Nommé secrétaire général de la Mer le 3 octobre, Didier Lallement s’est fabriqué une tête de marin. Il a laissé pousser une petite barbe blanche. Une fantaisie qu’il ne se serait pas autorisée lorsqu’il était aux commandes. On le rencontre au troisième étage d’un immeuble refait à neuf dans le quartier des ministères. Longs couloirs, tout y est blanc : la moquette, les murs vides. On a l’impression de venir inaugurer une clinique. Son bureau est monacal, pour l’instant juste une table et quelques chaises. L’ex-préfet de police de Paris très puissant, de retour à la vie civile, porte un costume gris, une chemise blanche et une cravate sombre. Strict donc. Mais son humeur est de beau temps. Il se dit « délivré d’un poids ». Il respire, cela se voit. Il émane de lui quelque chose de très doux que n’imaginerait pas la cohorte de ses détracteurs tant sa réputation de mauvais caractère voire de « brute épaisse » est établie.
La mer est pour lui un lot de consolation. Il rêvait de l’Autorité de régulation des transports (ART), le gouvernement était prêt à la lui accorder mais Gérard Larcher, président du Sénat, y a mis son veto. Une mesquinerie sur laquelle l’intéressé ne veut pas épiloguer.
C’est qu’il a bien d’autres choses en tête. Il publie un livre, écrit-il.