LES NERFS à vif
Trop d’événements s’étaient enchaînés durant les semaines précédentes. Franck était exténué. Heureusement, la soirée s’annonçait plutôt calme…
Le peintre était encore là lorsque Franck rentra chez lui. Il finissait de replier la bâche qui recouvrait le sol de la chambre et lui proposa de l’aider à remettre le mobilier en place.
– Quand j’ai vu qu’il ne restait que les plinthes à peindre, j’ai préféré faire une petite heure supplémentaire plutôt que d’avoir à revenir demain, expliqua-t-il tout en attrapant un côté du lit tandis que le propriétaire des lieux s’emparait de l’autre. J’imagine que ça vous arrange, vous aussi.
Franck opina de la tête. Il avait dû jouer au déménageur durant toute la semaine, vidant une pièce de son contenu pour en remplir une autre afin de laisser le champ libre à son ouvrier, remettre le tout en place une fois la pièce repeinte, pour la surcharger des meubles de la suivante. Cet exercice quotidien, ajouté à celui que son travail lui imposait, à savoir intéresser des collégiens aux mathématiques, l’avait épuisé. On lui avait attribué des classes difficiles. Après les heures passées à batailler pour se faire entendre de ces adolescents réfractaires à la discipline scolaire, il aurait aimé pouvoir se détendre en paix chez lui. Un souhait que les travaux empêchaient de concrétiser.
La suractivité de ces six derniers jours avait contribué à aggraver le mal-être qu’il éprouvait depuis plusieurs mois : ce sentiment d’impuissance qui l’avait assailli quand Hélène lui avait annoncé qu’elle le quittait, cet abattement que contrebalançaient parfois d’imprévisibles crises de rage qui le submergeaient et qu’il avait peine à calmer. Ce soir, tout rentrerait enfin dans l’ordre. Chaque objet retrouverait sa place : le canapé reprendrait ses marques dans le salon, bien en face du poste de télévision ; dans la chambre, la lampe de chevet et le réveil reposeraient sur la table de nuit, appliquée
Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.
Démarrez vos 30 jours gratuits