« Point Mort »
’écoutais des trucs new retro wave, l’esprit errant: la route défilait devant moi, suite morne d’arbres décharnés semés ça et là sur la pente grise, et sinon, pas une maison, pas une ferme… Le désert. Enfin, l’ascension sur le causse, une route en lacets ponctuée de virages serrés et flippants, ouverts sur l’abîme. J’essayais de rester concentré, car une saloperie de pluie mauvaise, dense, s’était mise à tomber. Et puis, la nuit arrivait. Bientôt, un bouillonnement d’eau noire a commencé à submerger la route. J’y voyais plus grand-chose, la terre, le ciel et le reste se confondaient dans le chaos ambiant, alors je me suis arrêté sur le bas-côté: continuer dans ces conditions aurait été suicidaire. Le vacarme de la pluie sur le toit de la vieille Opel, insupportable, oblitérait la musique qui passait sur le lecteur CD. On aurait dit qu’une bande de trolls batteurs de heavy metal s’en donnait à cœur joie sur le toit de la bagnole. J’ai fait reculer mon siège, l’ai abaissé et me suis laissé tomber en arrière en grognant. Mon
Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.
Démarrez vos 30 jours gratuits