Après le coup d’État au Niger, le diplomate a vécu dans une atmosphère digne de Fort Alamo. En exclusivité, il nous a accordé son premier long entretien
« Le 30 juillet, on a frôlé la catastrophe. C’est un miracle que nous en soyons tous sortis indemnes ! »
Interview Manon Quérouil-Bruneel
Paris Match. Comment allez-vous après ces deux mois passés enfermé ? Comment vos proches ont-ils vécu cette situation inédite pour un ambassadeur ?
Sylvain Itté. Je suis avant tout fatigué car nos conditions de vie étaient difficiles et la pression permanente. Avec mes équipes, nous étions harcelés au quotidien : un jour, on nous bloquait l’eau, le lendemain l’essence, un autre jour, le pain. Un militaire nigérien est allé jusqu’à filmer les médicaments achetés par mon adjoint à la pharmacie. Le plus dur sur le plan psychologique, c’était de devoir rassurer nos familles en France. Ma femme et mes quatre enfants étaient très inquiets.
Étiez-vous préparé à affronter une telle crise ? Vous étiez auparavant en poste dans des pays moins exposés, comme le Brésil ou l’Uruguay…
On n’apprend pas à gérer ce genre de situation extrême dans les manuels. À