Bryan Perro présente... les légendes terrifiantes d'ici - La coureuse des grèves
Par Yvan Godbout
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À propos de ce livre électronique
Yvan Godbout
Yvan Godbout, auteur d’Hansel & Gretel, de Boucle d’or, de Le Petit Poucet, de la trilogie Les yeux jaunes, ainsi que d’Auteur maudit, maudit auteur.
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Aperçu du livre
Bryan Perro présente... les légendes terrifiantes d'ici - La coureuse des grèves - Yvan Godbout
À ma cousine Pierrette,
conteuse de légendes par excellence
Bryan Perro présente
Les Légendes terrifiantes
La coureuse des grèves
La coureuse des grèves est la seule nymphe connue au Québec. Il s’agit d’une jolie jeune femme dont les pouvoirs servent à fertiliser la nature. Généralement présente dans des sites enchanteurs ou des paysages bucoliques, elle fréquente aussi les lacs et des rivières. En outre, on la croise dans les vallées, ou même les grottes. Ses pouvoirs euphorisants auprès des hommes lui servent à obtenir tout ce qu’elle désire d’eux, les obligeant parfois à commettre des crimes pour les satisfaire.
On dit qu’il était possible d’apercevoir la Coureuse des grèves à la barre du jour, déambulant sur les rives du Saint-Laurent, tout près de Saint-Jean-Port-Joli. Un panier d’osier à la main rempli de fruits sauvages, de pain frais, de miel et de noix, elle offre à manger aux pêcheurs et aux marins qui la croisaient sur les berges. Cependant, il y a toujours une contrepartie, une action à accomplir, un désir à combler, car la nymphe sait que rien n’est gratuit dans la vie. Depuis plus d’un siècle, on la voit, tous les étés, emprunter un sentier qui mène à la mer pour y rencontrer les marins venus de ports lointains et de pays exotiques. Les hommes des alentours, les plus chanceux, soupirent encore aujourd’hui en racontant leur rencontre avec cette créature enchanteresse alors que les femmes de l’endroit, elles, prient afin que la Coureuse disparaisse à jamais.
Bryan Perro
Prologue
Sous ses pieds, le sable est froid, rendu presque glacé par les eaux agitées du Saint-Laurent. Le vent du large la fouette, la rudoie, éparpille ses cheveux au gré des bourrasques impétueuses. Au-dessus d’elle, dans l’immensité noire, la lune a le ventre bien arrondi : une nuit parfaite, en harmonie avec sa mission prochaine. Un bref instant, elle s’arrête, inspire. L’air est frais, salin et un peu piquant. Au loin, lueurs et clameurs.
Son cœur s’affole et elle frissonne.
Avec la lune et les astres comme témoins, elle court comme jamais vers sa mère nature et protectrice : la forêt. Sur sa joue coule une larme, aussi amère que le destin qui l’attend.
Parce qu’il est trop tard.
Chapitre 1
À la limite de la vitesse permise, la BMW conduite par Olivier Gosselin emprunte la courbe devant l’église, au toit rouge et métallique, du village de Saint-Jean-Port-Joli. Côté passager, Alexandra Maurais, mère et épouse, semble perdue dans la contemplation des environs, ou peut-être bien dans les tourments de ses pensées… Sur la banquette arrière, Élyane et Tommy, leurs jumeaux de quinze ans, gardent le silence, chacun le nez plongé sur l’écran d’un cellulaire, des écouteurs aux oreilles.
Après un coup d’œil furtif au rétroviseur, Olivier prend la parole d’un timbre forçant l’enthousiasme :
— Come on, changez d’air ! Mettez-vous un sourire dans face, sinon votre grand-père va penser que ça vous tente pas d’le voir !
En dégageant de son front une longue mèche rousse, Élyane lève à peine les yeux. Quant à Tommy, il augmente le volume de son cellulaire.
— Pousse pas trop, Oli, laisse tomber Alexandra d’une voix lasse. C’pas facile pour eux autres non plus…
Serrant le volant, Olivier pose un nouveau regard sur le rétroviseur, observent ses enfants à la dérobée. Cette visite au chalet de son paternel ne sera pas aussi heureuse que les précédentes : l’ombre d’une séparation plane au-dessus de la famille… À l’intérieur de l’habitacle, la tension, imprégnée d’une colère sourde, est palpable depuis leur départ de la maison. Inconsciente de la discorde, la X3 flambant neuve, d’un bleu tanzanite, roule allègrement sur la route 132, sous un soleil de fin d’après-midi. Bientôt, elle dépasse le resto-théâtre La Roche à Veillon, où quelques touristes font déjà la queue, ensuite le Camping de la Demi-Lieue − encore une fois plein à craquer en ce début juillet −, puis atteint enfin le chemin de terre qui mène à l’anse Dupont, que les plus vieux appellent toujours l’anse de L’Abri des Flots. En descendant la pente abrupte et accidentée, elle chahute ses occupants.
— Toujours aussi rough, c’te maudite côte, grommelle Alexandra.
— Ben d’accord avec toi, ajoute Olivier qui agrippe le volant à s’en blanchir les jointures. A te magane un char neuf sur un moyen temps…
À l’arrière, Élyane retire ses oreillettes, tapote l’épaule de son frère.
— On est rendus, Tom, lui dit-elle sans une once d’excitation.
— Ouais, je l’sais, grogne-t-il entre ses dents, retirant à son tour ses écouteurs sans fil.
— Faut quand même s’forcer pour papy. C’pas d’sa faute si p’pa pis m’man se débarrassent de nous autres pour les vacances, ajoute-t-elle en lorgnant le rétroviseur.
Olivier s’apprête à réagir, mais un simple regard d’Alexandra, qui remue la tête de gauche à droite en signe de désaccord, le retient ; il ne se permet donc qu’un soupir en ravalant sa répartie…
Sous les roues de la X3, le chemin de campagne est déformé par les nids-de-poule. D’un côté, le fleuve à la marée montante s’étend jusqu’à la chaine de montagnes laurentiennes. De l’autre, sous le couvert des feuillus, des chalets posent leurs fenêtres sur le Saint-Laurent. Parmi eux, celui d’Antoine Gosselin, aux allures de maison de campagne, avec sa lucarne centrale, ses bardeaux de cèdre et sa grande galerie peinte d’un rouge bourgogne du plus bel effet. Sur celle-ci, assis dans une balançoire coulissante, un grand-père tout souriant envoie la main. L’instant suivant, le sexagénaire est debout, près de la BMW qui s’immobilise sur l’entrée de gravier.
— Vous v’là enfin ! s’exclame-t-il en ouvrant l’une des portières arrière. Envoyez, mes deux snoreaux : v’nez embrasser votre papy !
Aussitôt sortie du véhicule, Élyane se fond dans les bras de son grand-père avant de lui tirer la barbe, un peu broussailleuse et d’un blanc immaculé.
— Ça pousse comme d’la mauvaise herbe, c’t’affaire-là !
