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Chez Biloute: Roman
Chez Biloute: Roman
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Livre électronique124 pages1 heure

Chez Biloute: Roman

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À propos de ce livre électronique

Bienvenue Chez Biloute !

Un directeur d'entreprise se retrouve au chômage. Il décide alors de changer de vie professionnelle en rachetant un petit café de quartier dans une ville du Nord. Une grande aventure dans un territoire bien différent de ce qu’il connaissait jusqu’alors. Et des clients tous plus pittoresques les uns que les autres : Elvira la belle, Manon l'aguicheuse, Micheline au grand cœur, Sid le pilier, Eric l'incorrigible dragueur, Jean-Paul le Tartarin, Amande, l'adorable Berger, et tant d'autres.
Ce roman, écrit dans un style léger, avec tout le charme du parler ch'ti, décrit une certaine société, celle de « ceux qui ne sont rien » : la misère, à la fois matérielle et intellectuelle, la solitude, le chômage, mais aussi la solidarité et la chaleur humaine. On y voit l'importance du lien social et le rôle qu'y jouent les cafés. On y parle de rencontres et d'amour. On y rit, on y chante et on y danse.

Dans la lignée de Bienvenue chez les Ch'tis, ce roman nous décrit le quotidien d'un gérant de café et de ses clients ; des gens simples.

EXTRAIT

Septembre approchait, et avec lui, la fameuse braderie de Lille, la plus grande du monde paraît-il : deux millions et demi de visiteurs. Je demandais à mes clients s’ils allaient y participer. J’avais remarqué que beaucoup d’entre eux n’allaient jamais dans cette magnifique ville, pourtant si proche et si facile d’accès : quinze minutes en métro. Effectivement, presque tous ceux que j’interrogeais ne pensaient pas la visiter. Je dis à Jacqueline :
– Je voudrais bien organiser un dîner, samedi soir, pour marquer le coup. L’idéal, ce serait des moules frites, puisque c’est le repas traditionnel de la braderie. Mais je n’ai pas le matériel adéquat.
– C’est pas un problème, me répondit Jacqueline. Bébert a ce qu’il faut, et on a déjà fait ça pour Elvira, quand elle tenait encore le café.
– C’est vrai, vous pourriez m’aider ?
– Bien sûr, t’as qu’à acheter ce qu’il faut, on viendra, Bébert et moi ; on cuisinera les moules, et on préparera les patates. T’auras plus qu’à les frire. Ce sera mieux que les frites surgelées.
– OK, dis-moi ce qu’il faut que je prenne.
– Je t’appelle et je te dis quo.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Taoufik Lahkim a passé son enfance et son adolescence dans son pays d'origine, le Maroc, avant de venir suivre des études supérieures en France, à Lille.
Impliqué depuis sa jeunesse dans le monde associatif et caritatif, notamment dans des actions d'alphabétisation, il a été dirigeant d'entreprises durant de nombreuses années après avoir obtenu la nationalité française. Il a terminé sa carrière professionnelle dans la formation pour adultes en difficultés de réinsertion.
LangueFrançais
Date de sortie24 juil. 2018
ISBN9782378772475
Chez Biloute: Roman

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    Aperçu du livre

    Chez Biloute - Taoufik Lahkim

    Glossaire (pour ben comprendre)

    Acaté            acheté

    Attaleure      à toute à l’heure

    Arvoir            au revoir

    Aveuc            avec

    Babache      con

    Biele            belle

    Biloute            bon copain, mais aussi pénis

    Boubourse      abruti

    Brun, brin      merde

    Carabistouilles      balivernes

    Ch'est            c’est

    Cha            ça

    Companie      compagnie

    Cosses            choses

    Crapé            sale

    Dentisse      dentiste

    Dint            dent

    Grinmint      beaucoup

    I            il

    K'mint            comment

    Kien, quien      chien

    Logmint      logement

    Nig'doul      idiot

    Quint            quand

    Quoque      qu’est-ce que

    Sins            sans

    Ti            toi

    Timps             temps

    Ù            où

    Wassingue      serpillière

    À nouveau mlait, nouveau chiflot

    À nouveau maître, nouveau sifflet

    Ch’ti qui voudro, i pourot 

    Quand on veut, on peut

    Ech'ti qui parte al'ducasse i pierd s’plache

    Qui va à la chasse perd sa place

    Fous'd’gueule au mur, I manque eune brique

    Occupe-toi de tes affaires

    J’te dis quo     

    Je te dis, dirai, ce qu’il en est

    Saque eddins

    Oser, se dépêcher

    Vlà ma tiete, min cu i vient

    Voilà ma tête, mon postérieur suit.

    Chapitre 1

    – Bien, Messieurs, si vous voulez bien parapher toutes les pages puis signer là, sur la dernière, sur les trois exemplaires, dit le notaire.

    Après ce long travail de signatures, le notaire récupéra l’ensemble du dossier, en retira trois feuillets, et me les remit :

    – Voilà une attestation d’acquisition, l’inventaire du matériel et des meubles, et la licence IV ; vous avez déjà eu la copie des comptes de Monsieur Amar, n’est-ce pas ?

    – Oui, je les ai.

    – Vous recevrez plus tard le décompte des frais définitifs, ainsi que l’acte d’acquisition, dans quelques mois. Voilà, messieurs...

    Le notaire se leva, et nous fîmes de même.

    En sortant de l’étude notariale, M. Amar me remit un trousseau de clés :

    – Je tâcherais de passer de temps en temps au café. Mais d’abord, je vais aller faire un voyage au bled.

    L’ancien propriétaire avait ouvert le matin comme d’habitude, et avait demandé à l’un de ses clients, Sid, pilier de l’établissement, de le remplacer une heure ou deux, sans lui dire qu’il allait chez le notaire. Aucun client n’était au courant d’ailleurs de cette vente. Avec les clés et les papiers, je m’y suis donc rendu directement, et j’ai pris la relève, à la grande surprise de Sid et des trois autres personnes présentes alors ! Elvira, qui passa vers midi, confirma la transaction.

    – Commint cha ¹? Le café est vendu ?

    – Oui

    – Et ch'est ti qui l’a acaté² ?

    – Tout à fait, ce matin.

    – Ch'est honteux, Amar a filé comme un voleur !

    – Quo que on lui a fait ?

    – I'a même pas dit arvoir ³!

    La nouvelle a vite fait le tour du quartier, et nombreux sont ceux venus dans la journée voir la tête du repreneur. Beaucoup durent se dire :

    – À nouveau mlait, nouveau chiflot !

    –° –

    J’étais heureux : j’avais enfin ma propre affaire, en toute indépendance, avec mon logement juste au-dessus. J’avais un a priori très favorable, à cause de la série « Friends », dans laquelle les héros se retrouvaient souvent dans un café, et surtout d’une autre série américaine, « Cheers », que je regardais pendant un séjour de quelques mois aux États-Unis. C’était l’histoire d’un ancien joueur de base-ball qui rachète un bar de Boston. Toute l’action s’y déroulait : un cadre agréable, des personnages hauts en couleur, une très bonne ambiance.

    Mais j’avais également le trac : allais-je savoir le faire fonctionner correctement ? J’étais un gestionnaire, arrivant de l’entreprise, j’avais toujours eu des employés, et j’allais me retrouver, seul, face à une clientèle totalement inconnue, dans un tout nouveau métier pour moi.

    Je ne craignais pas les aspects comptables et financiers, qui me sont familiers ; quant à l’administratif, j’apprends très vite, je sais chercher l’information nécessaire. Quelques recherches sur internet, sur les sites officiels, quelques questions à la Mairie, et à M. Amar, et j’ai très vite maîtrisé toutes les formalités à accomplir.

    Restaient les tâches pratiques : la tenue du café, le ménage, la cuisine, le service. Ayant toujours fait cela chez moi, pour ma famille, je savais faire. Sauf que cuisiner pour trois ou quatre, ou pour trente, ce n’est pas la même chose. Surtout cuisiner, tout en servant des boissons, servir, débarrasser, nettoyer, entretenir la conversation avec les clients, recevoir une livraison, simultanément !

    –° –

    Je m’étais installé dans l’appartement une semaine avant. En accord avec M. Amar, je jouais le rôle d’un nouveau venu dans le quartier. Je passais prendre un verre en fin de matinée, et déjeuner sur place. Puis je repassais en fin de journée, et une fois sur deux, je descendais vers vingt-trois heures. Il fermait tous les soirs à une heure du matin, les vendredis et samedis à deux heures, j’y rencontrais alors des personnages différents. Vu l’heure de fermeture tardive, le café ouvrait tard le matin, vers les dix heures.

    Je voulais observer la clientèle aux différents moments de la journée et de la nuit, apprendre à la connaître. C’étaient presque tous des habitués, la plupart habitant le quartier. Quelques-uns venaient de l’autre côté de la ville, et certains ne passaient là que parce qu’ils travaillaient dans le coin. Les « passagers » ne devaient pas représenter plus de dix pour cent de la clientèle.

    Durant toute cette semaine, je m’appliquais à retenir les prénoms, à enregistrer leur consommation, toujours la même. J’observais M. Amar pour mémoriser les cocktails (mélange, dosage, nom…). Je repérais les bonnes pratiques, à conserver, ou les mauvaises, à mon sens, à modifier.

    Je constatais que lorsqu’un habitué arrivait, il payait souvent la tournée aux autres personnes accoudées au bar. Chacun ensuite en faisait de même. C’étaient les clients « debout », qui restaient au comptoir. Les buveurs de pression : Paulo, Christophe, Roger et Béatrice ; Samir ne buvait que de la Duvel ; Éric prenait du café en journée, et à partir de 18heures, il passait à la Heineken, tout comme la bande des quatre joueurs de billard. Jacqueline prenait du mousseux. Ceux qui s’attablaient : Carla pour un martini

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