Suspense L’appel du large
Comme il le faisait chaque soir avant de quitter son bureau, Maxime rangea minutieusement ses affaires : l’agenda dans le tiroir, les dossiers dans l’armoire et les stylos dans leur étui. Il passa consciencieusement une lingette sur le clavier et l’écran de l’ordinateur, après l’avoir éteint et en avoir éjecté le disque dur externe sur lequel étaient gravées toutes ses données. Puis il balaya la pièce du regard, ferma la porte et se dirigea vers l’ascenseur. Dans le hall, il laissa échapper du bout des lèvres un imperceptible « bonsoir » à l’intention du gardien, lequel lui répondit par un grognement à peine audible.
Il rentra chez lui à pied.
S’entasser dans des autobus au confort plus qu’aléatoire et peuplés de zombies qui ne décollaient pas les yeux de leurs smartphones lui semblait incongru.
Il préférait la marche. Il pouvait alors adapter son pas au rythme de ses pensées et laisser son esprit vagabonder vers des rivages lointains, des mers chaudes et des îles sous le vent, tous ces décors de cartes postales dont il rêvait depuis sa plus tendre enfance. Loin de la grisaille de la ville et de ses habitants. Il tenait cela de sa plus tendre enfance. Aussi loin que pouvaient remonter ses souvenirs, Maxime avait été saisi par l’envie irrépressible de larguer les amarres. Et au fond il avait toujours su qu’il le ferait un jour.
C’est ainsi, sans doute, qu’était née la passion dévorante qu’il vouait aux bateaux.
Très jeune il avait ainsi appris à les connaître, puis – plus tard – à les piloter avec adresse. Tout ce qu’il avait entrepris par la suite n’avait convergé que vers ce seul but, devenu son unique préoccupation, son obsession : s’offrir le plus beau des navires et faire à son bord le tour du monde.
Pour cela il
Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.
Démarrez vos 30 jours gratuits