LES ENFANTS TERRIBLES
Il est un courant littéraire que l’on nomme « luciférisme ». Nul doute que Simon Liberati le connaisse. Attention à ne pas le confondre avec le satanisme car, à l’origine, Lucifer désignait un astre lumineux avant de devenir la figure de l’ange déchu, c’est-à-dire le mouvement d’une chute qui, jamais, ne cède à l’esprit de lutte et de révolte. La rédemption, ici, ne renonce pas à la liberté. Au fond, Simon Liberati creuse ces questions-là avec obsession depuis son premier livre, (publié en 2004). En ce sens, il construit une œuvre aussi cohérente que passionnante. Évidemment, il bottera en touche à l’évocation de ces thèmes un peu ronflants. « Le mariage du ciel et de l’enfer », ainsi que l’écrivait William Blake, la conjuration par le vide d’une époque en train de se déliter, la littérature et le mal,son dernier livre (et pourquoi pas tant qu’on y est ?) travaille avec justesse, jonglant entre la noirceur et une fausse légèreté toujours enivrée. Le roman se révèle, comme toujours chez cet auteur, d’une intelligence, d’une humanité et d’une richesse rares.
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