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La Rose cassante
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Livre électronique218 pages3 heures

La Rose cassante

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À propos de ce livre électronique

Un tueur mutile ses victimes en déposant sur leur cadavre des énigmes en forme de courts poèmes.

Le lieutenant Étienne Proto, une pointure de la Criminelle, est chargé de l’enquête.
Cet homme, issu d’une famille bourgeoise de province, n’était pas destiné à devenir enquêteur. La mort violente de sa petite sœur de 16 ans n’y est pas étrangère.

Seulement, le lieutenant Proto n’a, jusqu’à présent, jamais été confronté à un tueur aussi imprévisible et raffiné que celui qu’il pourchasse.
Le tueur en question est un énigmatique et fin lettré, joueur de surcroît. Ses victimes appartiennent, pour la plupart, au monde de la Culture et des médias.
Ses meurtres sont-ils gratuits ou répondent-ils à un autre motif ?

Question à laquelle l’enquêteur, aidé de son équipe, va tenter de répondre, fouillant à la fois dans le présent et le passé, le sien y compris...

LangueFrançais
Date de sortie11 mars 2016
ISBN9782370114242
La Rose cassante

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    La Rose cassante - Charles Demassieux

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    LA ROSE CASSANTE

    Charles Demassieux

    Published by Éditions Hélène Jacob at Smashwords

    Copyright 2016 Éditions Hélène Jacob

    Smashwords Edition, License Notes

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    © Éditions Hélène Jacob, 2016. Collection Policier/Polar. Tous droits réservés.

    ISBN : 978-2-37011-424-2

    « Les agneaux vont se taire, pour le moment. Mais, Clarice, vous vous jugez avec la miséricorde d’un inquisiteur du Moyen Âge ; il vous faudra constamment le mériter, ce silence béni. Parce que ce sont les situations désespérées qui vous poussent à agir, et il y aura toujours des situations désespérées.

    Je n’ai pas l’intention de vous rendre visite, Clarice ; sans vous le monde serait beaucoup moins intéressant. Je suis sûr, polie comme vous l’êtes, que vous me diriez la même chose. »

    Thomas Harris

    Le Silence des agneaux

    À mon fils Maxence.

    À ma chère Laurence Marini.

    À Thomas Harris, qui a réussi ce tour de force de peindre l’abomination criminelle dans toute son élégance.

    À ces metteurs en scène, enfin, qui ont participé, sans le savoir, à l’élaboration de cette histoire.

    1 – « Que reste-t-il de nos amours ? »

    Le 22 décembre 1985, assis dans un grand canapé d’angle en cuir sombre, chacun à une extrémité, deux hommes d’âge mûr buvaient un vin de Bourgogne, Pommard, 1976. Ils ne fêtaient rien de particulier, sinon le plaisir d’être ensemble, pendant que leurs femmes respectives s’octroyaient une séance de soins aux Thermes de Saint-Malo, de l’autre côté de la Rance. Il pleuvait sur Dinard et la nuit – nous étions en décembre – était déjà bien installée, tandis que l’horloge de la cheminée n’affichait que 18 heures. Il planait une musique légère, perceptible seulement quand la discussion marquait une pause : des sonates pour piano de Mozart, par Alfred Brendel.

    — Ainsi, tu as lu mon dernier livre… Alors, qu’en penses-tu ?

    — Je suis avare de louanges, ma femme s’en plaint depuis vingt-deux années de vie commune. Mais là, je ferai volontiers une entorse à mon règlement intérieur : forme impeccable, quoique très académique, fond stupéfiant. Une question me taraude : pourquoi maintenant ? Jusqu’à présent, tu écrivais des romans, des nouvelles, des pièces, et voilà que tu romps avec ce qui a fait ton succès en produisant un manifeste antisocial agressif qui te fera passer pour le plus accompli des misanthropes, voire le plus parfait réactionnaire.

    — Avant, je trichais en accablant mes personnages des tares de notre société sans avoir le courage de nommer les spécimens réels qui me les avaient inspirés. Pire, je noyais le tout dans une aventure assez attrayante pour qu’on oublie de réfléchir. Oh, bien sûr, certains pouvaient se reconnaître, mais comme jamais je ne confirmais ni n’infirmais, ils se rassuraient en se persuadant que j’avais puisé mon inspiration ailleurs. C’était le flou romanesque ! J’aurais aussi pu écrire ma vie et ne lâcher que des impressions personnelles. On les aurait mises sur le compte de mon excentricité. Cependant, il faut beaucoup de style et de matière pour ne pas sombrer dans le genre le plus infect que je connaisse : l’autobiographie. Je préférerais me couper la main plutôt que d’imiter ces écrivaillons qui n’ont que leur petit moi au bout de la plume, dont ils nous déversent l’indigence à longueur de pages. Non, ce que je voulais, c’était raconter notre pays tel quel, dans toute sa crasse, à partir d’un matériau indiscutable : l’Histoire. Montrer comment nous étions descendus dans les bas-fonds. J’ai fouillé la boue et ce que j’en ai sorti n’est que la stricte réalité, sans maquillage. Peu m’importe que les sensibilités soient heurtées.

    — Ça, pour heurter ! Tu ne t’es pas fait que des amis avec ce pamphlet.

    — Je m’en moque ! J’ai assez d’argent pour ne pas dépendre des bonnes volontés de tout un chacun, notamment les journalistes accrédités du bon goût parisien. Qu’ils me massacrent dans leurs colonnes, je ne retirerai rien de ce que j’ai écrit. Et puis, je suis convaincu qu’un peu de cynisme rafraîchira les lecteurs abreuvés d’humanisme tiédasse depuis que l’autre est arrivé au pouvoir, il y a bientôt quatre ans.

    — Enfin, tu as mis le paquet, Nicolas, reconnais-le.

    — Juste ce qu’il faut pour démasquer ce fatras de penseurs et de décideurs qui se prennent pour des altruistes quand ils ne sont en réalité que des sangsues. Ce qu’ils peuvent être pathétiques ! Hier, ils proclamaient « jouir sans entrave » et c’est précisément ce qu’ils font, sur notre dos évidemment.

    — Tout de même, c’est un suicide littéraire, je ne t’apprends rien. Tu vas brûler en place publique et te lire relèvera du blasphème. C’est la grande communion que tu perturbes en insultant le nouveau règne. Les critiques se déchaînent déjà.

    — Les critiques sont des impuissants à qui le commentaire d’une œuvre offre l’illusion d’une érection créatrice, particulièrement lorsqu’il est à charge. Un suicide, dis-tu ? C’est la société qui se suicide, pas moi. Malheureusement pour elle, elle l’ignore encore. Qu’ils viennent, je les attends ces intellectuels de carnaval ! Et les autres, je les attends aussi : qu’ils osent me dire en face que c’est faux, j’ai de quoi alimenter la discussion !

    — Tu n’auras pas longtemps à attendre avec des remarques telles que – je te cite de mémoire – : « Le président que nous nous étions choisi ressemblait à un vieux faune ambitieux en mal de pouvoir et de nymphes, pourvu qu’elles aimassent sa rose. Il ne servirait pas l’État, car l’État c’était lui. » Monge m’a rapporté qu’en haut lieu on te déteste maintenant assez fort pour t’imposer le silence.

    — Leurs menaces à peine déguisées ne me font pas peur. Ces gars-là ne tenteront rien contre moi. Ils savent que ce serait s’aliéner le pouvoir pour longtemps. Flinguer un auteur, en France, c’est encore un crime moral puni par l’opinion. Et c’est l’opinion qui remplit les urnes. Pour combien de temps, ça… Au fait, comment va Monge ? Toujours aussi fêtard ?

    — Toujours. Il te salue. Mais dis-moi, cela t’a-t-il plu au moins de l’écrire ce livre ? Je n’y ai pas senti d’exaltation particulière.

    — Quand on décide d’écrire autre chose que des bluettes, on n’écrit pas pour se faire plaisir ou pour l’argent. On écrit pour une seule raison : conjurer le sort qu’on juge mauvais, que ce soit le sien ou celui des autres.

    — Triste programme.

    — Toutes proportions gardées, tu crois que Beethoven s’est marré comme une baleine en composant la Neuvième Symphonie ? Il était sourd comme un pot et ne l’a même jamais entendue autrement que dans sa tête tourmentée. Oublie donc mes romans : ils sont tous bons à donner en pâture aux librairies de gare ! Avec ce pamphlet, comme tu l’appelles, j’ai écrit sans craindre de déplaire et sans le souci de plaire. Je me suis payé un libre accès à la parole, un point c’est tout. Ce qui, soit dit en passant, atténue mes regrets de ne pas l’avoir fait plus tôt et d’avoir pratiqué si longtemps le jeu de la séduction avec des lecteurs qui sont autant de consommateurs idiots. J’ai enfin écrit, après des années passées à amasser du fric jusqu’à plus soif en torchant de banales fictions. Tu m’entends, Francis : ÉCRIT ! Désormais, je n’ai plus rien à dire et je ne veux pas revenir à ces futilités qui n’ont fait de bien qu’à mon compte en banque. Aussi, ce sera mon dernier livre, car, vois-tu, ma renaissance passe par l’absence définitive d’écriture et…

    — On vient de frapper à la porte.

    — Tu es sûr ?

    — J’en suis certain.

    — Ce ne sont pas nos chères épouses : il est trop tôt. Attends un instant, je vais vérifier…

    Nicolas Jécard se leva sans précipitation, avec désinvolture même, jusqu’à la porte massive de son grand vestibule pour s’enquérir de l’identité de l’importun qui s’était introduit dans le jardin par le portail, que sa femme et celle de Francis Lempois n’avaient pas fermé en partant. En ouvrant, il reconnut le visiteur et se composa aussitôt une figure autoritaire :

    — Je vous avais pourtant dit de ne plus remettre les pieds ici, Monsieur le pleurnicheur ! C’est la dernière fois que je…

    La phrase se perdit dans un râle mêlé de douleur et de surprise : le visiteur venait de lui trancher la gorge avec une lame de rasoir très effilée, puis s’était enfui sans demander son reste. Le tout accompli dans un silence monacal. Il se cramponna d’abord à la rampe de l’escalier et glissa doucement jusque sur les marches.

    Son invité, ne le voyant pas revenir, vint aux nouvelles : il découvrit alors Jécard gisant dans son sang. Celui-ci tentait d’articuler des phrases qui se perdaient dans un borborygme incompréhensible. Affolé, tétanisé même, Lempois contempla avec une horreur surnaturelle la scène, regardant mourir son ami. Puis, il tituba jusqu’au téléphone du hall d’entrée, composa le numéro de la gendarmerie, qu’il connaissait fort bien, son gendre en était le capitaine.

    Arrivés rapidement sur place, gendarmes et secouristes constatèrent le décès. En lieu et place d’une renaissance, la vie venait de quitter Nicolas Jécard sur les marches d’un perron maculées de son sang. Quelle mise en scène !

    Atterré par l’événement dont il avait été le témoin partiel, Lempois répondit distraitement aux questions des collègues de son gendre, lequel déboula bientôt sur le lieu du crime, après avoir abandonné sans explication femme et enfants en plein dîner. Il apparut rapidement que le témoin n’avait pas le profil d’un suspect : Jécard était un vieux copain qui ne lui avait jamais fait défaut, particulièrement dans certains coups durs dont Lempois avait été victime par le passé. A moins d’une pulsion criminelle soudaine, ce qui était peu vraisemblable, Lempois n’était pas l’assassin.

    Les deux épouses, dont l’une à présent veuve, découvrirent plus tard la situation. En apercevant au bout de l’allée de la villa tous ces gyrophares, elles comprirent vite que tout ne se passait pas pour le mieux dans leur meilleur des mondes. La femme de Lempois, ayant reconnu son gendre dans un groupe, se précipita, affolée, vers lui. Celle de Jécard, comme alertée par un sixième sens, s’évanouit à peine sortie de son véhicule. Par la portière ouverte, on entendait Charles Trenet :

    « Que reste-t-il de nos amours

    Que reste-t-il de ces beaux jours

    Une photo, vieille photo

    De ma jeunesse

    Que reste-t-il des billets doux

    Des mois d’avril, des rendez-vous

    Un souvenir qui me poursuit

    Sans cesse… »

    2 – Souvenir de Nicolas Jécard

    — Voilà que je perds la mémoire ! C’était quand la première fois que Nicolas a rencontré Monge ?… Ah, j’y suis ! En 1979, chez Renardier, le patron de presse bien connu : ils ont tout de suite sympathisé. Moins d’un an plus tard, Monge invitait Nicolas à l’ambassade d’Argentine, qui n’était, à cette époque, pas très branchée démocratie ! Il y était convié parce qu’il venait d’écrire un article dithyrambique sur la ville de Buenos Aires, après un séjour de trois semaines dans la capitale argentine. L’ambassadeur avait par ailleurs sollicité quelques « personnalités françaises du bon vieux temps », me raconta ultérieurement Nicolas. Comprenez : un bouquet garni d’anciens collabos qui s’étaient dispensés de l’épuration de la Libération en voyageant quelques années en Amérique du Sud ! À leur retour sur le sol de la mère Patrie, ils purent profiter de l’oubli populaire et prospérer sans inquiétude. Il y avait bien ici et là des reporters fouineurs pour exhumer leur passé peu reluisant, mais, après le choc des révélations, ça retombait comme un soufflé, si vous voyez ce que je veux dire ! Nicolas aussi était un fouineur à sa façon. Vous avez lu ses livres ?

    — Non. Je vous en prie, poursuivez, Monsieur Lempois…

    — Donc, Nicolas, ce soir-là à l’ambassade, les effets de l’alcool aidant, ajoutés à son don de mettre les gens en confiance, fait causer tout ce petit monde, retient les anecdotes les plus croustillantes et les couche sur le papier en rentrant chez lui. Jusque-là, rien. Et voilà qu’en octobre 1985 il publie un essai explosif, très documenté : La calotte de la République, relatant les irrégularités morales d’autrefois des classes dirigeantes alors en place. Pour s’amuser, il change les noms des protagonistes, mais à moins d’être complètement con, on savait qui se cachait derrière les pseudonymes inventés. Résultat : branle-bas de combat dans tous les états-majors : remaniement des équipes, mise en retraite anticipée des CV dérangeants, inondations de démentis dans la presse, et j’en passe ! C’est à ce moment, en novembre je m’en souviens, que ressurgit Monge, le « non-aligné », comme l’appelait Nicolas avec un certain mépris, malgré son amitié pour lui : blanc et noir, rouge coco et bleu amerlo ; le type qui ne se mouille jamais, sauf le doigt pour savoir dans quel sens va le vent. Il débarque sans prévenir dans l’appartement parisien de Nicolas. Ça a gueulé ferme, vous pouvez me croire : j’y étais ! Pendant que Monge traitait Nicolas de tous les noms d’oiseaux, notamment de traître parce qu’il avait mis au jour certaines de ses confidences, moi je regardais le bout de mes pompes. Monge parlait trop et Nicolas écoutait tout ce qu’on lui racontait sans jamais promettre de se taire. Il faut admettre que son magistral pamphlet remuait sacrément la mare politique, et ça sentait la vase pas fraîche. Les odeurs allaient jusqu’aux narines des électeurs ! Monge était aussi venu en mission commandée, avec un message officieux pour Nicolas : « Quitte Paris, fais-toi oublier, c’est un conseil d’en haut. »

    — Il a visiblement suivi le conseil.

    — Plutôt ! À quoi ça a servi, je vous le demande ! Un mois plus tard, il était égorgé chez lui… Au fait, vous avez une piste ?

    — Non. Je compte tout de même interroger monsieur Monge pour de plus amples informations. Je doute qu’il ait quelque chose à voir dans tout ça, mais, par acquit de conscience, je préfère n’éluder aucune piste. S’il y a affaire d’État, on nous fera tourner en rond et on classera, comme c’est la tradition. Et lorsque tout le monde sera mort, un journaliste exhumera ladite affaire pour établir une vérité qu’un autre infirmera, jusqu’à ce qu’on se soucie de Nicolas Jécard comme d’une guigne.

    — Robert Boulin bis ?

    — Oui. Sauf qu’il y a un os. Dans les assassinats politiques – puisque vous évoquez l’étrange cas de ce ministre du travail « suicidé » près d’un étang de la forêt de Rambouillet –, on ne fait pas appel à des équarrisseurs de Rungis pour ce genre de boulot ; on est plus « élégant », façon de parler. Il manque la manière, si vous voulez mon avis, dans ce meurtre.

    — C’est peu orthodoxe, je l’admets, à moins que nous ayons affaire à un Brutus frappant un tyran littéraire.

    — Je crains que nous n’en sachions rien… Monsieur Lempois, je ne vous retiens plus.

    — Vous me préviendrez s’il y a du nouveau ?

    — Bien entendu.

    — Faites votre possible. Je ne partageais pas toutes les opinions de Nicolas, mais c’était un ami proche. Il mérite qu’on ne l’abandonne pas dans le casier des crimes non élucidés.

    — Je n’y manquerai pas.

    Le commissaire Lavernier n’en fit rien, puisqu’il n’y eut rien de nouveau. L’affaire Nicolas Jécard fut officiellement classée six mois plus tard et chacun retourna à ses occupations. Seul son éditeur y trouva son compte puisque les ventes de ses livres explosèrent. La mort rapporte, Van

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