Une affaire de cœur
Sur le portail d’entrée de l’immeuble, brille, en lettres d’or, le nom de la société : Romain Manceau SA.
Raphaël y jette un coup d’œil admiratif, sans ralentir son allure.
Il assure son porte-documents sous son bras et pénètre dans un hall somptueux, au sol de marbre et aux murs de verre.
A 28 ans, Raphaël Leblanc est un jeune homme plutôt effacé, presque timide.
Il lui a fallu faire un gros effort sur lui-même pour venir jusqu’ici afin de rencontrer Manceau. Comment aurait-il pu faire autrement puisque Romain Manceau a accepté d’investir près d’un million dans la start-up qu’il a créée trois ans plus tôt ?
Leblanc a monté tout seul sa boîte, obtenant vite un succès d’estime encourageant.
Pourtant, aujourd’hui, trente-quatre mois plus tard, sa start-up ne décolle pas.
Elle fonctionne bien, mais elle stagne. Un gros apport d’argent est indispensable pour lui permettre de passer à la vitesse supérieure.
Depuis l’été dernier, Raphaël a contacté une vingtaine d’investisseurs, leur offrant parfois la majorité de ses parts, se liant les mains en échange de quelques centaines de milliers d’euros destinés à embaucher, à s’installer dans de nouveaux locaux, à développer l’entreprise.
Mais les investisseurs sont tous restés frileux.
Tous, sauf Romain Manceau qui, ayant étudié son dossier, a fini par faire une offre à Raphaël qui a tout fait pour le séduire et le convaincre. La chance de sa vie !
La possibilité de devenir enfin quelqu’un d’important. En d’autres circonstances, Raphaël aurait pu être le plus heureux des hommes. La fille de la réception lève à peine la tête sur lui pour s’enquérir de la raison de sa visite.
– J’ai un rendez-vous avec M. Manceau, dit-il.
Il précise :
– Un rendez-vous privé.
La phrase
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