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Correspondant: Témoignages
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Livre électronique133 pages1 heure

Correspondant: Témoignages

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À propos de ce livre électronique

Découvrez l'expérience particulière et les rencontres étonnantes d'un correspondant régional pour un quotidien !

Je n'aurais jamais imaginé que je deviendrai correspondant d'un journal. Aussi ai-je été très étonné que l'on me propose de prendre la succession d'une correspondante qui cessait sa mission.
Je me suis donc retrouvé correspondant du quotidien Sud-Ouest pour lequel je devais couvrir cinq communes de la région.
J'ai décidé de relater cette expérience afin de partager avec les lecteurs les événements les plus intéressants et, surtout, leur parler des rencontres particulières que j'ai pu faire.
Dans ce livre, j'explique ce qu'est un correspondant, quelles sont ses relations avec le public et avec le journal. Puis je décris le territoire sur lequel j'ai évolué. Je parle aussi des événements que j'ai couverts : fêtes et festivals, manifestations des associations, conseils municipaux, marronniers, événements spéciaux… Au fil des chapitres, je dresse quelques portraits de certaines des personnes que j'ai rencontrées en développant davantage quelques personnages publics.

Un témoigagne complet qui permet de découvrir en détails le quotidien d'un journaliste correspondant et ses relations avec le public et avec le journal.

EXTRAIT

Je m’attendais à couvrir une ville, Pontonx sur l’Adour, je me suis retrouvé avec quatre communes supplémentaires, de l’autre côté de Dax, Candresse, Narrosse, Saugnac & Cambran, et Yzosse. À part pour la première, pour laquelle je devais envoyer quatre articles par semaine, pour les autres, aucune contrainte. Pour le choix des événements à couvrir, j’étais totalement libre.
Pour Pontonx, comme j’y avais habité quelques mois, que je m’étais engagé dans de nombreuses activités, je connaissais le terrain, et pas mal de gens. Par contre, pour les quatre autres communes, je ne savais rien ; je n’y avais même encore jamais mis les pieds. J’ai eu la chance que le forum des associations de Narrosse se tienne le deux septembre ; j’ai pu y rencontrer le maire, quelques élus et présidents d’associations. Dans les jours qui ont suivi, je suis allé me présenter aux trois autres mairies.
J’apprends vite, je sais m’informer, je n’ai donc eu aucune difficulté à m’adapter. Grâce à cette mission, j’ai rencontré beaucoup de monde, assisté à de nombreux événements, auxquels je n’aurais même pas pensé aller en temps normal.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Taoufik Lahkim a passé son enfance et son adolescence dans son pays d'origine, le Maroc, avant de venir suivre des études supérieures en France, à Lille. Il a obtenu la nationalité française en 1981. Après une longue carrière en tant que dirigeant d'entreprise, il a décidé de terminer sa carrière professionnelle dans la transmission, en tant que formateur pour adultes en difficultés de réinsertion. Il a été correspondant pour le journal Sud-Ouest de septembre 2017 à
janvier 2019.
LangueFrançais
Date de sortie12 avr. 2019
ISBN9782851135537
Correspondant: Témoignages

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    Aperçu du livre

    Correspondant - Taoufik Lahkim

    C’est quoi, un correspondant local ?

    Un chien mord un homme ; c’est un fait divers ; un homme mord un chien, c’est un scoop. (John Bogart)

    Le correspondant représente le journal sur le terrain, afin de couvrir les événements qui se déroulent dans une commune, informer les habitants de ce qui va se passer dans les prochains jours, et relater objectivement comment ils se sont déroulés. Il apporte un plus, notamment quand il s’agit de petites associations ou manifestations qui ont de la peine à se faire connaître. Un correspondant n’a aucune obligation de présence, il choisit ce qui lui semble intéressant pour la commune et ses habitants.

    J’ai remarqué que les gens du coin lisaient attentivement la page locale, et qu’ils y réagissaient. J’ai souvent eu des commentaires, souvent élogieux, parfois acerbes. Et la moindre erreur est immédiatement signalée ! Je n’en ai fait que trois, il me semble : la première, sur l’orthographe d’un nom qui m’avait été communiqué oralement, sur la première lettre ; j’ai eu droit à trois mails plutôt secs de la personne concernée, pour réclamer un rectificatif ! La seconde, sur une date : j’avais saisi par erreur 1858 au lieu de 1958 ; cette erreur était évidente, et le lecteur aura corrigé de lui-même. La troisième, par inattention : je n’avais mis qu’un seul r, alors qu’il y en avait deux, sur un autre nom propre. L’intéressée ne m’en a pas tenu rigueur, enchantée par mon article. Par contre, il m’est arrivé de faire des maladresses, notamment sur des comptes-rendus de conseils municipaux, immédiatement signalées par le maire, tôt le matin. Les autres erreurs ont été le fait des rédacteurs, qui ne connaissent pas le terrain aussi bien que les correspondants.

    Les articles et les photos sont envoyés sur un logiciel maison : on s’y connecte avec son identifiant et un mot de passe, et on a accès au serveur ; on saisit la commune concernée, et le type d’article : il y a un certain nombre de caractères définis pour chacun, « communiqué express, 7 lignes-journal », « écho, 15 lignes-journal », « photo légendée, docleg dans le jargon, avec 5 lignes-journal », ou « article courant, 40 lignes-journal », et hors de question d’en mettre un seul en plus, ça bloque. Il faut parfois passer de longues minutes à triturer son texte, pour supprimer quelques lettres, un mot, pour qu’enfin l’article soit accepté par le logiciel ! Quand vous avez juste 7 lignes-journal, ce n’est pas toujours évident de supprimer un mot. Il n’y a que les comptes-rendus de conseils municipaux que l’on peut faire plus longs, en les envoyant en deux parties.

    Bien entendu, le premier mois, je n’ai pas eu accès à ce logiciel. J’envoyais donc mes articles par mail, c’était plus confortable pour moi, mais forcément, ils étaient souvent coupés par les rédacteurs, et mes titres améliorés.

    Sur ce logiciel, tout récent, nous avons un champ « remarque ». Il sert à attirer l’attention des rédacteurs : spécification d’une date particulière, indication complémentaire, etc. Le problème, c’est que nous ne pouvons pas y inscrire grand-chose, sept/huit mots maximum. Les informaticiens qui ont développé ce logiciel n’ont pas dû beaucoup parler avec les utilisateurs !

    J’avais aussi reçu un petit mémo de la rédaction, donnant quelques règles déontologiques, et les contraintes à respecter pour l’écriture : la ponctuation, les sigles et abréviations, les noms propres… L’événement doit être relaté rapidement, dans les trois jours qui suivent. Pour moi, pas de souci de réactivité. J’ai toujours écrit juste après l’événement, sauf quand il se terminait vraiment trop tard ; je le faisais alors le lendemain matin. En général, je consulte la version électronique du journal pour vérifier les parutions, envoie un mail si nécessaire pour signaler une erreur, ou un oubli, avant sept heures. Je rédige alors mes papiers et les envoie, ce qui fait qu’à huit heures trente, neuf heures, je suis libre pour mes autres activités. C’est en effet entre sept et neuf heures que je suis le plus inspiré pour écrire, surtout qu’on est rarement dérangé à ces heures-là.

    On ne passe pas d’annonces nécrologiques (elles sont payantes, donc pas de notre ressort), ou de remerciements, pas d’annonces légales, et surtout pas de publicité. Pas d’articles sur les médailles du travail dans le privé ni les jeux et tombolas, sauf s’il s’agit d’une association de commerçants, et on ne parle alors que du gros lot. Pour les marronniers, on ne peut faire que des « docleg ⁴», sauf cas exceptionnel. En effet, toutes les communes fêtent la musique, Noël, le 14 juillet… Il n’est pas concevable de passer des articles pour certaines et pas pour les autres. Quoique…

    Les autres règles, c’est au fur et à mesure que je les ai connues, a posteriori : le journal n’accepte que des photos, jamais d’affiches ; pour les commémorations, uniquement s’il y a une décoration, ou quelque événement particulier.

    Une manifestation importante est susceptible d’être couverte par un journaliste dans les pages départementales ; la courtoisie voudrait que le correspondant soit prévenu, ne serait-ce que pour lui faciliter la tâche, puisqu’il connaît mieux le terrain et les gens concernés. Je ne l’ai jamais été, et j’ai eu plusieurs fois la surprise de voir des articles sur des communes que je couvre, parfois même alors que j’étais sur place ! Il y a même eu un article rédigé par un journaliste qui ne s’était même pas déplacé, alors que moi, j’y étais, pendant près de trois heures. Bien entendu, mon article n’a pas été publié ni payé. Il y en a aussi eu deux sur la page locale, cet été, non signé, ce qui m’a surpris.

    Il aurait été plus judicieux de me les transférer, pour que je les mette à « ma sauce », sur la page qui m’est réservée. C’est ce que fait le bureau de Dax lorsqu’il reçoit une information concernant l’une de mes communes, il me la transfère ! J’allais apprendre par la suite qu’il y avait eu un malentendu, ou un non-dit, lors de mes débuts : les pages locales ne sont pas exclusivement alimentées par les correspondants.

    Chaque correspondant a un territoire bien délimité, et ne doit pas piétiner sur celui d’un autre. Nous n’avons donc que de rares contacts entre nous. Si une association située sur une de mes communes organise un événement dans une autre, je dois contacter le correspondant de cette autre commune, et c’est lui qui parlera de cette manifestation. Cela ne m’est arrivé que deux fois : une troupe de théâtre de Narrosse est allée présenter un spectacle dans une commune landaise, et j’ai donc envoyé les informations à mon collègue pour qu’il fasse le nécessaire. La deuxième fois, c’est une association qui a délocalisé son assemblée générale ailleurs. Il arrive aussi que nous soyons indisponibles ; nous nous faisons alors remplacer. C’est ainsi que j’ai couvert un événement à Saint-Paul-lès-Dax, le correspondant étant hospitalisé, et un autre sur une commune du Pays Tarusate, le préposé étant indisponible. Pour ma part, j’ai fait appel à un voisin pour couvrir avec moi la fête de l’asperge, car il avait la possibilité d’alimenter la version Web du journal avec de nombreuses photos, ou pour couvrir ma propre séance de dédicaces à la Médiathèque de Pontonx, pour laquelle je ne pouvais avoir les deux casquettes. Je peux dire que j’ai pu nouer de véritables relations amicales avec deux collègues.

    Le correspondant n’est pas salarié du journal. Il n’y a juridiquement aucun lien de hiérarchie ; pas de couverture non plus, en cas de maladie ou d’accident. Bien entendu, pas de salaire, mais une petite indemnité, calculée en points en fonction du type d’actes produits. Les frais de déplacement ne sont pas pris en compte ; là encore, le correspondant reçoit un petit pourcentage de son indemnité mensuelle. Encore faut-il qu’il y ait suffisamment de matière à écrire. Toujours est-il qu’il touche environ entre 150 et deux cents euros net par mois, après déduction des frais de carburant.

    Il faut donc vraiment avoir envie de faire cette activité, la considérer comme une passion, avec ses bons et ses mauvais côtés, d’autant plus que la plupart des événements à couvrir se déroulent en soirée, les week-ends et les jours fériés ! Certains sont plaisants, d’autres moins, lorsqu’ils sont répétitifs, notamment les assemblées générales d’associations. Chaque commune en a plusieurs, et elles ont toutes le même ordre du jour, avec quelques petites variantes. Il y a les commémorations du 8 mai, et du 11 novembre, avec le même programme, et à la même heure ! Les réunions des conseils municipaux, pas forcements attrayants. Pour les uns comme pour les autres, c’est donc le plaisir de rencontrer les gens qui prime. C’est nettement mieux lorsqu’il s’agit d’une fête, d’une cérémonie spéciale, d’un spectacle ou d’un festival. Et parfois, un événement particulier survient, intéressant en lui-même, ou par la personnalité qui est concernée : le baguage de cigogneaux, la découverte d’une pièce archéologique, un projet culturel original, une conférence d’une personnalité reconnue…

    Avec tout ça, il faut gérer le mécontentement de certains, qui râlent parce que l’article les concernant tarde à paraître, est trop court, ou est mal placé. Il faut chaque fois expliquer que le correspondant n’a aucun pouvoir là-dessus, que ce sont les rédacteurs du journal qui décident en fonction de tout ce qu’ils

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