NICOLAS SARKOZY « JE RACONTE AUX FRANÇAIS NOS SOUVENIRS »
DANS « LE TEMPS DES TEMPÊTES », L’ANCIEN PRÉSIDENT REVIENT SUR LE DÉBUT DE SON QUINQUENNAT. NOUS L’AVONS RENCONTRÉ EN VACANCES EN CORSE.IL SE LIVRE SANS RÉSERVE
La politique active, il assure en avoir tourné la page. Investi dans le monde de l’entreprise, Nicolas Sarkozy est pourtant hanté par le passé. Il suffit qu’il se penche sur son quinquennat pour que cet hypermnésique revoie tout. D’où 807 pages manuscrites pour un dixième livre, paru aux éditions de l’Observatoire. Exercice du pouvoir par Emmanuel Macron, crise du Covid, gilets jaunes, état de la droite… Pour Match, l’ancien chef de l’Etat pose son regard sur la France d’aujourd’hui.
Entre eux, c’est une histoire qui roule… depuis maintenant douze ans. Même s’ils ne sillonnent pas toujours les mêmes chemins. Pour la première fois en cinq ans, Carla a composé un album, à paraître cet automne. Un an après « Passions », écoulé à plus de 300 000 exemplaires, son mari enchaîne les dédicaces du premier tome de ses Mémoires (Ajaccio, Arcachon, Deauville…). En attendant la suite, déjà prévue pour 2021.
Sur les routes de la région de Sartène, le 25 juillet.
« CARLA A ÉTÉ UNE PREMIÈRE DAME EXCEPTIONNELLE. PARTOUT, J’AI DÛ PARTAGER LA VEDETTE AVEC ELLE »
Paris Match. Après “Passions” publié l’été dernier, voici “Le temps des tempêtes”. Est-ce votre vision de l’exercice du pouvoir ?
Nicolas Sarkozy. C’est d’abord l’histoire d’une vie partagée avec les Français. C’est ensuite celle du pouvoir et c’est enfin la mienne. C’est mon dixième livre, mais c’est la première fois que j’ai trouvé le titre avant de commencer à écrire. Les tempêtes me fascinent et m’attirent depuis l’enfance, quand je regardais les vagues déferler sur la plage de Royan, où je passais mes vacances. Les tempêtes ont été le fil conducteur de ma vie : j’ai connu des drames, des échecs, des affrontements, des crises, et puis parfois des succès… de la prise d’otages à la maternelle de Neuilly jusqu’à l’Elysée. L’existence de chacun est une succession de hauts et de bas : la maladie, les divorces, les ruptures professionnelles, les problèmes avec les enfants… Celle d’un président aussi, à bien des égards, avec sans doute l’intensité en plus, et des responsabilités écrasantes.Au fond, si on n’aime pas les tempêtes, il vaut mieux ne pas vouloir le pouvoir.
Dans ce tome I, vous relatez les dix-huit premiers mois de votre présidence en entrant souvent dans les détails. Vous êtes-vous appuyé sur des archives ?
« A L’INSTANT OU JE SUIS ENTRÉ DANS LE BUREAU DU PRÉSIDENT, J’AI COMPRIS QUE JE NE POUVAIS PLUS ME TOURNER VERS PERSONNE »
Un entretien avec Hervé Gattegno et Bruno Jeudy
Ma façon de travailler est très personnelle. Je pars d’un détail que j’ai gardé en mémoire ou que je redécouvre en lisant un document, et tout me revient. Je me revois alors vivant la scène, je retrouve mes sentiments du moment. Grâce au travail de Véronique Waché, ma collaboratrice, du préfet Michel Gaudin, mon directeur de cabinet, et de Pierre Régent, mon ancien conseiller diplomatique, j’ai pu me replonger dans les événements de l’époque. L’écriture est un gros travail. Il faut organiser les souvenirs,
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