Pulsions criminelles
Il était 18 heures passées et le capitaine Hervé Monnier n’avait qu’un sandwich dans le ventre depuis ce matin. La faim commençait à le titiller sérieusement. Quand son portable vibra et qu’il vit s’afficher le nom du médecin légiste, il sut immédiatement que ce dernier allait lui couper l’appétit.
– Hello, dit Bellanger de sa voix d’éternel adolescent blagueur. Bon, alors, les mouches ont parlé… Ou plutôt les larves… Elles sont de taille moyenne, et je dirais que leur stade de développement est…
– S’il te plaît, le coupa sèchement Monnier, épargne-moi les détails sordides et viens-en aux conclusions.
– Ça n’a rien de sordide, rétorqua le légiste. C’est juste naturel et organique… Et je te demanderai de bien vouloir respecter mes outils de travail. Ce n’est pas ma faute si les flics sont des chochottes ! En réalité, bien sûr, il jubilait. Il aimait en rajouter, il adorait susciter la répugnance de ses collègues policiers et en tirait une forme de supériorité goguenarde.
– OK, je fais ma chochotte, soupira Monnier avec une lassitude agacée. Bon, maintenant, tu accouches ?
– Avec plaisir, répondit le légiste sur un ton exagérément solennel et docte. Le décès remonte à cinq jours, autrement dit samedi dernier, 7 octobre. Entre 9 heures et midi, horaire classique pour un jogging du samedi. Le coup sur la boîte crânienne lui a été fatal : hémorragie cérébrale, mort instantanée. Pas de traces d’agression sexuelle, pas de traces de lutte. Et aucune empreinte digitale, ni sur le corps ni sur la pierre qui a servi d’arme. L’assassin portait des gants. Je t’envoie mon rapport par mail, tu feras le tri entre les détails sordides et ceux que tu juges dignes d’intérêt…
sur la berge nord du fleuve à la sortie de
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