous ne vouliez pas qu'on le sache pas vrai ?

    – De quoi ?

    – C'est pour cela que vous avez fait tuer Boris Bones, vous ne vouliez pas qu'on retrouve notre petite sœur.

    – Petite sœur ?

    – Oui, ne le niez pas ! C'est vrai il est mort, mais il a eu le temps de nous avouer la vérité. Aurore n'est pas votre fille. Elle s'appelle Aurore Moreau !

    – Moreau ? Ah oui, c'est le nom de votre fichu père.

    – Qu'est-ce que vous avez contre lui ?

    – Devine.

    Le jeune homme ne voit vraiment pas la raison d'une telle haine.

    – Aurore est votre sœur, et alors ?

    – Alors vous nous avez menti, encore !

    – Évidemment, je suis une Ténèbre. Je me fiche de l'avenir de cette petite. C'était là l'occasion d'en faire une arme mortelle. Mais tant pis, maintenant elle est à vous.

    – Vous finirez par payer.

    – Comme c'est mignon. Or, je crains que tu ne te fasses des illusions. Je suis la seule qui peut gagner dans ce monde. Ne l'oublie jamais. Bon, on se reverra bientôt. Je te souhaite une bonne rentrée scolaire. Tu as besoin de te perfectionner avant de me rejoindre.

    Elle disparaît.

    Chapitre 1

    Chez les Lewis

    Il court à toute vitesse sur le terrain vague. Son tee-shirt colle à sa peau. Son corps se réchauffe sous l'effort, seul son nez reste rouge à cause du froid glacial. Haletant, il sait qu'il ne doit pas se relâcher pour échapper à son poursuivant. Antel fonce, sans un regard en arrière. Il entend très bien les pas d'une personne derrière lui. Elle utilise aussi la vitesse des elfes et prend un malin plaisir à lui courir après. Pas question qu'il se laisse rattraper.

    Le jeune homme accélère. Il esquive les arbres qui gênent sa progression. Ses pieds crissent sur le sol enneigé. Il ne perçoit plus personne. Son poursuivant a dévié de sa trajectoire. Antel tend l'oreille mais trop tard. Le temps qu'il comprenne qu'on fonce droit sur lui, l’Éternelle se retrouve par terre. Il pousse un grognement de frustration, sans se soucier de la douleur qu'il a ressentie en tombant. Une voix s'exclame alors :

    – Je t'ai eu ! Cela fait 2 à 0 pour moi !

    Antel lève les yeux vers sa sœur folle de joie. Jessica a bien été soignée, difficile à croire en la voyant qu'elle revient de plusieurs mois de torture. Ses cicatrices sont beaucoup moins vilaines, son visage n'a plus aucune trace de coups et ses cheveux ont commencé à repousser, de manière un peu anormale à cause des marques sur son crâne. Elle a repris du poids et des muscles. Leurs jeux améliorent énormément son humeur. Surtout lorsqu'elle gagne. L'adolescente lui tend la main.

    – Tu te ramollis frangin.

    Elle l'aide à se relever. Il feint de bouder ce qui agrandit encore plus le sourire de Jessica. Malgré toutes ces améliorations, Antel a du mal à se faire à l'air plus sévère de sa sœur. Même dans son regard, il sent que quelque chose a changé. Jessica essaie de le cacher, mais elle n'est pas revenue indemne de la forteresse de Klen.

    Ses cauchemars sont encore pire qu'avant et il lui arrive souvent de regarder dans le vide, sans se préoccuper de ce qui se passe autour d'elle. Or le pire, c'est son trouble psychologique. Le psychologue a parlé de dissociation entre le rêve et la réalité. Car la jeune fille s'est révélée incapable de différencier les deux. Parfois, en la voyant, il ne peut s'empêcher d'éprouver de la culpabilité. Le sentiment qu'il aurait dû être là pour la protéger et qu'elle souffre à présent par sa faute. Sinon, il essaie de se concentrer sur son visage qui reprend des couleurs et sur l'impression que tout va redevenir comme avant, même si cela semble bien naïf. Sa sœur le sort de sa rêverie.

    – On y va ?

    – D'accord.

    Les jumeaux rentrent à pied jusqu'à la maison des Lewis. Les parents de leur meilleur ami Oscar, ont accepté de les héberger pendant les vacances. Bon, ils ont d'abord dû réviser tous les cours qu'ils ont manqués lors du deuxième semestre, néanmoins après, ils ont pu profiter pleinement de ce repos bien mérité. Oscar est fils unique et vit dans un foyer très chaleureux. Son père est assez discret, sa mère est douce et aimable. Ils ont aussi rencontré sa grand-mère qui vient souvent lui rendre visite. Cette dernière s'appelle Juliette mais curieusement, tout le monde l'appelle Jules. Même les jumeaux ont maintenant l'habitude de la nommer ainsi.

    C'était la femme d'Edgar Lewis, il était le chef d'une organisation : l'ASM, l'abréviation de « agence sauver le monde ». C'était un héros, membre de ce que l'on appelle des gardiens, des sortes de policiers sauf que leur mission consiste juste à arrêter les Ténèbres. Or, il n'y a plus de gardiens, à cause d'Ebora. Les jumeaux se sentent mal de savoir que c'est leur tante qui a causé le malheur de Jules. On ne choisit pas sa famille.

    Oscar les attend devant la maison, une belle bâtisse perdue en pleine campagne. De taille assez modeste, elle respire néanmoins la tranquillité et le dépaysement.

    C'est l'endroit idéal pour oublier tous leurs soucis. La neige recouvre entièrement cette nature si belle et si tranquille. Leur ami leur sourit, emmitouflé dans sa grosse doudoune.

    – Alors, qui a gagné ?

    – Moi ! s'écrie Jessica ravie.

    – 2 à 0, faut que tu te ressaisisses mon vieux ! Tu es en train de te faire battre par une fille !

    Jessica tire la langue dans sa direction. Les adolescents commencent à se lancer des boules de neige. Les Éternelles étant plus rapides, seul Oscar en reçoit. Les jumeaux éclatent de rire devant sa mine boudeuse. C'est là que résonne la voix de Mme Lewis qui les appelle pour aller manger. Une odeur exquise s'échappe de la cuisine. Un plat de spaghettis à la sauce bolognaise est posé sur la table. Les adolescents mettent la table. Mr Lewis est parti travailler et ne peut donc pas manger avec eux.

    – Asseyez-vous que je vous serve.

    – Merci Cara, répondent les jumeaux.

    Ils savent bien que la mère d'Oscar ne veut pas être vouvoyée et qu'on l'appelle madame. Cara est très mince, ses boucles noires tombent en cascade sur ses épaules, sa peau noire comme le jais et ses yeux d'encre remplis de bienveillance augmentent sa beauté. Son fils lui ressemble beaucoup, contrairement à son père qui a la peau claire. Cara remplit leurs assiettes de pâtes et prend une petite part pour elle. Ses invités mangent goulûment tandis qu'elle entame la conversation en leur posant mille questions. Il leur est très difficile de parler de leur passé étant amnésiques, mais sinon, ils se sentent à l'aise ici. Les jumeaux aiment s'imaginer que si leurs parents étaient encore vivants, les deux familles se seraient invitées mutuellement. Sauf que leur mère a été tuée par Ebora, sa propre sœur, et leur père est porté disparu. La police ne peut malheureusement rien faire pour le retrouver, le dernier endroit où il a été aperçu c'était dans une forêt enchantée. Et on trouve difficilement ce genre d'endroit. Le repas terminé, Jessica aide son hôte à faire la vaisselle. Elle fait couler l'eau grâce à sa magie. Les tâches ménagères se révèlent être un bon entraînement, elle n'a pas pu utiliser son don d’Éternelle depuis longtemps. De plus, on doit être dans de bonnes conditions physiques et mentales pour utiliser ses pouvoirs. Les garçons s'installent devant la télévision. Ces derniers temps, les informations ne parlent plus que des autres dimensions. Le gouvernement du Japon recherche toujours les chanteuses pour qu'elles leur rendent les diamants capables de voyager entre les mondes. Antel a dû expliquer qu'il n'avait pas d'autre choix que de donner ces précieux objets, car la vie de sa sœur en dépendait.

    Mais le gouvernement n'était pas content. De plus, tous les pays se réunissent pour discuter du sort de ces deux dimensions. Pour l'instant, on n'a envoyé que des aventuriers expérimentés pour découvrir s'il y a quelque chose d'intéressant là-bas. Des Ténèbres se seraient même faufilés dans la dimension de l'Air. On ne comprend toujours pas comment ils ont eu la formule, n'étant connue que de quelques personnes, dont Antel et ses amis puisque ce sont eux qui ont créé ces portails transdimensionnels. Bien que l'accès leur ait été bloqué à eux aussi, à son grand mécontentement. Antel ne sait pas s'ils ont changé la formule, en tout cas, on leur a bien fait comprendre qu'il était hors de question qu'ils y retournent pour le moment. Quant aux fantômes, certains sont apparus ici pour saluer leur famille. Bref, le débat fait rage pour savoir si on interdit ou pas les liaisons entre les dimensions. Les adolescents se demandent parfois comment cela s'est passé il y a des années, quand ils ont dû décider du sort de la dimension de la Terre, comment ils sont arrivés à la conclusion que les humains ne pouvaient pas apprendre leur existence. À ce moment là aussi les gens n'étaient pas d'accord, mais même si les humains n'ont pas de pouvoirs, ils peuvent se montrer tout aussi dangereux et déraisonnables. Au moins, les rares humains au courant peuvent venir visiter cet endroit si similaire et en même temps, si différent du leur. Et le groupe a pu faire la connaissance d'Audrey. Elle s'est montrée vraiment épatante, prête à se battre contre des monstres qu'elle n'avait jamais affrontés jusqu'à présent.

    Soudain, une sonnerie retentit. Mme Lewis réagit immédiatement.

    – Oh, voilà le facteur.

    Elle tape dans ses mains. Aussitôt, le feu de la cheminée s'éteint et trois enveloppes tombent dans les cendres.

    Cara s'en empare, frappe à nouveau dans ses mains et les flammes réapparaissent.

    – Tenez les enfants, c'est pour vous. De la part de l'école.

    Ils s'emparent des enveloppes avidement. Ils découvrent une feuille de couleur verte avec des noms de pouvoirs magiques et des cases à côté :

    Liste des options de 2ème année

    Veuillez cocher votre option pour les cours de magie de 2ème année.

    - métamorphose humaine

    - liquéfaction

    - métamorphose animale

    - élasticité

    - télépathie

    - vitesse

    - guérison

    - voyance

    - invisibilité

    - dérivation

    - bouclier

    - contrôle de la nature

    - contrôle du temps

    - contrôle de la technologie

    - dédoublement - communication avec les animaux

    - caméléon 25

    – Vous avez une idée de l'option que vous allez prendre ? demande Cara.

    – Non pas du tout, dit Antel, il y a tellement de choix. Et il y a des pouvoirs dont je ne sais pas trop en quoi cela consiste.

    – Comme quoi ?

    – Le bouclier et la dérivation.

    – Le bouclier, tu peux te protéger physiquement et mentalement de la magie, des armes et des coups. Mais ce n'est pas le bouclier que tu imagines, celui-là est invisible à l’œil nu, seules les créatures nocturnes seraient capables de le voir. La dérivation c'est un peu le même principe, tu te protèges, sauf que les projectiles sont renvoyés à l'agresseur. C'est aussi une forme de télékinésie puisque tu peux faire dévier tous les objets, à condition qu'ils soient en mouvement.

    – Maman, moi tu sais bien quelle option je veux faire, la métamorphose animale.

    – Très bien Oscar, tu n'as plus qu'à cocher. Quant à vous, vous avez le temps de réfléchir. La feuille est à rendre pour le 21 février.

    Les jumeaux partent ranger la feuille dans leur valise qu'ils ont commencé à préparer. Ils sont impatients de retourner à l'école, même s'ils avouent que cet endroit a un petit goût de paradis. Ils sont au calme, il y a de l'espace, les couleurs chaudes des pièces, leur meilleur ami. Or, il y a aussi tellement de choses qu'ils avaient au lycée. Certes, des professeurs pas toujours normaux, mais des cours intéressants, une bibliothèque et tous leurs autres camarades. Surtout pour Antel, Maeva lui manque énormément. Ils n'ont pas vraiment eu le temps d'avoir une vraie relation puisqu'ils luttaient pour rester en vie. Et maintenant il sait que son secret pourrait la blesser, néanmoins, il ne peut s'empêcher de vouloir passer du temps avec elle. Le frère et la sœur discutent de leurs futurs projets à la Personnalitis Academy. Puis, Oscar les appelle et ils le rejoignent.

    – Ma grand-mère arrive bientôt. On a le droit d'aller quelque part avant sa venue. Il a quelque chose que vous voulez faire cet après-midi ?

    – En fait, oui.

    Antel et Jessica ne pensent qu'à une seule chose quand on leur demande de sortir. Ils savent que ce n'est pas la porte d'à côté mais ils en ont besoin. C'est leur seule préoccupation.

    – Nous voulons voir Aurore.

    Chapitre 2

    Le laboratoire

    Immobile, le souffle court, allongée sur un lit très dur et sans drap, se tient Aurore. La petite fille vit depuis quelques temps déjà dans cette pièce de lumière, si claire, qu'elle l'aveugle. On tente de « l'éduquer » à ce qu'ils disent. Apparemment, cela veut dire apprendre des choses. Enfin, il y a juste une grande créature, une « femme », qui l'instruit. Les autres, les « hommes » en blouse blanche, blanche comme les murs, ne font que lui faire des piqûres. Elle n'aime pas quand ils la touchent. Maintenant elle est propre, la seule chose qui la rend heureuse depuis qu'elle a quitté les Ténèbres.

    Cela, et le fait de découvrir chaque jour, davantage de mots. La dame, Thérésa, dit que ses cheveux sont « ondulés », qu'on la pique avec des « seringues ». Elle lui enseigne les couleurs, les chiffres, les lettres, améliore sa prononciation. Aurore connaît à présent par cœur le vocabulaire de la famille et des saisons. Ces temps-ci, elle mémorise les noms des différents objets. La fillette se sent beaucoup moins ignorante et moins craintive face à toutes ces nouveautés. Quelque chose cependant la rend perplexe. Le garçon du nom d'Antel et la fille, Jessica, viennent quelquefois la voir. Elle est « heureuse » de leurs visites même si elle leur en veut de ne rien tenter pour la faire sortir. La première fois qu'ils sont venus, ils lui ont dit qu'elle était malade. Aurore sait reconnaître un mensonge. Les jumeaux ont bien vu qu'elle n'était pas dupe et ont fini par lui avouer que les personnes en blouse blanche tentent de la faire redevenir neutre. Autrement dit, de lui enlever son côté Ténèbre. Mais la petite fille ne veut pas cela, elle doit avoir le pouvoir des Ténèbres et devenir reine. Cette nouvelle l'a rendue furieuse. Pourquoi des inconnus choisissent à sa place ce qu'elle doit devenir ? Toutefois, ce qui l'a le plus déboussolée, c'est d'apprendre que les jumeaux sont son frère et sa sœur. Sa mère n'a jamais été sa mère, mais sa tante. Sa vie n'était que mensonge.

    Au début, elle a eu du mal à y croire. Elle sait que sa mère ment tout le temps, mais elle ne le ferait pas sur une chose aussi importante. En fait, elle en est bien capable. À ce moment-là, elle a su qu'elle ne devait pas devenir Ténèbre. Il est difficile de renoncer à tout ce pour quoi on croyait être né. Son rêve est en fait une aberration dans le monde de la Lumière, son état est même contre-nature. Pour Aurore, c'était difficile de ne plus appeler la reine maman, il lui a fallu du temps.

    Encore aujourd'hui, elle la nomme tante ancienne maman. Elle a du mal à cerner ses liens et ses sentiments avec cette femme. Pourquoi a-t-elle fait tout cela ? Aurore a très vite compris que sa vision du monde est différente de celle des autres créatures. Elle comprend très bien ce qu'implique la mort, la souffrance, la douleur, tandis que les Lumières détestent en entendre parler. Sa façon de parler et de se tenir rend méfiants les hommes en blouse blanche. Cet endroit plus lumineux fait perdre tous ses repères à la fillette. Il est vrai qu'elle rêvait de voir les Lumières dont lui parlait sa tante ancienne maman, ces « faibles » comme elle disait. Ici, personne n'a les yeux injectés de sang.

    Elle se sent si seule, si vulnérable. Angoissée à l'idée de ce qui pourrait lui arriver. Elle a un terrible pressentiment.

    Antel et Jessica entrent dans ce bâtiment aux murs d'un blanc éclatant. Les scientifiques ne font pas attention à eux, trop absorbés par leur travail. Thérésa vient vers eux. Thérésa est bien la seule personne qu'ils apprécient dans cet endroit, et à vrai dire, elle n'est là que parce que c'est une psychologue spécialiste de l'éducation. Elle seule peut comprendre et aider Aurore à redevenir un être un peu plus civilisé. Et pourtant, elle ne la considère pas comme une bête sauvage, contrairement aux autres qui semblent la craindre ou lui jettent des regards mauvais. C'est vrai qu'il est important de briser le sort d'Ebora qui l'a rendue Ténèbre, mais les scientifiques ne doivent pas oublier que l'ignorance peut être aussi dangereuse que la magie. C'est pour cela que Thérésa se charge de son éducation.

    – Bonjour les jeunes, salue-t-elle.

    – Salut Thérésa, dit le jeune homme, tout se passe bien ?

    – À merveille, Aurore est très intelligente et mémorise bien. Comme quoi, ignorante n'est pas forcément synonyme de stupide. Par contre, elle a du mal avec la prononciation. Elle pousse des sortes de sifflements qui font je l'admets, froid dans le dos. La reine doit avoir une diction particulière pendant ses cours de magie noire.

    – On est heureux de savoir qu'elle avance bien. Et sinon, comment se déroulent les tests ?

    – Très mal, j'en ai bien peur. Surtout que le temps presse. D'après ce que vous nous avez dit, si elle est née quelques mois avant votre amnésie, alors elle devrait bientôt avoir six ans. C'est l'âge le plus courant pour recevoir ses pouvoirs. On a déjà eu de la chance qu'elle ne les ait pas en avance, mais s'ils arrivent avant qu'on ait pu trouver un remède, on est mal.

    – Pourquoi ?

    – J'ai bien peur qu'après, ce soit irréversible. On n'a jamais réussi à changer la nature profonde des gens. Je ne sais pas ce qu'elle deviendra à ce moment-là.

    Jessica prend peur. Seront-ils capables de tuer une petite fille ? Où l'emmèneraient-ils dans un asile ou quelque chose comme ça ? Là où elle ne pourra pas trouver le bonheur. Toutes les solutions possibles sont plus affreuses les unes que les autres. Aurore a déjà vécu tant de choses qu'aucun enfant ne devrait avoir à affronter.

    Elle n'ose imaginer comment elle doit se sentir perdue.

    – Avant de partir, il vous faudra faire une prise de sang. Peut-être qu'en injectant du sang neutre, cela marchera.

    Les jumeaux hochent la tête et elle les fait entrer dans la salle où les scientifiques étudient leur petite sœur. Sa tunique blanche et son teint pâle lui donnent un air malade. Elle ne sourit pas en les voyant. Elle ne semble jamais heureuse, en même temps, il y a de quoi. Ils n'osent pas imaginer tout ce qu' Ebora a pu faire subir à cette gamine. On n'a pas retrouvé de marques qui laisseraient entendre qu'elle a été battue, or elle a déjà été attachée avec des chaînes et on peut très bien malmener une personne mentalement plutôt que physiquement. Antel prend sa petite main dans la sienne et elle la serre très fort. Jessica a honte, mais en ce moment, elle éprouve un peu de jalousie. Jusqu'à présent, elle a toujours été l'unique préoccupation de son frère, sa seule pensée. Toutefois, ils ont une relation fusionnelle que personne ne pourrait changer. Il y a juste quelqu'un d'autre à protéger en plus. Antel rassure la petite.

    – On va trouver un remède. Tu seras très vite libérée.

    – Je m'ennuie !

    – Ne t'inquiète pas. Ce n'est qu'un mauvais moment à passer.

    – Pourquoi toi mentir toujours ? Toi dire que temps change bien les choses, mais c'est faux ! Le temps est ennemi, tu crois qu'il t'aide, non,

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