L' ECLOSION DES FLEURS SECHEES
Par Rémi Simard
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L' ECLOSION DES FLEURS SECHEES - Rémi Simard
M. Rémi Simard
Conception de la page couverture : © Les Éditions de l’Apothéose
Sauf à des fins de citation, toute reproduction, par quelque procédé que ce soit, est interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur ou de l’éditeur.
Distributeur : Distribulivre
www.distribulivre.com
Tél. : 1-450-887-2182
Télécopieur : 1-450-915-2224
© Les Éditions de l’Apothéose
Lanoraie (Québec) J0K 1E0
Canada
apotheose@bell.net
www.leseditionsdelapotheose.com
Dépôt légal — Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2024
Dépôt légal — Bibliothèque et Archives Canada, 2024
ISBN EPUB : 978-2-89775-849-1
Imprimé au Canada
À Candide, ma sœur, à qui je dois d’être encore là…
Tout le monde devrait avoir sa Candide !
À Langis, mon frère, l’homme qui fait des choses
qu’il dit ordinaires, mais qui le rendent grand.
« On est responsable de ce que l’on fait avec nos outils. »
« Le décès d’une personne c’est comme l’extinction d’un soleil. Dans le trou noir qu’il crée viennent s’engloutir les corps célestes qui gravitent autour. Ou ils en profitent pour se libérer de son attraction.
Le soleil n’est plus. Ce n’est pas une fin, ce n’est que la naissance d’un nouveau système de forces et d’attractions. L’émergence d’un chaos qui cherche l’équilibre. »
Réflexion d’Aubert
Maintenant
La tombe de ma tante Anna descend au fond de la fosse. Tombe trop grande, fosse trop longue. Comme ma tante.
Un jour gris de novembre, froid, pluvieux. Une famille, des proches, des moins proches agglutinés autour d’un vieux célébrant rendant les derniers hommages. Des gens trop vieux, tremblant, oubliant leur raison d’être là. Des enfants trop jeunes pour comprendre, pour savoir se souvenir. Des cousins, des cousines, des neveux, des nièces, des amis, des amies, des connaissances, des notables, trop de gens réunis pour son départ, trop de gens absents de son vivant.
Plusieurs quitteront après la cérémonie. D’autres iront à la réception offerte par son « club de jardinage », ses plus fidèles et constants alliés et amis au fil des ans. Des femmes et des hommes de tout âge qui ont partagé sa passion de l’harmonie. Des gens qui ont contribué à la beauté de ses jardins, des jardins d’Anna. Fuyant les mondanités, ma tante Anna avait un grand souci des gens. Elle voyait chacun comme une espèce rarissime en qui elle devait donner le goût de s’épanouir. Ses jardins n’étaient pas des plus grands, mais ils étaient complexes en leurs structures, compositions et variétés. Les gens qui croisaient son chemin étaient attirés pour un temps, demeuraient ou repartaient changés, la plupart pour le mieux, même ceux qui en étaient à la dernière étape d’un long voyage.
Moi, je me tiens à l’écart, m’enfonçant le plus possible dans mes habits suspendus sur ma stature, trahissant ma filiation.
Les triplets sont présents, imployables malgré leur âge. Leur épouse, leurs huit enfants. Il y a aussi Florence qui dissimule avec grâce sa canne blanche, une voix toute en mélodie. Corinne, Simon, Émile en bloc compact. Aline, Roselyne, Gaspard et tant d’autres visages familiers qui étaient ici, au Domaine, lors de mon séjour à l’adolescence, tenaces souvenirs de ce mémorable été. Ma mère est absente, trop malade et confuse pour se déplacer.
Ils respectent mon isolement, le prenant peut-être pour de la retenue. Alors que je sais simplement que c’est le dernier instant d’inertie avant le malstrom qui m’attend. Je ne suis pas revenu ici depuis mon adolescence, respectant la promesse faite à ma tante, l’été de mes quinze ans. Une pile de lettres témoignent cependant de l’intense, mais lointaine relation que nous avions entretenue elle et moi.
« Tu reviendras quand cela sera ton tour, quand tu seras prêt ! » suivait la signature au bas des missives qu’elle m’adressait.
« Râle : Son rauque provoqué par une gêne respiratoire, notamment chez une personne à l’agonie. »
Définition du dictionnaire
Avant
Ce qui m’attend, c’est trois heures de route dans un vieux véhicule marqué par le transport des gens, des marchandises et des bêtes. Trois heures de route, de rage contenue. Trois heures de route pour comprendre ce qui vient de se passer.
J’ai quinze ans. Je suis au tribunal des jeunes contrevenants. Ma mère est là, derrière moi, démunie, désemparée.
Mais c’est ma tante Anna qui s’adresse au juge :
— Laissez-le-moi pour l’été. J’ai l’habitude de redresser des pousses parties de travers. Si, pour le retour en classe, je n’y suis pas arrivée avec lui, vous en ferez ce que vous voudrez. Mais je crois qu’il mérite une autre chance. Et, soyez certain que ce ne sera pas la colonie de vacances chez moi.
Le juge quitte les pages qu’il a sous les yeux et relève la tête vers cette femme trop présente dans sa petite salle d’audience. Tante Anna, unique sœur de mon défunt père, était une femme de grande taille, robuste, apte aux dures besognes, à la voix ferme, mais étonnamment douce. Le magistrat porte une attention particulière à ses mains. Des mains qui ne mentent pas. Des mains qui corroborent ses propos, elles font ce qui doit être fait.
Le juge est-il impressionné ? Il regarde les avocats qui semblent consentir à cette demande. Il accepte l’offre.
Une rupture dans ma vie. Moi, l’enfant unique, gâté, surprotégé, jamais rassasié ni satisfait, perturbé, perturbant, perturbateur, on m’arrache de mon confort douillet pour une vétille ! Je l’avais vue, je l’avais prise. Pourquoi ce nouveau marchand du quartier n’avait-il pas fait comme les autres ? Appeler ma mère qui serait venue payer la facture sans poser de question. Non, lui, il a appelé la police.
C’est pourquoi je me retrouve aujourd’hui devant un juge qui vient de sceller mon sort, pour un vol sans importance.
Et là, sur-le-champ, je dois saluer ma mère, muette, secouée, en larmes de désespoir d’avoir échoué.
En larmes d’espoir de me revoir changé à la fin de l’été.
Je quitte le tribunal en compagnie d’une tante méconnue, venue du fond de sa campagne pour m’arracher à mon monde. Et, elle n’est pas venue seule. Trois de ses cousins l’accompagnent. Trois mégalithes échappés de Stonehenge. Trois jeunes dans la vingtaine. Des triplets en plus, Hubert, Jalbert et Aubert !
Ce qui m’attend, c’est trois heures de route. Je grogne. Je grommelle.
— Où est-ce qu’on va ? Je questionne sèchement.
— Chez moi, me répond ma tante.
— Ça, je sais. C’est où chez vous ?
Rage contenue. Poings serrés.
— Assez loin d’ici pour te dépayser.
Le véhicule enjambe le pont surplombant le fleuve. Frontière entre la ville et la banlieue. Ma tante poursuit :
— Loin de cette supposée civilisation. Tu trouves ça beau ces maisons uniformes en faux finis ? Ces maisons habitées par des gens aux besoins superficiels ? Qui se construisent de grands garages pour accumuler des objets vitaux un jour, futiles le lendemain ? C’est ça qui te plaît ?
La voiture s’enfonce maintenant dans les espaces où les maisons se font de plus en plus rares. Où les espaces s’espacent de plus en plus. Rien pour calmer le magma bouillonnant en moi.
— Veux pas y aller, qu’est-ce que j’vais aller faire là, moi ? Je crie presque.
— Comme si tu avais le choix. C’est chez moi ou le Centre jeunesse. Pas dans ton confort habituel en tout cas, dit ma tante d’une voix douce mais décidée. On va tester la rigidité de ta carapace.
Je me renfrogne. Ma carapace. Qu’ils essaient donc. On verra bien. D’autant plus que j’ignorais que j’avais une carapace. Dans ma tête, il y a moi, mes besoins. Un coussin. Une armure au pire. Je trépigne dans mon siège encadré par deux des triplets. J’écume le reste du voyage. Trois heures de route, c’est long. Même en colère, on finit par répéter les mêmes injures, les mêmes jurons. Perdre le confort connu. Ignorer ce qui m’attend.
Trois heures de route pour aboutir au sommet d’un coteau devant une maison immense, en bordure d’une rivière aux multiples cascades, entourée de jardins en terrasses. Chez tante Anna.
Trois heures de route au bout desquelles ma tante dit :
— Il empeste le smog. Il empeste la ville. Il pue la grogne. Son odeur s’incruste partout. Emmenez-le aux bains.
Aussitôt, les triplets m’escortent dans un sentier contournant la maison. Nous dépassons la cabane au bord de la rivière jusqu’à un quai rudimentaire. Une poussée d’un des trois sbires et me voilà à l’eau. Froide. Claire. Limpide. Très froide.
Pour la première fois depuis notre départ, je m’exprime clairement :
— Crisse de malades !
Le triplet du milieu s’esclaffe :
— Tiens, il ne fait pas que grommeler, le jeune râleur. C’est qu’il parle. J’espère que tu trouves l’eau bonne ? Pour tes vêtements, ils sont pas très robustes, ils ont déjà plein de trous de toute façon. T’en trouveras des plus solides dans la cabane quand tu auras fini ta saucette. Viens nous rejoindre quand tu seras prêt.
Les triplets rebroussent chemin vers la maison, me laissant seul à bouillir de colère dans une eau propre à la température glaciale.
Je grelotte encore de mon bain forcé, de froid ou de rancœur envers les triplets. Je porte maintenant des vêtements rudes, raides, qui me démangent. Je suis affublé tel un garçon de ferme, comme sur les
