Rares sont les écrivain·es qui sont autant a l’écoute du monde dans ce qu’il délivre de plus quotidien, le ton monocorde du chômeur qui fait la manche dans le métro, l’odeur de javel qui se dégage du rayon des légumes au supermarché… Annie Ernaux, qui a remporté en 2022 le prix Nobel de littérature, s’appuie dans ses écrits sur son expérience directe de tout ce qui l’entoure mais elle convoque aussi, tres souvent, la photographie. Fascinée par la nature visuelle de ses récits, une jeune commissaire d’exposition, Lou Stoppard, a entrepris de rechercher, dans les collections de la Maison européenne de la photographie, les images qui pourraient librement y faire écho. Les instantanés de Janine Niepce, William Klein, Dolores Marat ou encore Daid? Moriyama sont réunis aux murs en regard de textes extraits du livre Journal du dehors(2), écrit entre 1985 et 1992. Ces photos fonctionnent comme autant de projections mentales de l’oeuvre d’Annie Ernaux, qui nous confie ici, dans un meme élan, son rapport a l’image et son rapport au monde d’aujourd’hui.
Annie Ernaux “Je suis porteuse de la vie des autres”
Feb 01, 2024
6 minutes
Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.
Démarrez vos 30 jours gratuits