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Meurtre à la Rue des Jardins
Meurtre à la Rue des Jardins
Meurtre à la Rue des Jardins
Livre électronique134 pages1 heure

Meurtre à la Rue des Jardins

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À propos de ce livre électronique

Dans le ciel azur, un hélicoptère de la Police nationale tournoie dans un vrombissement d'hélices qui font de temps à autre lever la tête à la foule des curieux bloqués par les agents de police. La nouvelle est tombée comme une onde de choc, quand une série de coups de feu a retenti dans le quartier. La femme du Vice-ministre de l'Intérieur vient d'être abattue. Passée l'onde de choc, un détachement d'hommes en uniforme a jailli de toutes parts, quadrillant le quartier, bouclant la rue et tout le périmètre…

Meurtre à la rue des jardins ! L'un des meilleurs thrillers du moment.

LangueFrançais
Date de sortie5 sept. 2020
ISBN9781393044024
Meurtre à la Rue des Jardins
Auteur

Félicité Annick Foungbé

Félicité Annick Foungbé a écrit de nombreux romans dont Meurtre à la Rue des Jardins, Parfum d’inceste, La Magie de l’Amour, Le Bracelet maudit. Retrouvez l’Auteure sur foungbefelya.com

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    Polar époustouflant...descriptions imagées comme la focalisation d'une caméra dans un film! Les chronotopes au début de chaque chapitre en rajoutent au suspense et à la tension narrative. L'intrigue digne d'un thriller qui assume des aspects de conspiration politique, d'espionnage aux relents de géopolitique africaine (sur les traces du terrorisme nord-africain et de l'armée française) et d'ésotérisme aux contours de vodou et d'illuminati... Merci! On en réclame encore !

Aperçu du livre

Meurtre à la Rue des Jardins - Félicité Annick Foungbé

1

Rue des Jardins. Dix heures.

La chaussée jouxtant le magasin Cash-Center grouille de monde. Une foule hébétée d’hommes et de femmes semblables à des pantins désarticulés, tandis que la cohue des automobiles bloquée par des policiers en faction rajoute un air surréaliste, une aura de tension extrême. Les deux versants de la rue des jardins et les bretelles annexes sont bouclés par des policiers en uniforme.

Dans le ciel azur, un hélicoptère de la Police nationale tournoie dans un vrombissement d’hélices qui font de temps à autre lever la tête à la foule des curieux bloqués par les agents de police. La nouvelle est tombée comme une onde de choc, quand une série de coups de feu a retenti dans le quartier. La femme du Vice-ministre de l’Intérieur vient d’être abattue. Passée l’onde de choc, un détachement d’hommes en uniforme a jailli de toutes parts, quadrillant le quartier, bouclant la rue et tout le périmètre.

De l’école de Police située cinq cent mètres en aval, et du commissariat de police du douzième arrondissement située à quelques encablures, des pickups chargés de policiers ont tous convergés vers le lieu du crime. Piétons et automobilistes sont soumis à des fouilles et des contrôles d’identité par des policiers alertes, le regard dur, les mains nerveuses, l’arme bien visible. On ignore encore le véritable mobile du crime. S’agirait-il d’un acte terroriste? Est-ce un règlement de compte ou un crime politique?

Dans le Centre commercial Émeraude situé en face du magasin Cash-Center, une équipe d’experts en balistique s’active, tandis que le médecin légiste procède déjà aux premières constatations. La femme du Vice-ministre de l’Intérieur s’était rendue ce samedi matin chez son couturier. Tout se passait normalement. À l’intérieur de son véhicule, un 4X4 de teinte sombre estampillée de l’immatriculation jaune bien visible, le chauffeur et un garde du corps patientaient, tandis qu’accompagnée d’une amie, l’épouse du Vice-ministre se livrait à une séance d’essayage. Tout à coup, dans la fièvre du samedi matin, ont surgi deux individus qui ont abattu tout le monde dans le magasin. Il s’en est suivi un échange en règle avec le garde du corps tué à bout portant d’une balle dans la tête. Le corps du chauffeur criblé de balles est mollement retombé sur le volant, éclaboussant le pare-brise et le tableau de bord d’un flot rougeâtre et visqueux.

Les bandits se sont fondus dans la nature aussi soudainement qu’ils sont arrivés. Pourtant, il n’aura pas fallu plus de cinq minutes au chronomètre pour que surgisse de toutes parts, des policiers vêtus de gilets pare-balles et armés jusqu’aux dents. Dans le magasin objet du braquage, il y a une scène de carnage. Aux côtés des cadavres de la femme du Vice-ministre et de son amie, sont affalés au sol, les corps du couturier et de plusieurs apprenties.

L’unique survivant, un jeune mannequin est en état de choc, le regard livide et les lèvres sèches. Il se trouvait aux toilettes dans un recoin de la boutique. Il a fait le mort pour garder la vie sauve. Aux interrogations des inspecteurs de police, il claque des dents, incapable pour l’heure d’émettre le moindre son. On ne déplore pas d’autres victimes civiles. La femme du Vice-ministre avait pris l’habitude de caller ses rendez-vous d’avance, ce qui donnait au couturier toute latitude pour décommander d’autres engagements et se consacrer entièrement à cette cliente de la haute.

Dans le magasin puant la poudre et le sang, les médecins légistes et les experts en balistique prennent minutieusement des notes. Une nuée de journalistes qui s’est faufilée on ne sait trop comment à travers le cordon de sécurité établi par les forces de l’ordre, essaie d’en savoir un peu plus. Caméras à l’épaule et microphones aux poings, ils posent inlassablement les mêmes questions, bien décidés à renseigner l’opinion publique sur ce qui sera appelé la boucherie de la rue des jardins.

À l’arrivée du Procureur de la République, c’est le branle-bas. Tous le pressent, on voudrait avoir une déclaration officielle, quelques bribes d’informations sur le mobile du crime. Vêtu d’un costume sombre, la stature haute et le nez chaussé de lunettes à montures argentés qui lui confèrent un air sévère, le Procureur de la République consent à échanger quelques bribes de mots avec la presse :

—Tout ce que l’on sait pour l’instant, c’est que madame l’épouse du Vice-ministre de l’Intérieur figure au nombre des victimes. D’autres éléments de preuve nous permettront d’établir le mobile du crime.

—Confirmez-vous la thèse d’un attentat?

—Pensez-vous qu’il s’agit d’une riposte de djihadistes? En effet, le Ministère de l’Intérieur a arrêté une série de mesures visant à contrer une incursion des islamistes sur le territoire national.

—Avec cette nouvelle donne, le Vice-ministre et le Ministre de l’Intérieur sont-ils en danger de mort?

—Des ex-miliciens mécontents de leur mise au ban dans le processus de l’ADDR[1], n’auraient-ils pas choisi ce moyen pour envoyer un signal fort aux autorités?

Les questions fusent de part et d’autre. Micros et dictaphones aux poings, les journalistes s’en donnent à cœur joie. La mine haletante, ils espèrent chaque parole du Procureur de la République comme de bons toutous à l’affut d’un os que le maître s’apprête à leur jeter.

—Écoutez, nous ne disposons pas encore de données suffisantes pour établir le mobile du crime. Une enquête est encours qui devrait nous livrer ses conclusions dans une poignée de jours.

—Le Chef de l’État va-t-il décréter l’État d’urgence?

—Les bidonvilles et les quartiers sensibles seront-ils scrutés à la loupe?

—Mesdames et messieurs, sachez simplement que l’État se donnera les moyens pour élucider cette affaire et mettre la main sur les coupables. 

Sur ce, Monsieur le Procureur de la République repart en consultations avec la police scientifique. Les journalistes sont expulsés manu-militari des lieux. La tension reste perceptible tandis que des agents des forces de l’ordre régulent la circulation. Les automobilistes soulagés quittent le périmètre en roulant au pas. Quelques piétons consentent à s’en aller, à présent qu’il est possible de circuler. Immobiles devant les vitrines de leurs magasins, des commerçants les bras ballants se désolent de cet épisode sanglant qui à coup sûr entachera la réputation de la rue des jardins.

2

Ministère de l’Intérieur . Dix heures.

Une consultation se tient entre le Ministre de l’Intérieur et son Vice-ministre, laquelle consultation est élargie à quelques personnes extérieures. Il y a en tout huit personnes rassemblées dans le vaste bureau. Au menu, l’avancée du processus du Désarmement et de la Réinsertion des ex-combattants. Suite à la crise postélectorale de Novembre 2010 en Côte-d’Ivoire, de violents combats ont secoué la ville d’Abidjan. De nombreux jeunes enrôlés dans les deux camps sont à présent pris en charge par la République pour une reconversion en bonne et due forme. Toutefois le processus s’avère complexe et piétine par endroits.

—L’essentiel a été fait, je vous assure, explique à son supérieur hiérarchique le Vice-ministre. Il y a en toutes choses des traîne-savates et des mécontents.

—Le Président semble enclin à un report de la date butoir, émet le Ministre de l’Intérieur le regard pensif. Le scrutin électoral approche. Il serait intéressant de boucler définitivement ce dossier.

Les autres membres présents, Monsieur le Préfet de la ville d’Abidjan, le Directeur de l’ADDR, des Généraux de la Police nationale, un Haut-gradé de l’Armée, ainsi qu’un expert en désarmement de la Mission des Nations Unies en Côte-d’Ivoire (ONUCI) hochent la tête et consignent quelques notes sur un calepin, la mine grave.

Soudain, le téléphone du Ministre de l’Intérieur émet des vibrations. Il décroche d’un geste las, la mine un peu agacée. Ce doit être

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