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La nouvelle vie d'Anna: troisième année
La nouvelle vie d'Anna: troisième année
La nouvelle vie d'Anna: troisième année
Livre électronique178 pages3 heures

La nouvelle vie d'Anna: troisième année

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À propos de ce livre électronique

Dernière année, la Terminale ! Contrairement à l'an passé, Anna Camors angoisse à l'idée de retrouver le château, tant son passage dans l'aile sud lui a déplu. Elle attend également avec crainte de savoir si Jérôme a bel et bien été renvoyé. L'année démarre bizarrement pour Anna, d'autant plus que quelqu'un dans le château semble décidé à lui attirer des ennuis.

LangueFrançais
ÉditeurPauline SLF
Date de sortie10 août 2010
ISBN9782953769425
La nouvelle vie d'Anna: troisième année
Auteur

Pauline SLF

Adepte de la fiction contemporaine et du roman feel-good, j'écris avec passion pour vous offrir de beaux moments de lecture.

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    Aperçu du livre

    La nouvelle vie d'Anna - Pauline SLF

    La Nouvelle Vie d’Anna

    Troisième Année

    By Pauline S.L.F

    Smashwords Edition

    Copyright 2010-2022 Pauline S.L.F

    Smashwords Edition, License Notes

    This ebook is licensed for your personal enjoyment only. This ebook may not be re-sold or given away to other people. If you would like to share this book with another person, please purchase an additional copy for each person. If you’re reading this book and did not purchase it, or it was not purchased for your use only, then please return to Smashwords.com and purchase your own copy. Thank you for respecting the hard work of this author.

    Raphaël avait fêté ses dix-huit ans le premier août, et obtenu son permis de conduire trois jours après. Il nous invita chez lui pendant une semaine, afin de frimer un bon coup au volant de sa petite voiture rouge. Il vint nous chercher à la gare, tout fier, et nous promena chaque jour de la plage à la ville, de la ville à la maison, de la maison à la plage. Pendant l’été, ses parents s’occupaient de ramasser les fruits des arbres qui recouvraient leurs innombrables hectares de terres agricoles. On ne les voyait jamais. Nous passions nos matinées sur le sable, au bord de la Méditerranée, quand la température était encore supportable. Allongés sur nos serviettes, la tête à l’ombre du parasol, et le corps au soleil, bercés par le bruit des vagues, nous rêvions. À quoi ? À des vacances qui ne finissent jamais.

    - Vous réalisez que dans dix jours, on retourne au château ? lança Carole.

    - Pitié, tais-toi… soupira Raphaël.

    Moi aussi, je pensais de plus en plus à la rentrée scolaire qui approchait. Un an auparavant, je comptais les jours, tant j’avais hâte de retrouver le château de Camilia. Mais après une abominable année dans l’aile Sud, on ne voyait plus les choses de la même manière.

    - J’espère que je ne vais pas retomber dans une chambre aux murs verts, dit Carole. J’en ai marre, du vert.

    - Bon. Si tu n’as que ça comme problème dans la vie, tout va bien, se moqua Raphaël.

    - De toute façon, cette année, tout se passera à merveille, déclara Carole.

    - Ah bon ? fis-je, l’air dubitatif. C’est ton jeu de cartes qui t’a prédit une année de Terminale sans le moindre nuage à l’horizon ?

    - Non, c’est mon éternel optimisme, et le bon sens, me répondit-elle. Rien ne peut être pire que l’aile Sud. Donc, cette année, ça va être génial.

    Océane avait appelé Raphaël au mois de juillet, après le bac de français. Sa mère et elle avaient encore déménagé. Raphaël comprit qu’il devait faire une croix définitive sur leur relation. Carole et moi trouvions qu’il se portait bien, pour quelqu’un qui avait le cœur brisé. Mais il ne s’en remettrait pas aussi facilement. Ça lui laisserait des marques. Océane avait été sa première relation sérieuse. Et vu comment les choses s’étaient terminées, on se doutait qu’il n’aurait peut-être pas envie d’avoir une autre copine avant un moment. Carole et moi rentrâmes dans nos villes respectives une semaine avant la rentrée. Mon frère Gaëtan vint me chercher à la gare.

    - Je pouvais rentrer toute seule en métro, affirmai-je. Il ne fallait pas te déranger pour moi.

    - Figure-toi que je n’ai pas eu le choix. Les parents nous attendent pour dîner dans un resto, sur les Champs-Élysées.

    - Hein ?

    - Valentin sera là aussi.

    - Tu crois qu’ils ont quelque chose à nous annoncer ? Ils divorcent ?

    - Mais non. Ils fêtent leurs vingt-cinq ans de mariage.

    - Ah ouais. Bon. Eh, mais ça veut dire que Maman était enceinte, quand elle s’est mariée ?

    - Tu n’avais jamais fait le calcul ? se moqua-t-il.

    - Non.

    - Bref. Dîner en famille dans un grand restaurant. On parie combien que ça va partir en vrille ?

    - Pas besoin de parier. Ça va forcément partir en vrille.

    Ce n’était pas du tout le genre de mes parents. Consacrer une soirée à leurs trois enfants, dans un restaurant somptueux et hors de prix, ça ne leur ressemblait pas. Qu’est-ce que ça pouvait bien cacher, toute cette mise en scène ? Bref. Après avoir traduit le menu en langage culinaire courant, et fait un choix dont je n’étais pas tout à fait sûre, mon père s’éclaircit la voix.

    - Anna, ta mère et moi on doit te parler de quelque chose.

    Je le savais. Cela ne pouvait pas être un simple resto en famille, ni un simple anniversaire de mariage. Mon père continua.

    - Nous ne pouvons pas t’emmener au lycée, dimanche prochain. Il va falloir que tu y ailles en train.

    - Quoi ? m’indignai-je. Mais comment je vais faire ? Vous aviez promis de m’emmener. J’ai ma chambre entière dans mes bagages. Comme je vais pouvoir trimballer tout ça dans le train ?

    - Ce n’est pas de notre faute, chérie, dit ma mère sur un ton mielleux qui me donnait envie de vomir. Ton père et moi sommes très pris. Tu comprends ?

    - Ça fait des semaines que vous me répétez que vous m’emmènerez en voiture. Du coup, je ne me suis pas inscrite sur la liste des élèves qui prendront le car entre la gare et le château. Comment je vais faire ?

    - Tu n’auras qu’à prendre un taxi, suggéra ma mère.

    - Bah oui, remarque, puisque vous avez les moyens de nous payer ce resto, j’imagine que vous avez de quoi me payer un taxi, rétorquai-je avec insolence. Je vais passer pour une gosse de riches devant tout le château. Génial.

    - J’appellerai le lycée dès demain matin, déclara mon père. Je suis certain qu’il est encore temps de t’inscrire sur la liste du car.

    - Le papier était à rendre pour la semaine dernière, répliquai-je. Et je vous ai posé la question une dernière fois, vendredi. Vous m’avez affirmé que vous alliez m‘emmener en voiture.

    - On est désolés, ma chérie, minauda ma mère.

    Cette aptitude à changer d’emploi du temps tous les quarts d’heure me dépassait. Moi, j’aimais bien que les choses soient planifiées. Avec mes parents, tout pouvait être modifié d’une minute à l’autre. C’était gonflant. Je me doutais que mon père essayerait de plaider ma cause auprès de Madame Jorain pour me faire inscrire sur la liste du car, malgré le délai dépassé. Contre toute attente, lorsque le serveur apporta le dessert, mon frère Valentin vint à mon secours.

    - Moi je peux t’emmener en voiture, me dit-il. Mais il faudrait qu’on parte très tôt dimanche.

    - Mais, tu ne travailles pas lundi matin ? demanda ma mère.

    - Je ne reprends qu’à 14H, le lundi. Ça devrait aller.

    Ça me gênait un peu. Et surtout, ça me surprenait. Valentin ne s’était jamais vraiment occupé de moi. Sauf pendant ma toute petite enfance, quand je lui servais de poupée vivante. Mon statut de petite dernière m’avait permis d’être l’objet de l’adoration de mes frères pendant un temps, puis un véritable boulet qu’ils ne supportaient plus, dès mon entrée à l’école primaire. Depuis, Valentin et moi n’avions jamais été proches. Là, il s’apprêtait à faire un aller-retour de mille kilomètres en vingt-quatre heures, uniquement par gentillesse.

    - Tu es sûr que ça ne te dérange pas ? insistai-je.

    - Puisque je te le propose, fit-il l’air espiègle. Si on part vers sept heures du matin, ça sera bon. Je n’ai pas le souvenir de t’avoir souvent rendu service. Je peux bien faire ça pour toi. Ça te dirait ?

    - Ce serait génial, avouai-je, reconnaissante.

    - Alors c’est vendu. Je passe te prendre à sept heures tapantes, dimanche matin.

    Je consacrai ma dernière semaine de vacances à faire mes bagages. Choisir certaines affaires, renoncer à d’autres, être sûre de ne manquer de rien, sans pour autant amener dix fois trop de trucs. Mine de rien, ce n’était pas évident. Les vêtements d’été et d’automne, les produits cosmétiques, les fournitures scolaires, les objets personnels pour décorer ma chambre, tout mon bazar pour écouter de la musique, mes cahiers de jeux de logique… En fouillant dans mon placard, je tombai sur l’album-photos de l’aile Sud. Je ne me souvenais même pas l’avoir ouvert. Je m’assis sur mon lit, et tournai les pages. Ça commençait par la traditionnelle photo panoramique, avec tous les élèves et le responsable assis sur le muret. Ensuite, il y avait les soirées, les fêtes, les concours. Je vis même des images prises pendant les travaux pratiques de chimie, où les élèves de la série scientifique portaient les blouses blanches et les lunettes de protection. Les photos du concours de danse étaient très belles. Curieusement, bien que les bons souvenirs ne soient pas nombreux, je fus apaisée de revoir tout ça. Carole avait raison. Désormais, tout irait bien pour nous. Car rien ne pouvait être pire que l’aile Sud.

    Le réveil fut difficile, le dimanche matin. Mes parents eurent le courage de sortir du lit pour me dire au revoir, et retournèrent directement sous la couette. Valentin m’aida à porter mes sacs. Le moteur rugit à sept heures, comme convenu. Nous prîmes le petit déjeuner dans la voiture. Il y avait des miettes partout. Croissants, pains au chocolat, café… Nous avions pris soin de dévaliser la cuisine avant de partir. Après tout, la route était longue. À ma grande surprise, Valentin fut très bavard. Il parla d’abord beaucoup de lui, de son travail, de sa copine, de ses colocataires. Puis, il me posa plein de questions. Je répondais sans trop détailler. J’étais heureuse de faire ce trajet avec lui. Dans la conversation, il se préoccupa d’un sujet que personne n’avait osé aborder avec moi depuis le mois de juin. Pas même Carole et Raphaël.

    - Tu n’avais pas un copain, avant ?

    Barthélemy Sommer. Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas prononcé ce nom dans ma tête. Où pouvait-il bien être, celui-là ? Il avait probablement eu son bac, et s’apprêtait à commencer la fac de biologie, à Lille. C’était prévu comme ça. Je réalisai que peu de gens devaient être au courant de notre rupture, au château. Le clash ayant eu lieu cinq jours avant le départ des Terminale, personne n’avait dû faire attention. D’autant plus que ni lui, ni moi n’avions crié la grande nouvelle sur tous les toits. Je ne l’avais jamais revu, et risquais de ne plus jamais le revoir. Pendant les vacances, il avait tenté de me joindre à de nombreuses reprises, et m’avait envoyé plein de mails. Que ce soit à l’oral ou à l’écrit, je n’avais jamais répondu. C’était mieux comme ça. Selon moi, le meilleur moyen de tourner la page après une rupture brutale et douloureuse, c’était de couper les ponts, et de s’y tenir. Valentin sentit que ce sujet me gênait un peu, et trouva d’autres thèmes pour alimenter la conversation. Au fur et à mesure que nous nous rapprochions du château, je sentiss l’angoisse monter en moi. J’étais tourmentée. Je me demandais si Jérôme serait là. Ni Carole, ni Raphaël, ni qui que ce soit n’avait réussi à savoir si Jorain l’avait renvoyé, ou non. J’ignorais quelle serait ma réaction, au cas où quelqu’un d’autre que Jérôme se tiendrait dans le hall pour accueillir les Seconde. J’étais heureuse et soulagée de savoir que Barth ne vivait plus au château. Mais l’absence de Jérôme, ce serait très dur à digérer. Je me demandais aussi si la composition de l’aile changerait beaucoup. Je savais déjà que Paul et Marc restaient dans l’aile Sud. Les pauvres. Peut-être y’aurait-il des nouveaux, et des redoublants. J’espérais que Jorain n’aurait pas dressé un portrait de moi trop négatif à Karl. Mon nouveau responsable m’aurait sans doute à l’œil. Peu importait. Cette année, je comptais me tenir à carreaux. Il fallait aussi que je me trouve un projet d’avenir, et ce n’était pas gagné.

    Nous arrivâmes à midi dans un village proche du château. L’accueil des élèves commençait à 13H30. Valentin m’emmena déjeuner dans un petit restaurant sympa. À quelques tables de nous se trouvait un couple accompagné d’une adolescente que je croyais connaître. Elle était probablement dans l’aile Ouest, l’an dernier. Je ne serais donc pas la seule à arriver aussi tôt. Je n’avais pas très faim. Valentin me trouva anxieuse, et voulut savoir ce qui n’allait pas. Je lui assurai que je me portais comme un charme. À vrai dire, je me faisais plus que jamais du souci pour Jérôme. Une fois le repas terminé, nous montâmes dans la voiture. Un quart d’heure plus tard, nous franchissions le grand portail vert, et commencions la traversée de la forêt. Puis, le château apparut. Valentin n’en crut pas ses yeux.

    - Je rêve, fit-il, bouche-bée. C’est la troisième année de suite que les parents te payent ce paradis, et moi je vis dans un taudis sous la grisaille parisienne. J’aurais dû être surdoué.

    - Si ça se trouve, le loyer de ton taudis est plus cher que la pension complète au château, cancanai-je pour le faire enrager.

    - Je crois que je préfère encore ne pas le savoir. Je suis jaloux.

    Malgré toutes mes craintes et mes mauvais souvenirs de l’aile Sud, j’étais heureuse et émue de retrouver le château de Camilia. Quand la voiture fut garée, je vécus la seconde où mon pied se posa à terre comme un moment magique. Il n’y avait personne, sur le parking. Le domaine semblait désert. Pendant que je sortais mes bagages du coffre, Valentin resta planté comme un piquet, les yeux scotchés sur le château.

    - C’est aussi beau à l’intérieur qu’à l’extérieur ? me demanda-t-il.

    - Tu vas voir, c’est surprenant. On s’attend à des armures et des vieilles tapisseries, alors que tout est flashy et inspiré de la culture pop. Le hall est la partie la plus classique. Mais les chambres, c’est là où les décorateurs se sont le plus lâchés. Ça vaut vraiment le coup d'œil.

    Valentin prit le sac le plus lourd et monta les marches avec moi. La grande porte du château était ouverte. Personne dans le hall du bloc. J’en profitai pour poser mes bagages quelques secondes, et faire une petite présentation des lieux à mon frère.

    - Le bâtiment central avec ce grand escalier, ça s’appelle le bloc. Dedans, il y a le réfectoire où on mange et on fait la fête, la bibliothèque, la salle informatique, la salle de sport, l’infirmerie, les cuisines, et l’appartement de la directrice. À droite, c’est l’aile Ouest, le bâtiment des Seconde. Au fond, derrière l’escalier du bloc, il y a le bureau de la directrice et l’aile Sud, pour les Première. À gauche, c’est l’aile Est où je vais vivre cette année.

    - C’est là où il y a la grande terrasse que j’ai vue depuis le parking ?

    - Oui. On n’a pas le droit d’aller dans les ailes des autres niveaux, donc je n’ai jamais mis les pieds sur cette terrasse. Si tu veux, on pourra aller la voir vite fait.

    La porte du réfectoire s’ouvrit, et Emilie apparut en haut des escaliers du bloc.

    - Karl, c’est pour toi

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