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Se faire mener en bateau... au sens propre... et au sens figuré !
Se faire mener en bateau... au sens propre... et au sens figuré !
Se faire mener en bateau... au sens propre... et au sens figuré !
Livre électronique200 pages3 heures

Se faire mener en bateau... au sens propre... et au sens figuré !

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À propos de ce livre électronique

Chacun sait que la Vie est un excellent tremplin pour les défis, qui se bousculent tous aussi excitants les uns que les autres à la porte de nos rêves. Les facteurs événements, état d’esprit, chance, rencontres, s’alliant à provoquer le destin, certains d’entre nous se lancent alors, à corps perdu, dans des aventures susceptibles de changer radicalement le quotidien souvent pesant. En ce qui concerne l’héroïne de cette histoire, c’est dans la peau d’une Jeanne d’Arc qu’elle s’est glissée, après avoir entendu des voix de liberté, de découvertes, de paradis, rien qu’en regardant les voiliers, toutes voiles dehors, croiser au large du littoral breton. Toutefois, ce n’est pas brûlée vive sur la place du marché, qu’elle a terminé sa course folle à l’aventure avec un grand A. Mais bel et bien échouée comme une épave, témoignant des vestiges d’une vie arrosée d’embruns, de nuits blanches, de sacrifices, de rires et de larmes, de luttes intestines et de déceptions, après s’être lancée à corps perdu dans l’Aventure de la vie sur l’eau ! Il a fallu qu’elle rencontre le mirage d’un Prince charmant, pour accepter d’être enlevée par ce dernier et mener en bateau, au sens propre et au sens figuré, et ce pendant quelques années, celles qui auraient dû être ses plus belles. Son histoire houleuse, où les vents contraires se sont acharnés à lui faire changer d’avis sur le rêve et la mer, a été consignée dans un Journal de Bord, qu’elle a tenu scrupuleusement durant deux croisières à bord d’un voilier, un monocoque de 11 mètres, puis à bord d’un Catamaran de 10 mètres.
LangueFrançais
Date de sortie10 déc. 2012
ISBN9782312006475
Se faire mener en bateau... au sens propre... et au sens figuré !

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    Aperçu du livre

    Se faire mener en bateau... au sens propre... et au sens figuré ! - Julie Tomiris

    978-2-312-00647-5

    Introduction

    Qui ne tente rien n’a rien, dit le fameux proverbe. Mais il n’inclut pas pour autant que tenter quelque chose aboutisse systématiquement au succès d’une entreprise. Il est vrai aussi qu’il vaut mieux avoir des remords que des regrets lorsque le calendrier biologique nous amène un jour à faire le bilan de notre courte existence.

    En outre, les moments les plus pénibles de notre vie deviennent, avec l’empreinte du temps, comme anesthésiés. Non pas qu’ils soient glissés dans un tiroir du souvenir, que l’on ferme à double tour pour les oublier à tout jamais. Rien de cela, car les douleurs psychologiques ne s’effacent jamais.

    C’est simplement que le recul permet de reconsidérer un vécu avec beaucoup plus d’indulgence qu’au moment des faits. De l’eau est passée sous les ponts depuis, que j’ai d’ailleurs préféré regarder à distance après cette aventure qui n’a jamais connu le grand A. Cependant, il y a des expériences qui s’avèrent peu banales et beaucoup plus enrichissantes que soupçonnées pendant l’aventure.

    Se faire mener en bateau a quelque chose de péjoratif, qui n’annonce rien de bon à priori. Cependant,  pour changer radicalement de vie, il a fallu que ma naïveté embarque comme volontaire sous le commandement d’un aventurier de salon ayant voulu transformé son rêve en réalité.

    Mais il s’avère que pour cela, courage et ténacité ne doivent pas manquer à l’embarquement du « matériel » indispensable à bord.

    Partir vivre sur l’eau représente un rêve de liberté et d’espoir pour tout un chacun. Mais ne faut-il pas en rester au rêve pour ne pas se heurter aux désillusions qui peuvent découler sur des échecs cuisants et irrémédiables ?

    Dans la fleur de l’âge, on se pose quelques questions, mais on ne voit pas plus loin que le bout de son nez, et c’est aussi pour cela que l’on prend des risques quelquefois inconsidérés. Finalement, s’il fallait le refaire, et bien je crois que je le referai, malgré les vents favorables contrés par les vents contraires, parce que le destin est imparable et n’est pas un brouillon. Nous n’avons qu’une seule et unique Vie. Mieux vaut ne pas la gâcher !

    Partie I

    Journal de Bord

    Chapitre N° 1

    Népenthès

    Mot Grec de l’Antiquité signifiant : « Remède Magique contre la tristesse »

    Du grec ancien nepénthos [ne-(non) et pénthos (tristesse) désigne chez Homère la boisson que Pâris donna à boire à Hélène après son enlèvement pour lui faire oublier son pays natal.

    C'est ainsi que nous avions rebaptisé notre bateau, bien que nous n'étions pas sans savoir que cela pouvait porter malheur. Autant braver les superstitions, tant qu'à faire !!!!

    VIE A BORD   > Du 30 mars 1982 au 31 décembre 1985

    CROISIERE de BREST à CANET EN ROUSSILLON

    par Gibraltar  > Du 11 mars 1984 au 22 juillet 1984

    >> Type du bateau : TAILLEFER – 11 mètres hors tout –

    Chantiers Mass (Hollande)

    >> Caractéristiques :

    > Age : 21 ans

    > Pont en teck

    > Rouf en bois verni

    > Aménagement intérieur en bois d’acajou

    > Mât en aluminium

    Equipage :    

    - le Capitaine « Laplanche pourrie »..... Alias « Ramona j’ai fait un rêve merveilleux »

    - le Mousse léger « Lapigeonnée ».....  Alias « Maman les petits bateaux qui vont sur l’eau»

    - les Toutous : Toy et York

    L’Aventure avec un grand A… une expérience extraordinaire que la plupart des gens ne peuvent pas connaître. Peut-être, mais à quel prix !

    Je ne commencerai pas dans la dentelle en vous annonçant que la vie sur un bateau est une galère et, si les rames ne sont plus l’élément moteur pour la faire avancer, le quotidien ressemble davantage à celui du forçat en train de ramer que du nabab au pays des merveilles. L’expérience dont je souhaite vous entretenir, cher lecteur, exclut bien sûr les plaisanciers du dimanche et les yachtmen milliardaires. D’ailleurs, je n’appelle pas cela faire du bateau, mais faire flotter son compte en banque !

    Je parle bien sûr de ces illuminés de l’évasion sociale, de ceux qui croient que le bonheur est dans la fuite sur l’élément liquide, dont les légendes auréolent la soif d’aventure de certains avec en guise de Gourou, Bernard Moitessier. Le sort a voulu que je rencontre un de ceux là  pour me faire plonger dans l’inconscience, comme si je n‘en avais pas assez subi déjà avant lui. Il fallait en remettre une petite couche pour me convaincre que le bonheur n’était pas dans le pré pour moi, mais peut-être sur la mer.

    Néanmoins, j’avais une prédisposition pour les grands espaces et j’étais amoureuse de la Nature depuis l’enfance. C’est pourquoi je suis allée tête baissée, comme tout bon taureau qui se respecte, en mettant de côté les conséquences de mon engagement dans cette aventure devant ouvrir les portes de la liberté, de l’amour et de la découverte.

    Un vrai spot publicitaire de l’Agence de Voyages du coin. Manquaient plus que les photos prises sous un certain angle, devant le feuillage d’un palmier sur une plage de sable blanc et, ma parole, c’est comme si j’y étais déjà !

    Quand il s’agit de soustraire les deniers d’honnêtes citoyens, tout est mis en œuvre pour que ces derniers prennent des vessies pour des lanternes et on ne lésine pas sur les moyens pour y parvenir.

    Toutefois, ce n’était pas mon cas ! Pas vraiment apte à me faire attirer par le miroir aux alouettes. Et pourtant, pourtant… je n’ai..ai..me que toi !! Et oui, le poisson était ferré au bout de la ligne de l’Amour que je croyais avec un grand A.! Le conte de fée de la midinette ! Le Prince Charmant était arrivé sur son cheval blanc pour sauver de l’ennui et de la mélancolie la Princesse égarée dans ses choix de vie.

    Il y a bien eu quelques moments d’hésitation, de vieux réflexes d’autodéfense naturelle, mais le galant n’était pas sans charme et ses compétences dans le milieu de la navigation non négligeables, puisque Lieutenant de la Marine Marchande au long court. On peut dire «bien sous tout rapport», même si je n’ai pas eu à le présenter aux parents pour infirmer mes appréciations à son sujet.

    A deux ans de la trentaine, célibataire, une bonne situation dans une banque et propriétaire de mon appartement depuis peu, j’avais pourtant tout pour apprécier les joies de l’existence. C’était sans compter la rencontre fatale ! J’aurais préféré voir arriver Zorro et son masque ! Sa réputation étant faite, il ne m’aurait pas déplumé financièrement comme le sieur conjoint et aurait même rempli les caisses du bord au lieu de les vider sans scrupules.

    Mais en ce temps là, je rappelle que le poisson que j’étais avait mordu à l’hameçon du pêcheur. J’étais ferrée comme un toxicomane avec son « hakik » ! Belles paroles, promesses idylliques, sérénades de la passion et en route vers de nouvelles aventures.

    Toutes mes économies ont fondu comme neige au soleil pour acquérir la maison flottante des rêves de Monsieur. Et lorsque celle-ci a enfin été trouvée après avoir arpenté des kilomètres de pontons dans x ports de la Bretagne, le début du calvaire allait commencer sans aucun signe précurseur pour m’alerter du danger imminent, et surtout durable, pour moi.

    Le bateau fut acheté à Perros-Guirec, dans le Finistère Nord en Bretagne : un port bordé d’une côte sauvage que millésime la couleur rose de ses roches et de ses maisons. Mais ce n’était pas l’annonce d’une vie en rose pour moi et les deux toutous qui me servaient d’enfants.

    C’était un voilier de 11 mètres, un Taillefer plus exactement, qui provenait des Chantiers Mass en Hollande. Sa coque en plastique de couleur blanche avec la poupe et la proue élancées, lui donnait une allure fort élégante. Son pont en teck dessinait ses lames grisâtres autour d’un roof en bois, dont le vernis n’était plus que souvenir, tant il était écaillé.

    L’intérieur était aménagé en bois d’acajou de l’avant à l’arrière du bateau. Le plancher verni imitait un parquet vitrifié usé par le sel des bottes humides l'agressant en période de mauvais temps.

    Il y avait fort à faire pour remettre en état le «rêve» flottant et je me suis lancée dans le ponçage, le vernis et la peinture sans évaluer les heures de travail, en donnant le maximum de mes forces, gratuitement, dans le seul but de vouloir atteindre un bien-être qui paraissait bien mérité et auquel j'aspirais profondément.

    Au début, je continuais à travailler à la Banque et le week-end était mis à la disposition de Népenthès. C’est ainsi que nous l’avions rebaptisé. Faisant fi de la superstition, qui dit que changer le nom d’un navire porte-malheur, le Capitaine brava néanmoins le dicton. Étant dans le même état d’esprit, la démarche ne m’interpella même pas. C'est même moi qui m'attela à peindre son nom sur la coque. Avec le recul, je me demande si je n’aurais pas dû mettre un veto à cette initiative. J’ai appris par la suite, à mes dépens, que la mer, effectivement, rendait très superstitieux.Sans doute une forme de soumission respectueuse pour le mystère qui en dégage !?

    Comme Népenthès est un mot grec de l’antiquité signifiant «remède magique contre la tristesse», comment imaginer que le remède en question virerait au cauchemar à moyen et long terme ? Mais ne mettons pas la charrue avant les bœufs, bien que ce vieux dicton soit plus que ringard pour le rappeur d’aujourd’hui !

    Il fallut deux bonnes années pour le remettre sur l’eau tout fringant et paré pour le grand départ. Le moteur avait dû être changé, ainsi que le mât en bois remplacé par un mât en alu. Les réservoirs d’eau également et l’indispensable pour la vie à bord, comme la cuisinière à pétrole en inox, avaient nécessité des frais supplémentaires que le Capitaine et son Mousse s’évertuaient à combler en continuant à travailler à terre dans leur emploi respectif.

    C’est seulement lorsque le moment de vivre complètement à bord fut pris qu’il a été décidé que je donne ma démission la première. Pas vraiment commode de garder un standing de secrétaire de direction dans la tenue vestimentaire, lorsque les armoires sont devenues des rangements fourre-tout propices à froisser tout vêtement. Le tailleur et le costume trois pièces cravate sont bien sûr bannis sur un bateau, au même titre que les talons aiguille, aptes à laisser leurs poinçons sans donner la marque après leur passage sur un pont en bois.

    Apponté dans le port de Brest, le climat «crachineux» ou pluvieux, à prédominance quotidienne, aurait dû réussir à m‘écœurer à tout jamais de la mer et du bateau avant même de connaître les joies de la navigation.

    Comme chauffage, nous avions un petit appareil soufflant de 500 watts en tout et pour tout, aujourd’hui encore en ma possession en guise de relique. Juste pour réchauffer l’atmosphère un peu le soir avant de se coucher et le matin au réveil.

    L’air ambiant était si humide que je devais sortir la literie détrempée par la condensation de la nuit tous les jours pour la faire sécher au vent et… lorsque la pluie voulait bien laisser une place à l’accalmie.

    Brest était réputé pour être «le pot de chambre de la France» en raison de ses précipitations quasi quotidiennes. A juste titre, je le confirme. D’ailleurs, le parapluie était l’ombre de chacun et faisait partie du nécessaire à emporter sur soi à l’instar du trousseau de clefs.

    Loin d’être une vie sédentaire la vie de bateau ! Rien qu’à procéder au rangement perpétuel et à l’entretien journalier du gîte, le sport de la journée était compris dans le forfait « je morfle, mais je suis content». Vive l’Aventure !

    Malgré tout, on ne peut pas dire «qu’on se les gelait». Quand on se remue, on n’a pas froid ! En moyenne, je vivais dans 15° à bord. Le froid conserve, c’est bien connu ! J’avais les cheveux longs à cette époque là et la corvée, qu’aurait dû être pour moi le motif de ma fuite, le simple fait de se laver la tête sous le robinet d’eau gelée situé sur une borne du ponton, n’a pas non plus réussi à me convaincre que souffrir, c’est bien joli… pour être belle, mais pour prouver à la Société que les chemins de traverse étaient préférables à ses rails tout tracés, le brin de folie était devenu un « tronc » en moi. Il faut être maso et un peu givré pour persister dans ce rêve relégué au niveau du cauchemar !

    Les gouttes de condensation dégoulinaient à l’intérieur, le long des parois, pour s’échouer dans les bannettes et les rangements, les rendant humides à souhait. Une bonne odeur de moisi servait de parfum d’ambiance, mélangé à l’odeur de gas-oil provenant du moteur, et que faisait tourner régulièrement le Capitaine.

    Inutiles de nous présenter à un inconnu autrement qu’en lui faisant connaître notre prénom. Nous étions de véritables diffuseurs de gas-oil moisi, tant nos vêtements et nos cheveux en étaient imprégnés. Les connaisseurs devinaient tout de suite à quelle corporation nous appartenions : les Patagons ! Les nomades des océans, qui ont tout abandonné sur terre pour le grand départ sur l’eau…

    En ce qui nous concerne, nous en étions au stade du balbutiement et non pas des moindres : l’apprentissage et les préparatifs.

    A cette époque, dans les années 70-80, parmi tous ceux qui ont choisi ce mode de vie, il y a ceux qui partent réellement, qui rencontrent beaucoup de satisfactions dans cette expérience encore extraordinaire, ou ceux qui s’échouent dans les désillusions de l’autre côté de l’Atlantique. Enfin, il y a ceux qui ne partent jamais après avoir bien rêvé en sacrifiant leur vie pour ce projet avorté.

    Mais tous ces gens ont un point commun, ils ont lu le livre de Michka intitulé : «Le grand départ et la vie sur l’eau»[1] le véritable manuel pratique de savoir vivre ; l’impulsion et l’étincelle qui auront mis le feu aux poudres. Il représente la Bible du navigateur indispensable dans la bibliothèque du bord.

    Tout y est consigné, que ce soit le choix du bateau, les recettes de survie, notamment les fameuses rations prorofs ressemblant à des nougats et confectionnés maison, en réunissant des ingrédients tels que sucre, graines, noix et céréales.

    Le Patagon, ou futur, est invité à fumer le poisson, fabriquer son pain, ses yaourts dans une cocotte minute, préparer de la saumure pour les salaisons de la viande et du poisson. Il faut également apprendre à remplacer le médecin si nécessaire. Le One Man Show dans toute sa splendeur dans un spectacle grandeur Nature !!!

    Cet aventurier des océans doit être à même de vivre en complète autonomie, sans assistance, dans ce milieu à la fois hostile et merveilleux, que lui offre la mer. Un scénario tout cuit pour une télé réalité comme on affectionne aujourd’hui. Et sans filet… mis à part celui destiné à une pêche occasionnelle !

    Je dois préciser que Michka est une femme et que son livre a été édité début 1977. La lutte pour la libération de la femme avait débuté dix ans plus tôt. Visiblement un véritable best-seller pour les révoltés de l’époque et surtout faire un pied de nez à cette société de consommation étouffant la liberté et polluant la Planète. Les Verts étaient sortis de leur coquille comme les poussins éclos !

    Un certain Robert Hunter, canadien et journaliste, a pris part à la première expédition Greenpeace en 1971, dont il est l’un des fondateurs. Il a été Président puis Directeur de la Fondation entre 1975 et 1978. Il est aussi l’auteur du livre Greenpeace, édité en 1983, qui a fait connaître l’épopée mondiale de ce grand mouvement écologique. Je précise que le co-fondateur de cette organisation était Paul Watson, celui que je nomme le héros de la Planète pour avoir

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