La Noce Des Mouettes
Par Merih Gunay
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À propos de ce livre électronique
Ce court roman se déroule dans l'Istanbul des années 2000, un monde où la vie des gens ordinaires et respectueux des lois est bouleversée par le terrorisme, les tremblements de terre, les guerres et les crises financières macro-économiques. C'est un monde où les gens ont oublié d'agir comme des êtres humains et ne s'occupent que d'eux-mêmes.
Selon les mots du héros lui-même, en l'espace d'un mois, il a "perdu son père, fait faillite, s'est vu retiré ses biens et ses effets, a perdu sa maison, a été traité comme un pervers, est presque mort de faim et a été abandonné par sa famille".
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Aperçu du livre
La Noce Des Mouettes - Merih Gunay
Premier Chapitre
N otre Maitre honoré
, je me suis mis à parler. C’était un matingai et clair du mois d’aout: la force Sublime
. J’avais bien dormi, j’avais grignoté avant de fumer et j’avais haté de sortir. En sortant de la maison j’avais emprunté l’étroite avenue de İmrahor, je marchais vers mon office d’un air content. Ces jours-là mon premier livre était publié et il recevaitbeaucoup d’éloges. L’enthusiasme de mes vingt ans avait envahi toute ma personanlité. Sur l’avenue touristique de la péninsule historique je faisais travailler un magasin de souvenirs. Je vendais des cartes géographiques, des cartes postales, des guides, des faiences de mur, etc. Mes affaires marchaient bien et j’étais en bonne santé.
Mais on ne devient pas écrivain comme ça!
Je parlais à haute voix et je rigolais à mes paroles. Un écrivain doit être pauvre. İl doit etre affamé
. Lorsque je prononçais ces mots je passais devantl’église de Surp Kevork dont les cloches commençaient à sonner. Comme je le dis: C’était un matin d’été clair et brillant. Ces jours-là ma fille avait à peine quatre ans et nous vivions en prospérité, nous connaissions l’abondance et le bonheur.Nousachetions des vêtements assez couteux et nous mangions des repas de luxe. Aussi, nous avions acheté cette maison récemment en économisant de nos dépenses. On avait même un climat, une douche cabine et une jolie terrasse.
L’écrivain doit agiter la souffrance et non pas prononcer desmots tendres
. Je faisais des caprices. Je parlais aux gens qui passaient à coté de moi: Bonjour!
Bonne journée monsieur!
. En me saluant ils continuaient leur chemin. Je me sentais comme un lord, un philosophe, presque un prophète.
Devant l’école, les élèves du lycée arménien descendaient de leur bus de service. Le brouhaha doux de ces jeunes avait rempli l’avenue. Moi aussi je riais, je continuais à parler à moi-même: On ne peut écrire que ça avec toutes les possibilités que tu as offertes. Si j’étais un misérable, sans emploi, un pauvre, je créerais des merveilles tu verrais!
Mon Seigneur! Je ne pourrais pas savoir que tu m’entendrais, que tu allais me prendre au sérieux, et que tu allais faire ton mieux pour le réaliser. ..
Sur l’avenue que je marchais, un peu plus loin, devant l’hôtel on avait entendu un grand tapage, les gens surpris et effrayés, en esseyant de comprendre ce qui s’était passé, commençaient à s’échapper à droite à gauche.D’un coup le matin avait perdu de sa joie et de sa clarté, les oiseaux sur les arbres en taisant, avaient quitté leur place. Je m’apercevais sous la fumée envahissante, des enfants qui sautaientpar-dessus des corps gisés dans le sang sur le sol en criant BOMBE!
J’ai resté là où j’étais sans même bouger. Les ambulances, les voitures de polices avec leurs sirènes d’enfer arrivaient sans cesse. Et moi, l’homme élevé, le prophète sublime je me plantais là sans savoir quoi faire, effrayé, je sentais que mon visage était devenu tout pâle. Je tremblais de tout mon corps, je regardais aux chaussures impregnées du sang sur le sol dont seulement l’un des paires était resté, aux sacs de femme, aux paquets de cigarettes. Merde!...
j’ai murmuré: Ça devraitêtre une blague!
Les policiers tâchaient de mettre en place un cordon de securité autour du lieu d’incident, les ambulances emmenaient les blessés aux hôpitaux. Aux alentours, les vitres des magasins, des appartements étaient cassés, une voiture était renversée et avait prit le feu.Elle flambait avec les gens dedans; en dégageant des flammes jaunes. Moi je n’avais toujours pas bougé même pas un milimetre de ma place, j’avais resté bouche bée. Quelle sorte de blague était-ce?
Les dents craquants, les mains tremblantes, dans le magasin où j’ai pu arriver péniblement, le commis écoutait avec attention les nouvelles à la radio.. Le speaker de TRT, l’annonceur de mauvaise nouvelles, indiquait que deux autres bombes synchrones étaient explosées l’une devant une banque étrangère et l’autre devant l’ambassade d’Amérique. Elle disait que parmi les morts et les blessés se trouvaient aussi des touristes la dame porteuse de mauvaise chance..... Elle le répétait encore et encore la méprisable, en plus en le soulignant! J’ai eu un frémissement, une colère spontanée: Ces pauvres gens là, n’étaient-ce pas des personnes aussi estimable, distinguées comme moi? Ce monstre, ne dépassait-il pas les bornes en prenant leur douce vie loin de leur maison et si soudain comme ceci, ne savait-il pas que ces gens sacrés n’appartenaient pas à la classe pauvre. Ce Dieu, qui voyait absolument tout, ne voyait-il pas que je gagnais d’argent auprès des touristes et que je n’avais pas encore sauvé la peau?
İl ne voyait pas..... Ce jour-là, même avant la tombée du jour, tous les touristes, presque, déserteraient la ville, les compagnies aériennes réaliseraient des vol supplémentaires pour éloigner leurs citoyens de la ville bombardée. Ces gens sacrés ne retourneraient pas jusqu’à ce que l’incident soit oublié, ils me laisseraient pas les dollars, les euros pour que je mène ma vie dans la prosperité et le bonheur. En attendant leur retour ils m’obligeraient que j’apprenne par coeur tous les livres magiques de leurs ancestres, je deviendrais fou de lecture à cause d’eux.
Sans doute, je ne savais pas encore que le métier de l’écrivain