Il est le dernier des grands. Durant les années Apostrophes et Bouillon de culture, puis comme chroniqueur au Journal du Dimanche et président du Goncourt, le journaliste Bernard Pivot a fait la pluie et le beau temps, comme personne, sur le monde des livres. On lui doit parmi les plus belles heures de la télévision française. Il a reçu Marguerite Yourcenar, Milan Kundera, Vladimir Nabokov, Simon Leys, Marguerite Duras. Et tous les autres.
Bernard Pivot n’avait pas envie de sortir du silence, même pour Le Journal du Dimanche. Son journal. Il a fallu la conviction de son ami Régis Debray pour qu’il accepte de prendre la parole. Alors que l’on fête le livre aujourd’hui dans sa ville natale, Lyon, avec Quais du polar, Bernard Pivot nous parle de la grandeur des écrivains, de l’oubli du milieu de l’édition, de la vieillesse, de la mort et des éclats de rire qui perdurent. On lui doit tant.
Malgré les sollicitations, vous n’avez pas pris la parole depuis des années. Pourquoi ?
Je suis resté silencieux parce que le mal m’a frappé à la tête, siège du cerveau et de la parole. Mieux vaut alors se taire en attendant que la mémoire se recharge et que la pensée refleurisse.
Vous êtes entré à l’académie Goncourt comme juré en 2004. Vous en avez été président de 2014 à 2019. Votre présidence a fait l’unanimité et a marqué un