Location(s): Roman
Par Laurent Charrier
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À propos de ce livre électronique
A PROPOS DE L'AUTEUR
Auteur de plusieurs recueils de poèmes, Laurent Charrier retrouve l’envie d’écrire après une longue période de silence. Location(s) est son deuxième roman publié après La clé de l’histoire.
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Aperçu du livre
Location(s) - Laurent Charrier
Laurent Charrier
Location(s)
Roman
© Lys Bleu Éditions – Laurent Charrier
ISBN : 979-10-377-5316-8
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J’ai l’âge, aujourd’hui, où je peux raconter ma vie. Mes quelques cheveux restants sont blancs, et les rides ont pris possession de mon visage. Au fil du temps, elles m’ont volé ma jeunesse. À l’aide de ma meilleure amie, ma canne, j’arrive encore à me déplacer. Je n’ai plus vingt ans, mais mon esprit reste vif. J’ai toujours su saisir le bon moment, capter la bonne sensation, c’est peut-être pour cela que je décide aujourd’hui de raconter mon histoire, sur ce cahier. Le faire plus tard, sera certainement trop tard. C’est le bon moment ! Je m’appelle Laurent Carlier, je suis âgé de soixante-douze ans. Financièrement, je suis aisé. Je possède à peu près tout ce qu’un homme désire posséder. Je possède une belle maison avec vue sur mer, de l’argent, de belles voitures, et la certitude d’avoir vécu comme je l’entendais. La fortune n’est pas venue à moi toute seule ! D’une certaine manière, j’ai dû beaucoup transpirer pour avoir la vie dont j’ai toujours rêvé. Je ne peux pas dire que j’étais un cancre à l’école, mais je n’effectuais que le strict nécessaire. De cette façon, mes parents étaient plus ou moins satisfaits de mes bulletins scolaires. Bien sûr, comme tous parents, ils espéraient toujours davantage. Avec des notes moyennes, j’avais la paix à la maison ! L’école m’a assez vite laissé tomber. Ou plutôt, j’ai vite compris qu’écouter toute la journée un professeur n’allait pas me convenir. Je savais dès la sortie du collège ce que je voulais faire de ma vie professionnelle. Je voulais gagner de l’argent. Peu importe le travail à effectuer. Plus pour rassurer mes parents, que par envie, je prolongeais ma lassitude jusqu’aux bancs du lycée. Je n’effectuai que deux trimestres. Cette année-là, mes parents disparaissaient dans un accident de voiture. Ce fut un réel traumatisme. Je ne m’en suis peut-être jamais vraiment remis. Perdre ses parents en un claquement de doigts, comme cela est d’une violence inouïe ! Après la tragédie, tout se bouscula à une vitesse folle ! Resté à la maison, les gendarmes m’apprenaient la nouvelle, et j’embarquai dans leur auto, direction l’hôpital. Selon leurs informations, à ce moment précis, mes parents étaient encore en vie. Mais leurs pronostics vitaux étaient engagés ! Arrivés aux urgences, je n’avais pas encore franchi les portes du service, que l’on me confia la terrible nouvelle. Plus de grands-parents, pas d’oncle ou de tante, je me retrouvai seul au monde ! Mes parents n’étaient pas propriétaires, nous vivions dans un petit immeuble au 2e étage. Je n’ai jamais aimé cet endroit, il était impersonnel, et tous les bâtiments se ressemblaient. Nous n’étions pas tristes d’habiter dans cet appartement, mais nous n’étions pas heureux non plus. Étant majeur depuis peu, je pus refuser la proposition qui m’était faite d’intégrer un foyer pour jeune. Des souvenirs de ce lieu, je n’ai gardé qu’une seule photo ! Nous étions tous les trois dessus. Une époque dont avec le recul, je n’ai pas su profiter de sa saveur. J’avais demandé au gardien de l’immeuble, avec qui nous avions de bonnes relations, de s’occuper d’une vente aux enchères pour les meubles et les différents objets restants. Il accepta tout de suite, sans hésitation. De maison en maison, je faisais suivre mon sac, chez des copains de classe. Ma situation avait bouleversé tout le lycée ! Deux ou trois jours plus tard, je ne me rappelle plus, le gardien me recontacta, il devait me remettre l’argent du vide maison. Ce n’était pas une grosse somme, 26 355 Francs. L’argent en poche, je quittais définitivement la vie de lycéen. Je n’avais plus de raisons d’y rester. J’avais refusé également toutes les aides proposées par le rectorat. Moralement, j’étais assez costaud. Bien plus d’un aurait sombré dans la déprime ou dans la folie. Moi non, une seule obsession, bien vivre. J’avais trop longtemps vécu des petites économies de mes parents, à calculer sans cesse si nous pouvions dîner au restaurant ou pas ! Hors de question de revivre cette période à compter ses sous ! Je laissai cette vie d’adolescent derrière moi, et commençai très vite à travailler. J’ai pratiqué le porte-à-porte, un travail complètement révolu aujourd’hui, mais qui m’a permis au fil des années de mettre un peu d’argent de côté. Ce petit pécule, et un peu d’argent qu’il me restait du vide maison, je l’ai investi dans un petit commerce, une mercerie. La vieille dame qui désirait vendre son bien m’avait grandement aidé ! Je ne connaissais absolument rien au métier de commerçant ! Touchée par mon tragique destin, elle me guida pas à pas dans le monde du travail, et généreusement, me proposa un prix pour son bien défiant toute concurrence. Quelle gentille personne ! Ce n’était vraiment pas un métier de rêve, mais je parvenais tout de même à me verser un salaire quelques mois plus tard après le départ définitif de mon mentor. Je fus assez ému qu’elle me quitte, mais sa décision de prendre sa retraite était ferme. Ma sympathie finissait par payer. J’étais parvenu à fidéliser des clients et ma charge de travail s’en trouvait plus conséquente. J’étais de plus en plus en retard sur mes commandes et les factures. À l’étage se trouvait mon petit studio, rien d’extraordinaire, mais c’était mon premier chez moi. C’est bête, mais des années plus tard, c’est quelque chose que l’on n’oublie pas. Lorsque l’affluence