Pour les yeux de Nadya
es policiers étaient persuadés que la perquisition ne donnerait rien. L’immeuble ne payait pas de mine, mais le hall d’entrée était propre et décoré de plantes vertes. L’escalier en colimaçon desservait cinq appartements abritant des locataires modestes, d’honnêtes gens. Le capitaine Susini se tourna vers ses hommes.
– Tout semble normal. On nous aura donné un mauvais tuyau. L’indicateur nous a mis sur une fausse piste, vous voyez bien qu’il n’y a pas l’ombre d’un atelier clandestin dans le bâtiment… A moins que… Il se lança dans l’escalier.
– Suivez-moi ! Je dois quand même vérifier quelque chose avant de quitter les lieux.
Les cinq hommes dévalèrent les marches au pas de charge. Avec Thomas Susini, ils avaient l’habitude. Le jeune officier de police ne tenait jamais en place et faisait preuve d’une vitalité impressionnante.
– Nous n’avons pas visité les parties communes. Il ne faut rien laisser au hasard.
Au fond du hall d’entrée, une porte s’ouvrait sur un étroit couloir éclairé par une veilleuse de sécurité. Le long du corridor s’alignaient des caves fermées par de simples barrières à claire-voie.
– Rien d’intéressant ici.
Au fur et à mesure de leur avancée dans le couloir, un bourdonnement se faisait entendre.
– Ecoutez…
Le bruit s’intensifia jusqu’à devenir insupportable.
Les policiers se retrouvèrent devant une épaisse porte de fer. C’était là, de l’autre côté, que devaient s’activer des hommes et des femmes rivés à leurs machines à coudre.
Le capitaine n’hésita pas longtemps, il sortit sa carte de police et les hommes se mirent en position après avoir dégainé leurs armes. – Police ! Ouvrez !
Le bruit cessa. Un discret brouhaha s’ensuivit, puis la porte s’ouvrit sur un homme de petite taille au visage gras et blême. Dans ses yeux se lisaient la peur et la stupéfaction de s’être laissé prendre au piège aussi facilement.
une dizaine de compatriotes turcs venus illégalement d’un village en
Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.
Démarrez vos 30 jours gratuits