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Prodiges - Thomas et la pierre d'aventurine
Prodiges - Thomas et la pierre d'aventurine
Prodiges - Thomas et la pierre d'aventurine
Livre électronique154 pages2 heures

Prodiges - Thomas et la pierre d'aventurine

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À propos de ce livre électronique

Une pierre hors du commun.

Une magie puissante.

Et un collectionneur cruel, prêt à tout pour retrouver ses joyaux.

Thomas aurait cent fois préféré rester à la maison qu’aller à ce camp de vacances, où ses parents l’obligent à rester une semaine entière. Alors qu’un orage cause une perte de courant, le garçon décide d’explorer les sous-sols du bâtiment, encouragé par les rumeurs que lui révèle un autre campeur. C’est dans une vieille grange qu’il découvrira une pierre apparemment magique, pierre qui transformera son séjour au camp de vacances en une périlleuse aventure.
LangueFrançais
Date de sortie15 févr. 2021
ISBN9782897657093
Prodiges - Thomas et la pierre d'aventurine
Auteur

L.P. Sicard

LOUIS-PIER SICARD est un écrivain québécois né en 1991. Après avoir remporté plusieurs prix littéraires, tels que le concours international de poésie de Paris à deux reprises, L.P. Sicard publie sa première série fantastique en 2016, dont le premier tome se mérite la même année le Grand prix jeunesse des univers parallèles. Outre la parution d’une réécriture de Blanche Neige, en 2017, il publie également la trilogie Malragon, aux éditions ADA.

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    Aperçu du livre

    Prodiges - Thomas et la pierre d'aventurine - L.P. Sicard

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    CHAPITRE 1

    Thomas est furieux.

    Ses parents, mieux que quiconque, devraient savoir ce que les garçons de son âge veulent faire lorsque l’été commence : jouer à leurs jeux vidéo préférés avec des amis. Le père et la mère de Thomas sont en effet enseignants à l’école primaire ; tout au long de l’année, ils voient bien leurs élèves ne discuter entre eux que de jeux vidéo dans les corridors – bien qu’ils n’en aient techniquement pas le droit. Pourtant, maintenant que la fin du mois de juin est arrivée, il est interdit à Thomas de rester confortablement assis dans son salon devant la télévision. Pourquoi ? Parce que ses parents l’ont inscrit sans son consentement dans un camp de vacances.

    Un camp de jour, vous dites ?

    Non ! Un camp de vacances !

    Contrairement à ce que son nom laisse penser, ce genre de camp est tout sauf des vacances pour Thomas ! Contrairement à ses amis, qui pourront passer des heures avec une manette de jeu en mains, Thomas devra passer une semaine entière dans un trou perdu, là où il n’y a ni ordinateur, ni écran de télévision. À vrai dire, il ignore même s’il y a de l’électricité. Lorsqu’on lui a annoncé la nouvelle, le pauvre garçon a bien sûr lu de long en large la page du site web du camp de vacances – Le Camp des amis de la forêt, quel nom pourri ! On y faisait mention de baignades dans un lac, de pratiques de tir à l’arc, d’hébertisme, d’escalade et de parties de cache-cache dans la forêt… bref, d’activités de plein-air qui n’avaient rien pour l’intéresser. Bien évidemment, aucun des amis de Thomas n’irait à ce même camp. Il serait donc entouré d’inconnus, de maringouins et de mouches noires nuit et jour !

    Tout ça parce que Robert et Hélène, ses parents, avaient encore du travail pour une semaine à l’école, pour faire le ménage de leur classe et planifier l’année suivante, sans doute. N’auraient-ils pas pu prendre congé, tout simplement, pour lui éviter cette semaine pénible au détestable Camp des amis de la forêt ?

    Il est présentement sept heures du matin, dimanche. Thomas s’est fait tirer de son lit alors que le soleil était à peine levé pour avaler un bol de céréales à toute vitesse et embarquer dans la camionnette familiale – mine de rien, le camp de vacances se trouve à près de trois heures de voiture de la maison. Les adieux à sa console de jeux ont été douloureux. Thomas a ensuite soulevé sa valise presque aussi lourde que lui, puis s’est assis sur la banquette arrière en ronchonnant.

    Comme si les choses n’allaient pas assez mal, il s’est mis à pleuvoir à boire debout, et c’est aspergée de gouttes froides que la camionnette s’est immobilisée en plein cœur de la forêt.

    — Nous y sommes ! s’exclame Robert en retirant la clé du contact.

    Pour toute réaction, Thomas fronce les sourcils en regardant par la fenêtre du véhicule.

    — Nous y sommes  ? s’indigne-t-il avec mépris.

    À travers les sillons laissés par la pluie sur la vitre, le garçon ne remarque que des arbres tout autour. Même en plein jour, la forêt est obscure et peu invitante.

    — Tu sais très bien où nous sommes, répond froidement Hélène en se tournant vers lui. Thomas, te plaindre ne changera rien. Et c’est certain qu’avec cette attitude-là, tu ne t’amuseras pas de toute la semaine.

    Loin d’être impressionné par ces remontrances, Thomas se contente de croiser les bras. Son père, plus doux, prend le relais :

    — Ta mère et moi avons aussi passé des étés dans des camps de vacances. Au début, tu vas peut-être t’ennuyer, mais tu verras…

    — C’est pas ça, le problème ! le coupe le garçon. Le problème, c’est qu’on décide à ma place ce que je fais de mon été.

    Sentant sa colère monter et n’ayant surtout pas envie de poursuivre cette discussion inutile, Thomas déboucle sa ceinture de sécurité et ouvre la portière de la camionnette. La pluie abondante et les flaques d’eau couvrant le sol ne tardent cependant pas à freiner ses ardeurs.

    — Il est où, le camp, au juste ? soupire-t-il.

    Le bruit de pneus sur du gravier lui fait tourner la tête : une autre voiture se stationne non loin de la leur. À travers la vitre teintée, Thomas remarque une chevelure rousse aux mèches ondulées. Quelques secondes plus tard, une portière s’ouvre, puis un parapluie se déploie : une jeune fille aux pommettes rosées pose ses deux bottes de pluie dans la flaque d’eau boueuse. Le regard du garçon croise alors celui de la fille, qui reste momentanément immobile.

    — Par ici, Kimmy ! l’appelle son père, près de la lisière de la forêt.

    Sans un mot ni signe, la dénommée Kimmy s’éloigne à grandes enjambées, éclaboussant d’eau brunâtre les alentours.

    — Tu vois, Thomas ? le relance son père. Tu n’es pas le seul de ton âge à passer du temps ici, cet été.

    — Tu te feras plein de nouveaux amis, si tu t’en donnes l’occasion, renchérit Hélène.

    — Ouais, c’est ça…, maugrée Thomas, peu convaincu.

    Quelques mètres plus loin, Kimmy et son père disparaissent derrière les feuillages, longeant apparemment un sentier.

    — Suivons-les, propose Robert.

    Ne disposant quant à lui d’aucun parapluie, Thomas sent chaque goutte s’écraser sur sa tête en gagnant l’extérieur. Un agréable parfum de résine et d’humus parvient à ses narines – l’odeur de la forêt. Inexplicablement, le garçon sent presque aussitôt un poids libérer ses épaules, qui se redressent d’elles-mêmes.

    — Ta valise, trésor, lui rappelle Hélène.

    — C’est bon, je m’en occupe, assure Robert. Venez !

    Le trio s’engage sur le sentier découpant la forêt. Ici, l’averse semble plus douce, les feuillages protégeant Thomas des gouttes. Cependant, une grimace revient rapidement aux lèvres du garçon quand son pied s’enfonce dans une mare boueuse. Contrairement à cette Kimmy, Thomas n’est chaussé que de vieilles espadrilles. Une seconde plus tard, une eau froide enveloppe ses orteils.

    — Beurk !

    — Je t’avais dit de prendre tes bottillons ! lui rappelle sa mère de cette voix que Thomas déteste tant.

    — Je ne mettrai jamais ces bottes-là, elles sont trop laides ! peste le garçon. De toute façon, elles sont rendues trop petites.

    Une lointaine éclaircie précède le rugissement du tonnerre. Thomas sursaute et glisse sur une racine mouillée, se retenant in extremis à une branche. Le garçon grince toutefois des dents en sentant une désagréable chaleur sur ses paumes : en s’agrippant à cette branche, il s’est légèrement coupé ; quelques marques rosées zèbrent sa peau.

    « Décidément, cette semaine commence bien… », pense-t-il.

    En relevant la tête, il aperçoit un minuscule écriteau cloué à même un tronc d’arbre.

    Camp des amis de la forêt, 250 mètres.

    — Deux-cent-cinquante mètres ! s’exclame le garçon d’une voix forte. C’est pas vrai !

    Comble de malheur, il sent soudain le désagréable vrombissement d’ailes d’un maringouin dans son oreille droite. Avec un élan de panique et d’agacement, Thomas se frappe lui-même le côté de la tête dans l’espoir de chasser l’insecte, mais ne réussit qu’à obtenir une marque rouge au visage.

    — Je déteste la forêt !

    — Allons, allons ! s’amuse Robert. Savais-tu que tes ancêtres ont débarqué ici il y a des siècles, et qu’ils ont dû tout bâtir à la sueur de leur front, hiver comme été ? Que diraient-ils s’ils te voyaient te plaindre devant un petit 250 mètres avant d’atteindre une habitation chauffée et au sec ?

    Ce que ses ancêtres avaient peut-être vécu est sans importance pour Thomas, qui est déjà bien assez occupé par la piqûre qui lui démange l’arrière de l’oreille. Il se retient néanmoins de répliquer à son père, qui porte sa valise : Thomas sait bien qu’à tout moment, la poignée pourrait se retrouver entre ses propres mains.

    — Pourquoi est-on venu ici, de toute façon ? ne peut-il s’empêcher de marmonner. C’est loin de la ville, loin de tout !

    — Les légendes, mon fils, les légendes ! Ce coin du pays a longtemps été réputé pour l’or qui se trouvait dans ses rivières.

    Une centaine de mètres plus loin, Thomas a complètement abandonné l’idée d’atteindre le camp avec un orteil sec : ses pieds se sont si souvent enfoncés dans la boue que ses chaussures en sont entièrement couvertes. Du reste, ses vêtements sont imbibés d’eau et ses cheveux dégouttent comme une fontaine.

    — Le voilà ! se réjouit Hélène en pointant le doigt.

    Thomas doit se plisser les yeux pour apercevoir, entre les troncs d’arbres, la peinture jaune d’un mur. Quelques enjambées plus loin, le garçon peut enfin détailler le bâtiment qui lui servira de foyer pour la prochaine semaine : constitué de planches jaunâtres et haut de deux étages, le chalet du Camp des amis de la forêt est plutôt sobre, quoique d’une grandeur impressionnante. Des fenêtres parcourent sa façade qu’allonge un toit en pointe. Un balcon avec rambarde est présent au deuxième étage. Cependant, personne n’y est assis en raison de la pluie. En faisant demi-tour, Thomas constate qu’un grand terrain s’étend devant le chalet, terrain qui mène à un lac encloisonné par des rochers et des conifères. Sous un toit recouvrant l’entrée, quelques enfants et parents, parmi lesquels Thomas reconnait Kimmy, se tiennent immobiles sur le perron, attendant apparemment leur tour. Sans plus attendre, Thomas se joint à la file, pouvant enfin se protéger de l’averse.

    La jeune fille aux cheveux roux pivote vers le garçon à son approche. Elle hausse les sourcils en jetant un œil aux vêtements mouillés de Thomas. Ce dernier baisse à son tour le regard : son chandail lui colle à la peau, et ses chaussures ont laissé des empreintes de boue sur chaque planche du perron. Thomas hausse les épaules avec un sourire bête.

    Il ne faut que quelques minutes avant que le tour de Thomas arrive. Une jeune femme assise à une table fait signe au trio d’approcher.

    — Bonjour, fait Robert, nous venons pour confirmer l’arrivée de notre fils, Thomas.

    — Nom de famille ?

    — Dumais.

    — Attendez un instant…, leur dit-elle en fouillant parmi une pile de dossiers.

    Intérieurement, Thomas se met à espérer qu’une erreur se soit glissée dans son inscription. Scénario idéal : aucune fiche au nom de Thomas Dumais ne se trouve dans les dossiers. Aucune autre place disponible. Résultat : il est contraint de retourner à la maison et d’y passer la semaine, à jouer aux jeux vidéo avec ses amis ! Les lèvres du garçon s’étirent en un sourire rêveur, mais retombent en une moue déçue presque aussitôt.

    — Te voilà ! s’exclame la réceptionniste en tirant quelques feuilles brochées. C’est pour l’été entier ?

    Les cheveux de Thomas se dressent sur sa tête. L’été entier ? Quels parents feraient subir une telle torture à leur enfant ?

    — Une semaine seulement, rectifie Hélène.

    — Ah, oui, effectivement,

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