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Le roi de l'île Trouvée: Roman d'aventures
Le roi de l'île Trouvée: Roman d'aventures
Le roi de l'île Trouvée: Roman d'aventures
Livre électronique102 pages1 heure

Le roi de l'île Trouvée: Roman d'aventures

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À propos de ce livre électronique

J’ai dix ans et l’on m’appelle Cachou. Mon meilleur copain est un vieux monsieur extraordinaire. Parce qu’il a une île dans sa tête.

Une île déserte, rien qu’à lui, cerclée de rouge sur une carte de la mer des Caraïbes placardée dans sa chambre. Il dit tout connaître sur elle. Raconte ses animaux rigolos, ses fleurs que l’on mange, ses crabes qui ne savent pas courir droit, ses montagnes fatigantes. Ses forêts peuplées de singes roux, ses ruisseaux d’eau très potable. Inlassablement, il en parle à tout le monde. Au café, dans la rue, au Cercle des anciens pelotaris…
Il promet : bientôt, je partirai avec mon voilier et j’irai l’explorer, l’organiser. J’en ferai une île civilisée. On se moque de lui, on l’appelle « Le Gouverneur ». « Comment va ton île ? lancent les rieurs. Est-elle toujours à la même place ? »
J’ai douté moi aussi. Des îles de cette sorte existent-elles vraiment ? Jusqu’au jour où j’ai reçu des messages dans des bouteilles qu’un naufragé a jetées dans les courants de la mer des Antilles.

Signés « Le roi de l’île Trouvée »…

Un roman d'aventures à la fois poétique et dépaysant qui ravira tant les enfants que les adultes rêveurs

EXTRAIT

Attention ! Ceci est un roman. C'est même mon premier roman et je ne sais pas très bien comment on les fait. J’ai dix ans et l’on m’appelle Cachou.
Parce qu’au Pays basque, « cachou », qui s’écrit « kasu », veut dire « attention ». Et que j’ai l’habitude de dire souvent «Attention ! ». C’est un surnom, quoi. Les filles croient que l’on m’a donné ce nom à cause de mes yeux noirs. Comme le cachou à la réglisse qu’elles sucent. Les filles, ça a toujours des idées bizarres.
J’ai dix ans, mais attention, je sais déjà beaucoup, beaucoup de choses. Par exemple ce qu’il y a sous la mer, comment on dépanne un vélo électrique, les histoires de satellites, comment on élève des vers à soie et comment on fabrique les cartouches de chasse. Il faut dire que j’ai appris à lire avant cinq ans. Oui, je sais, il ne faut jamais raconter ça aux gens. Ça n’attire que des ennuis. Si on rappelle qu’on a marché très tôt, tout le monde s’en fout. Mais lire le journal avant les autres, personne ne le pardonne.

CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE

- « Un conte pour grands enfants épris de rêveries utopiques, d'ailleurs jamais vraiment définis, de bourlingue immobile et de nostalgie... Où la trouver, cette île dont parle sans cesse "Le Gouverneur", ce vieil excentrique que seul croit Cachou, le gamin déluré qui s'empare de l'histoire ? À chacun de la deviner dans cette fable fraîche et joyeuse, ode aux vacances lointaines et aux utopies bien entretenues ! » - Marie-Claire

« Dans son roman, Christian Vellas a cherché à prendre "le contre-pied de Robinson Crusoé", qui est "un peu insupportable à notre époque". » - Tribune de Genève
À PROPOS DE L'AUTEUR

Tombé dans la lecture dès l'enfance, Christian Vellas commence à rédiger ses premiers textes à l'âge de dix ans. Après avoir passé tout sa carrière en tant que journaliste à La Tribune de Genève, il a publié son premier roman, Ce jour-là, Monsieur le juge, en 2010. Le roi de l'île Trouvée constitue son troisième roman.
LangueFrançais
Date de sortie29 mai 2015
ISBN9782832106853
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    Aperçu du livre

    Le roi de l'île Trouvée - Christian Vellas

    dedans… »

    Première lettre

    Une plage inconnue, quelque part dans les Caraïbes. Habitants aperçus jusqu’ici : des crabes, des mouettes, une tortue. Et des escadrilles de moustiques.

    Tout va bien. Mon bateau est brisé, je n’ai plus de vivres, et la mer m’a jeté sur une île déserte. Les recherches entreprises pour me retrouver ont été abandonnées. J’ai vu des avions passer, au loin, mais mon appareillage radio, le système de repérage automatique, les fusées, tout est à l’eau. J’espérais cette issue. Tout est mort derrière moi. Il me fallait renaître.

    Je suis sur le sable, presque nu, devant l’océan vide. Mais je me dis que tout va bien. Mon père serait du même avis. Malgré ses efforts pour ne pas avoir l’air de me donner des leçons de morale, il ne pouvait s’empêcher de glisser parfois : « La seule chose importante dans la vie, c’est la santé des personnes que l’on aime. Si ta maison brûle, si ta voiture se fracasse contre un mur, si ton employeur te flanque à la porte… N’en fais pas un drame. La vie n’est qu’un jeu. Seuls les imbéciles courent se pendre quand ils sont ruinés. Tu ne dois t’inquiéter que pour la maladie, les blessures, les souffrances, la mort des tiens. »

    Ce genre de philosophie simplifie drôlement la vie. Je n’ai pas une égratignure. Je me sens même en pleine forme, avec une envie de café au lait et de croissants chauds. Donc, tout va extrêmement bien. Il est vrai que le paternel se hâtait d’ajouter : ce n’est pas une raison pour se laisser aller quand les événements tournent mal. Tu dois toujours te battre jusqu’à la limite de tes forces et de ton intelligence. Pourquoi ? Mais sacrebleu, pour ne pas offenser le Créateur qui a pris la peine de te fabriquer, et mériter ton nom d’Homme !

    Pour mon père, le mot Homme avec une majuscule signifiait beaucoup de choses. Cet Homme-là était un type qui ne devait jamais rougir de lui-même. Qui, en toutes circonstances, agissait au maximum de ses possibilités. Mon père n’envisageait l’échec que comme leçon salutaire et tremplin pour la réussite finale. Bref, il avait horreur des lâches, des paresseux, des parasites, des tire-au-flanc, et admirait les gens qui avaient du « caractère ».

    Ce modèle me parut longtemps inaccessible, et je me serais bien contenté de l’homme avec un petit « h ». Mais chaque fois que je n’étais pas très fier de moi, j’imaginais sa peine de voir son fils traîner dans la cohorte des pleutres et des mous, et je tâchais de m’améliorer.

    Voilà pourquoi je vais glisser tout à l’heure ce message dans une bouteille, même si je sais qu’il n’a aucune chance d’être jamais lu. C’est pour faire plaisir à mon père qui me regarde du paradis et lui prouver que je ne néglige rien.

    Évidemment, ma situation pourrait être meilleure. Parti en solitaire pour rallier Antigua, mon voilier a été attaqué par un orque susceptible. Deux coups de tête du monstre, le gouvernail arraché, une voie d’eau. Deux heures plus tard, le courant jetait mon bateau désemparé sur les brisants de cette île.

    Où suis-je ? Dans les Caraïbes assurément. À marée basse, j’ai pu retourner à l’épave et sauver un peu de matériel. Dont un rasoir, un sèche-cheveux électrique, une grande bouteille d’eau de Cologne, une caisse de chianti, un pot de moutarde, un gros cahier et un crayon.

    Joseph Escobar, naufragé.

    Voilier Nouvelle Sophie. Port d’attache : Nantes.

    La lettre de Joseph Escobar m’a fait beaucoup réfléchir. Bizarre-bizarre ce marin qui raconte son naufrage en deux lignes, ne donne pas sa position exacte et nous embrouille avec une histoire d’homme avec grand et petit « h ». Le Gouverneur, qui a relu trois ou quatre fois le message, n’est pas d’accord : « Il nous a dit l’essentiel. Il est sur un de ces îlots qui pullulent dans les Caraïbes. Pourquoi serait-il plus précis ? Il est persuadé que son message ne parviendra jamais à personne. Ce n’est donc pas pour d’hypothétiques sauveteurs qu’il note ses impressions, mais pour lui. Il a besoin de puiser du courage dans ce geste : jeter un peu d’espoir à la mer.

    Ce Joseph de Nantes me plaît. Même s’il n’y croit pas, il tente tout ce qui lui est possible de faire. Aide-toi, le ciel, le hasard, le calcul des probabilités t’aidera… Tu vois, le miracle a eu lieu, son message nous est parvenu. Je vais me renseigner sur cette Nouvelle Sophie et consulter la liste de tous les voiliers qui ont disparu en mer ces dernières années. Je ne serais pas étonné si tu trouvais d’autres messages. Puisqu’un courant a amené cette bouteille jusque dans ta crique, il n’y a aucune raison pour que d’autres ne suivent le même chemin… »

    Il voyait drôlement juste le Gouverneur. Tous les trois ou quatre jours, jusqu’à la fin août, j’ai repêché des bouteilles envoyées par Joseph Escobar. J’avais peur que quelqu’un ne les trouve avant moi et j’ai passé des heures sur mon rocher. Mais non. Les bouteilles de chianti (une fois, ce fut une bouteille d’eau de Cologne) contenaient de longues lettres qui se suivaient logiquement. Personne n’avait intercepté un

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