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La tête sous l’oreiller: Autobiographie fantastique
La tête sous l’oreiller: Autobiographie fantastique
La tête sous l’oreiller: Autobiographie fantastique
Livre électronique244 pages3 heures

La tête sous l’oreiller: Autobiographie fantastique

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À propos de ce livre électronique

La tête sous l’oreiller retrace des péripéties de la vie du personnage principal, « Il » ou « Lui » selon les cas, qui se déroulent sur moins d’une semaine. Cette période se caractérise par des sorties nocturnes arrosées et prolongées, des discussions drôles, voire absurdes, des essais répétés de vaincre certains doutes et troubles existentiels à travers la « fête » et des éléments métaphysiques qui constituent des énigmes, tant pour les autres personnages centraux que pour ses lecteurs.
Cet extrait de vie tourne notamment autour de l’épicurisme, l’humour parfois pesant, ou absurde, et la poésie, omniprésente, même si elle n’est pas toujours très « académique ».

À PROPOS DE L'AUTEUR

Enseignant-chercheur, linguiste et traducteur depuis bientôt 30 ans, JL Le Rebelle a publié plusieurs ouvrages et articles dans le domaine de la lexicographie bilingue en particulier. Il n’a jamais cessé d’écrire en français, surtout, et en espagnol. Il propose un style d’écriture peu conventionnel dont il fait sa marque de fabrique.
LangueFrançais
Date de sortie19 janv. 2021
ISBN9791037719393
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    Aperçu du livre

    La tête sous l’oreiller - JL Le Rebelle

    Avant-propos

    Ce premier roman, intitulé « La tête sous l’oreiller », est un récit à la fois personnel et fantastique. Cela pourra vous paraître étrange, mais ce « curieux mélange » s’est finalement imposé à moi comme inévitable, alors qu’au départ j’envisageais simplement d’écrire une sorte d’autobiographie partielle et humoristique, voire délirante.

    À partir de bon nombre d’aventures de jeunesse qu’il me démangeait de faire (re)vivre pour mieux en partager la saveur (du moins à mon jeune goût qui s’amusait de presque tout), je me piquai le jour de Noël 1992, et ce, jusqu’au tout début d’avril 1993, d’écrire un roman que j’avais innocemment¹, intitulé « Un roman inachevé ». On peut dire que j’avais bien avancé, mais bien vite mes études et mes sorties nocturnes me firent « oublier » ce bon petit début, même si j’y repensais souvent (et à regret). Ce n’est que fin 2019 (27 ans plus tard, si si…) que j’ai repris avec appréhension, puis avec un plaisir fou ce projet déjanté, pour en arriver à « boucler le tout » en moins deux mois, car je ne pouvais (ou ne savais) plus m’arrêter d’écrire et de revisiter tout cet univers… bizarre.

    Chapitre 1

    Le réveil

    Il était une fois Tous les matins, c’est-à-dire plutôt en début d’après-midi, quand tout allait bien (voilà un bon début : gai, original, pour ne pas dire captivant), il faisait joujou avec la petite touche noire placée en haut à droite de son réveil électrique, à portée de main.

    Ma chère petite Snooze

    Elle s’appelait Snooze, la petite touche noire placée en haut à droite de son réveil électrique. Snooze, sa compagne, sa complice, dont le seul nom, à la prononciation si douce, si douce, suffisait à le replonger dans sa léthargie active. De « snooze », en anglais, ce petit sommeil de dix à vingt minutes qu’il pouvait prendre en caressant adroitement à tâtons la petite touche noire placée en haut à droite de son réveil électrique s’il n’avait pas envie de se lever tout de suite, s’il voulait aller jusqu’au bout de son rêve en cours pour ensuite tenter d’en installer quelques bribes sur le papier moelleux de son manuscrit inachevé : « La tête sous l’oreiller ». Il rêvait allongé des histoires à dormir debout qu’il couchait sur le papier, assis, à moitié endormi. C’était un esprit compliqué doublé d’un acrobate.

    Debout !

    Tant qu’il ne s’était pas lavé les dents, il n’était pas capable de grand-chose ; aussi, envoyer les impulsions nerveuses au bon moment et vers le bon doigt, pour actionner telle ou telle touche du clavier de la « machine à coucher les rêves sur le papier », n’était pas pour lui une sinécure (d’ailleurs, il manipulait les touches de son ordinateur beaucoup moins allègrement que sa petite Snooze : elles devaient être trop nombreuses), une sinécure de sommeil, bien sûr. Il évitait de se brosser les dents dès le lever car cette opération, quoique vivifiante, lui ôtait tout souvenir du rêve dont il sortait, comme si la matière première de ses écrits résidait dans la substance blanche et pâteuse de sa bouche au réveil. Il faut dire qu’il avait un goût prononcé pour l’écriture profonde, pas pour les romans à l’eau de rose.

    Tout en parcourant de la langue la « substantifique moelle »² en question (sur ses gencives, entre ses dents), il s’appuya sur sa nouvelle imprimante Brother pour atteindre la poignée de la fenêtre et aérer un peu. Elle était chaude. La machine. Il avait dû oublier de la mettre en pause ou de l’éteindre. Il avait décidé d’abandonner sa prose pour un temps car le rêve qu’il venait d’achever, et qu’il était en train de déchiffrer, requérait une forme plus musicale. Il en cherchait encore la première rime lorsqu’on toqua à la porte.

    De la visite

    Franchement, qui pouvait bien se pointer un mercredi à cette heure-là³ ? Peu de gens savaient qu’il venait d’emménager là. Il n’en avait vraiment aucune idée…

    La preuve

    Faire attendre un ami

    et transi, de surcroît,

    serait une infamie.

    Je devais rêvasser… J’ignore ce qui m’a pris.

    et nous sommes réunis. C’est bien là l’essentiel.

    Que notre amitié souffre des caprices du ciel,

    Je ne saurais l’admettre, ni même le concevoir.

    Mais, défaites-vous donc et venez près de l’âtre.

    Je vous laisse un instant et reviens avec hâte

    Vous servir ce cognac qui je crois vous a plu.

    Il sourit gentiment et tourne les talons. L’Autre, seul, s’assied dans un fauteuil du salon.

    mon vieil ami le loir,

    mais il a un grand cœur,

    qui fait plaisir à voir.

    Il le garde fermé

    aux esprits malveillants,

    mais qui sait le charmer,

    et de l’esprit ayant,

    peut le faire s’entrouvrir

    pour y lire par instants

    des éclats de fous rires

    et des bonheurs latents…

    Mais je crois qu’il arrive,

    et je ne voudrais pas

    que mon discours dérive

    jusqu’à lui sans trépas.

    Trêve momentanée de dialogues rimés

    Il se tait et regarde les flammes rayonner, son ami s’assied aussi et lui rit au nez.

    Tu fais des vers comme tu respires.

    Je me demande où tu t’inspires.

    Il se lève sur ces mots et sur ses jambes aussi, referme la fenêtre et repart vers la cuisine.

    Celle-là était plus difficile. Moins facile à comprendre que « dépuceleur » pour « décapsuleur ». Là, L’Autre avait dit « eunuque » au lieu de « cendar » parce que s’il est sans dard, c’est bien que c’est un eunuque. En fait, il voulait un cendrier. Quand ça partait comme ça entre eux, ça pouvait durer longtemps : c’étaient de vrais boucs-en-train. D’ailleurs, ils avaient même réussi à trouver le féminin : chèvre-en-micheline. Afin de préserver la clarté du récit et le lecteur de trop nombreuses explications techniques de ce type, nous vous présenterons chaque fois à partir d’ici un condensé des discussions entre nos protagonistes du moment⁴. Après le dépucelage des canettes, une longue discussion s’engagea. On parla de beaucoup de choses, sauf de tout et de rien.

    Un problème ?

    C’est quand L’Autre se leva de son fauteuil pour aller près de la petite table où dormait le PC, près de la fenêtre, que le plus intéressant commença. C’est du moins ce que pense celui qui écrit ces lignes. Si ça ne va toujours pas après ce qui suit, il sera encore temps pour vous de changer de livre.

    De l’écriture à l’ordinateur

    Il n’aimait pas tellement parler de ces choses-là. L’Autre, partagé entre sa curiosité et le respect de cette pudeur, lut en silence la feuille sortie de l’imprimante on ne sait trop quand.

    Là, il ne comprenait plus. Cette insistance chez L’Autre était trop inhabituelle pour une moquerie, trop naturelle pour une blague. Bien qu’il eût la certitude de n’avoir rien écrit ce jour-là, il s’approcha de sa machine à coucher les rêves sur le papier de l’imprimante. La feuille blanche ne l’était plus tout-à-fait. Elle était entachée de noir, d’encre noire et qui faisait des lettres.

    L’Autre interrogeait parfois rien qu’avec les yeux.

    Il saisit la feuille de papier en question, la glissa dans la chemise la plus proche, celle de son manuscrit inachevé, éteignit le PC et lança sans se retourner :

    Ils avaient prévu d’aller faire un billard. Pas un mot dans l’ascenseur. L’Autre avait le temps d’allumer une cigarette. En sortant de l’immeuble, Lui, comme toujours, jeta un œil dans la boîte-aux-lettres et le récupéra immédiatement car il n’y avait rien, comme souvent, d’ailleurs.

    Un billard vite plié

    L’ambiance calfeutrée des salles de billard a un côté fascinant, relaxant. Mais ce soir-là, c’était différent. Il était tendu et son adversaire le sentait. Ils s’amusèrent quand même, mais la partie fut vite expédiée. Deux sets à zéro pour L’Autre, alors que d’habitude un troisième s’imposait.

    Façon de parler. En fait, il n’avait toujours rien compris et c’est ça qui le troublait à ce point. Après avoir rendu les trois boules au bar, ils reprirent une pression en regardant ceux qui jouaient au snooker, cet immense tapis avec des billes de toutes les couleurs. Ils se promirent d’essayer une prochaine fois et se donnèrent rendez-vous plus tard dans la soirée. L’Autre croyait qu’ils allaient manger ensemble quelque part, mais n’insista pas quand son copain prétendit qu’il ne se sentait pas très bien. Rentré chez lui, celui-ci se précipita vers la chemise au manuscrit et en sortit la feuille blanche aux taches noires.

    Un premier poème mystérieux

    C’était bien de l’écriture. Il lut :

    Fable subnaturelle

    Assis aux pieds d’un arbre aux branchies déployées,

    De peur d’être étouffé sous les coussins suintants,

    Ne sachant trop que faire, pour passer le sale temps,

    Je semai quelques mots qui périrent noyés.

    Voyant ma détresse, mon vieil hôte m’envoya,

    De sa barbe fanée, quelques feuilles griffonnées :

    « Allons, ressaisis-toi, trêve de paranoïa !

    Tu n’es point en danger, tu es même bien tombé…

    Pour te récompenser de ta visite osée,

    Je vais te dire l’objet de mon déshabillé.

    Si j’allège mon ramage, c’est pour me reposer,

    Et, quand vient la gelée, pour réchauffer mes pieds.

    Ceci, les humains l’ont bien vite deviné.

    Sais-tu ce qu’il advient quand tout ceci s’effrite ?

    Où s’en sont allées les paroles que tu as dites ?

    Elles ont suivi mes miettes sur le sol raviné,

    Leur suc s’est infiltré jusqu’à l’autre côté,

    Pour y reconstituer un poème, une fleur,

    Répandre une lumière pour réchauffer leur cœur.

    Quand ici c’est l’hiver, chez les morts c’est l’été. »

    Chaudement réveillé par une aiguille solaire,

    Je ne comprenais plus, en regardant en l’air,

    Des branches désaffectées, mais les racines alliées

    D’un noble châtaignier faisant le poirier.

    Sous la vive influence de cette révélation,

    Je repris mon errance, enfonçant du talon

    Les quelques mots d’amour restés en suspension

    Dans la poche intérieure trouée de mon blouson.

    Quand vous aurez fini de lire ma déraison,

    Déchirez cette page, et mettez-la en terre.

    Je suis assez puni, gardez vos oraisons,

    Le tout prochain orage divertira mes vers.

    Mais qu’est-ce que c’est qu’ça ? Il essayait de comprendre… Comment quelque chose que l’on est censé avoir écrit quelques instants auparavant peut-il ne vous laisser aucun souvenir, surtout lorsqu’on ne cesse de le lire et de le relire comme lui en ce moment ? Et des alexandrins. Jamais il n’en avait fait, si ce n’est avec L’Autre et difficulté, juste pour rire !

    Pour mieux réfléchir à cette question, il emporta la feuille au poème avec lui jusque dans sa chambre, s’allongea sur le lit en se calant bien la tête pour lire encore et encore… ce qui fait qu’il finit par s’endormir.

    Chapitre 2

    Les bars

    Il se réveilla en sursaut : minuit passé ! Merde ! pas question malheureusement de faire un petit câlin à Snooze⁵. Il avait dit onze heures à L’Autre… Il se recoiffa rapidement et plongea dans l’ascenseur. Quand Il arriva au café, L’Autre était encore au bar avec des gens qui avaient plein de prénoms différents. On aurait dit qu’ils le faisaient tous exprès pour l’embrouiller encore plus. C’était vraiment trop injuste. La foule, les salutations ou les présentations, la fumée, le bruit et (parfois ou) la musique, beaucoup de choses à encaisser d’un seul coup, surtout quand on est obligé de

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