À l'ombre de la chouette
Par Anne Book
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À propos de ce livre électronique
Marie est une femme solitaire, les relations avec son mari et avec ses enfants sont distendues. Elle se retrouve dans la vieille demeure familiale, avec pour seule compagne une chouette effraie qui a fait du grenier son antre. C'est dans cette maison, celle de son enfance, que Marie doit faire ressurgir des souvenirs, et faire renaître des cendres des évènements passés l'envie de se rouvrir aux joies de la vie.
Redécouvrez les plaisirs de la vie à travers un voyage intérieur empreint de nostalgie.
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Aperçu du livre
À l'ombre de la chouette - Anne Book
Anne Book
À l'ombre de la chouette
Roman
Saga
À l'ombre de la chouette
Image de couverture : Shutterstock
Copyright © 2023 Anne Book et SAGA Egmont
Tous droits réservés
ISBN : 9788727027531
1ère edition ebook
Format : EPUB 3.0
Aucune partie de cette publication ne peut être reproduite, stockée/archivée dans un système de récupération, ou transmise, sous quelque forme ou par quelque moyen que ce soit, sans l'accord écrit préalable de l'éditeur, ni être autrement diffusée sous une forme de reliure ou de couverture autre que dans laquelle il est publié et sans qu'une condition similaire ne soit imposée à l'acheteur ultérieur.
www.sagaegmont.com
Saga est une filiale d'Egmont. Egmont est la plus grande entreprise médiatique du Danemark et appartient exclusivement à la Fondation Egmont, qui fait un don annuel de près de 13,4 millions d'euros aux enfants en difficulté.
I
La main sur la poignée de la porte, Marie hésite. Elle s’attarde à l’écoute des battements de son cœur qui résonnent jusque dans le fond de sa gorge, et se surprend à les compter – pour gagner du temps peut-être. Pourtant elle sait bien qu’elle ne tergiversera pas davantage : sa décision est prise, depuis la nuit dernière.
Comme trop souvent, elle l’a passée dans le grand lit rempli de l’absence de Bruno, ne parvenant pas à le réchauffer de sa seule présence. Après avoir cherché vainement le sommeil, elle était restée, un long moment, attentive au souffle asthmatique qui lui parvenait du grenier. Sans doute une de ces chouettes effraies, dont le vol immobile enchantait les nuits estivales de son enfance, en a-t-elle pris possession. Marie désire en avoir le cœur net, simplement.
Les chouettes effraies font partie de son monde familier. Malgré le qualificatif malveillant dont les a affublées la superstition populaire, en raison peut-être de leur silhouette fantomatique et de leur bruitage impressionnant, elle n’a jamais craint leur présence. Petite, elle laissait toujours sa fenêtre grande ouverte pour observer le couple qui avait élu domicile dans l’ancien atelier abandonné, de l’autre côté de la cour, et elle avait souvent été réveillée par le souffle bruyant de l’une d’entre elles qui se posait sans vergogne sur le large rebord de sa chambre. Dans la clarté de la lune, elle s’émerveillait alors devant cet oiseau qui, comme le chante le poète,porte son cœur au milieu de la figure.
Comment expliquer aujourd’hui cette peur sournoise qui lui glace les mains et la paralyse ? « Qu’est-ce que je risque ? » se demande-t-elle pour affermir son courage, et d’une brusque poussée elle s’ouvre le passage. Plus que l’odeur âcre de la poussière, c’est la projection brutale des années écoulées qui agresse Marie. Confusément, elle savait bien le véritable risque qu’elle encourrait à s’aventurer dans la pénombre de cette pièce isolée.
A leur emménagement, elle y avait relégué des souvenirs accumulés depuis l’enfance dont elle n’avait jamais su se séparer. Ces témoins gisaient, enfouis dans un amas indescriptible, où ils avaient rejoint des reliques encore plus anciennes abandonnées là par sa mère, propriétaire des lieux.
Marie l’entend encore déclarer, en lui confiant les clés : « je n’ai jamais eu l’occasion de dégager le grenier, mais tu es maintenant chez toi, débarrasse-toi de ce qui t’encombre, à moins que tu ne trouves un trésor ! » Sous le ton léger, elle avait cru percevoir une demande plaintive, mais Marie s’était dérobée, comme à son habitude : depuis longtemps elle avait renoncé à décoder les perpétuels sous-entendus maternels.
Maintenant ses yeux inquiets s’accrochent aux formes insolites : amoncellements instables de dossiers, caisses et cantines mal fermées, cadres gris de poussière, fantômes de meubles sous des rideaux décolorés. Une vieille horloge domine ce bric-à-brac hétéroclite dont elle différait le rangement avec toujours de bonnes excuses pour justifier, mais aux yeux de qui ( ?) sa négligence.
Aujourd’hui une urgence la pousse malgré elle, en quête de ce qu’elle ne trouve plus dans cette grande maison campagnarde : une raison de vivre. Une légère excitation s’empare de son esprit : oui, il est grand temps de procéder à une sélection de toutes ces vieilleries. Puisque son travail retient Bruno au Kenya, elle va trouver là une bonne diversion à sa solitude, et une occupation d’utilité familiale. On ne peut indéfiniment alourdir la charge des déménagements, et puis, est-il souhaitable de léguer aux enfants ce poids d’un passé révolu ? Non, décide-t-elle, c’est à moi de faire le tri.
Elle s’est habituée à la lueur terne que dispense chichement l’œil de bœuf, barricadé par d’épaisses toiles d’araignée. A tâtons, elle s’en approche, contourne une vieille malle qui encombre le passage et jure en se heurtant à sa lourde ferrure.
Son exclamation est étouffée par un chuintement prolongé qui la terrorise : elle avait oublié la chouette qui se considérait sans doute comme l’unique maîtresse des lieux, et manifeste ainsi son mécontentement. Sa silhouette se confondait jusqu’alors avec le fauteuil avachi dont elle semblait avoir fait son refuge, au beau milieu de la pièce. Maintenant dérangé, l’oiseau s’agite furieusement et, ses lourdes ailes balayant le sol, clopine dignement jusqu’au coin le plus reculé de son repaire.
L’affolement manifeste de l’intruse ne semble guère émouvoir la dormeuse qui hausse ses ailes et effectue un demi-tour de tête, apparemment bien décidée à poursuivre son sommeil interrompu.
Elle, arrêtée dans sa détermination, et pleine de regrets, ressort à reculons, doucement, pour ne pas contrarier davantage l’hôte irascible de cette caverne d’Ali Baba.
***
La sonnerie du téléphone la précipite au rez-de-chaussée. Essoufflée, elle décroche pour apprendre la défaillance momentanée d’un chef de chantier. Ce séjour au Kenya risque de se prolonger. Taire les récriminations, apaiser la panique, aujourd’hui elle a du mal à accepter ce nouveau contretemps. Bruno s’inquiète de son silence et multiplie les explications techniques, sans doute pour la convaincre, mais une seule demande vient au cœur de Marie, qui se meurt au bord de ses lèvres : est-ce que je te manque ? Et moi, comment vais-je pouvoir t’attendre, toujours attendre !
Marie fixe sans les voir les traces grisâtres qu’ont imprimées ses doigts sur le combiné. Son attention se cristallise sur ce nouvel impératif : un bon bain, j’ai juste besoin d’un bon bain.
Elle se dirige vers la salle .de bains, indifférente à la sonnerie qui la sollicite encore, claque la porte et fait gicler l’eau en vidant la moitié d’un flacon de sels de bain moussant sous le jet puissant. Noyer pour oublier. Le bain trop chaud ne la détend pas, sensation d’une bûche qui sombre au lieu de flotter. Toute raidie, elle se crispe dans un refus véhément. Fini de jouer l’épouse conciliante, la mère apaisante, la grande sœur toujours patiente, la fille attentive. Aujourd’hui elle n’est plus qu’un tout petit enfant perdu, en quête des bras protecteurs hors d’atteinte.
Marie ressort de la baignoire aussi vite qu’elle y était entrée, enfile son peignoir, court débrancher le téléphone. Elle jette sur un plateau quelques provisions avec le courrier du matin, et se réfugie dans sa chambre
***
Toujours cette froideur aimable !
Aucun élan, plus d’ardeur !
Ici on crève de chaud et pourtant
le ton uni de sa voix
m’a fait frissonner.
Est-ce que tu réalises
que j’aurais besoin
de tes encouragements ?
Est-ce que tu as compris mon désarroi
devant cette avalanche
de contretemps
qui épuisent ma patience ?
L’ installation de ce fichu silo qui piétine.
La récolte de café qui arrive déjà,
ils n’en profiteront pas.
Quel gâchis !
Ils vont encore en perdre
une grosse partie
par manque de séchoir.
Tout sera bientôt réglé m’assure-t-on
avec force sourires :
demain le chef de chantier
se libèrera pour moi,
demain,
les caisses seront dédouanées,
une grue sera mobilisée,
demain, toujours demain.
Et moi je ronge mon frein :
je sais bien qu’ici la rentabilité
n’a pas le même sens que chez nous.
La moindre irritation serait déplacée.
Si au moins j’étais sûr
que Carole et Frédéric suffisent
à gérer le quotidien,
qu’ils ne rateront pas une affaire
par manque d’expérience.
Qu’ils me préviendront à temps
si nécessaire.
Je finis par me demander
Si j’ai été complètement inconscient !
Quelle folie d’avoir repris à mon compte
ce fonds de commerce de TECAGRI
après sa mise en liquidation !
Oui, mais
avais-je le choix,
après six mois de chômage
sans proposition valable ?
Trop âgé… trop qualifié.
Encore heureux
d’avoir la jouissance de la Ribière.
Les beaux parents
se sont montré compréhensifs.
Pourtant quand je vois Marie
qui se complait maladivement
dans sa solitude,
je me demande
si c’était la bonne solution,
mais là encore,
avais-je le choix ?
Soutiens-moi, Marie !
Tu me dis toujours
que tu me fais confiance,
c’est bien gentil,
mais c’est tellement neutre !
Il y a 5 ans, ton esprit ravageur
aurait tout de suite relevé
le comique de ce retard.
Bon sang, Marie,
quand est-ce que j’arriverai
à t’extirper
de cette foutue carapace ?
Tu étais mon moteur,
Maintenant j’ai l’impression d’un boulet
trop lourd d à porter.
Allez ! je vais me défouler à ce match de rugby :
L’équipe noire contre l’équipe blanche !
Un jeu d’échecs !
… ou un reste de ségrégation ?
II
Alors qu’on le croyait enfin désarmé, l’hiver a encore sévi : la neige, cette nuit, a enfoui les primevères fraîchement écloses et la haie fleurie disparaît sous l’épais manteau blanc. Un de ces petits matins frileux
