Malgré la mort tragique de Fayed, 10 ans, les règlements de compte se poursuivent à Nîmes. Nos reporters sont allés à la rencontre d’une population à bout de forces
« Les trafiquants de drogue ont un pouvoir… Où est celui de l’État ? » s’interroge Malika
De notre envoyée spéciale à Nîmes Vanessa Boy-Landry
Déménager. C’est le rêve de chaque habitant. Dans le quartier de Pissevin, on dit « sortir » comme on sortirait de prison ou d’un camp assiégé. Malika*, médiatrice sociale, mère de deux enfants, y pense constamment : « Cette nuit, je ne trouvais pas le sommeil. Je me demandais comment je pourrais quitter Pissevin quand j’ai entendu les rafales de tirs… Avec mes enfants, on s’est immédiatement allongés car on savait que lors de la fusillade qui a tué Fayed, les balles avaient atteint des appartements aux 5et 12étages. » Comme beaucoup, elle requiert l’anonymat, par peur des représailles : « Les trafiquants de drogue ont un pouvoir. Où est celui de l’État