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Vagues de vie
Vagues de vie
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Livre électronique496 pages6 heures

Vagues de vie

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À propos de ce livre électronique

Si à 9 ans Irina Albu perd ses parents dans un accident de voiture maudit, neuf ans plus tard elle tombe amoureuse. Mais non n’importe comment et non de n’importe qui. Les chemins imprévisibles de la jeune fille sont totalement particuliers. Plus elle souhaite vivre sa vie, plus la vie s’obstine la vivre pour elle, selon des règles implacables.

Pourrait une âme survivre dans un monde sans espoir ?   

LangueFrançais
ÉditeurBadPress
Date de sortie21 juil. 2020
ISBN9781071556962
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    Aperçu du livre

    Vagues de vie - Lina Moaca

    Chapitre 1

    La douceur du foyer !

    Les vacances sont finies ! Une pression horrible. C’est ce que c’est. Dans quelques jours, l’école commence, et moi, je devrais retourner en France, à la pension. Rien de nouveau. Et il n’y a aucun problème. C’est totalement normal. Tous mes amis sont là. J’ai hâte de les revoir.

    Je pense à comment j’aime le Paris. On pourrait être toujours surpris par la magie particulière du lieu. Il provoque tout sorte de réactions. C’est énergique et amusant. En fait, je suis sûre qu’il n’y a aucune autre place dans le monde où l’on peut retrouver un tel climat. Paris est, sans doute, une ville poétique où paraît que tout se combine parfaitement. Les bâtiments médiévaux, couverts par la verdure, m’enchantent. Les rues étroites pavées en pierre. Les bibliothèques. Les musées. Les bistros cachés des regards superficielles. Les chevalets des peintres étirés tout au long des trottoirs. Oui. C’est merveilleux.

    Je soupire. Si la situation avait été différente, j’aurais certainement continué mes études en France. Mais pour l’instant, je me préoccupe seulement de m’y retourner et continuer cette dernière année de lycée. 

    Je regarde mon grand-père comment il respire doucement dans sa chaise confortable de l’avion. Il ne perd pas l’élégance de sa tenue, que tout le monde est impressionné, ni même quand il dort. Normalement, il devrait sembler à un vieil homme vulnérable, mais ce n’est pas du tout le cas. Il est autant expressif comme une montagne avec son sommet neigé. Et toutefois, c’est juste une façade reflétée par son caractère fort. Sa santé est devenue précaire. Il a souffert deux crises cardiaques dans seulement cinq mois.

    J’ai peur. Évidemment, Dan a un caractère énergique, dépendent de travail, il ne peut pas se reposer ni même à ses soixante-dix-huit ans. Le corps lui envoie des signaux d’alarme, mais il ne s’arrête pas. Dès qu’il a fini la faculté, ayant un très bon instinct dans le domaine des affaires, la folie et l’enthousiasme qu’il répand autour, tout comme l’énergie et la passion avec lesquelles il se lance dans les projets qu’il aime, lui ont apporté assez vite le succès. Même s’il n’avait pas d’argent, il a déménagé dans la capitale, et il a réussi dans peu de temps s’infiltrer dans un comité de membres d’un club exclusiviste - à une seule condition, de ne pas séduire les femmes des membres plus âgés. Bien sûr, Dan est entré dans le jeu en respectant les règles. Il n’a séduit aucune femme, mais il a tombé amoureux de la fille d’un grand seigneur, Irina Pleșu, ma grand-mère.

    Dans sa jeunesse, Dan a été un homme attirant. Comme, d’ailleurs, il l’est aussi à présent. Appart la tenue toujours élégante et impeccable, ayant la hauteur d’un mètre quatre-vingt-dix, le profile aquilin, il détient une grâce particulière. Un esprit joyeux et brillant, toutes les femmes l’admiraient. Toutefois, son cœur est resté fidèle à ma grand-mère, à côté de laquelle il a passé plus de trente ans de la vie. Pour lui, elle a été la seule femme qui l’avait complété dans le vrai sens.

    Malheureusement, je n’ai pas connu ma grand-mère qu’en photos. Elle est morte peu avant ma naissance. La seule chose que j’ai hérité d’elle ce sont les yeux de la couleur de la mer.

    Fascinée par la dame belle et élégante qui me souriait doucement des tableaux, quand j’étais petite, je demandais assez souvent à mon grand-père de me raconter d’elle. Voilà comment, sa manière captivante de raconter les faits, m’ont aidé à recréer dans ma tête le passé que je n’étais pas témoin.

    À cause de son travail, Dan était obligé à voyager beaucoup. De toute façon, son temps limité le passait toujours dans ma compagnie, en me gâtant, en satisfaisant toutes mes envies. Je me souviens comment il me tenait dans ses bras jusqu’à ce que ses pieds engourdissaient, pendant qu’il me racontait les plus belles histoires.

    Après le malheur qui a complétement changé la vie de notre famille – c’est-à-dire la morte de mes parents, il était lui mon univers entier. Chaque fois qu’il m’annonçait qu’il devrait partir résoudre un certain problème, j’avais l’impression que le monde allait disparaître dès qu’il s’en allait. Donc, je sentais le besoin qu’il restait tout le temps avec moi – jour et nuit. Autrement j’étais anxieuse, malheureuse, même paniquée.

    C’est justement cette dépendance qu’inquiétait mon grand-père. Après qu’il a consulté plusieurs spécialistes, il a décidé de m’envoyer à une pension. Il y a neuf ans, c’était horrible de quitter la maison, loin de lui. Mais, au fur et à mesure, j’ai réussi à comprendre que ce déménagement était pour mon bien. Il m’a expliqué pourquoi il avait choisi de m’envoyer à une pension privée justement à Paris. Outre le fait que notre famille, pendant le régime communiste, avait habité pour plusieurs années en France, ma grand-mère avait étudié là-bas. Bien sûr, de beaux souvenirs, pleins d’émotions de l’adolescence, l’avait liée à cet endroit.

    Tout va bien. Si dans ce moment-là Dan a réussi me convaincre que pour moi, la meilleure chose est d’étudier à l’étranger. Cette fois-ci, je dois le convaincre que c’est le temps de retourner à la maison, près de lui.

    Eh bien, le docteur lui avait recommandé beaucoup de repos. Une chose assez difficile à obtenir de mon vieux têtu, s’il était resté à Bucarest. De toute façon, c’était impossible de le retenir sur place, même quand il était hospitalisé. Dan avait transformé le salon dans un véritable bureau.

    Je sentais la pression. En conséquence, je lui ai demandé de m’accompagner dans un court voyage sur la côte de la Méditerranée. Le rapprochement nous a fait du bien à tous les deux. Tout ce que je souhaitais et j’avais tellement besoin était de le gâter et en profiter librement.

    Toutefois, j’ai observé récemment un certain changement chez Dan – il est plus sensible, mélancolique, en quelque sort. Il a des larmes aux yeux plus souvent. Plusieurs fois, je l’ai surpris en me regardant d’une manière triste, assombrie, qui me pétrifie.

    Bien sûr qu’il a resté en contact d’une manière permanente, par téléphone, avec les directeurs de l’entreprise, en dirigeant tout avec de la précision. Les affaires sont en ordre. Mais, j’observe sur son visage une peur étrange, une chose bizarre chez mon vieux, qui rayonnait toujours de la confiance. Quand je suis près de lui, j’essaie de paraître la plus forte possible, de ne pas laisser la faiblesse m’abattre. Je me bats pour maintenir le contrôle et la bonne disposition.

    Eh bien, il m’avait promis qu’il ne me laisserait pas seule. Il n’y a absolument rien qui le fera céder avant de me conduire à l’autel. Bien sûr, il doit s’assurer que je vais tomber dans de bonnes mains.

    À travers la fenêtre ovale de l’avion, je mesure avec le regard les nuages blancs, en même rythme avec la pulsation d’émotion qui fait vibrer le sang dans le tympan. J’essuie mes larmes. Je le sais. Ma tête n’est pas capable de me voir seule dans le monde, sans ce vieux sympathique qui a été près de moi depuis que je suis née et qui me rend si heureuse. Mon pilier, mon soutien. Tout.

    Ohh. Au fond de mon âme je sais que ça se passera un jour, pas si lointain. La réalité ne peut pas être transfigurée, tout simplement. J’ai peur de temps, parce qu’il coule, tout simplement, et la vie s’écoule une fois avec lui. Vers une destination finale. La morte. Mon corps devient tendu, seulement en pensant à cela. Insupportable. Je ne peux pas respirer.

    Oké. Je ne veux pas qu’on s’éloigne de nouveau. L’inquiétude que je ressens maintenant s’accentuera plus tard encore plus – à quelques milliers de kilomètres d’ici, quand je ne saurai pas comment il se sentira.

    Certainement, il comprendra la raison pour laquelle je ne veux pas retourner à Paris. Il a besoin de sa nièce, tout comme j’ai besoin de mon grand-père. « Il a beaucoup de bonnes écoles à Bucarest aussi », je me dis confiante.

    Je ferme les yeux, en me concentrer sur mon avenir. Mes idées tournent sans arrêt dans ma tête, comme un tourbillon accablant. Toutefois, dans mon subconscient, la voix de mon père et de ma mère, rend les choses plus faciles.

    Avant de quitter l’Italie, Dan m’avait dit qu’à la maison m’attendrait une surprise et qu’il espérait que je serais heureuse. J’ai toujours de surprises de la part de mon vieux. D’une manière, c’est sa méthode de chercher mon sourire. Je me demande ce qu’il m’avait préparé cette fois-ci ? Qu’est-ce qui est passé par sa tête ? Il réussit toujours me surprendre. « Mon Dieu, j’espère qu’il ne va pas me présenter un potentiel fiancé ». Une peur totalement fondée, en me souvenant que le thème principal de ces vacances a été, parmi d’autres, celle de ma vie sentimentale.

    Mon vieux ne comprend pas pourquoi je suis encore seule, en souhaitant me voir amoureuse. L’adolescence est sur l’amour. Génial. Chaque fois qu’il voit un garçon joli autour, il le demande directement :

    « Jeune homme, tu m’approuves que j’ai une petite-fille absolument charmante ? »

    Évidemment. Personne n’ose pas le contredire. Mais je rougisse jusqu’au bout de mes oreilles. Je lui demande infiniment d’arrêter me trouver un amoureux, parce qu’il n’y a dans tout l’univers un autre si joli et si aimable que lui. Toutefois, il ne peut pas s’abstenir pour longtemps. Cela est devenu une sorte d’habitude et il ne perd pas l’occasion, quand on lui donne la possibilité, de me taquiner un peu :

    « Irina, chérie, je sais que je t’ai fait une promesse. Bon. Je ne vais pas mourir avant de te voir mariée, mais je ne peux pas vivre pour toujours non plus. Tu dois m’aider aussi. Eh bien, ma grincheuse, je flirte avec les mecs à ta place. Ne fronce plus ces sourcils beaux et regarde un peu autour de toi, pour te prouver que j’ai raison...Regarde-le crépus à la table de vis-à-vis, voilà comment il se donne la peine d’attirer ton attention. Tu ne te rends compte quel effet as-tu sur les hommes ? Sois un peu plus ouverte...Ma mère disait : l’appétit vient toujours en mangeant. Les yeux doivent voir pour que le cœur demande... »

    Le fil des pensées est interrompu par l’hôtesse de l’air jolie avec les cheveux roux. Elle nous annonce qu’on atterrit en quelques instants.

    ― Grand-père, réveille-toi ! Je chuchote, en lui touchant doucement la main.

    Il ouvre lentement ses yeux et il me regarde.

    ― Ahh, nous sommes déjà arrivés ?

    J’approuve par la tête, avec un sourire humble et badin.

    ― Oui, on se prépare pour l’atterrissage.

    Il soupire doucement, pendant qu’il règle son fauteuil dans la position correcte, pour pouvoir arranger sa ceinture de sécurité.

    ― Comme les vieux, j’ai dormi tout le temps. Je suis une compagnie assez ennuyante pour toi.

    ― Que dis-tu ? Eh viens, mon vieux obsolète, tu devrais savoir que dans ta compagnie je me sens le mieux. Comme je te connais depuis toujours, ta simple présence me donne un état de tranquillité, comme la poitrine d’une mère.

    ― Mon soleil !

    ― Eh bien, tu es la lune et mon soleil ! je lui murmure.

    Les émotions sont si évidentes sur son visage, comme si elles étaient décrites en mots. Je mords ma lèvre, en pensant.

    Dis-lui maintenant ce qui te tourmente, j’entends dans mon inconscient les voix rassurantes de mes parents.

    ― Imagine. J’ai hâte d’arriver à la maison. J’ai quelque chose important à te communiquer, une petite „surprise".

    ― Oh, tu as quelque chose important à me communiquer ?

    ― Ouais.

    Il lève les sourcils blanchis, en concentrant toute son attention sur moi.

    ― Tu as éveillé ma curiosité. De quoi s’agit-il ?

    ― Ehh, aie une peu de patience jusqu’à ce que...

    Il m’interrompe, en soupirant.

    ― Impossible ! Maintenant, cette curiosité me tue, tout simplement. Je ne peux pas résister jusqu’à la maison.

    ― Ehh, tu vas sûrement résister, je lui donne la réplique.

    ― Tu sais que je suis une personne âgée, avec le cœur assez fragile, que je n’aime pas les surprises, dit-il, en mettant une main sur la poitrine.

    Sa tonalité, chargée par un faux dramatisme, me fait sourire. J’y ai pensé. Il sait bien quels arguments invoquer pour gagner.

    ― Ah, vieux obsolète ! J’ai pensé que tu les adorais, comme tu me prépares tout le temps une.

    ― Tu sais bien, j’aime les faire, pas qu’on me les fasse. Chérie, tu dois commencer me donner au moins quelques indices, pour que le choc ne soit pas si grand.

    Tu ne peut pas sortir, ricane doucement ma mère avec sa voix douce, plaisante.

    Je roule mes yeux.

    ― Bien, vieux précoce, à peine cicatrisé ! Donc, comme je n’ai pas trop de choix, j’accepte te donner un indice. Bien sûr, si tu me donnes aussi un indice sur ta surprise que tu disais que m’attendait à la maison. C’est ce qui me semble le plus correct. 

    ― Chérie, je suis d’accord avec toi, c’est toi qui commences.

    ― Bien évidemment, je souris. Enfin, étant une personne généreuse, je fais appel à l’indulgence pour te dire qu’il s’agit de nous deux.

    ― Ah bon, donc il s’agit de nous deux. Quelle coïncidence, parce que ma surprise a liaison avec nous deux aussi.

    L’avion atterrit, mais Dan demande au personnel de service de nous laisser seuls pour un moment, afin de finir la discussion. Ensuite, il me regarde de nouveau, en m’invitant avec la tête de continuer.

    ― Et avec l’école, je dis tout de suite.

    ― Avec l’école ? il répète un peu méditatif, ensuite il ajoute : imagine la coïncidence, de nouveau.

    Je regarde vers lui, suspicieuse.

    ― Il semble que nos surprises coïncident en détail.

    Un sourire de satisfaction lui apparaît au coin de la bouche.

    ― C’est vrai, les détails coïncident. Il n’y a rien qui me ferait plus heureux que cela prenne aussi une direction commune.

    ― Voilà, alors je te dis de quoi il s’agit.

    ― Parle, m’invite-t-il.

    « Ohh, mon Dieu ». J’inspire profondément, ensuite j’expire avec du bruit. Rapidement.

    ― Je ne veux plus aller en France. J’y ai pansé beaucoup et je me suis décidé de me transférer à une école ici, à Bucarest. Tu dois comprendre que c’est le moment de retourner à la maison définitivement. De toute façon, je ne veux plus qu’on se sépare. Je veux rester avec toi, je murmure, en l’implorant avec le regard.

    Les émotions m’accablent. Je lutte avec toutes mes forces pour pouvoir arrêter les larmes, mais elles ont déjà envahi mes joues.

    ― Pourquoi pleures-tu ? Tu sais que tes souhaits sont sacres pour moi, me dit-il, en me tirant vers lui, pour me serrer dans ses bras et me donnant un bisou sur le front.

    Je soupire.

    ― Est-ce que je peux rester avec toi ?

    ― Bien sûr, chérie.

    La sensation de soulagement remonte mon moral, comme si une pierre est enlevée de mon cœur. Je le serre encore plus fort, accablée par une joie sans limites, que j’avais réussi.

    Tu es vu, chère fille, comme s’était simple ! me chuchote satisfaites les voix.

    ― J’ai pensé que ce serait plus difficile de te convaincre, je reconnais.

    ― Bon, comme je te l’ai dit avant, il n’y a rien dans ce monde qui me fera plus heureux. Ma surprise est que je t’ai déjà inscrite ici aux lycées avec au profil français.

    Je souris largement, étonnée, en maintenant son regard.

    ― Comment ? Tu m’avais déjà inscrit ? Vieux dépassé par le temps, parfois je crois que tu as des pouvoirs surnaturels et tu peux lire mes pensées.

    ― Il n’y a pas besoin, ton visage est un livre ouvert pour moi. Donc, comprendre ce qui s’est passé avec toi n’a pas duré longtemps et j’ai pensé que ce serait mieux d’être préparé, au cas où c’était ça ce que tu voulais. J’ai pressenti.

    ― Vieux maudit, est-ce que je t’avais dit que je t’aimais ?

    ― Je t’aime aussi, ma princesse ! Tu ne vas pas manquer tes amis, tes collègues ? Le déménagement ne sera pas difficile pour toi, justement maintenant quand tu passes dans la dernière année ? Une année passe vite. Tu ne veux pas attendre jusqu’à ce que tu finisses le lycée avec tes collègues ? me bombarde-t-il avec des questions.

    Je secoue la tête.

    ― Si je m’en vais, tu vas me manquer beaucoup plus. Avec mes amis et collègues, je vais garder le contact par téléphone, internet, nous nous visiterons pendant les vacances. C’est possible que je revoie quelques-uns. Tu sais bien, Jen m’avait promis que nous aurions à la même université. Elle souhaite beaucoup étudier la Roumanie. Elle est tout simplement fascinée par ce pays, avec un emballage pauvre, mais des profondeurs insoupçonnables. Concernant les plats roumains, que puis-je dire, tu l’as vu comment elle mange, comme si c’était la fin du monde.

    ― Eh bien, combien de cœurs tu vas briser quand tu vas annoncer que tu resteras ici, ma fille belle !

    Je fais une grimace, avec une expression ironique.

    ― Ouais... Un peu plus qu’aucun. Près de l’infini.

    À ce que j’ai pu observer, tous les employés de la maison nous attendent pour nous accueillir. Ils se sont réunis devant le bâtiment avec l’architecture particulière – bâti avec des murs épais, expressifs et une véranda, dans le style traditionnel brancovan[1], la maison datant du XIXème siècle.

    Une nombreuse famille des gens fermiers travaille pour Dan depuis longtemps, depuis que ma famille habitait en France. Marie et Martin Cucuruz, des paysans qui habitent en haut de la rivière Jiu. Ceux-ci se sont mariés contrairement à la volonté de leurs parents et, comme c’était impossible d’arriver à un accord avec eux, les jeunes mariés ont fait leur chemin. C’est comme ça qu’ils sont arrivés à Bucarest. Avec deux enfants petits à leurs soins et un troisième en route, ils ont dû faire face à de nombreuses difficultés matérielles. Quand ils n’ont pas eu quoi mettre sur la table, Maria a dû retourner avec les enfants dans son village et Martin est allé dans un autre pays. Le pauvre, il essayait tellement de ramasser le peu d’argent qu’il gagnait pour qu’un jour il puisse se réunir avec sa famille. En France, sans travail, Martin a rencontré Dan. Celui-ci l’avait employé chez lui, et plus tard, il a apporté sa famille aussi.

    Évidemment, je comprends maintenant leur difficulté de rester loin l’un de l’autre. La simple pensée que je vais revoir le visage cher de mon grand-père chaque jour me fait extrêmement heureuse. Je suis enfin à la maison. Donc, j’ai une maison où je peux retourner chaque jour, non seulement pendant les vacances. Une famille. Mon foyer.

    Sur ce morceau de terre, j’ai vécu la plus heureuse période de mon enfance. Ici j’ai fait mes premiers pas, j’ai parlé les premiers mots, j’ai appris à lire et à écrire, j’ai orné de beaux sapins de Noël et j’ai décoré des œufs de Pâques. Ici, j’ai senti que pour certaines personnes je signifie beaucoup plus que les mots peuvent l’exprimer.

    Heureuse, je me laisse caressée par les yeux et les mains douces de Maria. La chaleur de sa poitrine généreuse est si rassurante. Parmi les blagues et rires concernant la diète méditerranéenne, je donne un câlin à tout le monde autour de moi.

    Dan, comme il a des choses importantes à résoudre, se dirige directement vers le bureau. Bien sûr, accompagné par Caius Vela, son assistant de confiance qu’il a récemment nommé le directeur général des compagnies Albu. Grand et robuste, aux yeux gris, froids comme l’acier, Caius semble un commandant d’armée, qui présente victorieusement son rapport devant le roi.

    Avec de l’enthousiasme, je partage les petits souvenirs apportés de l’Italie. Ensuite, accablée par l’enthousiasme, je monte au premier niveau, où se trouve ma chambre et j’ouvre mes valises. Après la morte de mes parents, j’ai passé trop peu de temps ici. Seulement quelques semaines par année. C’est pour cela que tout est resté presque le même, comme je l’avais laissé neuf mois avant.

    Beaucoup de peluches et poupées grouillent la chambre. Génial. Quand je venais en visite, cela ne m’a pas dérangé. Mais maintenant je déménage complètement et c’est nécessaire faire quelques changements. « Allé, au travail, Irina. »

    Je vide la valise. J’organise mes vêtements dans l’armoire, qui est tellement grand qu’on peut danser sur le couloir. Évidemment, la plupart sont vêtements commodes comme des jeans, des tops, des jaquettes et chaussures. Comme toutes les filles, j’ai dans un coin quelques tenues élégantes, pour des occasions.

    Après que j’arrange un peu les choses, en renonçant au tas des jouets, parmi beaucoup d’autres, je respire heureuse. Wow. J’aime vraiment comme semble ma chambre ; spacieuse et très lumineuse, avec deux fenêtres en voûte, immenses, qui ouvrent la vue vers le kiosque en voûtes derrière la maison. En outre, j’ai une vue superbe vers le jardin bien entretenu, qui s’étend sur un terrain extrêmement varié. Contrairement au reste de la maison, je peux dire que la chambre appartient à un style un peu plus contemporain, grâce au fait que c’est assez spacieuse. Les seules pièces de meuble qui existent sont : un grand lit, un canapé blanc et un bureau petit. En général, le meuble a des lignes simples, claires.

    Je regarde, mélancolique, les tableaux suspendus sur les murs peints en blanc.

    Ma petite Picasso ! j’entends la voix de ma mère.

    Je regarde, amusée.

    Oh, je ne savais pas que Picasso a peint des canards et des lapins.

    Oh, il l’avait certainement fait.

    Je ricane.

    Je ne te contredis pas.

    Tout est ramassé et mis dans des sacs de plastique. C’est ça. Je pleure pour un instant, en me souvenant des voix chères. Sans doute, toute mon enfance, se trouve parmi ces choses. Toutefois, je n’ai pas peur que les souvenirs si précieux aillent disparaître une fois jetées les choses. C’est ça la vérité. Je sais qu’ils sont métaphysiques, tout comme l’amour. Je ne peux pas les jeter, parce qu’ils ne restent pas sur l’étagère ou dans l’armoire, mais ils sont partout dans mon intérieur.

    Je donne les sacs à Ana, la fille plus petite de Maria. Je sais qu’elle a une petite fille de trois ans et je pense que ce sera utile. 

    Les prochains jours passent assez vite. Les émotions sortent à la surface. Je suis extrêmement agitée. La pensée que je dois recommencer à zéro, dans la nouvelle école, me donne des frissons. Dan m’a dit qu’il m’avait inscrit à cet institut privé pour deux raisons. D’une partie, il est le plus connu de la ville. De même, une partie de mes anciens collègues de l’école élémentaire étudient là.

    Eh bien, la seule amie de l’école élémentaire est partie en Amérique avec sa famille. Comme je ne suis pas restée en contact avec personne d’autre, j’espère être chanceuse de reconnaître au moins un ou bien être reconnue. Impossible. C’est normal, les enfants d’autrefois ce sont transformés en adolescents.

    Comme je suis timide, c’est assez difficile pour moi de socialiser avec des personnes inconnues. J’ai un caractère calme, étant un peu retirée, mais pas du tout quand il s’agit des choses importantes. Je parle assez peu, en préférant plutôt observer. Et quand on me demande l’opinion, je dis tout simplement ce que je sens en ce moment-là, sans des rideaux. La démagogie de la manipulation ou se faire remarquer me dégoutent. C’est une des raisons pour lesquelles je n’ai pas beaucoup d’amis.

    Chapitre 2

    Ma nouvelle école

    Je ne dors pas bien la nuit, je me retourne dans le lit. Je me réveille si fatiguée, que ni même la douche chaude ne peut pas me réveiller comme d’habitude. Pendant que je brosse mes cheveux, je lève le regard dans le miroir. C’est normal. Je suis affreuse. Les yeux sont injectés à cause de l’insomnie, et les ombres sombres prennent contour sous les paupières.

    Toutefois, l’air fraîche du matin, les mots d’encouragement dans ma tête, tout comme le petit déjeuner servit dans la compagnie de Dan, sous l’œil attentif de Maria, qui ne peut pas être flattée en aucune manière, sauf si je mange absolument tout de mon assiette, m’enlève toute la pression de mon estomac, pour le moment.

    Dan insiste m’accompagner à l’école. Je m’abstiens et je le refuse. Fantastique. La dernière année de lycée, à 18 ans, qui vient accompagné par le grand-père ?

    Sans aucun autre commentaire, il me souhaite bonne chance. Je lui remercie, en lui donnant un bisou sur la joue. Ensuite, souriante, je redresse mes épaules, préparée.

    ― Vous voyez comme il fait beau aujourd’hui ! me salue Martin devant le Mercedes noir.

    Dans ce matin, c’est lui qui m’accompagne à l’école. Ainsi, je m’habitue un peu avec le chemin, avant d’y aller seule. Même si Dan n’aime pas trop l’idée, j’aime bien conduire. Je me sens indépendante et utile.

    Je fixe avec le regard le petit homme avec le visage lumineux et clair comme l’horizon. La barbe coupée courte lui donne un certain air mystérieux.

    ― Où est la petite Irina ? je le demande.

    ― Hey, la petite Irina a grandi. Maintenant c’est la demoiselle Irina.

    ― Ah bon ? Quand c’était passé ?

    ― Comment ça ? Tu n’as pas remarqué qu'elle s’est passée sur mes épaules ? sourit-il avec de la joie dans la voix.

    ― Oh, mince, pardonnez-la, vieux Martin, c’était involontairement ça.

    Presque toute la route je parle avec Martin, en contemplant les transformations urbaines. Il n’y a que des fantasmes bizarres et des plans inégaux. Le petit Paris ? Diversité de tous les point de vue. Si le Paris attire par son air, la vibration de Bucarest vient de la terre. Oui. C’est quelque chose unique. Les cris, l’agitation, les gros mots, la musique, le murmure...Cela signifie – l’aube et la couche du soleil. Tout. Une tour Babel des cultures.

    Quand je descends de la voiture, les nerfs font trembler mon estomac d’émotion. Je jette un coin d’œil hésitant vers l’inscription, en design innovateur, de l’entrée, en traversant les portes grandes et noires de fer forgé. Dans la cour intérieure, je reste tout simplement bouche bée, étonnée de ce que je vois autour de moi.

    Quelque chose inimaginable. En plus l’agitation normale, parce que c’est le premier jour d’école, tout est si différent de ce que j’étais habituée. Un flux coloré. Je vois beaucoup de têtes blondes, bien coiffées, et avec des accessoires extravagants. Elles me semblent toutes comme des modèles de revue et mises à défiler sur un tapis rouge à la présentation d’un grand évènement, et non des élèves de lycée qui vont tout simplement à l’école.

    « Donc, c’est ça ma nouvelle école. Vraiment ? Oh mon Dieu, qu’est-ce qu’on apprend ici ? Qui enseigne ici ? » je me demande, pendant que je regarde, étonnée, les personnages autour de moi. Viens. Peut-être j’ai tombé, accidentellement, sur un plateau de tournage d’une nouvelle série de Gossip Girl.

    Je ne sais pas quoi faire, aller en avant ou rester sur place. Tout est si bizarre ! Je me regarde pour un moment. C’est clair. La seule bizarre ce sera moi. J’ai peur que je sois totalement en désaccord avec le décor incroyable qui s’affiche devant moi, par ma simplicité vestimentaire extrême. Magnifique ! Évidemment, je suis la seule qui a des chaussures des baskets Converse. Ma robe est trop, trop, discrète, et mes cheveux marrons clairs, passent trop, trop, simple, au-dessus de mes épaules. Je n’ai pas utilisé le maquillage, seulement un peu de baume à lèvres. Ah oui, et ma peau est vraiment bronzée. Cet été, j’en ai abusé comme un canard de l’eau et du soleil.

    Merde ! En fait, je suis forcée à reconnaitre que ce lieu, si vivement coloré, me fait peur. Bien sûr, je ne me suis pas préoccupée de l’aspect physique jusqu’à présent, ni le mien, ni des personnes autour de moi. Je cherche toujours autour des choses plus profondes, qui résistent dans le temps. Véritables.

    Oui. Ma vie signifie plus que ça et toute sa beauté peut être trouvée dans toutes les choses banales, insignifiant pour la plupart des gens.

    Bien sûr, en ce moment je manque l’uniforme scolaire aux carreaux bleu marine de la pension. Bien sûr que la plupart des élèves d’ici penserait que l’uniforme les transformes dans une masse vide de sens. Mais pour moi, l’uniforme est un moyen d’éducation. Si on en avait eu ici aussi, certainement je ne me serais pas confrontée avec des problèmes comme : « Comment devrais-je m’habiller demain ? » Je n’aime pas du tout cette chose. Même si, dans cette école, c’est la question préférée.

    Je soupire. Donc, ce sera une année assez compliquée. Bon, mais je suis à côté de Dan – et c’est la chose la plus importante. Je ne vais pas laisser un tel détail comme celui-ci détruire mon bonheur. Dans aucun cas. Je peux faire face à tout, je me dis, en adoptant une attitude ferme.

    Nous n’avons aucun doute que tu vas réussir dans tout ce que tu te proposes. Tu es un vainqueur ! j’entends dans mon inconscient la voix émue de mon père. Ensuite, ma mère continue : Nous voyons sur ton ciel comment tes rêves attendent être touchés... Et nous voyons aussi que c’est le moment que nous nous retirons, de te laisser t’envoler toute seule.

    ― Comment ? Nooon, je crie en tremblant, effrayée.

    Plusieurs personnes s’arrêtent, en me regardant d’une manière bizarre, comme une folle. Je penche mon regard, en implorant cette fois-ci dans la tête. « Vous ne pouvez pas faire cela, j’ai encore grand besoin de vous...Ne me quittez pas, je vous prie, pas maintenant ! »

    Chérie, tu es une femme forte ! En plus, tu sais que nous ne pouvons pas te quitter définitivement. Nous serons toujours avec toi, près de toi, dans absolument tout ce que tu es et tu seras. C’est juste que dans cette nouvelle étape, nous ne pourrons plus intervenir. C’est un genre de règle que nous ne pouvons pas enfreindre. Tu n’es plus un enfant, tu deviens une femme, tu comprends ?

    J’approuve de tête avec les yeux en larmes et l’âme tourmenté. Une brise chaude souffle doucement, en me caressant le visage. Je sens comment il pénètre la couche de la peau, en réchauffant mon être.

    Maintenant ouvre les ailles et ose...Vole, Irina ! Nous t’aimons pour toujours ! Le volume des voix descend petit à petit, jusqu’à ce qu’elles disparaissent complètement.

    Envahie d’un état d’esprit contradictoire, je reste pour un moment, pétrifiée, comme une statuette solitaire, en regardant en vide, sans direction.

    Quelqu’un trébuche de moi et j’arrête de rêver. Dans mes sourcils longs éclatent des grains, pleurés, de rosée. Tout a un but. En tremblant, j’inspire profondément et je marche doucement, en avançant perdue dans la foule diverse.

    Je sens de nouveau quelque chose lourd dans ma poitrine, qui me tire vers le bas. Terrible. Avec de grands efforts, j’essaie me retrouver et affronter l’existence. Oui. Je ne vais pas tomber. Maintenant, à cet inconnu confus, je dois lui donner un contour plus familier. Bien sûr. J’ai besoin d’un emploie de temps et un plan de l’école.

    Dans l’intérieur du bâtiment, élevé sur deux niveaux, je regarde autour et j’observe que presque tout le monde se dirigent dans la même direction. Peut-être ils se dirigent vers la salle où il y aura lieu la cérémonie d’ouverture de l’année scolaire, je suppose. Donc, je les suis sur le couloir long, qui, comme une véranda, contient des colonnes hautes et des colonnades, avec des coupoles rondes, dans le style gothique. Le décor architectural est précieux de tous les points de vue.

    Enchantée par toutes les scènes sculptées dans les murs, j’arrive dans un amphithéâtre. Je cligne les yeux. La lumière diffuse qui vient d’en haut envahit la salle dans un air antique, épique, qui enchante les yeux. Un nombre presque interminable des chaînes de chaises s’étirent devant moi. J’essaie trouver une place libre. Derrière, parmi les dernières lignes, j’observe qu’il y a encore des chaises vides. Doucement, je monte les escaliers couverts en bois qui grincent doucement sous mes pieds, en m’assoyant sur une place retirée. Bon. Justement au bout, où il n’y a pas trop de personnes.

    Abattue, je sors mon carnet avec des griffonnements. « Papa. Maman. » Je me rends compte que dorénavant, le pilier solide qui me soutenait toujours s’est retiré. Je dois continuer mon chemin toute seule, sans leur voix. En essayant de comprendre le silence, je mets sur le carnet le chaos qu’il avait créé dans ma tête. 

    Je tressaillis de mes rêves à la résonance magnétique d’un microphone. Un homme grand, grisonné, vêtu dans un costume gris foncé, avec une cravate rouge, demande du silence. La personne qui se prépare de nous parler est peut-être le directeur de cette institution. Je hausse ma tête de mon carnet et je regarde autour. Un groupe de quatre garçons turbulents s’est assis à côté de moi, qui discutent encore sur une tonalité assez haute, en ignorant la demande de faire silence.

    La salle est pleine. Je vois qu’il y a aussi d’autres couleurs de cheveux, appart le blond, qui domine, mais non en totalité. C’est évident que cette école d’élites accepte seulement les enfants des gens de la bonne société. Ici, presque tout le temps les apparences sont cruciales, étant élevés à soigner leur image avant tout.

    Même si je fais partie d’une des plus riches familles de l’Europe – probablement en tenant compte de mon apparence, personne n’imaginerait que je suis la nièce du grand industriel Dan Albu.

    Je me considère une personne assez normale, qui se réjouit de toutes les belles choses, mais elle manque beaucoup d’autres. Dans la vie, il y a d’autres choses plus importantes que l’argent. Ce n’est pas important ce que tu as, mais à qui tu as à côté de toi. J’ai toujours essayé, comme j’essaie maintenant, de trouver un équilibre, qui puisse me maintenir où il le faut – sur la ligne. J’essaie faire les choses bien, autant que possible, même si la balance est déséquilibrée brutalement, sans aucun espoir de se redresser.

    Il y a quelque chose qui me manque énormément. J’ai perdu une partie de mon être, qui n’a aucun remplacement. La vie a été assez dure et amère avec moi. Ni même tout l’argent du monde ne pourrait endurcir quelque chose qui a reçu le sceau, les pierres des tombeaux. Oui. J’ai perdu mes deux parents quand j’ai eu neuf ans. Dans ce jour-là maudit du 21 janvier, ma vie a changé à jamais.

    Comme si...rien. J’ai tout perdu : les parents, la joie de vivre, l’enfance. Après ce jour-là, rien n’avait plus de sens pour longtemps pour moi, ma vie est entrée en collapse. Je riais plusieurs fois, mais je ne sentais aucune joie. Ma récupération a été très difficile. Si tu le veux ou pas, la souffrance te mûrit, elle te jette sous les yeux la réalité dure. Elle ne te laisse plus avoir de la peur, te mentir que tout sera bien, ou croire encore un peu dans la magie et miracles. Le monde ne s’arrêtera pas et d’autant moins changer pour toi. Ce qui est mort ne va plus revenir.

    Trop et intense, dans un intervalle de temps trop court. Dans ces moments-là horribles, je me suis décidé de laisser ma naïveté dans une place bien cachée, d’où je ne vais plus jamais la faire sortir. L’enfance est morte brusquement, une fois avec mes chers parents, et ses rêves sont restés des chimères. Tout ce qu’il m’est resté, c’étaient quelques images vidéo que je visionnais à l’infini, avec une intensité anormale, obsédante. J’étais désespérée à vouloir mémoriser les voix, leur tonalité unique, avant qu’un autre malheur ne vienne et me priver de ces enregistrements. Dans une nuit, ce désir fort s’est matérialisé, quand j’ai commencé à entendre leur voix, et non de mes souvenirs. C’était comme si mon subconscient me parlait avec la voix de mes parents. Leurs voix m’ont aidé à dépasser beaucoup de moments difficiles, elles m’ont redonné suffisamment de volonté pour vibrer et avancer, petit à petit dans l’émotion.

    Ainsi, j’ai appris que la vie n’était pas toujours

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