Le livre où une femme laisse partir son homme
Par Raphael Danjou
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À propos de ce livre électronique
George Baratto aura tout fait pour devenir sociable, intelligent, cultivé et employable ; une vie à devenir l'être parfait que tout adulte est censé incarner pour réussir ; mais un espoir futile, jamais vraiment récompensé. Prenant conscience qu'une telle existence n'a aucun sens, il décide d’abandonner ses rêves et tout quitter pour partir au bout du monde. La femme qui l’aime fera tout alors, pendant son absence, pour que ses rêves deviennent réalité.
Raphael Danjou
Né en France au début des années 70, Raphael Danjou a toujours voulu devenir espion et réussir un triple salto arrière. N’aimant cependant ni l’armée ni le sport, il a préféré partir au Japon étudier l’intelligence économique et décrire dans ses livres les vies parallèles qu’il imagine. Après une pause littéraire due à une carrière accaparante, il s’en est tiré grâce à un tour du monde bienvenu, au cours duquel il a découvert la plongée en Australie, ses requins-baleines et ses poissons colorés, qui l’ont décidé à s’attabler de nouveau pour se consacrer à ce qui compte vraiment : l’écriture.Sa bibliographie compte désormais 9 romans.Il vit aujourd’hui au Québec avec sa famille et son chat adoptif.Born in France in the early 70s, Raphael Danjou always wished to become a spy and to complete a triple back flip. However, disliking both army and sport, he rather chose to study Business Intelligence in Japan and to write down his dreams as second lives. After a literary break due to a monopolizing career, a tour around the world came to the rescue and led him to dive for the first time in Australia among whale sharks and colorful fish. He then resumed to what matters most: writing, and currently has nine novels to his credit.Today, he lives in Quebec with his family and adopted cat.
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Aperçu du livre
Le livre où une femme laisse partir son homme - Raphael Danjou
Raccourcis
Préambule
Chapitre I : ... pas de but...
Chapitre II : ... plus peur de perdre...
Chapitre III : ... suivre sa voie...
Chapitre IV : Quand on a vu...
Chapitre V : ... s’améliorer...
Chapitre VI : ... qui nous ressemble...
Chapitre VII : ... arrêté d’écouter
Chapitre VIII : Arrêter de penser...
Chapitre IX : Quand on fait...
Chapitre X : Partir...
Chapitre XI : Marquer son territoire...
Chapitre XII : ... achevé tous ses plans...
Chapitre XIII : Connaître ses limites...
Chapitre XIV : Être seul...
Chapitre XV : Le secret...
Chapitre XVI : Aimer ses contradictions...
Chapitre XVII : Réinventer la vie...
Chapitre XVIII : Faire un choix
Chapitre XIX : ... des énergies spéciales...
Chapitre XX : Planter le décor...
Chapitre XXI : Vivre...
Chapitre XXII : Foncer gaiement...
Chapitre XXIII : Se sentir à sa place
Chapitre XXIV : ... devenir réalité.
Préambule
« Il n’est écrit nulle part qu’avec le temps les rêves deviennent réalité. Même si je ferme les yeux très longtemps, rien ne dit qu’en les rouvrant mon vœu sera réalisé.
J’ai cru d’abord qu’à force de prier, mes espoirs seraient récompensés ; je repoussais les draps de mon lit d’enfant pour m’accroupir à l’endroit que mon petit corps venait de réchauffer, joignais les mains et priais de toutes mes forces pour être exaucé.
J’ai cru ensuite que rien ne se produisait parce que j’oubliais certains soirs de prier ; j’exécutais alors un véritable rituel au moment du coucher, me focalisant uniquement sur la nécessité de ne plus rater une prière, oubliant bientôt l’objet d’une telle piété.
J’ai finalement cessé de croire en Dieu et ai entrepris de réaliser moi-même mes rêves.
J’ouvrais d’abord les livres pour y apprendre la vie, puis j’allais me bagarrer à la récré pour m’y confronter. J’étudiais la peinture pour faire couler de l’or de mes doigts, la musique pour en faire sortir de mes lèvres aussi. Je démarrais les exercices d’abdominaux et de poids afin de me sculpter un corps, m’entraînais devant la glace pour tenter d’y surprendre un regard que j’espérais pétillant et chaud comme les braises. Je me plongeais dans la philosophie, élevais l’argutie au rang d’art majeur dans l’échelle de mes valeurs et l’exerçais dans les amphithéâtres de psycho tout en y matant les filles.
Pendant ce temps, je poursuivais des études d’économie bien insipides qui avaient au moins le mérite de délivrer un diplôme, assurant ainsi mes arrières et me sauvant la face en prétextant que l’économie permettait de mieux comprendre le monde.
— Que Monsieur m’excuse de briser son rêve d’idéal, il serait bon cependant de signaler dès à présent au lecteur averti que ce sont ces fameux arrières qui lui permirent d’aller de l’avant, parce que le reste…
— Oui, je dois avouer que mes rêves, qui devaient faire de moi un être parfait, aimé de tous, au charisme irrésistible et à l’intellect aiguisé, avortèrent rapidement et, toutes études achevées, je me jetai comme un fou dans le boulot pour y faire carrière… »
CHAPITRE I
Celui qui n’a pas de but ne risque pas de l’atteindre.
Journal de bord d’un voyageur
« Could you confirm when our next meeting is supposed to take place? I had some trouble recently with my PDA…
— Excuse-me, I did not get your name. Who are you?
— Thomas Reid, CLEAN’O’FRESH.
— And how can I help you, Mr Reid? Our director is really busy and has no time to take your call. Since he does not know you, I would recommend you make a first contact by email, if you do not mind.
— Certainly. I will write to him as you suggest. Thanks for your help. Goodbye. »
Il raccrocha sèchement le combiné téléphonique et raya d’un coup de crayon l’avant-dernier nom sur la liste.
« Bon, ça n’était pas cette société non plus. Il nous en reste une à contacter et ensuite… J’avoue ne pas avoir d’idée pour la suite. »
Il réfléchit en tapotant le bout de son crayon sur ses dents.
Le chargé de recherche sentit le besoin de rassurer son manager. « C’est souvent la dernière la bonne, je suis sûr qu’on va réussir ; le scénario est excellent ! »
Le manager retira le crayon de sa bouche et décrocha à nouveau le combiné encore chaud. « On parie ? Quitte ou double sur le dernier demi de bière que tu me dois ! Vas-y, forme le numéro… »
Les signaux électriques se répandirent le long du réseau téléphonique. Le manager se racla la gorge pour éclaircir sa voix. La sonnerie retentit à l’autre bout du fil et l’opératrice décrocha presque instantanément.
« SH Services. Good morning. »
Il enregistra mentalement l’information, évidente, que la journée commençait seulement aux États-Unis, alors qu’elle était déjà bien entamée, ici, à Paris. Il enchaîna rapidement : « My name is Thomas Reid. May I talk to Mr Tillotson’s secretary?
— Hold on, please. »
Une musique d’attente ridicule se fit entendre ; une mélodie écrite sur deux notes et jouée avec un seul doigt…
« Mr Reid, what a pleasure! How are you today? »
La voix qui venait de s’exprimer était jeune, chaude, et féminine. Le manager envia un instant la position de Thomas Reid et regretta de ne pas être lui.
« Very well, thank you. And you?
— Great. What can I do for you?
— I am sorry to disturb you…
— Not a problem at all!
— … Unfortunately, my PDA broke down this morning and I have no way to recall when our next meeting was scheduled… Could you help me?
— Sure! Let me have a look at Mr Tillotson’s schedule… What’s the weather like in your country today?
— Grey, everything seems grey these days in Par… in London. But hearing your voice is really refreshing! »
Il sentit la secrétaire sourire de l’autre côté du récepteur. Un petit coup de rentre-dedans ne pouvait pas faire de mal. C’était peut-être un peu trop français, mais cela ne pouvait pas nuire à l’image de l’homme dont il usurpait l’identité. Ainsi, un British un peu coincé venait peut-être de franchir sans le savoir la première étape dans le cœur d’une belle assistante de direction américaine…
« Here we are: February the 12th, meeting here with Reid Associates. 10 AM. It’s in exactly one month’s time! Is this what you wanted?
— Exactly, thank you so much! I look forward to seeing you then. Have a nice day.
— You too, bye-bye! »
Cette fois, il reposa le combiné sur son récepteur avec précaution, comme il l’aurait fait de la dernière carte sur un château, et se fendit d’un rictus de satisfaction. « On le tient ! »
Il exultait ! Un scénario tout bête et qui avait finalement porté ses fruits… Encore fallait-il y avoir pensé. Il avait généralement le chic pour trouver des idées originales qui demandaient un minimum d’effort à mettre en place, comportaient peu de risques d’être repéré, et rapportaient gros.
Il en était encore à se congratuler avec son chargé de recherche lorsqu’on frappa trois coups à la porte du bureau et qu’une tête s’immisça sans attendre de réponse.
Il n’y avait que Christian pour faire semblant d’être discret en tapotant, mais qui entrait toujours dans la foulée. Et c’était toujours pour discuter de sujets extrêmement importants, tellement confidentiels qu’il ne pouvait en parler devant les chargés de recherche. Par exemple du besoin ou non de remplir le distributeur de boissons avec autre chose que du café. Ou la nécessité de fermer la porte des toilettes après y être allé. Vital.
« George, je peux te voir cinq minutes quand tu auras fini ? »
Christian disparut avant d’avoir eu une réponse.
« Bien sûr, Christian. » Le manager répondit à un couloir déjà vide, puis donna ses dernières indications au chargé de recherche : « Je te laisse prévenir notre client qu’il avait raison, que son principal concurrent, CLEAN’O’FRESH, est bien en train de filer à l’ouest pour chercher des alliances. Essaie également de prendre un maximum d’infos sur ce traître de SH Services, ça peut l’intéresser. Félicitations ! »
George quitta son équipe pour se rendre à la porte de Christian. Frappa. Attendit la réponse. Entra.
Son patron, le président du cabinet d’intelligence économique pour lequel George travaillait depuis bientôt deux ans, était en train de ranger quelques papiers pour se donner l’air affairé. La pièce était petite, froide, et peu éclairée – une tanière pour un ours polaire. Le bureau était constamment encombré.
Quel que soit l’objet de ses recherches, Christian n’avait aucune chance de l’y retrouver. Aussi abandonna-t-il bientôt ses fouilles malheureuses pour jeter un regard en coin à son employé resté silencieux.
« Tiens, assieds-toi, lui dit-il. Torticolis… ?
— Non, c’est de l’arthrite, répondit George.
— Ah oui, c’est vrai, j’oublie toujours… Il enchaîna : Alors ? J’ai entendu que vous obteniez de beaux résultats ! »
Christian possédait l’art de poser les questions comme des affirmations.
« Oui, confirma George. C’était une mission pour notre client dans le nettoyage industriel : repérer ses concurrents, chercher des alliances potentielles, démasquer les véritables décideurs, espionner les projets secrets, bref, faire les poubelles du monde industriel, la routine, quoi. »
Christian porta son attention sur son responsable des recherches : la trentaine, rasé de près, cheveux passés à la tondeuse, les yeux vifs et malicieux, un vocable clair et précis, posture toujours raide dans un costume impeccable, quoique bon marché. Un garçon très professionnel, parfaitement adapté à la vie sédentaire de bureau. Un début de brioche commençait d’ailleurs à se dessiner sous la chemise. En tous points un bon choix pour le cabinet.
« La routine pour toi ! Et pour ton équipe, comment ça se passe en ce moment ?
— Parfaitement bien ! Ils sont fantastiques. Ils ont très bien réagi à la formation que je leur ai donnée au départ, et ils ont enchaîné d’eux-mêmes. Aujourd’hui, ils sont tous pratiquement autonomes. Et le plus intéressant, c’est qu’ils ont réussi à travailler ensemble, en utilisant chacun leur personnalité. Cela donne une équipe exceptionnelle, une vraie marmite à idées !
— Oui, une équipe de tout premier ordre ; nous sommes très contents du travail que tu fais avec eux.
— Nous ? » George releva un sourcil en signe d’incompréhension.
« Nous, confirma Christian. Moi et Christophe sommes tout de même associés à la direction de ce cabinet !
— Mais Christophe n’est jamais là ! Et lorsqu’il est présent, il se comporte plus comme un consultant de passage, distribuant des poignées de mains chaleureuses et des félicitations, que comme un véritable patron.
— Il fait son travail de commercial. Et tu sais qu’il rapporte plus de la moitié du chiffre d’affaires sans lequel tu ne serais pas ici. Nous nous sommes partagé les tâches ; il s’occupe du relationnel extérieur, et moi de la gestion interne et du management. D’ailleurs, si tu as le moindre souci avec ton équipe, tu peux m’en parler : je suis là pour t’aider à devenir toi-même un bon manager. Et tu sais que tu as encore du travail…
— Bien sûr. » George acquiesça avec déférence.
Du travail !? Christian avait tout du consultant-commercial qui avait géré toutes ses missions seul depuis son fauteuil, jusqu’au moment où il avait monté sa société et décidé que du jour au lendemain il était devenu un bon manager. Mais être patron ne voulait pas dire être manager, pensa George. Pour cela, il fallait se frotter aux autres. Et les deux années passées en avaient appris beaucoup à George sur la communication, la motivation, l’organisation et le recadrage de ses troupes. Il avait appris à être étonné et épaté, mais déçu également. Il s’était énormément impliqué dans son travail, avait apporté de nombreuses améliorations aux méthodes de recherche d’informations, enseignant minutie, patience, persévérance et ingéniosité aux membres qu’il recrutait.
Et aujourd’hui, il avait une équipe qui tournait du feu de dieu ! Alors du travail ? Il savait ne pas avoir encore atteint la perfection, mais ne voyait pas où son patron voulait en venir.
« Justement, reprit Christian, je voulais te voir pour faire le point sur le semestre qui vient de s’écouler… »
Le fameux point semestriel ! L’année passée était bouclée depuis le 31 décembre, mais il fallait douze jours supplémentaires à Christian pour s’en rendre compte et faire son point. Presque deux semaines de retard.
« Oui, et bien ? » George était sur la défensive.
« Comme je te le disais, nous sommes très contents de ton travail, mais il y a certains aspects sur lesquels je souhaiterais revenir… » Christian commença à dérouler son petit discours, essayant comme d’habitude de donner par ses mots plus d’amplitude à une activité somme toute normale.
Ces points semestriels, si chers à son patron, barbaient raisonnablement George, qui savait que la discussion concrète ne viendrait qu’après. Il attendit donc patiemment que Christian eût fini son bla-bla, ce qui dura tout de même vingt bonnes minutes, durant lesquelles il acquiesçait régulièrement d’un mouvement de tête ou d’un borborygme, avant d’évoquer enfin le sujet de sa rémunération.
« Ah ! Tu touches du doigt un point sensible », reconnut Christian.
Ce qui n’étonna pas George.
« Tu sais que les résultats n’ont pas été à la hauteur de nos espérances… »
Non, ils venaient de fêter Noël et les cinq millions de chiffre d’affaires réalisé dans l’année, ce qui, charges et impôts déduits, devait bien laisser un million net à chacun des deux associés, calcula George.
« … De plus, nous avons pu sentir une certaine démotivation chez toi autour du mois d’octobre… »
C’est vrai que je ne faisais plus douze heures par jour à ce moment-là, se remémora George, pour préparer dignement le dernier anniversaire de ma vingtième décennie.
« En conséquence, termina Christian, nous ne pouvons malheureusement pas te proposer d’augmentation pour l’instant. Par contre, sois sûr que nous en rediscuterons fin juin… »
Mi-juillet.
« … Et que nous n’hésiterons pas à être plus généreux si les résultats le permettent. D’autant qu’ils seront officialisés à ce moment-là. Pour l’instant, nous ne les connaissons pas exactement, la conversation est donc un peu prématurée, tu ne penses pas ? »
Comment dire à son patron qu’il mentait ?
« Non, rétorqua George, je pense que vous avez déjà une petite idée de ce qu’ils seront. Je me suis beaucoup investi
