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Canal 14: Roman
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Livre électronique150 pages1 heure

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À propos de ce livre électronique

Coincée dans un mariage raté, Amélie va rencontrer un vieil homme qui va l'entraîner vers un destin surprenant !

Petite fille maltraitée, battue par sa mère, violée par son beau-père, privée de nourriture au point de devoir voler pour se nourrir, Amélie n’avait plus qu’une envie : mourir. Et pourtant, toutes ces années, elle avait tenté de protéger ses sœurs, un Saint-Bernard en quelque sorte !
Sortie de cet enfer, elle continue de vouloir aider, aimer, épousant un homme sorti de prison. Dans ce mariage, Amélie ne fait que subir, elle trouve en son mari comme une réplique de son beau-père. A la fin de son été, Amélie rencontre un vieux peintre, Vincent, lui au seuil de son hiver. Une rencontre qui ravive en elle, en eux, des braises presque éteintes. Un amour presque impossible au point de les conduire au meurtre, enfin... peut-être ?

Découvrez un polar à l'intrigue entraînante aux côtés d'Amélie, une jeune femme au passé douloureux qui fait la rencontre d'un peintre qui va changer sa vie.

EXTRAIT

Que faisait Amélie ? Où était-elle ? Il ne la comprenait pas. Elle s’absentait de plus en plus, pour son travail disait-elle ! Son verre englouti, il en commanda un autre, un autre encore. Il en avait assez. Pourquoi prenait-elle des cours d’histoire à la faculté ? Et cette association pour femmes battues ? Que pouvait-elle bien faire dans cette assoç ? Il supposait qu’il pouvait bien y avoir autre chose. Il était sûr qu’elle parlait de lui. Avec le passé qu’il avait, elle pouvait lui nuire en bavassant de la sorte. Sans le vouloir, ou bien délibérément. Quand il rentrerait tout à l’heure, faudra qu’ils aient une explication ! Qu’il lui montre qui portait le pantalon ! Il en avait assez qu’elle lui fasse perdre la face devant Benjamine. Celle-là aussi, faudra qu’elle comprenne qui il était.
Il se leva avec peine, s’appuyant des deux mains sur la table et se dirigea en titubant vers la porte. L’air frais du dehors le calma un peu. Sa résolution faiblit. Oui, faudra qu’il lui parle, mais peut-être pas ce soir. Il tardait à rentrer. Comme si c’était lui qui devait avoir peur. Un pressentiment.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Robert Notenboom est né à Paris en 1931 d’une mère allemande et d’un père néerlandais. Il a longtemps vécu sur l’île de Groix. Il réside actuellement à Douai.
Bien qu’ayant toujours écrit, ce n’est qu’après être tombé gravement malade qu’il commence à publier ses poèmes. Outre ses recueils de poésies, il est l’auteur de “ Langue Française et poésies ", “ Flashes d’une vie sans importance “ et “ Des Dialogues de Béotie “, une série de vingt-neuf petits dialogues philosophiques. Toute sa philosophie élaborée au fil des ans.

Annie Deveaux Berthelot est née au Mans en 1947. Une enfance vécue dans la violence et la perversité, c’est pour cela que toute sa vie elle voulut porter secours aux autres. Passionnée par le système judiciaire et le combat contre toutes les injustices elle rencontra des personnes comme R.Boyer, Casamayor, B.Clavel, etc.. Elle épousa un jeune détenu après la révision de son procès et son acquittement.
Biologiste à la retraite, elle se consacre à la peinture et au dessin (ses premières amours). Elle fait la connaissance de Robert Notenboom. Cette rencontre aboutit à une amitié profonde fondée sur une même conception d’un art pur et minimaliste. Elle donna alors une tout autre orientation à sa vie. Elle en vint à illustrer ses fables et contre-fables dans son ouvrage "FLASHES sur une vie sans importance". Robert Notenboom a accueilli une vingtaine de ses poésies dans son livre “Le Temps d’un Sein Nu“.
LangueFrançais
Date de sortie11 oct. 2018
ISBN9782378776428
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    Aperçu du livre

    Canal 14 - Annie Deveaux Berthelot

    Annie Deveaux et Robert Notenboom

    Canal 14

    Roman

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    © Lys Bleu Éditions—Annie Deveaux et Robert Notenboom

    ISBN : 9782378776428

    Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

    Les jours s’écoulent lentement

    À ressasser le temps perdu

    Les années, elles, passèrent vite

    À reporter de jour en jour la vie

    Pour toi le soir déjà s’annonce

    Viens me rejoindre dans ma nuit

    Les jours que nous n’avons pu vivre

    Nous les écrirons ensemble

    Robert Notenboom

    La porte claquée, elle prit une grande respiration, dévala les trois étages de l’immeuble vétuste où elle demeurait, se retrouva dans la rue de la Grande Chaumière et se dirigea, à grandes enjambées, vers le jardin du Luxembourg.

    Ce n’était pas loin. Elle y était déjà. La rue d’Assas traversée, elle franchit les grilles du parc, passa devant le grand bassin.

    Elle s’assit sur une des chaises qui se trouvaient là, à la disposition des promeneurs. Sa respiration se calmait peu à peu ; elle jouit quelques instants d’une sérénité retrouvée. Hélas bientôt, bien qu’elle tentât de les chasser, des cohortes de pensées noires lui revinrent. Comment oublier les colères et les violences de François ? Elle le revoyait dans toute sa brutalité. Toujours contrarié. Elle supportait de moins en moins ses ardeurs aussi violentes que rapides, comme ses endormissements après l’amour, sans qu’une parole affectueuse ne fût dite.

    Mais pourquoi appelait-on amour, cet affrontement dont le caractère rituel et habituel accentuait encore la brutalité ? Elle demeura là longtemps ; oubliant l’heure, le lieu, les passants. Une grande lassitude s’était emparée d’elle, une sensation de dégoût aussi. Ses pensées devenaient plus lucides.

    François c’était fini !

    Insupportable, qu’elle était, Amélie, se dit François ! partir comme ça, en claquant la porte ! et pourquoi ? Pourquoi sa mauvaise humeur. Il alluma la télé et s’étendit sur le canapé. Il ne comprenait pas ce qu’il pouvait bien lui reprocher. Ses ardeurs ? Mais à cinquante ans, il était encore jeune et elles lui semblaient normales. Un peu brutal ? Comparé à Strauss-Kahn, il se voyait plutôt comme un mouton. Sa paresse ? Ce n’était pas sa faute si personne ne voulait l’employer tout au moins lui proposer une situation digne de lui. Et puis, à cinquante ans trouver du travail, c’était difficile. D’avoir fait deux ans de prison, cela n’arrangeait rien non plus. Il faisait ce qu’il pouvait. Des petits boulots par-ci par-là. Sans intérêt. Pas dans son domaine qui était la comptabilité. Mais qui voudrait un comptable avec son passé ? Vraiment, il faisait ce qu’il pouvait.

    Et puis Amélie, architecte fonctionnaire aux monuments historiques, gagnait suffisamment d’argent pour deux.

    Il n’avait pas l’impression d’abuser de la situation. Ses goûts étaient modestes et il ne lui demandait jamais d’argent, le peu qu’il gagnait lui suffisait comme argent de poche. Il s’endormit.

    Il faisait beau, et le soleil était encore haut en ce milieu d’après-midi. Amélie décida de rentrer.

    Une douleur à la hanche lui rappelait qu’elle avançait en âge ; elle le savait bien qu’il lui faudrait se faire opérer. Les délais qu’elle se donnait mois après mois, année après année, n’empêchaient pas l’insidieuse progression du temps et de la maladie.

    Elle avait son travail. Assuré, puisqu’elle était architecte fonctionnaire aux monuments historiques. Son salaire était convenable et ses besoins modestes.

    Benjamine leur fille avait seize ans. À vivre avec eux, elle devait savoir que ses parents ne pourraient pas continuer une vie commune. Elle s’attendait certainement à une séparation, comprenant mal qu’elle n’ait pas déjà eu lieu. Et elle avait passé l’âge où le divorce des parents puisse traumatiser un enfant.

    Aujourd’hui quelque chose se passait dans la vie d’Amélie. Pourtant, elle ne pouvait exprimer ce qu’elle ressentait.

    Elle avait toujours eu l’impression d’être en attente sur un quai de gare, vers une destination inconnue…

    Tout avait été si brutal, si inattendu !

    Elle avait traversé le jardin du Luxembourg, longé le Sénat et quelques marches descendues, se trouvait maintenant à l’Odéon. Elle s’arrêta devant la librairie qui faisait l’angle avec la rue Racine et contempla, rêveuse, au-delà de beaux livres d’architectures, son propre visage reflété dans la vitrine. Y devina les premières rides.

    Elle se retourna avec brusquerie et prit le chemin du retour.

    Sa décision était prise. Il n’y avait plus à hésiter.

    Benjamine venait de rentrer du lycée. Quel silence dans l’appartement !

    Sa mère n’était pas revenue. Pourtant on était samedi. Curieux. Son père, comme bien souvent, affalé sur le canapé dormait. Décidément il avait encore bu. La bouteille de whisky était encore sur la table du salon. Elle n’arrivait pas à accepter l’idée qu’il s’agissait de son père. Cet homme aux cheveux en broussailles. Une barbe de trois jours. Ou bien en train de dormir ou en colère, contrarié, se plaignant de tout, parfois violent.

    N’avait-il pas essayé, lui son père, de lui faire des attouchements ? Elle l’avait repoussé, évidemment. Il n’avait pas insisté. S’était même excusé. Un violent qui ne se contrôlait pas, un faible aussi.

    L’alcool n’arrangeait rien !

    Benjamine se demandait pourquoi elle ne le fichait pas à la porte. Après tout, l’appartement était à elle, lui venait de son père et sa profession la mettait à l’abri du besoin. Si elle pensait faire ainsi le bien de sa fille, quelle erreur !

    Pourquoi ne pas le foutre à la porte ? Faudra qu’elle lui en parle.

    François était sorti.

    Un verre sur la table du salon ? Il avait encore bu !

    Amélie ne le supportait plus ; l’éclat de sa voix, la violence de ses paroles.

    Et son silence à elle qu’elle tuait sans bruit.

    Benjamine écoutait de la musique dans sa chambre ; Amélie s’y rendit, l’embrassa. Sa fille lui demanda la permission d’aller dormir chez une amie. Amélie réfléchit et pensa que c’était une bonne chose qu’elle la laisse seule avec François. Plus facile pour s’expliquer une bonne fois. Il était toujours si imprévisible dans ses réactions.

    Son sac fait, Benjamine embrassa sa mère et dévala l’escalier.

    L’après-midi se terminait. Après avoir mis un CD de Bach, Amélie s’installa dans un fauteuil. Oh ! Toujours cette douleur à la hanche. Elle laissa tomber ses chaussures. Pourquoi s’obstinait-elle à porter des talons ? Elle écoutait ce concerto ; l’effet était toujours le même. Elle était conquise par tant de perfection, ces mélodies qui se croisaient, se quittaient, se rejoignaient, créant l’harmonie qu’elle en oubliait tout. Et c’était dans de tels instants qu’elle semblait exister le plus, pleinement.

    Elle s’était toujours senti une âme d’artiste. Vivant un peu dans la confusion.

    Des souvenirs revenaient. Elle était en primaire, son institutrice qui avait remarqué ses dessins lui avait demandé de venir faire quelques affiches pour la fête de l’école. Elle était si heureuse, Amélie, si heureuse qu’enfin on s’intéresse à elle. Son père qui devait l’accompagner à cette petite fête l’avait aidée à préparer son sac. Elle était prête, son cœur battait d’excitation. Elle attendait qu’on lui donne son repas mais sa mère tardait

    « Tu restes ici ! lui avait dit sa mère sans explication. «

    Son père avait bien essayé d’intervenir mais elle s’en était prise à la gamine, l’avait giflée, s’était jetée sur elle. Il avait haussé les épaules, résigné, et était parti sans rien dire.

    Amélie avait bravé sa mère du regard quelques secondes, droit dans les yeux. Puis elle s’était enfuie en courant jusqu’à la cabane du jardinier au fond du jardin. Il neigeait, sans défense elle pleurait.

    Malgré ses neuf ans, Amélie réfléchissait sans cesse au comportement de sa mère. Au fond d’elle-même il était au premier plan de ses préoccupations. Pourquoi cette violence ? Pourquoi n’aimait-elle pas ses enfants ? Et déjà au fond de sa conscience, elle se donnait une ligne de conduite : Ne jamais ressembler à sa mère, rester forte quoi qui lui arrive. Ses petites sœurs avaient besoin d’elle. Elle les protégerait. Cette pensée l’apaisait.

    Plus tard, n’avait-elle pas voulu faire les Beaux-Arts ? Devenir peintre ?

    Comment pourrait-elle oublier ce jour où son père avait refusé de l’inscrire dans cette école ?

    « Les Beaux-Arts, ce n’est pas pour toi « avait-il dit.

    Amélie en souffrit au point de devenir malade. La fièvre pendant six jours ; le septième jour la fièvre était tombée, mais elle en était restée épuisée. Désespérée, elle avait jeté ses pinceaux et déchiré ses dessins. Sa mère l’avait surprise et s’était précipitée sur elle, la main levée. Reculant pour lui échapper, Amélie avait heurté le rebord de la table.

    C’est dans sa chambre qu’elle se réveilla. En tombant, elle devait s’être évanouie. Elle demeura prostrée quelques heures sans même qu’on vînt la voir.

    Ce jour-là. Elle avait acquis une certitude : sa vie ne serait que souffrances.

    Selon son humeur leur mère les envoyait ou non à l’école. Elles en étaient absentes quelques jours, un mois, parfois plus. Amélie espérait qu’un jour l’occasion lui serait offerte d’aller en pension. Mais cela n’arriverait jamais ; elle le savait. Elle s’était jetée dans les livres avec passion, se disant que c’était la seule solution pour elle de s’instruire.

    Derrière la cabane du jardin, elle s’était installé une petite bibliothèque de fortune avec une caisse vide. Ces caisses qui autrefois

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