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Les mésaventures de Pedro, le détective
Les mésaventures de Pedro, le détective
Les mésaventures de Pedro, le détective
Livre électronique169 pages2 heures

Les mésaventures de Pedro, le détective

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À propos de ce livre électronique

Undectivo, qui a appris par correspondance, dont les choses tournent malent.

Rire assuré du début à la fin

Cinq étoiles de bonne humeur

LangueFrançais
ÉditeurBadPress
Date de sortie16 juil. 2019
ISBN9781547599547
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    Aperçu du livre

    Les mésaventures de Pedro, le détective - LUIS NELSON RODRÍGUEZ CUSTODIO

    LES MÉSAVENTURES DE PEDRO, LE DÉTECTIVE

    1

    Pedro Domínguez était détective. Ou, pour le moins, c’est ce qu’il se croyait.

    Il avait suivi un rapide cours par correspondance (duquel en vérité il ne se souvenait pas de grand-chose) il y avait cinq ans et se retrouvant sans travail à l’usine, il décida de tenter sa chance en louant un misérable cabinet dans un quartier pauvre.

    Il dut le peindre avec de la peinture bon marché et arranger les câbles électriques de la lumière qui pendaient comme un fil à linge.

    Mais à la fin, avec le misérable budget qu’il avait, cela s’avéra plutôt pas mal.

    Dans le cours, on promettait réputation et fortune, donc dans l’ensemble il était content. Ça faisait pas mal de temps qu’il en rêvait.

    Évidemment, ce n’était pas facile, il ne ressemblait en rien aux détectives de cinéma.

    Il mesurait un mètre soixante, pesait cinquante misérables kilos et avait un long nez (ses anciens camarades de travail l’appelaient « Narigón[1] »).

    Cette petite description, ajoutée à un léger strabisme, pourrait être résumée sous forme technique en disant qu’il était petit et assez laid, et par-dessus le marché à moitié chauve, bien que ces trois derniers concepts, il ne les reconnaîtrait même pas sous la torture.

    Quand il trouvait des personnes plus grandes que lui (la majeure partie), il les cataloguait d’anormalement grands. Lui, petit ? Jamais !

    Après avoir obtenu son diplôme et ne trouvant de travail dans aucune agence d’investigation où on le méprisait royalement, il dut exercer des tâches « spéciales » pour pouvoir manger et payer ses frais. Pour cela il tondit des pelouses, travailla comme ouvrier maçon et fit d’autres tâches qu’il pensait ne pas être à sa « hauteur ». Au bout du compte, il obtint du travail à l’usine où il ne resta que trois mois jusqu’à ce qu’on le renvoie, justement parce qu’il n’était pas à la hauteur des autres et n’arrivait pas aux étagères les plus hautes de l’entrepôt.

    Quand il arrivait à la pension où il vivait, il s’allongeait sur son lit et s’imaginait riche et célèbre.

    Pour sortir de la pauvreté il se fiait au hasard, c’est pour cela que de temps en temps il allait tenter sa chance aux machines à sous du casino.

    C’est ainsi qu’ayant obtenu un peu d’argent, en réalité très peu, par la méthode antérieurement citée, il se décida à changer de vie.

    Il loua un bureau de troisième catégorie dans un quartier de quatrième catégorie. C’était un deuxième étage, appartement 3 B.

    Il trouva, dans une brocante, un bureau rayé pas cher et deux chaises aux pieds bancals qu’il arrangea le mieux qu’il put avec du fil de fer. Si les nombreux clients qui lui rendraient visite ne regardaient pas en-dessous, il n’y aurait aucun problème.

    Avec le bureau ce fut plus facile. Il avait beaucoup de papiers inutiles chez lui et il les répartit dessus avec un double objectif, cacher les égratignures de la table et paraître occupé et avoir de nombreuses affaires. De plus, il trouva un téléphone pour le bureau, qui bien sûr n’était pas encore branché, mais qui faisait bien et rendait plus professionnel.

    Il utilisa quasiment tout l’argent qui lui restait pour acheter une petite boîte de peinture et un pinceau fin. Il devait mettre une annonce publicitaire sur la porte.

    L’heure suivante, il la dédia à peindre l’annonce sur la vitre de la porte.

    Après beaucoup de travail (ce fut plus difficile qu’il ne le pensait) ça ressemblait à cela :

    PEDRO DOMÍNGUEZ DÉTETIVE.

    Alors qu’il contemplait, épaté, son œuvre maîtresse, un couple de jeunes gens sortit du 5 B en fricotant.

    Quand il passa devant sa porte le garçon regarda la toute nouvelle annonce et immédiatement invita sa compagne à la lire. À l’instant, ils éclatèrent de rire.

    – De quoi riez-vous - dit Pedro très en colère.

    Le couple continua son chemin et en chœur ils chantèrent :

    – Il manque un C, il manque un C - chantèrent-ils tout en descendant les escaliers.

    Pedro regarda attentivement son œuvre et il lui vint un doute. Il porta la main à sa poche arrière, sortit son portefeuille et examina le carnet que lui avait envoyé l’école à la fin du cours.

    Il le compara à ce qui était écrit sur la porte et aussitôt il se rendit compte de la lettre manquante.

    – Maudit C ! - dit-il entre les dents, n’oubliant pas madame la mère des inventeurs de la langue.

    Faisant un effort pour se calmer, il ouvrit à nouveau le pot de peinture, trempa le pinceau dedans, et avec beaucoup de soin il dessina un « C » très serré (comme un corset de grosse, dirait un paysan) entre le E et le T.

    Il recula de quelques pas et regarda son œuvre :

    – Ça rend assez bien - se dit-il, avec la résignation que donne l’inéluctable.

    Il entra, accrocha le diplôme dans un endroit bien visible et sortit à nouveau pour se rendre au journal local, où il passa une petite annonce pour offrir ses services.

    Pour finir, en terminant cette démarche, il remarqua qu’il était déjà six heures et d’un pas fier et résolu il se dirigea vers la pension, tout en fredonnant une chanson à la mode. Il était heureux, il était enfin un détective, avec bureau et tout.

    Il dina tôt, ou plutôt il mangea un encas, puisque son capital le lui permettait, et il se coucha, disposé à se lever tôt le lendemain pour ouvrir son tout nouveau bureau.

    Cette nuit-là, il rêva qu’il résolvait de grands crimes, et tout le monde l’admirait et l’applaudissait.

    2

    Le premier jour, il sortit très tôt pour ouvrir son affaire.

    À sept heures du matin, avec un cahier et un crayon pour noter les nombreux cas qu’il espérait, il déclara inaugurée son agence, c’est-à-dire qu’il ouvrit.

    À dix heures du matin personne n’était entré, mais il était encore tôt.

    À cinq heures de l’après-midi il n’était plus tôt. Et la seule chose qu’on entendait, c’était le son des pas des locataires qui montaient et descendaient les escaliers.

    Deux ou trois fois il pensa que c’étaient des clients qui frapperaient à sa porte, mais les pas continuaient leur chemin.

    À huit heures il ferma, un peu démoralisé, mais il se consola tout seul en pensant que les clients n’avaient pas encore vu l’annonce, et que le lendemain il aurait plus de chance.

    Le deuxième jour, il ne se pressa pas autant et ouvrit vers neuf heures.

    Passé midi, il imaginait déjà où il pourrait tondre le gazon, seulement pour s’en sortir.

    Et par malchance pour lui, le téléphone n’était toujours pas branché. L’administrateur lui avait dit que dans les prochains jours quelqu’un viendrait le brancher, parce qu’il en avait fait la demande. Quand il fonctionnerait il pourrait passer une nouvelle annonce en ajoutant le numéro du téléphone, puisqu’il n’avait même pas de portable. Il se pourrait que pour les clients ce fût plus facile pour prendre un rendez-vous.

    En pensant à cela, il sursauta et se remplit de joie en entendant que quelqu’un frappait à sa porte.

    Aussitôt, il eut une idée. Il décrocha le téléphone et cria :

    – Entrez, c’est ouvert !

    – Bonjour, avec votre permission - salua le visiteur, d’une quarantaine d’années et les cheveux blancs -. Je venais pour...

    – Un moment - dit-il en cachant le micro du combiné avec la main -. Asseyez-vous. Je m’occupe de vous tout de suite - et portant l’écouteur de nouveau à son oreille il feignit de converser : - Merci beaucoup, monsieur l’ambassadeur. Je suis heureux que vous soyez content de notre manière de résoudre votre affaire. Dans notre agence tout se résout rapidement. Vous allez nous recommander ? Très bien, bien que maintenant nous ayons pas mal de travail. - Pendant qu’il disait cela il regardait en coin son client qui montrait un sourire inexplicable qui l’intrigua -. Bien, monsieur l’ambassadeur, je vous laisse parce j’ai un autre client qui attend. - Et ensuite il raccrocha et s’adressa au client -.

    – Comment pouvons-nous vous aider, monsieur ... ?

    – Martínez - répondit la personne visée. - Mais en réalité mon nom importe peu parce que je ne suis pas un client. J’appartiens à la compagnie téléphonique et je viens brancher votre téléphone.

    Au fur et à mesure qu’il entendait cela, le visage du pauvre Pedro ressemblait de plus en plus à un feu tricolore : d’abord jaune et ensuite d’un rouge intense. Il ouvrit la bouche pour donner une explication, mais rien ne sortit. Il ressemblait à un poisson tout frais sorti de l’eau.

    Le fonctionnaire, sans effacer son sourire ironique fit les connexions nécessaires, pendant que le prétendu enquêteur l’observait, particulièrement mal à l’aise.

    Après avoir fini son travail, le visiteur prit congé en souhaitant le bonsoir et ajouta :

    – Ah, j’oubliais, saluez monsieur l’ambassadeur de ma part. - En sortant, il lâcha un éclat de rire retentissant qui résonnait encore quand l’homme arriva au rez-de-chaussée.

    3

    Le même jour, il était sept heures vingt de l'après-midi, et quand notre enquêteur, qui n'avait jamais fait de recherches, voyait le jour déjà perdu, quelqu'un frappa à sa porte.

    Il répéta la formule « entrez, c’est ouvert » mais pas celle du téléphone, par précaution.

    Cette fois la personne qui entra était une dame d'une cinquantaine d’années, avec un surplus de poids, mais élégante.

    Pedro pensa que les blondes spectaculaires qui rendent visitent aux enquêteurs pour demander leurs services n’existent que dans les films

    – Bonne après-midi, madame. Prenez un siège - invita-t-il.

    – Bonne après-midi - répondit-elle, en ajoutant : j'ai besoin de votre aide.

    – Notre agence est là pour vous servir - se flatta-t-il, en essayant d'être courtois avec son unique cliente -. Je vous écoute, madame...

    – Carmen Espino - s'identifia-t-elle -. Je vous dérange pour la chose suivante : Je suis mariée depuis environ vingt ans. Les relations avec mon mari ont toujours été bonnes, mais il y a plus ou moins un an elles ont commencé à se détériorer.

    » Il ne me parle presque pas, et si avant il était casanier, maintenant il sort beaucoup. Même, il sort presque tous les après-midis et revient tard dans la nuit. Et il ne veut jamais me dire où il va.

    » C’est pourquoi je soupçonne qu'il me trompe, et je ne peux pas le suivre parce qu’il s’en rendrait compte tout de suite.

    » C'est pour cela que je recours à vous. Pourriez-vous m'aider ?

    – Naturellement, madame ! - dit-il abruptement et avec plus d’enthousiasme que ce qui est professionnellement recommandable.

    – Et combien me prendriez-vous ?

    – Voyons... mes honoraires sont de trois cents pesos par jour, et je crois qu’en deux ou trois jours de vérifications nous saurons à quoi nous en tenir. Cela vous convient-il ?

    – Parfait ! - s'enthousiasma la dame -. Voilà, je vous laisse ce papier - elle tendit la main - où figure mon adresse avec l'heure approximative à laquelle il sort, et sa photo. Son nom est Martín Gómez.

    » Évidemment, je vous demande beaucoup de discrétion et que cela ne se sache pas.

    – Naturellement ! - répondit Pedro -. Nous sommes une entreprise sérieuse.

    – Alors, je viens dans quatre jours. S'il y a des nouveautés avant, vous

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