Camille Laurens « J’étais le bouc émissaire parfait »
« Le milieu littéraire français fait encore penser à celui du XIXe siècle »
Les faits. On a parlé de polémique littéraire de la rentrée. Dans sa chronique hebdomadaire du Monde du 17 septembre 2021, Camille Laurens critique sévèrement La Carte postale (Grasset) d’Anne Berest. Camille Laurens est membre du jury Goncourt depuis 2020. Le livre d’Anne Berest fait partie de la première sélection du Goncourt ainsi que Les Enfants de Cadillac (Gallimard), de François Noudelmann, compagnon de Camille Laurens. Les deux livres traitent de la Shoah. N’y a-t-il pas conflit d’intérêts ? France Inter révèle l’affaire. À partir de là, tout s’emballe. Le Guardian et le Corriere della Sera rendront aussi compte de la polémique. La romancière Camille Laurens, auteure admirée par la critique et le public, garde le silence. Dix mois après, l’auteure de Fille (Gallimard, 2020) revient sur cette « affaire » emblématique du milieu littéraire.
Quelle a été la chronologie des faits ?
Durant l’été 2021, j’adresse des notes de lecture aux autres jurés Goncourt. Ma toute première, mi-juillet, fait l’éloge du roman de Mohamed Mbougar Sarr, notre futurIl s’agit donc d’une décision collective que je n’ai ni initiée ni influencée.
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