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Le Ciel Et La Mer: Roman
Le Ciel Et La Mer: Roman
Le Ciel Et La Mer: Roman
Livre électronique371 pages6 heures

Le Ciel Et La Mer: Roman

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À propos de ce livre électronique

Une charmante histoire o aventures, amitis, sentiments et amour vous conduisent tout au long dun voyage plein dembuches, travers ce merveilleux ocan indien qui finalement rendra cet homme paisible diffrent de ce quil tait !
Un roman daventures, agrable, facile lire, qui sadresse tous.
Bientt un nouveau roman paratra qui sera la suite de celui-ci, plein de suspense et daventures, parfois tragiques !
LangueFrançais
ÉditeurXlibris UK
Date de sortie28 sept. 2012
ISBN9781479720460
Le Ciel Et La Mer: Roman
Auteur

Pierre van den Bosch

Pierre F. van den Bosch est né en 1943. Il a voyagé pratiquement tout au long de sa vie pour se retrouver en Afrique, où il y a passé avec son épouse et deux de ses plus jeunes enfants plusieurs années au Congo pour, par la suite, immigrer en Afrique du Sud, où lui et sa famille résident depuis plus de 20 années déjà !

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    Aperçu du livre

    Le Ciel Et La Mer - Pierre van den Bosch

    Copyright © 2012 by Pierre van den Bosch.

    En couverture:

    Photo de l’auteur © Helder Campos

    Photo © Dreamstime.com Alexandre Shalamov.

    All rights reserved. No part of this book may be reproduced or transmitted in any form or by any means, electronic or mechanical, including photocopying, recording, or by any information storage and retrieval system, without permission in writing from the copyright owner.

    This is a work of fiction. Names, characters, places and incidents either are the product of the author’s imagination or are used fictitiously, and any resemblance to any actual persons, living or dead, events, or locales is entirely coincidental.

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    Xlibris Corporation

    0-800-644-6988

    www.xlibrispublishing.co.uk

    Orders@xlibrispublishing.co.uk

    304095

    Contents

    INTRODUCTION

    I

    II

    III

    IV

    GLOSSAIRE

    Je dédie ce roman à Paulette, mon épouse bien aimée

    INTRODUCTION

    David a 60 ans, il vient de décider de prendre sa retraite… Il essaye de convaincre son épouse Félicia plus jeune que lui d’en faire autant…

    David, yachtman, décide de naviguer sur son ketch de 40 pieds "Southern Star’’ (Etoile du Sud) et de découvrir certains endroits du monde. Il organise une traversée de l’Océan Indien au départ de Cape Town où lui et sa famille résident depuis plus de vingt ans; passant par le Sud de Madagascar, il rencontre une jeune Indienne désespérée du nom de Rishika, à la recherche de sa sœur; elle cherche un embarquement pour les Seychelles… David et Rishika naviguent ensemble pour se rendre à La Réunion, suivi de Maurice puis des Seychelles. Il continue seul son voyage, à Chagos, une autre passagère le supplie de pouvoir naviguer avec lui vers Les Maldives. Puis finira son passage de l’Indien par le Golfe d’Aden qui sera la partie la plus hasardeuse de ce passage de l’Océan Indien.

    Un voyage plein d’embuches, d’aventures peu communes et de rencontres peu banales… que réserve la mer où même les pirates qui opèrent d’une façon intensive, n’hésitent pas à tuer sans trop se soucier de l’opinion internationale… ! Traverser la Mer Rouge et le Canal de Suez pour enfin rejoindre son épouse Félicia; une femme d’affaire ravissante, créatrice de mode, qui a développé sa propre maison de couture et ne veut penser à autre chose ! Ils comptaient naviguer ensemble en amoureux d’un côté à l’autre de la Méditerranée durant quelques mois, avec comme port d’attache Nice sur la côte d’Azur (riviera française) où leurs enfants pourraient les rencontrer plus régulièrement, seulement…

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    I

    Après avoir quitté Le Cape pour longer la côte Sud de l’Afrique du Sud, jusque Richard‘s Bay, dernier port avant la côte du Mozambique, dernière escale sur la côte Sud-Africaine avant de faire la traversée pour Madagascar…

    Je me retrouvais donc, non sans mal, en rade à l’entrée du port de pêche de Fort Dauphin; actuellement Taolagnaro, ville Malgache portuaire de plus de trente mille habitants. Après une multitude de formalités douanières, l’hygiène, la police du port, le contrôle effectué par les agents des accises, les explications pour justifier le révolver, le fusil calibre 12 à pompe et même le révolver lance fusées de détresses qui se trouvent à bord; malgré qu’accompagnés des documents spécifiques de port d’armes, licence de compétence et de possession d’armes à bord, cela en fonction de tout ce qui se passe actuellement; citant même comme pour me justifier, quelques agressions récentes de pirates… A ne pas finir! Finalement, un officiel du port dont la tenue délavée, ne devait pas être des plus jeunes…; l’homme, un jeune métis au teint très clair et aux yeux bleu comme l’azur, m’indiquait un endroit du port près d’un bateau de pêche complètement rouillé où j’allais pouvoir passer un bon séjour ? Ce que le maître de céans cet officier du port me souhaita d’un air narquois tout en me tendant seulement mon passeport ! Car disait-il ! Le reste vous sera rendu dès votre départ ainsi que votre visa de sortie!

    En fait, c’était pour moi un premier test; à savoir si j’avais toutes les chances de pouvoir récupérer mes documents si précieux ! Ou simplement devoir retourner d’où je venais ! J’avais beau avoir plusieurs copies à bord, ce qui en cas de contrôle, ne pourrait très certainement ne pas remplacer les originaux ! La traversée de l’Océan Indien commençait bien! A peine après avoir quitté un pays comme l’Afrique du Sud, je me retrouvais déjà confronté aux pays où le Bâchis(ou Matabiche !) est une provocation constante de la part des autorités et responsables de services divers où tout est prétexte pour ramasser quelques $ US. Mais n’anticipons pas! Je me retrouvais sur le quai en face de la capitainerie et regardais avec angoisse cet endroit misérable et sans aucune activité ! Seulement un port sale et négligé, entouré de petits bâtiments vétustes d’où j’aperçus juste derrière un pont flottant, un yacht portant pavillon Français, qui apparemment, venait de se mettre à quai; c’était un magnifique Sloop dont le nom me fit sourire "Arlequin’’ il devait faire aux alentours de 34 pieds (11.5 m.). A bord, se trouvaient deux jeunes gaillards, bronzés, aux yeux bleus, dont les bras aussi impressionnants que leurs cuisses, ne pouvaient passé inaperçus. Je m’approchais du bateau pour les saluer, ils me répondirent avec beaucoup de respect accompagné d’un charmant sourire. Ils furent étonnés lorsque je leur situais mon yacht, dont le pavillon arrière Sud-Africain les surpris !

    Ne me dite pas que vous êtes Sud Af ? Alors que vous parlez comme nous répliqua l’un d’eux ? Je leur répondis d’un air mystérieux qu’ils étaient les biens venus à venir passer un moment à mon bord en leur promettant une explication! Ce qu’ils acceptèrent avec beaucoup d’enthousiasme et de remerciements. Je retournais sur mon yacht avec une seule envie; prendre une douche bien méritée suivie d’une bonne bière bien fraîche Sud-Africaine. Une heure plus tard, les deux costaux demandaient de pouvoir monter à bord de "Southern Star et m’offrirent avec fierté un minuscule bocal dont j’avais tout de suite reconnu son contenu ! Je ne pouvais le croire ! Et m’exclamais ce n’est pas possible, une truffe du Périgord", les deux garçons étaient d’autant plus ravis de voir le bonheur qui se lisait sur mon visage; combien de fois n’avais-je pas parlé à mon épouse des fameuses truffes du Périgord durant toutes ces années passées en Afrique? Voilà qu’au moment le plus inattendu deux jeunes gens me font une telle surprise; c’était vraiment fabuleux; je promis de penser à eux le jour où je la mettrais à macérer dans une casserole d’œufs battus pour en faire une brouillade de truffes, un de mes plats préfères; quel souvenir ! Après avoir passé un bon moment à échanger nos aventures et nos souvenirs, cela accompagné d’une coupe de champagne Sud-Africain dont ils n’en revenaient pas ! Je les invitais à passer la soirée dans un petit restaurant chinois sans prétention, situé à quelques pas de là. Nous parlions de leurs projets. Jean et Julien étaient âgés de 29 ans, Bretons, habitants St. Malo et venaient de terminer leurs études à la Sorbonne; ce voyage du tour du monde était pour eux la récompense de leurs efforts avant de se lancer dans la grande aventure qu’est la vie. Je leur souhaitais une bonne réussite et un excellent voyage, leurs recommandant surtout beaucoup de prudence. Tous deux étaient des marins avertis et naviguaient depuis leur tendre enfance, ils avaient déjà participé à quelques traversées en compagnie de leurs parents. Il était tard et avaient besoin de se reposer d’autant plus qu’ils avaient décidé de quitter le port au petit matin pour remonter la côte et visiter Antananarivo (anciennement Tananarive) avant de quitter Madagascar pour La Réunion. Nous firent nos adieux en espérant se revoir et échangions nos coordonnées. Il était temps de se quitter… Bon vent… !

    Je ne pouvais pas m’imaginer que ces deux garçons avaient passés plusieurs semaines sur la côte Est de l’Amérique Latine dont celle du Brésil qu’ils avaient beaucoup aimée, surtout les petites îles dont on ne parle pratiquement jamais et tellement spéciales à visiter d’après beaucoup de navigateurs Sud-Africains qui en ont faits un passage très prisé. Ces îles sont merveilleuses et se trouvent dans la baie à 50 milles au Sud de Rio. Ensuite ils avaient fait une halte à St. Hélène où Napoléon Bonaparte avait passé les dernières années de sa vie en captivité, après sa défaite à Waterloo en 1815. Il y mourut en 1821 dans la résidence,’’ la ferme de Longwood "qui était située sur les hauteurs de Jamestown, la capitale de l’île. L’île de St Hélène les avait absolument impressionnés ! Située à 1900 milles des côtes africaines, elle fait partie des îles Ascension et Tristan da Cunha. Leur récit était tellement éloquent que je m’en voulais de n’avoir jamais jusqu’ici organisé ce passage à partir du Cape ?

    Jean et Julien avaient ensuite fait route pour le Cape en Afrique du Sud qu’ils avaient trouvé absolument extraordinaire. Ils avaient visité plusieurs endroits historiques dont les villes de Stellenbosch et Franshoek où ils y avaient passé un moment inoubliable au Domaine Charmant un lieu idyllique situé au pied du Pike de la montagne Hottentots; ils avaient trouvé cet endroit perdu, entouré de lavandes et de bougainvilliers; remarquable ! Ils découvraient comment était devenu le Cape après que les Hollandais et les Huguenots Français soient venus s’installer au Cape pour y fonder la colonie mais surtout le relai qui devait servir à la compagnie des Indes à ravitailler les navires et les équipages en eau et vivres frais…

    Après une nuit mouvementée causée par les marins pêcheurs qui entraient au port ou d’autres qui se préparaient à prendre la mer; j’eus malgré tout la chance de pouvoir m’assoupir au matin pour me réveiller aux alentours de 9 heures. Après le petit déjeuner, je marchais sans trop savoir où aller et me dirigeais vers la rue qui mène au centre; apparemment la rue principale où boutiques, marchants et badauds se trouvent en pagaille… J’espérais pouvoir y trouver un endroit où m’installer devant une boisson rafraichissante, mais rien ne me tentait, une infrastructure inexistante dont d’ailleurs doit souffrir toute l’île, rien de typique, rien de bien attirant pouvait justifier pouvoir s’installer et contempler quoique ce soit de cet endroit trop triste!! Il ne manquait plus qu’un ciel gris et c’était le bouquet!

    Qu’étais—je venu faire ici ? J’avais tant rêvé de ce périple et voilà qu’après seulement quelques semaines j’étais complètement désorienté à tel point que si je m’étais trouvé seulement à Port Elisabeth, il est fort probable que je serais retourné dare-dare auprès de ma famille qui me manquait déjà. Evidemment, il faut bien le dire; cet endroit n’avait très certainement pas l’aspect de ce que j’allais découvrir tout au long de mon voyage. Je me décidais donc de remettre cette excursion à plus tard et retournais vers le port.

    En arrivant sur le quai, j’aperçu une jeune Indienne en tenue traditionnelle assise sur une bitte d’amarrage de fonte, à l’endroit même où se trouvait Southern Star. Au fur et à mesure que je m’approchais, je me rendis compte qu’elle attendait quelque chose ! Moi en l’occurrence ? D’abord, j’eus l’impression qu’il s’agissait d’une fille qui cherchait une aventure, comme cela existe dans tous les ports du monde! Mais elle n’était pas assez sophistiquée, de plus élégante, habillée d’un sari rose indien pour ne pas ressembler à ce genre de personnage ! A peine elle m’aperçut, qu’elle se redressa pour me saluer puis m’interpella ! Cap’taine; me demanda t’elle gentiment, si vous cherchez une équipière, pour naviguer sur La Réunion? Je peux travailler comme matelot de pont, cuisiner, lessiver, prendre des quarts, pêcher… aussi, je connais bien La Réunion, St. Denis où j’y suis allée très souvent… Pour dire quelque chose, je lui demandais ce qu’elle voulait aller découvrir par là ? Elle me répondit tout de go, qu’elle avait l’intention de se rendre à Mahe aux Seychelles et qu’il était plus facile pour elle, de se rendre à La Réunion, pour y trouver un embarquement sur un bateau. Que vas-tu aller faire à Mahe lui demandais-je… Si loin de chez toi? . . . Visiter ma sœur Shreya dont ma famille et moi n’avons plus de nouvelles depuis des mois me dit—elle ! En même temps, elle me tendit son passeport Malgache qui apparemment avait l’air d’être en règle et portait effectivement plusieurs cachets d’entrée et de sortie des services d’immigrations; autant de La Réunion que de l’Ile Maurice. Ce genre d’aventure ne me plaisait pas des masses, d’autant plus que je n’avais pas du tout l’intention de me retrouver avec quelqu’un à mon bord et de devoir supporter un équipier durant des semaines dans un endroit restreint ! Même sur Southern Star qui est un bateau confortable et spacieux avec ses deux cabines en suites, un carré où l’espace ne manque pas et équipé de tout le confort possible. De plus, je n’avais jamais envisagé embarquer qui que ce soit; pour ma part, j’apprécie bien trop ma tranquillité et ma vie privée. Mon bateau avait été étudié pour être mené par seulement un homme, même si parfois cela me rendait la vie un peu difficile; mais comme il ne s’agissait pas d’une course autour du monde tout était parfait comme cela. Hors ici, il s’agissait d’une équipière ! J’étais un peu surpris de me trouver confronté avec cette jeune fille qui ne devait être pas plus âgée que de 22 ou 23 ans ! En fait, approximativement l’âge de la cadette de mes filles! Elle était petite rondelette avec un joli visage dont les yeux merveilleux remplis de gentillesse et de malice me firent céder à la demande… Dans quelle aventure étais-je en train de m’embarquer ? Je lui demandais, pour dire quelque chose encore ! Dis-moi matelot, quelles sont tes exigences? . . . Pensant qu’elle serait découragée; elle n’attendu pas longtemps pour me répondre. Je ne cherche que pouvoir payer mon voyage en travaillant; avant, je naviguais souvent avec mon père et mes frères pour plusieurs jours lorsque nous pêchions ou allions chercher des marchandises à La Réunion me dit-elle! Je rétorquais… C’est bien vrai ? Oui, oui cap’taine je ne suis pas une menteuse, je peux tout faire à bord d’un bateau, je ne veux pas d’argent mais seulement manger, boire et un coin pour dormir. S’il te plait cap’taine, aides moi? Je réfléchissais quelques secondes et cédais faisant signe de la tête, en lui disant… d’accord, tu es engagée; mais gare à toi si tu ne respectes pas ce que tu m’avances !

    Je n’avais pas encore fini ma phrase, qu’elle sautait de joie dans tous les sens ! Merci, merci mon cap’taine… merci; je jure de ne pas te décevoir… Puis, promettant qu’elle reviendrait dans les 15 minutes, avec son sac de voyage; je pouvais la voir courir, alors qu’elle disparut par une ruelle du bout des quais. Les 15 minutes étaient loin d’être passées que je voyais tout au bout du quai, ma jeune recrue revenir en courant, ses sandales à la main et chargée d’un grand sac de voyage. Entretemps, j’avais prévenu la capitainerie de mon départ pour le lendemain matin à l’aube. L’officier m’avait demandé de repasser plus tard me certifiant que mes documents seraient prêts et tenus à ma disposition ! . . . A mon grand étonnement ! . . . Après tout ce que j’avais vécu lors de mon arrivée ! Décidément, je n’arriverai jamais à comprendre! J’en avais profité pour faire part de ma nouvelle équipière… J’étais à nouveau étonné lorsqu’il me répondit qu’il était au courant ! . . . Oui, me dit-il, avec plus de respect ?? . . . Son père était un ami; un jour que lui et ses deux fils ainés étaient sortis en mer; ils ont été surpris par une tornade. Ils ne sont jamais revenus ! Je commençais à comprendre et supposais que cela avait dû se produire par la queue du fameux cyclone qui avait touché les côtes des îles Mascarènes et fait tant de ravages en 2009… si je ne me trompe ? Par des vents de près de 200 kilomètres à l’heure, qui touchèrent la côte Est de Madagascar; par la suite, cela s’était même ressenti sur la côte Sud-Africaine du coté de Durban où plusieurs bâtiments et routes du bord de mer avaient été fortement endommagés suivi de très fortes marées. Je compris alors que si mes documents allaient m’être restitués sans trop de difficultés; c’était probablement parce qu’il connaissait la jeune indienne ! Ma jeune équipière monta à bord avec l’agilité d’une jeune chatte. Je lui indiquais sa cabine à l’avant du bateau qui allait devenir l’endroit où elle allait pouvoir s’isoler lorsque cela le lui plairait.

    Elle ne pouvait pas s’imaginer ce qu’elle voyait ! Une cabine toute mignonne, équipée d’une penderie, d’un cabinet de toilette, WC, douche… Jamais disait-elle, n’avait navigué sur un bateau avec tout comme dans les hôtels ! La pauvre, si je comprenais bien, n’avait jamais navigué que dans des conditions précaires avec un confort probablement identique auquel pouvait prétendre le rafiot qui se trouvait à quai à la gauche de mon yacht; visiblement pas un palace flottant ! Ce soir-là, nous allions passer la soirée à faire le point; concernant la navigation à bord d’un ketch comme celui sur lequel nous nous trouvions et établir un petit inventaire de ce qu’il allait être nécessaire d’acheter dès notre arrivée à La Réunion. Après une dernière nuit à Taolagnaro et réveillés en sursaut à 4 heures 30 du matin par le bruit d’un élévateur vétuste en train de décharger un bateau de pêche se trouvant à 20 mètres de nous, suivi d’un autre qui lui probablement s’apprêtait à prendre la mer, il ne nous restait plus qu’à nous préparer pour prendre le large après un petit déjeuner copieux; œufs brouillés, pain et confiture, jus d’orange, du thé à la menthe pour mon matelot et une tasse de café au lait pour monsieur le cap’taine ! Nous étions assis à l’extérieur pour une dernière pause avant le départ qui était imminent ! . . . Lorsque tout à coup, je vis sur le visage de la jeune fille comme un rayon de soleil… Je suivais son regard et derrière moi sur le quai se trouvait une femme indienne assez jolie dont les cheveux luisants lui donnaient un air de princesse, vêtue d’un Sari; accompagnée d’un jeune garçon et d’une adolescente. Ils portaient chacun un panier à la main. Ils joignirent les mains tout en me saluant… Je posais la question à la toute mignonne Rishika; Dis-moi matelot, cette belle dame ne serait-elle pas de tes parents ? Elle éclata en sanglots, tout en me faisant signe que oui de la tête et sauta sur le quai pour aller embrasser sa famille. Plus tard, elle me dit… ils sont venus nous dire adieu cap’taine, nous apporter des provisions pour le voyage ainsi que des cadeaux pour toi et pour ma sœur Shreya qui est aux Seychelles. Maman est triste de me voir partir si loin et craint que tout comme ma sœur Shreya, elle ne me verra plus avant bien longtemps. Etant moi-même très impressionné d’assister aux adieux de ces pauvres gens; je me permis de proposer à Rishika d’inviter sa maman et les enfants à monter à bord et d’offrir une boisson à sa famille… Après un dialogue entre la maman et Rishika dont je ne pus comprendre le moindre mot, je devinais que la maman fit mine de vouloir refuser; je m’empressais d’intervenir, insistant qu’il serait agréable de faire ample connaissance et qu’il serait bien pour elle, de découvrir les commodités dans lesquelles sa fille allait pouvoir voyager durant cette traversée. Rishika invita sa maman et les enfants à la suivre pour, après avoir fait visiter sa cabine, les prier de s’asseoir au salon où je proposais à Rishika de nous servir une tasse de thé à la menthe ou une autre boisson à leur convenance… L’Indienne était discrète et réservée; observait d’un léger sourire sans mot dire… Un moment, je m’adressais à elle, essayant de la tranquilliser ! . . . insistant que moi aussi, j’avais des enfants dont ma dernière devait avoir l’âge de Rishika; mais surtout qu’elle ne devait pas se tracasser, ni être anxieuse car tout se passerait pour le mieux ! La pauvre femme me regardait tristement et je vis apparaître sur son visage, deux grosses larmes qui lui coulaient sur les joues…

    Rishika embrassa une dernière fois sa maman, le petit frère et sa sœur. Ils faisaient pitiés à voir; c’était exactement le genre de tragédie qu’il me fallait ! Il était plus que temps de quitter Taolagnaro et quant à moi, surtout de ne plus y revenir !

    Nous avions jeté les amarres et nous nous dirigions vers la rade à l’entrée du port. Les signes d’au revoir n’en finissaient pas, au plus loin que nous étions alors que seul des silhouettes difficiles à distinguées se trouvaient au bout de la rade. La jeune indienne avait les larmes qui lui coulaient sur les joues et regardait en silence loin en direction de l’Est. Le soleil était déjà bien au-dessus de l’horizon, c’était une merveilleuse journée qui se préparait avec juste une brise fraîche et constante qui allait sans aucun doute nous faire parcourir une sérieuse distance pour ce premier jour de navigation. Derrière nous, la côte de Madagascar n’allait plus être bientôt qu’un trait foncé à l’horizon. Cette première journée comme d’ailleurs les suivantes allaient se révélées un régal et bientôt les 650 milles que nous avions à parcourir furent avalés en à peine 7 jours seulement. Rishika avait pu montrer ses talents de bonne cuisinière mais aussi son habilité sur le pont du bateau; elle avait assumé ses tours de quarts et confirmait être un excellent barreur; malgré que mener le ketch devait être bien différent que de naviguer au moteur sur le genre de bateau qu’elle avait connu jusqu’’ici.

    Elle avait très vite assimilé ce que je lui avais montré et appris, concernant les manœuvres, mais il fallait que je lui rappelle constamment qu’elle devait porter son gilet de sauvetage avec harnais à chaque fois qu’elle devrait quitter le cockpit, même si la mer était peu agitée comme ce fut le cas durant toute cette courte traversée. La météo que j’avais consultée sur l’internet ne s’était pas trompée. J’expliquais, que c’était pendant les manœuvres que beaucoup de marins se voyaient jetés à la mer avec toutes les conséquences que cela pouvait causer. Oui cap’taine, merci… je comprends… C’était déjà pas mal qu’elle comprenne, même si elle devait se dire ce pauvre cap’taine parfois… ! Je me doutais très bien que cela ne serait pas la dernière fois qu’il faudrait que je répète cette consigne… J’observais ses allées et venues sur le pont; elle était vêtue d’un paréo merveilleusement chamarré et d’un tee-shirt qui avait dû appartenir probablement à l’un des frères, trop grand pour ce petit bout de femme qu’elle était. Souvent, elle ne portait que le paréo et cela n’avait pas l’air de l’intimider, c’était seulement naturel ! Il est vrai que sur les bateaux c’est très courant et puis il faut bien se dire que tout cela se passe sous les tropiques… Le soir, avant de descendre pour préparer le repas, elle s’isolait sur le deck à l’avant du bateau où elle se douchait nue à coup de sceaux d’eau de mer, puis elle apparaissait comme sortie d’un conte, les cheveux noirs geai noués sur la nuque et vêtue d’un magnifique Sari de couleur chaudes ou d’un pantalon en voile de soie recouvert d’une redingote du même matériel soyeux mais d’une couleur plus vive, elle était céleste. Chaque soir, elle nous préparait un bon dîner; Rishika avait l’art de préparer les repas avec soin. Grâce au ravitaillement que lui avait apporté sa famille, elle pouvait nous faire des plats à l’Indienne que j’appréciais beaucoup. Après le repas, comme je le lui avais proposé, elle me demandait si je pouvais passer un DVD, je remarquais, qu’elle préférait les concerts; Charles Aznavour, Gibert Bécaud ou d’autres chanteurs Français, plus tôt que les films que jusqu’ici, elle n’avait pas encore eu l’occasion de regarder jusqu’à leur fin, vu qu’elle disparaissait tout à coup pour aller se coucher morte de fatigue. Pourtant jamais elle n’avait manqué d’être à temps pour prendre son quart. En principe nous naviguions au pilote automatique de nuit comme durant le jour, Radar et AIS/VHF branchés. La nuit, il était important de faire des quarts surtout à certains endroits; là, où passent les cargos. En principe, je montais régulièrement dans le cockpit pour la remplacer bien avant la fin de son quart. Pour ma part, cela ne me dérangeais pas, quant à Rishika, cela lui permettait d’avoir de plus longues heures de repos.

    Nous n’étions plus qu’à 5 milles des côtes de La Réunion et très près du port de St. Denis que nous devinions déjà au loin. La traversée avait été excellente ! Donc tout s’était passé pour le mieux. J’avais appelé la capitainerie sur canal 16 pour prévenir de notre arrivée et j’attendais les consignes pour rentrer au port dans l’heure qui allait suivre. Nous étions à peine près de l’entrée du port qu’une voix se fit entendre de la VHF, en même temps, Rishika, me montrait du doigt un zodiac de la police française qui nous venait droit dessus, l’un des CRS monta à bord et demanda poliment nos passeports pour une première vérification suivi de la formule habituelle rien à déclarer ? Je lui répondis que je disposais de deux armes plus un pistolet lance fusées de détresses; que je lui montrais en ouvrant l’armoire de sécurité obligatoire sur les yachts Sud-Africains… Après avoir malgré tout vérifié de quelles armes il s’agissait, il approuva du regard un sourire aux lèvres… Et nous priait de le suivre jusqu’à un emplacement qu’il nous désignerait. Le port de St. Denis est assez impressionnant et très différent de ce que je m’imaginais. Immédiatement, je me rendis compte que l’on se trouvait dans une ville animée d’une vitalité européenne comme on ne peut trouver nulle part ailleurs dans l’océan Indien ! Le port laisse découvrir un avant-goût de ce que l’on devine pouvoir apercevoir plus loin dans la ville, boutiques, restaurants, commerces s’y trouvent en pagaille… Plus loin, je découvrais le yachting club que je ne manquais pas de faire remarquer à Rishika.

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    Une fois amarré, un autre officiel monta à bord; il s’agissait cette fois du service d’hygiène; cela ne prit que quelques minutes vu que nous n’avions pas d’animaux à bord et après avoir vérifié nos carnets de vaccination et d’où nous venions, ils descendirent du bateau nous souhaitant un excellent séjour à La Réunion. Je me rendais à la capitainerie pour régler les formalités; nos passeports cachetés par l’officier responsable des douanes devaient nous être restitués; le jeune CRS au tee shirt blanc, porteur de l’insigne de la police française qui nous avait accueillis en arrivant, me salua tout en me souhaitant la bienvenue, accompagné d’un gentil sourire, me pria de ne pas hésiter de venir le trouver pour quelque raison qu’il soit. Tout le personnel du port avait été très efficace, très poli et d’une tenue exemplaire… Qu’il était agréable de se trouver en France !

    La matinée s’était passée à une vitesse incroyable. Flânant aux alentours, je ne m’étais pas vraiment rendu compte qu’il était déjà une heure de l’après-midi mais mon charmant matelot me tira par la manche me disant… Il faut rentrer cap’taine, il me faut préparer le repas. Je lui répondis que nous allions nous munir du caddie qui se trouvait à bord du yacht, puis allions nous découvrir un endroit sympa pour manger un bout et qu’après cela nous aurions des provisions à faire. Il ne nous fallut pas beaucoup de temps pour apercevoir la terrasse d’un restaurant chinois où nous décidions de nous y installer, à l’ombre d’un palmier. Le cadre qui s’offrait à nous était reposant à en faire rêver; cela me rappelait l’ambiance de certains endroits de la Riviera…

    Quelle fraîcheur et quelle tranquillité ! Le bruit du ruissellement d’une fontaine procurait un plaisir tellement relaxant ! Rishika était toute calme et me paraissait songeuse ? Puis, elle se pencha pour me parler à l’oreille… Cap’taine, je crois qu’ici c’est bien trop cher ! Il faut partir cap’taine et aller plus dans le centre près du grand marché ! Je t’en prie, vient cap’taine vient… C’était assez amusant de remarquer le comportement mal à l’aise de Rishika… Ses appréhensions ! Je lui répondis: non, ne t’inquiète pas ! Je connais très bien le patron, c’est un ami, il nous fera crédit ! Elle ne put s’empêcher de me regarder d’un œil intrigué, fronçant les sourcils… Ne m’avais-tu pas dis cap’taine que tu n’étais jamais venu à La Réunion ? Je répondis que c’était vrai, mais que probablement, j’avais dû le connaître dans une autre vie ! Elle ne pouvait plus tenir et me dit en riant… Cap’taine, tu es un grand menteur ! Et se mit à rire aux éclats. Je rectifiais l’énormité que je venais d’essayer de lui faire croire en lui disant… Ecoute ma belle, tu as été un excellent matelot durant toute cette traversée et tu auras encore beaucoup de repas à préparer avant d’arriver à Mahe. Aujourd’hui c’est congé et je te remercie d’être aussi prévenante. Entretemps, le serveur était venu nous apporter le menu et nous demandait ce qu’il pouvait nous servir à boire. Pour Rishika, cela allait être un mélange de fruits pressés quant à moi, je demandais de m’apporter pour commencer une bière pression bien fraîche.

    Nous nous trouvions dans cet endroit charmant, où fontaines et décoration nous surprirent, et savourions ce moment délicieux, tout en dégustant les plats qu’ils nous avaient servis; rouleaux de printemps, poulet au soya, strippes de bœuf, nugels… .

    Il ne nous restait plus qu’à nous rendre au super-carrefour où après avoir acheté ce qui nous intéressait; Rishika insista pour se diriger plutôt vers le marché où, disait—elle, tout était bien moins cher. Je suivais donc mon guide, pour lui faire ce plaisir… et très vite nous nous trouvions en plein milieu d’étals de toutes les couleurs tenus par des Créoles, des Indiens ou des Chinois; il y en avait pour tous les gouts et toutes les couleurs; j’appréciais la bonne idée que mon matelot avait eue; effectivement, tout était tellement surprenant ! Le marché local était très occupé et incontestablement mis à part les vendeurs de souvenirs; à première vue, les prix semblaient raisonnables. Rishika m’avait bien donné la consigne qu’il ne fallait à aucun prix que nous nous adressions la parole, car me disait-elle: cap’taine, si les marchants voient que nous sommes ensembles, les prix seront multipliés par trois ! Cap’taine, donne-moi de l’argent ? . . . Il me semblait avoir déjà entendu cette expression quelque part ? . . . Je devais probablement avoir rêvé !! A oui, cela me revenait, c’était au Congo ! Où les passants vous interpellent sans cesse pour recevoir une pièce de monnaie.

    J’étais intrigué quant à la façon dont elle procédait, effectivement elle achetait tout ce qu’elle avait décidé; pratiquement au prix qu’elle voulait bien payer. Si le vendeur ne cédait pas, elle passait à la concurrence. C’était amusant à distinguer et surprenant de constater que les Indiens à qui elle achetait étaient charmants, les femmes du marché la considéraient un peu comme leur propre fille. Décidément, j’étais

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