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Klepto (70)
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Livre électronique325 pages3 heures

Klepto (70)

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À propos de ce livre électronique

Il y a six mois, mon père a disparu sans donner de nouvelles. Depuis, ma mère me délègue une foule de responsabilités qui me dépriment.
Pour me remonter le moral, il m’arrive de prendre des choses qui ne m’appartiennent pas. Dans ma famille, chez mes amis et au travail, aussi. Des trucs insignifiants que les gens ne regretteront pas. Enfin, c’est ce que je me dis après coup pour me donner bonne conscience. Malgré tout, la culpabilité me ronge. J’ai beau me promettre que je ne recommencerai plus, c’est plus fort que moi. La honte qui m’habite est loin de faire le poids face à l’excitation que je ressens chaque fois que je passe à l’action. Alors, je prends de plus en plus de risques et, l’autre jour, j’ai bien failli me faire pincer…
Et si mes amis découvraient la vérité ? Que m’arrivera-t-il lorsque mes proches réaliseront que je ne mérite pas leur confiance ?

La kleptomanie est un trouble du contrôle des impulsions plutôt rare, qui touche plus particulièrement les femmes et qui apparaît généralement à l’adolescence. La personne qui en est atteinte s’avère incapable de résister à la pulsion de voler. De nombreux préjugés et tabous entourent cette forme de dépendance pour laquelle il existe peu d’études et de traitements.
LangueFrançais
Date de sortie3 avr. 2024
ISBN9782897925949
Klepto (70)
Auteur

Vivianne Moreau

Détentrice d’une maîtrise en lettres et travaillant dans le milieu de l’édition depuis plus de vingt ans, Vivianne Moreau a contribué à des centaines d’ouvrages, que ce soit à titre de réviseure, de rédactrice, de traductrice ou de graphiste. Lorsqu’elle n’a pas un bouquin entre les mains, elle aime jardiner, restaurer sa vieille maison, cuisiner pour sa famille et faire du bénévolat. Aimer sans frontières est son cinquième roman jeunesse.

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    Aperçu du livre

    Klepto (70) - Vivianne Moreau

    Chapitre 1

    Fred éteint le moteur et sort de la voiture, son trousseau de clés à la main. Il avance vers sa maison en sifflotant. La perspective d’une soirée entre adultes, seul avec son épouse, semble vraiment le réjouir.

    Je ramasse mon sac à mes pieds, descends du véhicule à mon tour et referme la portière en tentant de réprimer mon appréhension. Mon cœur n’est assurément pas aussi léger que celui de Fred Gingras ! Cela fait quelques mois que je ne suis pas venue ici, car le troisième enfant de Fred et Catherine est né depuis peu. J’espère que la veillée se passera bien… Voilà déjà plus de deux ans que je garde les enfants de ce couple, alors – en théorie – je ne devrais pas être inquiète. Le hic, c’est que je n’ai jamais eu à prendre soin d’un aussi petit bébé. Catherine avait quelques réserves, mais j’ai prétendu que je me sentais parfaitement à l’aise, car j’ai besoin de cet argent de poche plus que jamais maintenant que je dois payer pour mon propre forfait cellulaire.

    Fred attend que j’aie atteint le haut des marches avant d’ouvrir la porte. Il me laisse passer devant lui et claironne :

    — Romy, Logan ! Maéva est arrivée !

    La fillette de six ans arrive en courant dans le vestibule et se précipite sur moi pour m’enlacer les jambes affectueusement. Je m’accroupis à sa hauteur et elle glisse ses bras menus autour de mon cou. Elle me relâche subitement pour me désigner fièrement sa bouche édentée.

    — Wow ! T’as donc ben l’air tannante ! lui dis-je avec entrain, heureuse d’être aussi bien accueillie.

    —  Papa croit qu’elle va tomber en fin de semaine ! annonce Romy en faisant vigoureusement branler l’incisive du bas à l’aide de son index.

    En effet, la pauvre dent ne tient qu’à un fil. À la blague, je lève les yeux vers le père pour lui demander :

    — Allez-vous me laisser le numéro pour que j’avise la fée des dents ?

    — Il faut lui téléphoner ? Je peux lui parler ? veut savoir Romy, qui observe son papa en plissant sa bouche avec incrédulité.

    Fred m’adresse de gros yeux, puis rassure sa fille :

    — Mais non, mon trésor. Ce sera comme l’autre fois. T’as qu’à placer ta dent dans le petit coussin spécial, puis à le glisser sous ton oreiller. La fée des dents s’occupe du reste !

    Je lui retourne un sourire désolé tout en songeant avec un brin de nostalgie à cette époque magique révolue, lorsque mon cœur d’enfant croyait encore aux fables des adultes. À quoi ça peut bien servir de faire croire aux petits que les lutins jouent des tours, que le père Noël livre des cadeaux et que le lapin de Pâques pond des œufs en chocolat ? Ces mensonges finissent toujours par être découverts, et les jeunes réalisent alors que leurs parents, en qui ils avaient placé leur confiance absolue, ne sont pas mieux que les ogres et les sorcières des contes de fées. Pourquoi les gens encouragent-ils ces fabulations ? Est-ce pour mieux préparer les enfants aux multiples déceptions que la vie leur réserve ?

    Tandis que je rumine ces pensées, Romy tire sur ma main pour me forcer à la suivre.

    — Viens ! insiste la miniboss des bécosses. Je veux te montrer le coussin spécial ! Il est dans ma chambre.

    Je la laisse me guider, avec amusement. Romy aime monopoliser mon attention quand je viens garder, et son frère s’en accommode bien puisqu’il préfère jouer seul la plupart du temps. Au pied de l’escalier qui mène à l’étage, nous croisons justement Logan. Craintif, le bambin de trois ans se dissimule derrière sa mère en me dévisageant avec un air apeuré. Romy passe en coup de vent à côté d’eux et disparaît dans sa chambre tandis que Catherine m’intercepte.

    — Allô, Maéva ! Comment vas-tu ? s’informe-t-elle en me détaillant avec une bienveillance exagérée.

    Je me retiens pour ne pas grincer des dents. Dernièrement, chaque fois que je rencontre quelqu’un, c’est la même chose. Des coups d’œil indiscrets, des lèvres pincées, des hochements de tête qui se veulent compréhensifs… Les gens cherchent invariablement à me témoigner leur soutien. Mais je ne suis pas dupe. Au fond, ce qu’ils veulent réellement, c’est en savoir un peu plus long sur cette affaire qui divertit les commères du village depuis bientôt six mois. Les gens ne voient-ils pas que, même si mon père est toujours en vie, son départ subit est pour moi loin d’être un fait divers ? Chaque geste soucieux et chaque parole mielleuse ne fait qu’exacerber mon mal-être profond. Je tente de faire bifurquer la conversation en bredouillant, bien malgré moi :

    — B-b-bien. Allez-vous faire, euh, voir un concert ou un spectacle ? Votre robe est vraiment belle.

    — Ah, merci, c’est gentil. J’étais pas certaine de rentrer dedans, ajoute-t-elle en lissant son ventre à deux mains pour faire redescendre le vêtement ajusté. Logan, dis-tu bonjour à Maéva ? Aïe ! Veux-tu bien sortir de sous ma jupe et lâcher mes jambes ? Tu vas tirer des mailles dans mes bas !

    Le garçonnet se met aussitôt à pleurer à chaudes larmes en s’agrippant à sa mère. Pour l’amadouer, je tente de le faire rire en lui tirant la langue et en contorsionnant mon visage pour former des mimiques loufoques. Rien n’y fait, il s’époumone encore plus fort. Découragée, Catherine appelle Fred afin qu’il vienne la libérer, car elle souhaite m’expliquer tout ce que je dois savoir pour prendre soin de Liam, leur bébé de quelques mois.

    Nous faisons ensemble le tour de la chambre du poupon, où elle m’explique la fonction de chaque objet. Romy vient nous rejoindre munie de son coussin blanc. Elle ajoute son grain de sel à chaque instruction transmise par sa mère, fière d’étaler son savoir au sujet du bébé. Quant à la nouvelle maman, sa fébrilité est palpable. Elle répète les mêmes consignes quatre fois, donne des indications pour des choses qui vont de soi. Je sais comment fonctionne un store horizontal, quand même ! C’est clair qu’elle hésite à me confier son nouveau-né et elle me rappelle que, si je ne me sens pas à l’aise, je n’ai qu’à le lui signifier et elle annulera sa sortie.

    — Mais non, je vous jure que je vais être OK. S’il y a quoi que ce soit, je texterai ma mère. Vous pouvez partir l’esprit tranquille.

    — Si tu le dis…, hésite encore Catherine. Ah pis, de toute façon, j’ai pas le choix ! Si je veux aller au mariage de mon amie le mois prochain, faut bien commencer quelque part…

    — Maman, maman ! Je vais aider Maéva à prendre soin de Liam, déclare Romy. Pas vrai, Maéva ?

    — C’est clair ! On sera deux gardiennes pour le prix d’une, ce soir !

    J’espère que nous serons à la hauteur !

    Saut d’espace temps.

    Ouf ! Je suis cla-quée ! Il est seulement vingt heures trente, mais j’ai l’impression que nous sommes plutôt au milieu de la nuit. Aussitôt les deux parents partis, j’ai installé du matériel de bricolage sur la table de cuisine et j’ai montré à Romy comment fabriquer des virevents. Pendant qu’elle découpait des formes dans le papier multicolore, Logan jouait avec ses petites voitures tout près de nous et le bébé formait des bulles de bave en gazouillant. À un moment donné, j’ai délaissé Romy pendant quelques minutes afin d’aller montrer à Logan à jouer au « trafic » en alignant les autos pour former une grande file. Le garçon a tellement aimé le concept qu’il a consacré sa soirée à ajouter toutes sortes d’objets à la très longue procession de bébelles qui serpentent maintenant à travers le rez-de-chaussée. Je soupire. Je ne peux pas laisser la maison dans cet état. Elle est toujours bien rangée quand j’arrive. En ce moment, on dirait qu’un ouragan vient de saccager les lieux.

    À quatre pattes dans le couloir, je commence à trier les jouets afin de mettre les animaux, les blocs et les figurines dans les bons réceptacles. La tâche me prend plus d’une demi-heure. Je me fais la promesse de ne plus jamais proposer ce jeu infernal ! Lorsque j’ai enfin fini de ramasser, je me rends à la cuisine en quête d’une collation. Zut… j’avais oublié que je n’avais pas eu le temps de mettre les couverts du souper au lave-vaisselle, que je dois vider au préalable. Pendant que je m’attaque à cette nouvelle corvée, un texto entrant fait vibrer ma poche arrière.

    Alice

    Es-tu libre demain ?

    Maéva

    Mouais. Pourquoi ?

    Alice

    J’ai envie d’aller magasiner !

    Maéva

    Bof…

    Voyant que ma meilleure amie tape une longue réponse, je remets mon cell dans ma poche et j’ouvre le frigo pour voir ce qu’il contient de bon. Des crudités, trois puddings au lait de soja à la vanille, du beurre d’arachide nature, de la compote de pommes, des fruits à n’en plus finir… Que des trucs nutritifs ou santé ! Les parents ne comprennent vraiment rien aux ados. Lorsque j’aurai mes propres cocos et que je m’absenterai pour la veillée, je m’assurerai d’acheter une tonne de cochonneries pour les enfants (et la gardienne !). C’est la moindre des choses. Je referme la porte et continue d’explorer les armoires à la recherche d’un potentiel sac de chips. Je me contenterais même de croustilles nature, je ne suis pas difficile ! Mon téléphone vibre pour m’indiquer l’arrivée des deux paragraphes rédigés par Alice.

    Alice

    Come on , Maé… Tu veux plus jamais rien faire ! Je sais que c’est pas facile pour toi en ce moment… J’aimerais tellement ça être là pour toi. un émoji coeur Laisse-moi te changer les idées ! Une tournée des boutiques, pis un film en soirée, ça te dit pas ? On est en journée d’étude lundi, faque ta mère pourra pas refuser. Tu fais full cash ce soir en gardant les Gingras, alors tu peux pas prétexter que t’as pas d’argent. Allez, s’il te plaît… Dis oui, dis oui !

    Je lève les yeux vers la tablette du haut et repère finalement un emballage de craquelins de riz. Je le considère deux secondes, puis le replace dans le garde-manger. J’ai envie de maïs soufflé graisseux, de chocolats au caramel, de bonbons surs, moi ! Ce ne sont certainement pas ces galettes fades qui vont me remonter le moral. C’est peut-être tant mieux. J’ai pris du poids, dernièrement. Dès qu’une friandise me tombe sous la main, je ne peux m’empêcher de finir le sac. C’est ce que ma mère appelle du « stress eating ». Non, décidément, aussi bien ne rien grignoter du tout. Résignée, je continue de vider le lave-vaisselle tout en pitonnant d’une main.

    Maéva

    Bon, OK. Je vais essayer de nous organiser un lift

    Alice

    Yes ! Génial ! On se récrit pour confirmer ?

    Maéva

    D’ac.

    Je tire le panier du haut, et réalise qu’il contient les jouets de bain des enfants. C’est donc là qu’ils étaient ! Sans son canard en caoutchouc préféré, Logan refusait d’embarquer dans la baignoire et j’ai dû user de stratégie pour le convaincre. Il a fini par accepter lorsque je lui ai proposé une poire à jus pour la dinde et une tasse à mesurer pour compenser.

    Munie d’un gros bol rempli des bateaux en plastique et des animaux marins multicolores désinfectés, je grimpe à l’étage sur la pointe des pieds pour ne pas réveiller les enfants. La maison est tellement silencieuse… Le corridor est plongé dans la noirceur et des ombres étranges dansent sur les murs. Je réprime un frisson et me dépêche d’entrer dans la salle de bain. Une fois la porte close, j’allume la lumière.

    J’ignore pourquoi j’entreprends d’ouvrir les tiroirs et les portes du meuble-lavabo. Je sais que les jouets occupent habituellement le rebord de la fenêtre, alors inutile de fouiller ailleurs. C’est toutefois plus fort que moi, et je ne peux m’empêcher d’inspecter chaque recoin. Les pots d’onguent et de crème à moitié terminés dans la pharmacie me fascinent. Le « bac à débarras », comme je le surnomme, m’intrigue tout autant. Il contient toujours un bric-à-brac impressionnant. Je recense son contenu actuel, qui comprend notamment un anneau de dentition et des pansements à l’effigie de superhéros, et je tapote nerveusement un flacon de vernis à ongles nacré.

    — Maévaaa, m’interpelle une petite voix plaintive.

    Mes épaules tressautent et je referme le tiroir précipitamment. Croyant les enfants bien endormis, je n’avais pas verrouillé la poignée. Romy se tient debout dans l’embrasure et frotte ses yeux avec ses poings.

    — Qu’est-ce que tu faiiis ? me demande-t-elle.

    Bien entendu, je n’ai pas le choix de lui mentir :

    — Je cherche de la crème à foufounes pour Liam. J’ai remarqué des rougeurs en le changeant, tantôt.

    — Ah.

    — Et toi, que fais-tu debout à cette heure, espèce de coquine ? La fée des dents passera seulement si tu fais dodo…

    — Je pensais l’avoir entendue, se justifie Romy, qui a perdu son incisive en mangeant un quartier de pomme, au dessert.

    Je la raccompagne à sa chambre en chuchotant, lui offre un verre d’eau, l’assure que sa dent se trouve encore bel et bien dans le coussin spécial, puis lui ordonne de fermer les yeux. Habituellement, elle n’est pas aussi inquiète. Cette histoire de visite nocturne effectuée par un être magique pendant son sommeil doit sans doute la perturber. Je ne peux pas le lui reprocher !

    De retour au rez-de-chaussée, je termine de nettoyer la cuisine. Mon répit est cependant de courte durée. Le bébé, dont c’est l’heure du boire, se réveille à son tour et je monte à l’étage en vitesse avant qu’il trouble le sommeil des deux autres. Alors que j’essaie de calmer le poupon en attendant que son biberon de lait maternel tiédisse, les parents arrivent. Catherine se précipite vers moi et me décharge.

    — Oh, allô ! Vous arrivez tôt ! dis-je, surprise qu’ils rentrent à vingt-deux heures alors qu’ils prévoyaient veiller jusqu’à minuit.

    La maman s’installe dans la chaise berçante et dégrafe le devant de sa robe pour libérer sa poitrine. Je détourne la tête, gênée, alors qu’elle positionne la tête du nourrisson affamé vers elle.

    — J’étais sur le point d’exploser ! m’informe-t-elle.

    — Tout s’est bien passé ? veut savoir Fred.

    Je le rassure :

    — Numéro un. Ah oui, j’allais oublier de vous dire que la fée des dents doit passer. Mais j’attendrais un peu avant d’y aller. Romy s’est levée il y a vingt minutes.

    Il m’adresse un sourire de connivence et fait tinter ses clés pour m’indiquer qu’il est prêt à aller me reconduire chez moi. Je ramasse mon sac.

    — Wow ! La cuisine est spick and span, dit-il en effectuant un tour d’horizon de la pièce.

    — Notre ancienne gardienne laissait tout le temps la maison sens dessus dessous. T’es une vraie perle, Maéva ! ajoute sa conjointe.

    Mon sourire crispé traduit-il mon malaise ? Je réajuste mes lunettes pour me donner une contenance. Ma conscience le sait, elle, que je suis loin d’être le trésor qu’ils s’imaginent. Je baisse la tête et laisse ma longue chevelure créer un écran devant mon visage avant de répondre d’une voix mal assurée :

    — C’est… euh, merci, mais c’est la moindre des choses.

    J’emboîte le pas à Fred en souhaitant bonne nuit à Catherine. La ganse de mon énorme fourre-tout paraît s’enfoncer dans mon épaule, et je ressens une chaleur là où le sac est en contact étroit avec mon dos. Comme si son contenu illicite s’était subitement embrasé. Je retiens mon souffle, convaincue qu’une lumière incandescente émane assurément de la paroi en cuir souple, prête à alerter les Gingras de mon méfait.

    Mais la fiole de vernis pailleté que j’ai subtilisée dans leur salle de bain demeure discrète, dissimulée parmi mes effets personnels au fond de mon sac.

    Je suis Fred jusqu’à sa voiture, rongée par les remords. Je leur ai encore pris quelque chose. J’essaie de me souvenir de la première fois où je me suis laissé tenter. C’était avant la naissance de Liam, quelque temps après la disparition de mon père. Une pince à cheveux diamantée qui traînait sur la sécheuse, dans la salle de lavage. Un accessoire de peu de valeur, probablement acheté pour moins de trois dollars chez Ardène. Catherine, qui s’était fait couper les cheveux aux épaules, n’en avait certainement plus besoin. C’est du moins ce que je m’étais dit après coup pour faire taire mes scrupules.

    Prendre des choses qui valent moins que rien, ce n’est pas vraiment voler…

    Chapitre 2

    Le texto que j’ai envoyé à ma mère hier soir demeure sans réponse. Classique. Elle préfère qu’on communique en personne ou par téléphone. Elle ne semble pas comprendre que parler à quelqu’un en live, ce n’est pas toujours une option ! Comme quand tu gardes des bébés que tu ne veux pas réveiller. Et puisque ma mère dormait déjà lorsque je suis rentrée de chez les Gingras, je

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