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Le Bracelet Maudit
Le Bracelet Maudit
Le Bracelet Maudit
Livre électronique93 pages1 heure

Le Bracelet Maudit

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À propos de ce livre électronique

À l'approche de minuit, tandis que le gosse dormait d'un souffle régulier, son sourire angélique aux lèvres, et que se mourraient tous les derniers bruits de la cité, ils s'approchèrent en tremblant du placard qui gardait l'écrin. De celui-ci, montait un gémissement étouffé. L'éclat quelque peu terni, le bracelet réclamait à boire. Paralysée de stupeur, Diane n'osait plus esquisser le moindre geste. Ce fut Julien qui réfrénant les tremblements de ses mains, approcha l'écuelle du bracelet.

LangueFrançais
Date de sortie6 sept. 2020
ISBN9781393548331
Le Bracelet Maudit
Auteur

Félicité Annick Foungbé

Félicité Annick Foungbé a écrit de nombreux romans dont Meurtre à la Rue des Jardins, Parfum d’inceste, La Magie de l’Amour, Le Bracelet maudit. Retrouvez l’Auteure sur foungbefelya.com

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    Aperçu du livre

    Le Bracelet Maudit - Félicité Annick Foungbé

    Le bracelet maudit

    De ses jeux avec ses petits copains, son fils avait ramené cet objet étrange, un bracelet en forme de reptile. Diane l’avait arraché au gamin, quelque peu intriguée. D’où tenait-il ce bijou?

    –Tu ne l’as pas volé au moins? l’avait-elle houspillé. Tu sais, je ne veux pas de voleur sous mon toit.

    –Mais non, maman, avait protesté le petit garçon de huit ans, avant de fondre en larmes.

    Il n’était pas un voleur. Jamais de la vie! Cela ne se faisait pas. Son papa et sa maman lui avaient maintes fois répété que les voleurs étaient des crapules qui s’en iraient rôtir dans le feu de l’enfer. Et non! non ! et non! il ne voulait point flamber au gril de Lucifer!

    –Allons! ne pleure pas! l’avait cajolé Diane en lui fourrant dans la bouche un énorme caramel.

    Il avait émis un grognement ravi à travers ses larmes, mordant dans la friandise avec un plaisir évident. Il en fallait vraiment très peu de choses pour contenter le cœur d’un enfant.

    –À présent, sèche tes larmes, et puis surtout, motus et bouche cousue! Pas un mot à quiconque!

    La mine froncée, malgré son sourire rassurant de mère, Diane lui enjoignit fermement de garder le secret sur la trouvaille de cet objet étrange. Le gamin s’installa ensuite dans le petit canapé rafistolé du salon pour terminer son morceau de caramel, en découpant de petites images dans un petit livre illustré écorné par le temps.

    Seule à la cuisine, tandis que mijotait doucement dans une marmite en fer forgé, posé sur un feu de charbon, le ragout pour le dîner familial, Diane examinait de près le bracelet. Elle le tournait et le retournait en tous sens. Une conviction lui venait de tenir entre ses mains un objet étrange, le genre de lampe capable de libérer un génie d’Aladin...

    On voyait bien à la forme et à la texture, qu’il s’agissait d’un objet très ancien, de valeur, mais que diantre faisait-il dans un terrain vague? Instinctivement, elle se mit à la caresser tout doucement. Elle eut la sensation qu’il prenait vie entre ses mains, que les fins anneaux métalliques devenaient des écailles vivantes, que le corps sinueux du reptile ondulait tout doucement au gré de ses caresses.

    Diane s’empara d’un chiffon traînant au pied du fourneau. Méthodiquement, elle se mit à frotter le bracelet noirci par le temps et la crasse du terrain vague. Sous ses yeux médusés, le bijou sombre se mit à luire de mille feux. On eut dit qu’un puissant faisceau lumineux l’irradiait de cette clarté dorée, depuis un endroit invisible.

    Une motte de terre se détacha du sommet du crâne plat du reptile, exhumant une fine pierre précieuse, un magnifique rubis translucide. Intriguée et subjuguée par la beauté du bracelet ancien qui reprenait vie et clarté entre ses mains, Diane le serra au creux des paumes, avant de le lover contre son cœur en un geste d’adoration. Une douce chaleur enveloppa son être, du tréfonds de son âme, montait la conviction d’avoir trouvé le bonheur.

    Diane était certaine que la pauvreté s’éloignerait à jamais de leur demeure, de leur vie. Bientôt, le canapé rafistolé et toutes ces babioles à deux sous qui encombraient sa maison, ne seraient plus que le souvenir d’une vie ancienne, une vie maudite, où manger du ragout comme ce soir relevait du miracle. Avec des gestes précautionneux, elle enveloppa le bracelet dans une fine étoffe.

    Dans le canapé du salon, son petit garçon s’était assoupi, les mains poisseuses du sucre de la friandise. Un mince filet de salive lui maculait les lèvres, tandis qu’à ses pieds, la petite paire de ciseaux et les bouts de papier formaient un amas de chimères. Diane lui adressa un sourire affectueux, plein de douceur et de tendresse maternelle, mais aussi plein de reconnaissance pour sa belle trouvaille au cœur du terrain vague. Qui a dit que les enfants n’étaient pas source de bonheur?

    A pas feutrés, Diane regagna la petite chambre conjugal. Son mari devait rentrer d’un instant à l’autre. Bien-sûr, elle ne lui cacherait pas l’existence du bracelet, mais pour l’heure, il incombait de bien le remiser, à l’abri de tout regard curieux, envieux ou jaloux. Diane demeura quelque peu rêveuse, puis elle quitta la pièce, les yeux luisants de bonheur.

    Dans la cuisine, le ragout cuit à point, libérait un fumet appétissant qui devait également titiller des narines alentour. Habituée à gérer un budget très réduit, Diane avait appris grâce à des tours de passe-passe extraordinaires à assembler de petites portions de légumes et de viande en un régal. Julien avait touché sa paie la veille.

    Le ragout était une manière de célébrer l’événement. Diane rectifia rapidement l’assaisonnement et servit le dîner dans une soupière en terre cuite. La lourde soupière avait le mérite de conserver plus longtemps aux plats, leur chaleur. Il s’agissait d’un cadeau reçu de sa mère à l’occasion de son mariage avec Julien.

    Ensuite, Diane réveilla le gosse qui ronchonna pour le bain. Lavé et peigné, il salivait devant la soupière emplie de ragout, lorsque son père tambourina à la porte d’entrée. Julien ramenait un collègue de l’usine. Il était d’humeur plutôt joyeuse et entendait partager son dîner avec un copain. De temps à autre, c’était ainsi, à l’occasion de la paie ou lors d’événements heureux : fête de Noël, de Pâques ou du Nouvel An.

    Même si elle devait s’y attendre, Diane n’en fut pas moins légèrement contrariée, dans son excitation de partager à son époux le secret de la trouvaille de leur fils. Toutefois, elle parvint à se dominer et joua à la perfection son rôle de maîtresse de maison, dans ce logis pauvre que l’amour illuminait toujours d’un rayon de joie de vivre. Le ragout fut proprement englouti, les assiettes torchées par toute la tablée. Même le collègue de Julien se léchait les doigts en éructant de satisfaction. Le gamin suçait à n’en point finir, un morceau d’os spongieux gorgé de jus de légumes.

    Julien et son collègue savourèrent ensuite deux pintes de bière installés dans le canapé rafistolé, tandis que Diane s’adonnait à la vaisselle, après avoir desservi la table. Bercé par ces voix mâles, le petit garçon dodelinait de la tête, assis sur un petit tabouret.

    Le téléviseur posé sur petite table dans un coin de la

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