Il aura fallu une erreur d’inattention, l’envie irrépressible d’un homme, pour percer à jour une vie de perversion, tenue secrète pendant près de dix ans.
Le 12 septembre 2020, Dominique P., 68 ans, est arrêté par le vigile d’un supermarché de Carpentras, dans le Vaucluse, où il vient de filmer sous les jupes des clientes à l’aide de son téléphone portable. Dans sa sacoche : un Caméscope, un appareil photo et des préservatifs. Devant les policiers du commissariat d’Avignon, celui qui fait figure de paisible retraité se défend d’être un habitué de telles pratiques, mais, explique-t-il, son épouse étant absente du domicile depuis un mois, il a ressenti des pulsions qu’il regrette à présent. On le libère dans l’attente de l’exploitation de son téléphone, du matériel informatique et numérique saisi à son domicile.
Mais alors que les enquêteurs commencent à analyser ces supports, les contacts de plusieurs hommes régulièrement invités à venir chez Dominique P. pour abuser de sa femme apparemment droguée et inconsciente, disparaissent de leur écran à mesure qu’ils les consultent. À l’évidence, Dominique P. n’est pas celui qu’il prétend être, du moins maîtrise-t-il l’art d’effacer les traces de ses crimes, même à distance…
Un appel de Dominique P., à la même époque, laisse aussi sceptique son frère aîné, Thierry*, médecin retraité de 72 ans, résidant dans le Grand Ouest. Quelques jours après son interpellation, il l’a prévenu qu’il ne participerait pas à leur régate autour de la péninsule ibérique,