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Une âme sans peine: Thriller
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Livre électronique114 pages1 heure

Une âme sans peine: Thriller

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À propos de ce livre électronique

Une prostituée parisienne aux clients haut placés se retrouve traquée et menacée...

Il est difficile de « résumer » cette histoire dont l’intérêt est, selon moi, « l’éparpillement » des temps et des sentiments. Mais je tente :
Une femme, dont la beauté est appréciée par le gotha parisien, vend ses « charmes » à domicile avec doigté et professionnalisme jusqu’au jour où son jeune frère la rejoint, ébranlant son quotidien et sa pensée et, par ailleurs, les politiciens la traquent avec des menaces précises. Un homme d’expérience, ramené par son jeune frère, la tirera-t-il de ces pièges ?

Qui sont les clients de Nadia et quelles sont leurs intentions ? Découvrez le quotidien d'une femme prête à tout pour garder son indépendance, dans ce thriller empli de dangers inconnus !

EXTRAIT

Les mêmes yeux sont devant elle. Ouverts au savoir. Virant légèrement au violet quand ils se sentent impuissants. Elle soupire, Nadia. Jeannot comprend qu’il encombre.
— L’hôtel, tu sais, j’y suis pas allé. Je t’ai ramené les sous… J’aurais pas su comment me comporter. Alors, j’ai dormi par terre, près d’un vieux clochard qui grelottait. Il m’a dit d’approcher et il m’a pris dans ses bras. Il m’a serré toute la nuit. Son gros rouge, il a voulu m’en refiler. Ça l’a fait rire que je repousse la bouteille… Il croyait que j’étais dégoûté… Moi, la vinasse…
Il parle. Longtemps. Nadia l’écoute. Pas un mot ne lui échappe. Pas une expression… Sa gestuelle… Ses mimiques… Elle sent que le piège se referme sur elle. Mais où est le mal ?
— Tu voudrais dormir ici, c’est ce que tu es train de me dire ?
— Non, il m’attend, le vieux. Il serait déçu et s’il mourrait de froid…
— Il ne t’a pas touché au moins ?
— T’as vraiment l’esprit mal placé, comme aurait dit Maman.
Le rire de Nadia le rassure. Elle s’inquiète pour lui, l’hiver n’est pas clément. Rien de plus. Alors, il rit avec sa sœur. Même après, dans leurs yeux, le rire persiste tandis qu’ils finissent le gâteau aux châtaignes.
— Repose-toi. Je fais la vaisselle. C’était toujours moi à la maison,
— Moi aussi. Mais j’ai la machine…
— C’est chiant, la machine, on attend des heures comme des cons !
Nadia n’hésite plus : elle prend son frère dans ses bras. Il la repousse fermement mais sans violence.
— Tu as honte de moi ?
— Oh non ! Qu’est-ce que tu vas chercher ? Seulement, j’ai pas l’habitude.
Sa poitrine se soulève sur un rythme accéléré. Va-t-il pleurer ? Nadia juge bon de le laisser seul. Mais il se jette à ses pieds, enserre ses jambes, pose la tête sur les cuisses de sa sœur.
— Faut pas que tu croies… Je sais pas, moi, ces trucs qu’on raconte sur toi, qu’est-ce que je m’en fous !
Il cache son visage.
— Dès que je t’ai vue, c’était Maman qui était là, je t’ai aimée tout de suite. C’était pas facile. Je me suis dit que j’allais être un boulet pour toi.
— Je préfère quand tu ris. Qu’on soit bien d’accord là-dessus : moi non plus, les démonstrations, je n’en ai pas l’habitude.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Né à Ajaccio en 1930, Paul Vecchiali est diplômé de Polytechnique Promotion 1953. Devenu cinéaste dès 1961. 70 films au compteur dont 30 longs-métrages. Parmi lesquels Once More, Rosa La Rose, Fille Publique. Auteur aussi de quelques romans, dont Calme était la mer, La pieuvre par neuf, Quand meurt le fantastique, L’affaire Pallas ou Indécente Mémoire.
LangueFrançais
Date de sortie26 sept. 2019
ISBN9791037700667
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    Aperçu du livre

    Une âme sans peine - Paul Vecchiali

    Lundi

    Raymond.

    Sept heures et demie. La clé tourne dans la serrure.

    Nadia n’est pas surprise : elle a déjà soigné sa bouche et les lèvres du bas.

    Raymond entre, se déshabille aussitôt, s’installe sur le lit, les mains croisées derrière la tête. L’œil pensif, croirait-on. Le rituel, simplement.

    Patron d’un grand hôpital fréquenté par les gens friqués, il s’occupe exclusivement de chirurgie esthétique. Sa fortune est conséquente. C’est lui qui a fourni les capitaux nécessaires à l’installation de Nadia.

    Elle le rembourse par traites mensuelles, ponctuellement. Lui la paie chaque lundi. Cet échange ne modifie en rien le statut de client que Raymond s’impose de respecter.

    Pragmatique, il a fait poser une plaque sur la porte de l’appartement où l’on peut lire « Hélène Douchsky, femme d’affaires »… Les clients sont tenus de se présenter un attaché-case ou une petite valise à la main, confortant ainsi les apparences.

    Personne dans l’immeuble ne s’étonne de voir défiler des hommes de qualité, bien mis, souriants et « généreux », selon la concierge qui vénère Hélène.

    Raymond a choisi le lundi. Pour évacuer dans un confortdifférent les rites dominicaux exercés en famille : messe, restaurant avec femme et enfants, quatre garçons, promenade au bois de Vincennes, cinéma juste avant le dîner, préparé par Madeleine, la vieille cuisinière. Dans cette famille, tout le monde est beau. Et tout le monde est heureux. Raymond plus encore, qui complète son bonheur officiel par de petits plaisirs « innocents ».

    Sans doute parviendrait-il à aimer la prostituée s’il ne s’interdisait de greffer des sentiments sur un bien-être sporadique dont il s’estimait comblé, c’est du moins ce que croit Nadia.

    D’ailleurs, elle eût considéré cela comme un blasphème mais ne peut s’empêcher d’être émue en constatant l’extrême délicatesse que Raymond manifeste à son égard.

    À leur première rencontre, il avait tenté de la sodomiser. Jugeant que son sexe, énorme, risquait de la déchirer, il y avait renoncé. Nadia en fut chagrinée. Raymond, pudique dans son ménage, venait satisfaire auprès d’elle les caprices qu’il s’interdisait chez lui. En bonne professionnelle, elle eût souhaité être tout à fait disponible pour ses fantaisies.

    Ce matin-là, comme de coutume, il attend sur le lit, nu, apprêté. Nadia éveille le désir à petits coups de langue sur son gland. Lorsque le sexe est bien raidi, qu’il palpite, qu’une goutte translucide apparaît au bord du méat, elle se renverse, écarte les cuisses, confiante.

    Raymond enduit sa verge de lubrifiant, se positionne au-dessus de Nadia. Reposant sur ses coudes, il la pénètre lentement. Elle contient sa respiration, avec le sentiment que cette pénétration ne finira jamais. Enfin le ventre de l’homme s’accole au sien. Raymond ne bouge plus.

    Les yeux dans les yeux de Nadia, il laisse venir. Par instants, sa verge s’épanouit puis se relâche. Les reins durcis se veulent immobiles. Il la regarde. Elle le regarde. Cela peut durer très longtemps.

    Les tétons de Nadia s’émeuvent. Les pointes se hérissent. C’est le signal qu’il espérait. La tendresse court du mâle à la femelle. Sans cri, sans gémissement, Raymond répand son sperme dans le ventre de la femme.

    Dans ces moments-là, Nadia se sent femme comme jamais.

    C’est le seul de ses clients à ne pas mettre de préservatifs. Il lui avait chuchoté un jour, avec une douceur inaccoutumée, que, si un enfant venait à naître, il le reconnaîtrait et s’en occuperait.

    Être enceinte lui souriait. Elle se disait, à juste titre mais à contrecœur, que la présence d’un enfant dans cet appartement ne serait pas convenable et compliquerait son quotidien.

    D’habitude, Raymond était pressé de rejoindre son hôpital. Pas ce lundi. Il reste allongé près d’elle. Nadia le fait entrer sous les draps. N’ose l’approcher. C’est lui qui l’attire, glisse son corps sous le sien. Alors, elle comprend que le désir qu’il a d’elle ne s’est pas épuisé.

    Les mains de Raymond, si douces, caressent à tâtons les fesses de la femme comme si elles voulaient reconnaître le terrain. Nadia conserve une passivité intégrale. Elle sait qu’il n’aimerait pas qu’elle prît une quelconque initiative.

    Il s’endort quelques minutes. Nadia ressent le besoin irrépressible de prendre dans sa bouche ce bout de languehumide et rose qui apparaît furtivement. Elle hésite, voudrait s’écarter, se décide enfin.

    D’instinct, Raymond rend le baiser, se réveille, la met à distance en souriant.

    Nadia sent la verge grandir, empêtrée dans les poils. Elle se soulève, libère le sexe de l’homme, présente sa vulve. Les mains de Raymond appuient légèrement sur le fessier. De nouveau, il va rester immobile. De nouveau, son regard va faire l’amour avec celui de Nadia. De nouveau, il va répandre sa semence, abondamment.

    Et, de nouveau, Nadia va se sentir femme.

    Ce n’est pas un matin ordinaire. Raymond se rend compte qu’il a pris sur le temps de la prostituée. Elle le rassure : le lundi, elle ne reçoit personne avant le déjeuner.

    Le repas est prêt. Gêne ostensible. Finalement, il accepte. Nadia est certaine que cette entorse aux principes ne se reproduira pas.

    Salade de lentilles aux lardons, agrémentée de foie gras. Brouillade épicée. Fromage de chèvre. Mille-feuille aux fruits. Bordeaux sélectionné. Café.

    Nadia constate l’étonnement de Raymond. Il ne faut pas qu’il se doute… Chaque lundi, depuis leur rencontre, elle prépare avec beaucoup de soin un repas recherché dans l’espoir qu’un jour… Jusqu’ici, elle le dégustait seule, mangeait les restes au dîner, faisant de sa tristesse une habitude familière.

    Il la regarde encore. Elle craint qu’il ne parle. Rien de ce qu’il pourrait lui dire ne sortirait du convenu. Elle préfère lire dans ses yeux

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