Itinéraire d’un emploi précaire
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À propos de ce livre électronique
Itinéraire d’un emploi précaire est une véritable collection vivante d’histoires, un trésor d’anecdotes forgées dans le creuset de défis personnels surmontés par Erwan Garel Lebrun, le reflet d’épreuves authentiques et palpables. Cet ouvrage s’apparente à la boîte noire d’une vie, capturant chaque instant de turbulences, de réussites, d’échecs et de résilience. Êtes-vous prêt à embarquer pour ce voyage captivant, à suivre le sillage de ces vécus, à respirer l’essence même de ces expériences ?
À PROPOS DE L'AUTEUR
Pour Erwan Garel Lebrun, l’écriture représente une nécessité viscérale. Parti des textes de chansons pour se réfugier dans des essais et fictions, sa plume est le plus souvent basée sur son vécu et quelquefois équilibriste de l’irréel.
En savoir plus sur Erwan Garel Lebrun
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Avis sur Itinéraire d’un emploi précaire
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Aperçu du livre
Itinéraire d’un emploi précaire - Erwan Garel Lebrun
Chapitre 1
Au commencement
Comme de nombreux étudiants, j’ai commencé à faire de petits boulots pour avoir un confort durant mes études. Mon premier boulot : un travail de caissier, dans un super U. À ce moment, je n’ai pas le permis, aussi fais-je 12 kilomètres à vélo pour me rendre sur le lieu de mon job.
Ce premier emploi me fait basculer dans le monde du travail. J’y apprends la condescendance. Quand on est hôte de caisse, il y a des gens méprisants. Ces personnes se sentent au-dessus d’un pauvre jeune qui essaie de gagner quelques roupies entre deux années d’études.
Un jour, j’ai un problème à ma caisse : il me manque un prix et la responsable met du temps à arriver. J’entends tout à coup un homme me dire : « Alors la caissière, elle va s’en sortir ? » En moi, je me dis que c’est un pauvre type. Je serre les dents et me mords la langue pour éviter de lui répondre de façon sèche.
Une autre fois, une dame bien rondelette met sur le tapis de la caisse, de l’alcool, puis encore de l’alcool, et enfin de l’alcool. Elle me glisse un : « D’après vous, ça va me faire combien de temps ? »
Sur le moment, je ne sais pas quoi lui répondre…
Le 13 juillet, il y a une fête au village, je descends sur la place et regarde un concert. Ce soir-là, je ne sais pas ce qui me prend, mais je bois plus que de raison. Je dors à peine deux heures, j’arrive au Super U, je suis encore complètement défoncé.
Le lendemain, je suis convoqué par le directeur du magasin. Lorsque j’ai fait ma caisse de la veille, il manquait 1500 francs en liquide. Je suis accusé de vol. Le patron a des mots dégueulasses. Il me met une pression d’enfer, m’accuse et me salit.
Je reste droit dans mes bottes, car je sais que je n’ai pas volé. Je suis mis à pied jusqu’à ce que la situation soit réglée, puis me retrouve dans le bureau du patron sous ses invectives.
Dans l’heure de midi, la responsable des caisses a trouvé l’erreur. En fait, j’étais tellement bourré la veille que j’ai tout mélangé entre les chèques, les espèces et les cartes bleues. J’avais tout simplement passé les chèques sur les cartes bleues, les espèces sur les chèques… Bref, un joyeux bordel.
À ce moment, je comprends que mon patron est un homme imbu de sa personne et qu’il prend ses employés pour des jambons. Ce qu’il m’avait dit était impardonnable. Je ne suis qu’un jeune homme qui essaie de travailler. Sa manière de me prendre de haut, de me mettre plus bas que terre montre bien la condescendance, le mépris et son vrai visage.
Mon mois fait dans ce premier travail d’étudiant, je me dis que le monde professionnel est un monde de requins. Le respect est succinct.
Quelques années plus tard, j’apprendrai que cet enfoiré de patron s’est barré avec la caisse du supermarché. Laissant 10 employés sur le carreau. Il est parti en exil dans un pays étranger. Pour 1500 francs, il avait mis en cause mon honnêteté alors que lui partira avec des centaines de milliers de francs. C’est à ce moment-là que je comprends que l’on est toujours sali par plus sale que soi.
Chapitre 2
Les années fac
Pendant mes études universitaires, je travaille comme serveur dans une petite brasserie familiale. J’apprends le travail en équipe, et aussi les coups bas entre personnes d’une même team. Je ne suis pas très doué dans ce travail. Je fais plein d’erreurs, j’oublie le pain sur les tables, je ne mets pas les boissons. Je n’ai pas d’organisation et j’apprends sur le tas.
Les anciens qui sont en poste permanent pallient mes carences. Mais quand on est en plein jus, il y a souvent de grosses tensions. Je passe en cette première saison quelquefois complètement à côté de mes services.
Je reçois des piques. Je vois la posture condescendante du commerçant qui se donne des droits et des regards sur mon existence. La brasserie appartient à une femme, et elle est avec un gros con d’ancien militaire, facho. Vous me direz un militaire fasciste, c’est un peu un pléonasme.
J’ai beaucoup de mal avec ce dernier. Je surprends des conversations de comptoir assez hallucinantes. Lorsqu’il a pris ses apéros anisés, ça déborde. Il pique les immigrés et développe des thèses insoutenables pour quelqu’un comme moi…
Pour ce job, je gagne 7500 francs par mois ce qui,