LE PORTRAIT
Au début du xixe siècle, on rêvait comme Victor Hugo d’être « Chateaubriand ou rien ». À la fin du xxe, à Lyon où il est né en 1986, le jeune Arthur Dreyfus se voyait plutôt avec la cape et la baguette de sorcier d’Harry Potter, ainsi qu’il nous le raconte assis dans le salon de son appartement parisien, non loin du parc des Buttes-Chaumont: « L’existence humaine est lourde, souvent chargée… Quand on ne vit pas dans une famille déchirée, il y a des moments dans l’enfance où l’on est libéré de ce poids grâce à l’imaginaire. Par exemple, le dimanche matin, quand on mange son bol de céréales devant la télé, les dessins animés, Inspecteur Gadget… C’est l’équivalent de la prise de drogue à l’âge adulte, mais pour les enfants – on est hors du réel, immergé dans quelque chose d’autre, qui nous fait plaisir et n’est pas mauvais pour la Harry Potter La Troisième Main Harry Potter