Les légendes terrifiantes d'ici - La dame blanche

Par Josée Marcotte

Mégane et ses parents passent le congé des Fêtes dans une vieille auberge reculée dans le Nord du Québec. Seuls vacanciers sur place, ils se retrouvent isolés du monde et prisonniers d’une tempête de neige interminable. Seuls vacanciers sur place, ils se retrouvent isolés du monde et prisonniers d’une tempête de neige interminable. Pour Mégane, la menace fuse de partout. La violence enfouie au cœur de son père se déchaîne. Des créatures improbables se cachent dans les ombres. Pour Mégane, la menace fuse de partout. La violence enfouie au cœur de son père se déchaîne. Des créatures improbables se cachent dans les ombres. Une dame vêtue d’une robe blanche issue d’une autre époque se manifeste. Qui est-elle et que veut-elle ? Une dame vêtue d’une robe blanche issue d’une autre époque se manifeste. Qui est-elle et que veut-elle ? Mégane plonge dans le plus pur des cauchemars tandis que l’auberge révèle ses secrets un à un. Mégane plonge dans le plus pur des cauchemars tandis que l’auberge révèle ses secrets un à un.

• Langue: Français
• Éditeur: Éditions Scarab
• Date de sortie: 25 mars 2025
• ISBN: 9782898620669

Aperçu du livre

Couverture pour La dame blanche réalisée par Josée Marcotte

Ce livre est une œuvre de fiction.

Toute ressemblance entre les personnages et

des personnes réelles ne serait que pure coïncidence.

Les Dames blanches existent-elles ?

La question mérite d’être posée, car à l’origine de ce mystère, la Dame blanche était plutôt un fantôme errant dans un château et attachée à une famille. Ainsi, les tout premiers témoignages de la Dame blanche viennent d’Allemagne, où l’on dit qu’elle est en fait la Fée Mélusine. Elle apparaissait dans le château quand un membre de sa lignée devait mourir. Celle-ci est aussi une familière des de Neuhaus et de Rosenberg, auxquelles elle apparaît pour annoncer une naissance ou un décès dans la famille. En France, une Dame blanche errerait dans le château de Pouancé, datant du XIIe siècle et situé dans le Maine-et-Loire. Elle serait le fantôme d’une femme qu’un mari jaloux aurait emmurée vivante dans le château, en l’attachant sur une chaise devant une table où étaient posés des couverts d’argent. D’ailleurs le marquis de Preaulx, qui y vivait à la fin du XVIIIe siècle, nota dans ses chroniques que l’on avait retrouvé le squelette d’une femme dans une pièce.

Au Québec, la plus célèbre des Dames blanches est sans doute celle de la chute Montmorency, que l’on peut apercevoir au lever du jour, sur la petite étendue d’eau qui jouxte le bouillonnement de l’eau. Des témoins la décrivent à tort comme s’il s’agissait d’un fantôme, dont le corps serait entièrement composé de fines gouttelettes d’eau. Or, loin d’être un spectre, la Dame blanche est avant tout un esprit protecteur des Hommes et de la nature, et elle utilise l’embrun des cascades pour se rendre visible.

L’une des Dames blanches les plus incroyables et mystérieuses du Québec est la « pouceuse » du parc des Laurentides. On dit que seuls les camionneurs peuvent voir cette jeune fille fragile, transie par le froid, leur tendre le pouce à quelques kilomètres à peine de l’étape. Ceux qui l’ont déjà fait monter à bord de leur camion prétendent qu’au moment où elle commence à se réchauffer, son corps devient translucide et qu’elle disparaît en poussant d’horribles cris de supplications demandant au ciel de lui venir en aide…

Il est toujours envisageable d’assister à des apparitions de Dames blanches à Saint-Ferréol-les-Neiges dans la région de Québec, à Sainte-Ursule en Mauricie et à Saint-Zénon dans Lanaudière.

Bryan Perro

Tout l’hiver va rentrer dans mon être : colère,

Haine, frissons, horreur, labeur dur et forcé,

Et, comme le soleil dans son enfer polaire,

Mon cœur ne sera plus qu’un bloc rouge et glacé.

Baudelaire

Chapitre 1

Je grimace, j’augmente le volume de ma musique et j’ajuste les coquilles d’écouteurs sur mes oreilles. La jolie voix de Lana Del Ray se fait plus forte pour tenter d’enterrer l’aigu perçant de Céline Dion ; ma mère vient de monter le son de la radio dans notre VUS tout neuf. La banquette arrière est vraiment confortable contrairement à l’ancienne cuirette déchirée. Mon père a acheté une BMW cette semaine : du gros luxe ! Maman a été surprise. Et moi aussi… Habituellement, mon père ne se débarrasse pas de ce qui est « encore bon », qu’il dit. Il a changé : Pierre-Carl Dupuis a répété que c’était l’auto qu’il nous fallait pour notre escapade du temps des Fêtes dans le Nord. Ma mère aurait choisi n’importe quel VUS moins cher, mais elle ne s’est pas obstinée avec son mari têtu, qui voulait « se gâter, pour une fois ».

J’observe ma mère, Anna, à l’avant, du côté passager, qui fredonne les paroles de sa chanteuse préférée. Le mouvement de ses lèvres est totalement déphasé par rapport à la voix douce qui emplit mon esprit. C’en est comique. Et même si ses choix musicaux me font souffrir, ça me fait quand même plaisir de la voir sourire à pleines dents. Plus je vieillis, et plus je lui ressemble, à ce qu’il paraît, avec ses boucles brunes et ses yeux couleur du ciel. Je trouve maman bien belle en cet instant : j’avais presque oublié qu’elle pouvait avoir cet air heureux.

Une chaleur se diffuse dans mon cœur. Un feu d’espoir.

Maman a dit que ce sera une retraite de travail profitable pour papa et elle, qui doivent compléter un contrat de traduction dans le calme, et que ce seront des vacances reposantes pour moi. J’ai terminé l’école hier, et nous passerons les vacances de Noël à Rivière-au-Tonnerre. Presque deux semaines. C’est beaucoup trop long ! Judy va tellement me manquer ! Je serre mes bras de mécontentement par-dessus mon manteau. Judy, c’est ma meilleure amie et ma voisine à Québec ; on a la chance d’être dans la même classe en deuxième secondaire. Mais on ne pourra pas jouer ensemble à nos jeux vidéo en ligne ni s’écrire parce qu’il n’y aura pas d’Internet où je m’en vais… Le bout du monde ! Je n’ai même pas mis ma tablette dans ma valise. Je me sens presque nue : j’ai ma musique téléchargée sur le vieux smartphone de maman, quelques mangas, et c’est tout…

Mes parents ont choisi une auberge hyper loin sur la Côte-Nord, pour éviter les distractions et terminer leur rush. D’accord, mais moi dans tout ça… Comment je vais m’occuper sans mes réseaux sociaux ou mes jeux ? Sérieux ! Ils me disent que j’ai besoin d’une « désintox »… C’est n’importe quoi ! Je ne suis pas accro… Je songe aux Naruto dans mon sac et à mes playlists. J’espère que