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Un roman dont vous êtes la victime - Au clair de la lune
Un roman dont vous êtes la victime - Au clair de la lune
Un roman dont vous êtes la victime - Au clair de la lune
Livre électronique299 pages6 heures

Un roman dont vous êtes la victime - Au clair de la lune

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À propos de ce livre électronique

La série des Romans dont vous êtes la victime présente des choix narratifs déchirants au lecteur. Ici, pas besoin de calculs ni de notes ;
que des décisions à prendre, qui mèneront inévitablement à des péripéties et des fins différentes.
Vous comprendrez bien vite qu’il y a parfois des conséquences pires que la mort.
Arlequin est un acteur porno. Pierrot, un chargé de cours en astronomie.
Deux jumeaux identiques. Deux vies opposées.
À Montréal, Arlequin éprouve des difficultés érectiles durant un tournage, juste avant une scène torride. Il s’enfuit en prétextant un malaise.
Arlequin craint pour son emploi, sa vie d’excès … et sa capacité à rembourser ses dettes de drogue. L’incident doit être
passé sous silence. En attendant de trouver une solution médicale, une idée lui traverse l’esprit.
Pourquoi ne pas demander à son frère jumeau
de le remplacer?
LangueFrançais
Date de sortie15 mai 2023
ISBN9782898191466
Un roman dont vous êtes la victime - Au clair de la lune

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    Aperçu du livre

    Un roman dont vous êtes la victime - Au clair de la lune - Josée Marcotte

    Chapitre 1

    Quand Arlequin fourre sa main dans son caleçon, il ne trouve qu’un bout de chair flasque. Il verrouille la porte de la salle de bain, se presse de baisser son pantalon et de s’astiquer la verge en pensant aux plus belles femmes qui aient jamais défilé devant lui, cuisses écartées sous la lumière des éclairages professionnels, à ces chattes luisantes qui n’attendent que d’être pénétrées, aux regards enflammés que les filles lui envoient, chaque fois, après que le réalisateur crie « Action ! ».

    Arlequin baisse les yeux.

    Dans sa main, sa queue. Un ver de terre mort.

    — C’pas le moment, calvaire.

    Dans l’industrie de la porno, les consignes qu’on donne aux hommes sont simples : bander sur demande, venir sur demande.

    C’est la première fois qu’Arlequin subit une panne aussi catastrophique. Aucune érection. Pas même une étincelle d’excitation lui traverse le pénis.

    Derrière la porte, l’équipe de tournage l’attend. Justin, le réalisateur. Colombine, dans son peignoir blanc, qu’il va bientôt éplucher, en laissant glisser le tissu sur sa peau claire, dévoilant des seins magnifiques, des hanches prêtes à être empoignées, un pubis satiné…

    Il crache dans sa main gauche, joue autour de son gland, essaie quelques va-et-vient. Arlequin s’appuie sur le mur. La sueur coule sur ses joues. La toilette est d’une propreté immaculée.

    Entre ses jambes, son organe fait la grève.

    S’il n’arrive pas à bander là, maintenant, sa carrière dans l’industrie porno est foutue.

    Chapitre 2

    Un étudiant en introduction à l’astronomie dépose son examen de mi-session sur le pupitre du chargé de cours. Le bruissement de papier extirpe Pierrot de sa rêverie. Il secoue la tête et observe la silhouette d’un jeune homme remonter les marches de l’amphithéâtre. C’est quoi son nom déjà ?

    Peu importe. Plus personne dans la salle. C’était le dernier. Toutes les copies se trouvent empilées devant lui.

    Se raclant la gorge, Pierrot se penche pour ramasser sa mallette usée et y insérer les évaluations, sans énergie. Voilà plus de quatre ans qu’il est chargé de cours à l’université, mais la perspective de corriger les examens le rebute encore autant qu’à sa première session… Les astres sont fascinants, ses étudiants beaucoup moins. Mais bon, la correction fait partie du boulot, non ?

    Il quitte la salle et s’engouffre dans le corridor désert. Sa montre numérique indique 16 : 12. Tant mieux. Il aura le temps de passer au gym avant le souper. On est lundi, ce qui veut dire qu’Isabella prévoit du spaghetti.

    Arrivé dans les locaux du département d’astronomie, il salue quelques collègues dans la salle commune, puis pénètre dans une pièce exiguë, près de l’entrée. Son bureau. Mal éclairé. Un tas de paperasse administrative l’attend. Et du courrier. Ça ira à demain. Qu’est-ce qu’il venait chercher, donc ?

    Ah oui, son sac de sport et son manteau.

    Chapitre 3

    Toujours rien. L’imagination d’Arlequin ne fait pas défaut, pourtant. Il sait visualiser les femmes, il connaît leurs courbes. Il en a vu un tas, que ce soit durant les tournages ou en baisant avec des poulettes de bars, ou les rares blondes qu’il s’est faites. Pourquoi le check engine apparaît-il maintenant, alors qu’une déesse l’attend de l’autre côté de la porte ? Ça n’aurait pas pu attendre à un autre moment ?

    Ça fait cinq minutes qu’Arlequin est enfermé dans les toilettes du Airbnb de l’édifice Bridge. Justin, son réalisateur, va s’impatienter. Son équipe est payée à l’heure.

    Comme de raison, on cogne à la porte.

    — Ça va, Arle ? Es-tu en train de nous chier un billot de 200 mètres ?

    Le voilà, le Justin.

    — J’sors, là, ce sera pas long.

    — Éponge-toi le cul comme il faut avant de sortir, sinon Colombine sera pas contente. Frotte avec du savon. La prochaine scène, elle met sa bouche sur ta graine.

    — J’ai lu le scénario, merci.

    « Torchon écrit sur un coin de table » aurait été un ­meilleur terme.

    Arlequin lorgne sa trousse de toilette en cuir, déposée sur le comptoir, près de l’évier. Dans la poche arrière se trouve un gramme de coke, caché dans un faux emballage de condom. À utiliser en cas d’urgence.

    Le moment est venu. Le moteur doit être boosté.

    Il se précipite sur la trousse et saisit la drogue, qu’il verse hâtivement sur la surface en marbre. Il tâte sa fesse pour réaliser qu’il a laissé le contenu de ses poches dans un sac, à l’entrée ; une carte de crédit l’aurait aidé à former un joli rail. Tant pis. Arlequin aligne la poudre avec son doigt, baisse la tête au-dessus du comptoir et aspire un coup par sa narine droite.

    C’est rapide. L’énergie revient. Colombine et Justin en auront pour leur argent.

    Il nettoie les preuves avec de l’eau et une serviette, puis se dirige d’un pas assuré vers la sortie.

    Chapitre 4

    Pierrot dépose sa mallette et son sac de sport sur le siège arrière de sa Yaris 2008. En prenant place derrière le volant, la chanson Bad Moon Rising de CCR commence à jouer. C’est sa sonnerie de cellulaire. L’appel vient d’Isabella. Il hésite quelques secondes avant de répondre.

    — Salut, Pierrot. Hé, je me disais que ce serait vraiment nice que tu ramènes des sushis de chez Toriyama à soir. C’est sur ton chemin.

    — Encore ? On vient d’en manger samedi.

    Silence. Il l’entend respirer fort.

    Bon, il l’a contrarié. Mais il insiste.

    — Tu voulais pas qu’on se fasse du spaghetti ? La sauce à ta mère est dégelée. Je l’ai mis dans le frigo hier soir.

    — J’ai plus envie de sushis, dit-elle d’une voix calme et sans appel. On mangera le spag demain. Toi pis tes horaires de bouffe.

    Pierrot soupire. Après tant d’années, il n’ose toujours pas lui dire que le poisson cru et la nourriture asiatique lui roulent dans la bouche.

    — OK.

    Elle raccroche.

    Lui qui a rêvé à ses pâtes nappées de la sauce sucrée de la belle-mère toute la journée. Sa petite étincelle vient de s’éteindre.

    Chapitre 5

    À la seconde où Arlequin émerge de la salle de bain, tous les regards de l’équipe s’orientent vers lui : Carl, l’homme à tout faire et caméraman de service, Justin et Colombine.

    — Envoye, viens-t’en si on veut finir avant 6 heures, déclare le réalisateur. J’ai un rendez-vous au resto.

    — C’correct. J’suis là.

    Dès que l’attention des autres se tourne ailleurs, Arlequin se frotte le nez avec son avant-bras : il ne faudrait pas que Justin ou Colombine remarquent qu’il se dope durant les heures ouvrables.

    Petit arrêt devant un miroir : il ajuste sa cravate, son veston et le col de sa chemise. Tous noirs. Cette fois, la scène a lieu après des funérailles ; le mari du personnage incarné par Colombine a succombé d’un cancer, et le personnage ­d’Arlequin, un proche cousin de la veuve, en profite pour réaliser le fantasme qu’il chérit depuis des années : se glisser dans les culottes de l’éplorée, malgré les liens de sang qui les unissent.

    Un classique.

    Arlequin se dirige vers l’entrée du Airbnb montréalais de laquelle il doit surgir quand la scène commencera. Il s’étonne encore du luxe de l’endroit, payé 3 000 $ la nuit par Justin, décoré avec boiseries, granite et des fenêtres offrant une vue saisissante sur la ville. On se croirait dans un épisode des Feux de l’amour. Il manque juste le foyer et les chandelles.

    — Vous êtes prêts ? clame le réalisateur. Let’s go, on tourne !

    La caméra démarre. Arlequin se trouve hors champ, près de la porte d’entrée du loft. Il s’inquiète ; sa graine refuse de prendre du tonus malgré la dope. Normalement, la seule perspective de jouer une scène de baise — surtout avec Colombine — suffit à lui fournir une érection capable de déchirer un pantalon. Ma queue va coopérer quand elle va se montrer à poil. C’est une méchante belle pièce de femme. Comment je peux résister à ça, saint-ciboire ?

    Colombine est filmée en train de pleurer dans la cuisine, alors qu’elle essaie de se faire une salade verte sans sauce.

    Le réalisateur envoie le signal à Arlequin, qui fait claquer la porte et s’invite dans la riche demeure, avec l’air d’avoir un plan précis en tête.

    Chapitre 6

    Pierrot sent bon le Old Spice après sa séance au gym lorsqu’il stationne sa Yaris à côté de la Mustang rouge de sa blonde dans leur entrée du quartier Westmount. Il n’avait pas les moyens de s’offrir cette demeure, mais Isabella, si. Sa belle-famille aime bien le lui rappeler.

    C’est avec un goût amer en bouche que le simple chargé de cours ouvre la porte et franchit le seuil. Il dépose ses sacs par terre et accroche son manteau d’automne sur la patère de designer.

    — As-tu les sushis ? demande Isabella de sa voix flûtée dans l’autre pièce.

    Pierrot se déchausse et apporte la livraison tant attendue dans la cuisine.

    — Va te laver les mains, je meurs de faim, fait-elle en gloussant de plaisir à la vue du logo Toriyama.

    Il s’exécute pendant qu’elle extirpe les bentos du sac et s’installe au bar.

    Elle est bien chic pour un lundi soir, songe-t-il en examinant sa jupe noire, son chemisier rose et ses longues bouches d’oreilles argentées. Les cheveux dorés d’Isabella dansent en cascades à chacun de ses mouvements. Il remarque la bouteille de saké à moitié vide et le verre entre les doigts de sa blonde.

    — Tu sors plus tard ? questionne Pierrot en fronçant les sourcils.

    Isabella est déjà rentrée aux petites heures hier d’une rencontre avec des clients. Et c’était un dimanche…

    — Oh oui, je rejoins Bianca et on va à une activité organisée par la nouvelle boîte de com à Camille ! Tu te souviens de Camille ? Je te l’avais présentée. Veux-tu du saké ?

    Alors qu’Isabella pioche déjà dans son bento avec ses doigts, il remarque ses joues roses et ses yeux lustrés ; l’alcool fait son effet.

    — Euh, non, pas de saké. Camille, je… ah pis, je pense que oui finalement, dit-il en s’assoyant à ses côtés.

    Il ouvre sa boîte en plastique et scrute les morceaux ronds et colorés. Seigneur que ça ne lui tente pas de gober ça…

    À vrai dire, Isabella lui présente tellement de gens et l’entraîne dans tellement de soirées mondaines — à son corps défendant — qu’il ne saurait reconnaître Camille. Les amies de sa blonde se ressemblent toutes. Expertes en marketing à veston. Qui aiment les sushis.

    Pierrot mange en silence, un brin étourdi par le monologue d’Isabella, qui entreprend de lui expliquer, en long et en large, pourquoi le lancement d’un produit-dont-il-ne-veut-rien-savoir de Bianca, son associée, a si bien fonctionné hier. Il songe aux examens à corriger dans sa mallette et à la soirée qui s’annonce pour lui. À digérer le poisson cru devant ses copies. Le ballonnement inévitable. Il avale de travers et se force à finir sa boîte.

    Chapitre 7

    — Vous le savez, Christina, que je vous ai toujours désirée.

    — Ne dites pas ça, Brad.

    — Votre mari n’est plus là.

    — J’en éprouve une peine si terrible, vous savez, Brad ! Je sens que la vie ne sera plus jamais comme avant.

    — Laissez-moi vous consoler, Christina.

    — Je suis si triste. Rien ne pourra étancher ma peine.

    — Même pas… ça ?

    Arlequin saisit le nœud du peignoir de son hôte, et le défait lentement, en regardant Colombine — ou Christina — droit dans les yeux.

    Toujours aucune réaction dans ses caleçons.

    — Oh ! Brad. Que faites-vous ?

    — Ce que j’aurais dû faire depuis longtemps.

    Une fois la ceinture en velours détachée, Arlequin écarte doucement les pans de tissu.

    Évidemment, la belle Colombine était entièrement nue en dessous.

    — Brad ! Brad ! Que faites-vous ?

    Arlequin se retrouve alors devant cette femme magnifique. Des seins parfaits, des cheveux de feu qui descendent jusqu’au milieu de son dos, des lèvres pulpeuses qui vont bientôt dévorer sa queue, goulûment. Qu’est-ce que t’attends pour lever, maudite graine sale ? Come on, lève !

    Son corps est court-circuité.

    — Laissez-moi vous aimer, dit-il machinalement.

    — Ce ne serait pas décent, répond Colombine, se renversant sur le comptoir de la cuisine en envoyant valser sa salade verte dans un geste d’abandon.

    Il commence alors à la doigter et à l’embrasser. L’entrejambe de Colombine est mouillé à souhait ; c’est l’une des rares actrices capables de contrôler son flot à volonté. Carl, le caméraman, rapproche l’objectif des doigts qui labourent la chatte à répétition. Colombine émet des couinements de plaisir.

    Lève, crisse ! MAIS VAS-TU LEVER ! ?

    Inutile de continuer. Mieux vaut mettre un terme à ce cirque avant qu’elle baisse son pantalon.

    — J’suis désolé, Justin, dit Arlequin qui rompt son « jeu » d’acteur. Je feel pas pantoute aujourd’hui.

    — Sérieux, man ? Tu sais combien ça me coûte, louer cette cabane-là ? Je la paye à la journée. Mon producteur va me tuer.

    — Aimes-tu mieux que j’dégueule drette live ? J’ai dû manger de quoi qui a passé de travers.

    Colombine rattache sa robe de chambre.

    — Pas des peanuts, toujours ? demande-t-elle.

    — Si c’était des peanuts, j’serais enflé de partout en train de crever aux urgences.

    L’atmosphère s’alourdit. Carl observe le réalisateur, l’air d’attendre des instructions, tandis que Colombine garde les bras croisés sous sa poitrine dénudée. Justin ramène ses cheveux vers l’arrière.

    — T’es sûr qu’on peut pas continuer ?

    — Faut que j’aille me chercher des Gravol. Là, tout de suite. Désolé.

    Arlequin plaque sa main contre sa bouche de manière dramatique.

    — OK, OK, va-t’en, dit le chef du plateau, en consultant son cellulaire. Fuck, man. Mon horaire est plein pour le reste de la semaine. On se donne rendez-vous ici, lundi prochain. Même heure, même poste. Arrange-toi pour être en forme.

    Arlequin acquiesce. Il sort de l’appartement en coup de vent, dans son complet funéraire, laissant l’équipe de tournage derrière lui.

    Chapitre 8

    Le mercredi suivant, Pierrot navigue sur l’écran d’accueil Netflix à la recherche d’un bon programme. Il explore les catégories depuis une éternité : rien ne suscite son enthousiasme. Il semble avoir épuisé le contenu intéressant de la plateforme. Dehors, la nuit est tombée. Isabella est partie festoyer dans un autre 5 à tard, et ça signifie qu’il contrôle la soirée pour se faire plaisir, se ressourcer, se divertir. Mais il ne sait pas quoi faire de sa peau, comme un astronaute au fond de l’océan.

    Il dépose la manette de télé sur la table basse du salon avec un soupir. Il est fébrile. Cela fait plus d’une semaine qu’Isabella et lui ont partagé un moment d’intimité. Peut-être pourrait-il profiter de l’absence de sa blonde pour… ?

    Aussitôt l’idée surgie, le corps de l’homme se met en marche. Bonne idée. Il tire les rideaux. Revenant au sofa avec son portable et une boîte de mouchoirs, il baisse son pantalon pour dévoiler son engin à moitié gonflé par l’excitation, puis ouvre le navigateur web — et une fenêtre privée.

    Inévitablement, comme chaque fois, il songe à son frère jumeau. S’il fallait qu’il tombe sur une des vidéos avec Arlequin dedans, Pierrot ne s’en remettrait pas. Il ne se souvenait jamais des maisons de production avec lesquelles le frérot faisait affaire. PornBrothers ? YouBaise ?

    Normal, ils ne se sont pas parlé depuis plus de trois ans.

    Arlequin… Juste un paquet de troubles.

    Chapitre 9

    L’angoisse persiste. Déjà deux jours que dure cette connerie. Arlequin se rend à son bureau d’ordinateur pour la énième fois, ouvre PornMax et descend son pantalon. Son pénis flasque lui tombe sur les cuisses, et pas même les meilleures scènes

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