L’identification
Vous connaissez cette expression « si j’avais su, je serais resté couché » ? Elle n’avait jamais été aussi vraie pour Julien qu’en ce lundi 4 mai. C’était pourtant une belle journée ensoleillée, de celles qui vous donnent un moral d’acier. Il s’était levé tôt pour profiter au maximum de son temps libre entre deux révisions. En quatrième année de médecine, il préparait assidûment ses examens de fin d’année.
Comme chaque matin il avait quitté son studio pour aller boire un café à L’Escapade, juste en bas de chez lui. Edwige, la propriétaire, était une seconde mère pour lui. Elle connaissait bien les étudiants qui fréquentaient son établissement et leur préparait avec soin toutes sortes de cocktails sans alcool. Souvent, elle fêtait avec eux leurs succès et se préoccupait de leurs déceptions.
Julien aimait étudier dans cet univers familial. Fiona, devenue depuis presque un an plus qu’une amie de faculté, devait le rejoindre vers 10 heures. Cet amour passionnel le rendait encore plus impatient. Dehors, le temps s’assombrissait, un orage couvait. Julien se demanda s’il ne devrait pas aller la chercher à la sortie de son cours. Elle étudiait le droit. Soudain la pluie se mit à tomber à flots et il l’aperçut qui courait vers le café, elle ouvrit la porte, ruisselante des pieds à la tête, puis se dirigea vers lui.
– Quel temps ! s’écria-t-elle en frissonnant.
Il la débarrassa de sa veste et posa délicatement son blouson sur ses épaules en lui murmurant à l’oreille :
– Tu m’as manqué.
Ils n’avaient pas pu se voir la veille, leurs lèvres se rapprochèrent, se cherchèrent, se frôlèrent. Un toussotement interrompit leur doux tête-à-tête.
– Alors les amoureux, on se gave de baisers… On ne consomme pas aujourd’hui ?
Edwige, les mains sur les hanches, les enveloppait de son regard affectueux.
– Bien sûr que si, un café et un chocolat s’il te plaît…
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