Et si on partait

Par Valérie Bihain-Renard

Quand un couple "vieux" de 19 ans se remet en question... quelques décisions s'imposent! Et ce ne sont pas forcément celles auxquelles vous auriez pensé. Ce couple là, décide, lui, d'embarquer toute la famille pour une aventure d'un an en voilier, en ayant pour (presque) seuls "bagages" : un stage de 4 jours aux Glénans mais une furieuse envie de lâcher prise et de prendre l'air!
Cette année, mémorable, et décisive à plus d'un titre est racontée ici avec simplicité, humour et avec le coeur!
Alors qu'attendez-vous pour embarquer?

• Langue: Français
• Éditeur: Books on Demand
• Date de sortie: 9 déc. 2016
• ISBN: 9782322159666

Valérie Bihain-Renard

Née en Allemagne et résidant depuis quelques années en Belgique, à Durbuy (la plus petite ville du monde) Valérie RENARD a toujours eu le goût de l'écriture et ...du voyage! Après quelques années d'une vie plus ou moins bien rangée, le besoin de repartir pour un "vrai" long périple se fait de plus en plus sentir et c'est ainsi qu'après une année de préparatifs intenses, toute la famille embarque, en 2012-2013, pour une année sabbatique en mer. Le voyage est magique, les rencontres aussi et l'expérience de la mer une révélation... A l'occasion d'une étape un peu plus longue, Valérie lance un groupe d'écriture dans un coin perdu du Portugal. Et c'est là que naît l'idée de coucher ce voyage sur papier. Deux ans plus tard "Et si on partait?" paraît!

Aperçu du livre

Qui n’a pas déjà rêvé de larguer les amarres, de tout plaquer et de changer d’air?

A Tom et Julie…

Table des matières

Genèse d’un projet

Préparatifs…

Journal de bord

En Galice, on fait nos premières armes!

Portugal quand tu nous tiens!

Voir le Guadiana et ne plus en revenir?

Le voyage en images

Retour en Espagne, on quitte le Paradis!

Gibraltar

Les Baléares, belles découvertes

La France, chronique d’une fin annoncée!

Et après?

Envie d’en savoir plus?

Il était une fois… dans un petit village des Ardennes belges, une famille presque ordinaire…

Un homme, une femme et deux beaux enfants, évidemment, qui vivaient dans une maison ordinaire, une vie presque ordinaire. Ils fonctionnaient comme presque tout le monde et pratiquaient ce rythme « infernal » qu’on appelle « métro, boulot dodo »! Je suis sûre que vous connaissez…

Mais un jour…

Un jour moins ordinaire sans doute, il y eut une étincelle…

Comme un sursaut de lucidité...

La vie n’est-elle que ça?

Genèse d’un projet

Un voilier qui porte le nom de notre travail …ou quand le cordon n’est pas encore coupé!

Pourquoi partir?

Notre vie n’a pas toujours été un long fleuve tranquille. Nous avons vécu plein d’aventures, fondé une famille un peu spéciale - mais ça c’est une autre histoire - fait des voyages extraordinaires, rassemblé des souvenirs en suffisance pour nos vieux jours, surmonté beaucoup d’épreuves mais le constat est pourtant là.

Depuis 19 ans que je traînais le même mari, et lui, évidemment, la même femme; que de surcroît nous travaillions ensemble depuis 6 ans et donc nous voyions 24h/24h, il était temps de redonner un nouveau souffle à notre couple!

En ce qui me concernait, j’avais envisagé plusieurs solutions :

Prendre un amant? Sûrement pas! On s’était juré fidélité et je n’avais qu’une parole!

Changer de boulot? C’était la guerre assurée, sauf si c’était les deux à la fois!

Acheter un nouveau salon? Prendre un chien? Ouais bof!

Divorcer? Je ne crois pas aux contes de fées! Un jour ou l’autre, la routine finit toujours par s’installer. Quoique….

Vous serez d’accord avec moi pour dire que toutes ces idées manquaient un peu d’originalité (et tant pis pour vous si vous avez choisi une de ces options!)?

Mais alors, que faire? Comment redonner un peu de peps à un couple « vieux » de 19 ans? Comment retrouver la complicité d’antan, ce feu sacré des débuts?

Que font donc tous les jeunes mariés…? Au début, c’est pareil pour tout le monde, non? Tout feu, tout flamme, on projette pardi! L’achat d’une maison, trouver un boulot, avoir des enfants, acheter une grosse télé et souvent une grosse voiture. Et puis, quand on a tout ça, il ne reste plus qu’à entrer dans la routine, dans une espèce de léthargie fonctionnelle.

C’est donc ça la vie? Pour nous aussi?

Bon c’est vrai, on n’avait pas la grosse voiture ni la grande télé, c’est vraiment pas notre truc, mais après 19 ans de vie commune, avoir vécu déjà tant de choses ensemble, surmonté tant d’obstacles le fonctionnel commence vraiment à prendre trop de place!

On va où là?

Pas question! Il faut qu’on trouve un projet, un « truc » qui nous demande de nous investir ensemble, qui nous motive tous les deux, dans lequel nous pourrions embarquer les enfants! Cela fait trop longtemps que nous n’avons plus connu ça…

Eh faut s’réveiller, avant qu’il ne soit trop tard!

Préparatifs…

De la montagne à la mer…

Il n’y a qu’un pas!

Mai 2011

Nous sommes le 7 mai, dans un restaurant argentin de Goes, petite ville de Zélande, dans cette région des Pays-Bas que nous adorons. Fred fête ses 45 ans et la discussion bat son plein. Je sens que c’est un peu quitte ou double. Il faut trouver quelque chose, sinon je ne donne plus cher de notre vie à deux. Moi, j’en suis là en tout cas! Je cogite depuis pas mal de temps déjà et là soudain … je sais!

Je ne sais pas si c’est à cause de l’odeur de la mer, du bon vin, ou des deux à la fois, mais tout me paraît tout à coup limpide. Il est bien une chose que nous aimons faire à deux, qui cimente notre couple depuis toutes ces années, une espèce de passion qui transcende les sautes d’humeur et a toujours eu raison des envies de divorce, qui toujours nous a permis de nous retrouver différemment et qui a toujours été source d’inspiration et de grandes décisions dans notre vie...

C’est la bougeotte, le voyage… Nous avions déjà tant de souvenirs : l’Alaska, plusieurs pays d’Asie dont un long séjour au Népal, le Maroc, le Nord de l’Europe et avec Tom un super voyage en train dans le grand nord norvégien en plein hiver …

Mais depuis l’arrivée de Julie, nous avions bien dû freiner nos envies, tout comme nous l’avions fait avec Tom jusqu’à ses 6 ans.

Le voyage donc. Rien de bien original me direz-vous, mais pourtant fondamental chez nous! Alors pourquoi chercher midi à quatorze heures? C’est évident, la solution est là!

Dans cette vie un peu insensée, que nous malmenons et qui nous le rend bien, pourquoi ne pas prendre le large, aller voir ailleurs comment ça se passe, juste un peu plus longtemps que d’habitude et vraiment en PRO-FI-TER.

Et si on se payait une année sabbatique? J’en rêve depuis des années, mais ça m’a toujours semblé tellement difficile à réaliser…

Très vite, Frédéric accroche. Alors les questions se bousculent : Où aller? Que faire? De quoi vivrait-on? Ne vais-je pas m’ennuyer, moi qui suis boulimique de travail? Et les enfants là-dedans, comment vont-ils supporter ça?

Bref, plein de questions que nous ne nous posons pas trop longtemps quand même…Si nous ne sautons pas le pas, je m’en voudrais jusqu’à la fin de mes jours. Alors un peu de courage que diable! Qu’est-ce qu’on risque après tout?

Ce jour-là nous décidons donc de partir, de faire un break d’un an, et tant qu’à faire autant fixer la date de suite : ce sera pour le mois d’août 2012!Eh ben oui, on est comme ça, nous! Aussitôt dit, presqu’aussitôt fait!

Nous avons un peu plus d’un an pour nous préparer mais reste à savoir à quoi nous préparer?

D’abord trouver une destination! Mais laquelle? L’Europe? L’Asie?

Le problème c’est que tout nous intéresse, du coup le choix est difficile. Bon allez, on ne va pas déjà se disputer alors qu’on n’est pas encore partis quand même?

Voyons peut-être d’abord ce qui nous tente comme moyen de locomotion….

Pour le motor-home on a le permis, mais pas envie de se retrouver sur la route pendant un an.

En roulotte c’est sympa mais… « T’as déjà soigné des chevaux toi? »

En vélo? « Avec Julie qui a 3 ans? Euh, t’as pas une meilleure idée?

-Mais au fait, tu suis bien des cours de navigation? Si on s’achetait un voilier? Bon d’accord, j’ai pas trop d’expérience mais ce serait l’occasion de mettre tes cours en pratique? Quant à moi …je pourrais toujours apprendre sur le tas? »

Je vous rassure, nous n’aurions jamais mis la vie de nos enfants en danger! Mais il faut quand même une petite dose d’inconscience pour faire ce genre de choses. Quand on réfléchit trop, on ne fait parfois plus QUE réfléchir!

« Allez va pour le bateau! »

Le lendemain pour sceller notre décision, nous louons un petit dériveur pour tester notre motivation : TEST CONCLUANT!

La semaine d’après nous allons passer une journée en mer du Nord, sur le Dufour 32 de Marc, par force 4. C’est déjà plus sérieux! Je n’ai rien vu du voyage, j’ai vomi presque toute la navigation et me suis endormie fourbue et verte pour le retour au port, mais allez savoir pourquoi…: TEST CONCLUANT!

En me réveillant dans ce voilier, pendant que les hommes, frais comme des gardons attendaient que j’émerge, l’estomac encore barbouillé, je sais que c’est la bonne décision! Eh oui!! Le cœur, et la raison, des femmes sont parfois insondables (l’estomac aussi d’ailleurs!).

En août, nous testons la formule en famille cette fois. Nous appareillons pour 4 jours de navigation en Zélande, toujours avec Marc qui est dans le secret… TEST CONCLUANT!

Bon, il ne reste plus qu’à trouver un voilier qui voudra bien nous embarquer… Puis à trouver la destination, le financement, un remplaçant au boulot, un locataire pour la maison, préparer les enfants…Pas une mince affaire. On n’est pas riche, on fait même partie de la classe moyenne et, on n’a aucune idée de ce que peut coûter une année sabbatique et un voilier...

Septembre 2011

Nous sommes, depuis notre décision, dans un état euphorique. On a gardé le projet secret, rien que pour nous. On fait des plans sur la comète, on retrouve une vraie complicité. On fait des messes basses, les sous-entendus vont bon train… de vrais gosses!

Et puis on se décide à annoncer la nouvelle. A la famille, aux amis, au boulot… Les réactions sont en général assez positives mais il y a quand même des questions et des inquiétudes, surtout de la part des grands-parents :

« Et vous savez naviguer? (Au début on n’ose pas trop dire qu’on est novices!)

-Ben, on a navigué cet été en Zélande (Pays-Bas) 4 jours avec les enfants.

-Ah!, et on a fait un stage de 4 jours aux Glénans aussi » (les Glénans ça impressionne toujours!).

Un peu plus sérieusement, Fred avait déjà quelques jours de navigation à son actif, mais je crois quand même que certains se disent que nous sommes fous! D’autres ne donnent pas cher de notre peau et se demandent déjà comment on va survivre à cette année, de surcroît l’un sur l’autre? Mais la machine est en route et plus rien ne pourra l’arrêter!

Si vous m’aviez dit un jour que j’aurai un voilier, je vous aurais sûrement pris pour un doux rêveur! Et si vous aviez ajouté que je voyagerais pendant un an sur ce voilier, je vous aurais carrément emmené voir un « spécialiste ». Je choisis mes mots mais vous voyez de qui je veux parler?!

D’abord, parce qu’être propriétaire d’un voilier me semblait financièrement inaccessible! C’était un truc de riche! Ensuite, parce que nous avions les pieds bien sur terre, dans les Ardennes belges, on ne peut donc plus terrestre!

Mais quand on veut on peut, non?

La recherche d’un voilier peut s’avérer fastidieuse surtout quand on n’y connaît pas grand-chose. Plusieurs options s’offrent à vous… Acheter? Louer? Echanger un bateau contre notre maison pendant 1 an? Pourquoi pas?

La piste location a vite été écartée : trop onéreux! Quant à la piste échange « maison contre bateau », on avait bien trouvé un amateur mais les négociations se sont vite arrêtées parce que finalement on avait envie d’avoir NOTRE bateau!

S’engage alors une course contre la montre, nous sommes déjà en septembre 2011, et prévoyons de partir en août 2012… Acheter un bateau, c’est un peu comme acheter une maison, sauf que là, il a notre vie entre les voiles… On a peur de se faire flouer, d’acheter un voilier poreux, … Et puis il y en a tellement à vendre, tellement de modèles différents, à des prix tellement variables…Et on n’y connaît tellement rien!

Après avoir visité plusieurs marinas en Belgique (on en a vite fait le tour!), en Zélande (on a un faible), en France et sur internet, nous trouvons finalement notre bonheur à Nieuport.

Un Feeling 326, lumineux, en excellent état, et qui est tout à fait dans le budget qu’on s’est fixé : 29.500€! Avec 10 000€ de plus, il sera complètement équipé. Vous l’avez compris, on ne roule pas sur l’or, mais nous avions heureusement un bout de jardin dont nous pouvions nous séparer pour acquérir l’objet de nos rêves (merci Christel!). Sans ça, il aurait fallu mettre la main à la pâte et retaper une épave, ce qui était aussi dans nos cordes mais aurait retardé le départ.

Je n’en reviens pas! Ce sera bientôt notre voilier. Notre maison sur l’eau, à nous, pendant toute une année!

Oh!, ce n’est pas un palace, il ne fait pas 15m, c’est trop grand ça,… trop cher surtout! C’est un petit « 9,50m » mais il a deux cabines, un carré transformable (la table peut servir de lit), un coin cuisine avec four, un coin toilette (sans douche évidemment)… Bref tout ce qu’il faut pour vivre avec nos 2 enfants de 3 et 12 ans. Un peu à l’étroit peut-être mais ça, l’avenir nous le dira. Notre but n’est pas non plus de traverser l’Atlantique, ni de rester enfermés des jours durant dans ce petit espace. Et finalement, c’est aussi grand qu’un mobil-home et puis c’est ça ou bien on ne part pas, parce qu’on ne pourrait pas se payer plus grand!

Il nous a fallu 2 mois pour le dénicher et il était temps si nous voulons partir dans 9 mois comme prévu!

Avril 2012

On a du pain sur la planche! Heureusement Fred prend le projet très au sérieux, et embarque chaque fois que possible pour se faire le pied (marin bien sûr!). Il passe presque tous ses week-ends à Nieuport puis à Kats (NL) où nous avons décidé d’amener le bateau, après sa mise à l’eau, en avril 2012.

La côte zélandaise est beaucoup plus belle et sauvage que la côte belge et naviguer dans les bras de mer est idéal pour s’amariner avec les enfants. Et puis ce n’est qu’à deux heures de route de la maison.

Si « Riveo¹ » (c’est finalement le nom qu’on a choisi de lui donner) est en super forme, il y a néanmoins de nombreux travaux d’équipement, ou d’accastillage, et de révision à prévoir. D’abord les indispensables: inspection du moteur, vérification des voiles,