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La femme single
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Livre électronique218 pages3 heures

La femme single

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À propos de ce livre électronique

Rebecca, 36 ans, est célibataire depuis trop longtemps ; elle a donc décidé de trouver un partenaire adéquat pour fonder une famille car son horloge biologique tourne et il ne lui reste plus beaucoup de temps pour avoir des enfants. Afin de rencontrer le plus grand nombre possible d'hommes, elle utilise tous les moyens à sa disposition. A chaque rendez-vous, elle fait face à de nouveaux défis qui mettent bien souvent en lumière les célèbres malentendus entre les hommes et les femmes.

LangueFrançais
ÉditeurBadPress
Date de sortie3 févr. 2021
ISBN9781071586945
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    Aperçu du livre

    La femme single - Melanie B. Frank

    1

    Comment faire pour dégotter un homme ? L’article du nouveau magazine semblait prometteur, mais finalement après lecture je n’étais pas plus avancée. J’avais déjà testé sans succès les différentes méthodes pour trouver un partenaire.

    Pourquoi suis-je encore célibataire ? Je devrais peut-être appeler Tina. Elle pourra sûrement me renseigner, elle qui se vante d’avoir trouvé l’homme parfait. Tout va bien pour Tina, avec son mari fidèle et sa chère fille. Un tel bonheur familial me fait rêver. Non, je n’envie pas Tina, je me réjouis pour elle de tout coeur. Et comme je dis souvent, la vie de célibataire a ses avantages, mais cinq années de solitude sont suffisantes, ma situation doit vraiment prendre fin. Ma gynécologue m’encourage d’ailleurs à me presser si je veux un jour un enfant. A 36 ans, il ne me reste plus beaucoup de temps pour trouver l’homme adéquat. J’ai l’espoir d’une prochaine transformation de mon destin de femme single avec le speed-dating de demain à Hambourg. Pour un peu, j’allais laisser passer le délai d‘inscription.

    Le jour tant attendu est arrivé ; j’ai rejoint la gare de Francfort avec ma petite valise bleue (une vraie femme d’affaire !) et je m’apprête à passer une soirée passionnante à Hambourg.

    Plongée dans mes pensées, je sursaute en entendant l’annonce d’un retard d’une demi-heure de mon train ICE[1]. Habituellement cela m’énerve autant que les autres voyageurs qui sont en train de s’exciter, mais bon je suis en week-end et je ne suis pas pressée. Lorsque le train arrive enfin, il en sort tellement de passagers que je me demande s’il y en a encore qui utilisent leur voiture. Si tout le monde voyage en transports en commun, comme nous y invitent les médias pour des motifs écologiques, les transports publics allemands vont bientôt ressembler à ceux du Japon.

    Après être montée à bord, je parcours plusieurs compartiments ultra-complets jusqu’à ce que je découvre enfin deux places disponibles. Avant de m’installer sur un des deux sièges, je hisse ma valise dans le compartiment bagages en hauteur, aucun homme n’étant disposé à soulever la valise d‘une femme, la catégorie « Gentleman » ayant bel et bien disparu. Aussitôt après j’offre l’autre siège à une jeune femme me demandant si la place à côté de moi est libre. Le train se met lentement en mouvement et le silence dans le compartiment est presque total malgré son grand nombre d’occupants. Au bout d’un certain temps, ma voisine m’interroge sur l’objet de mon voyage ; je me présente en lui serrant la main :

    « Bonjour Martina, je suis Rebecca et je me vais à Hambourg »

    Nous nous mettons peu à peu à discuter et je suis ravie qu’elle ait brisé le silence. Il se trouve que nous habitons toutes les deux à Francfort-sur-le-Main, ce qui peut paraître une drôle de coïncidence mais pas tant que cela, vu que nous sommes montées toutes les deux dans le train à Francfort. Martina a 24 ans et étudie la pharmacie à la Goethe-Université. Elle n’arrête pas de bouger nerveusement sur son siège, elle doit être excitée à l’idée de retrouver son petit ami. Pour maintenir la conversation, je me renseigne :

    « Tu dois avoir hâte de le retrouver ? »

    Après une brève hésitation, Martina répond :

    « Oui, j’ai hâte bien-sûr, mais cela fait plusieurs années que nous entretenons cette relation de week-end et je suis vraiment épuisée. Je voudrais le voir plus souvent. Mais je suis vraiment stressée en ce moment avec mes examens et je ne peux pas me permettre de partir en week-end. La semaine, j’ai mes cours et le soir je dois les travailler. Le week-end, je devrais plutôt étudier au lieu d’aller chez lui. Je suis en train de me demander ce qui est le plus important pour moi : mon examen ou notre relation ? »

    D’emblée, je ne trouve rien à dire si ce n’est d’essayer de l’apaiser :

    « Et si tu le retrouvais un week-end sur deux, les deux pourraient marcher... »

    « Tu as sans doute raison, je vais essayer. J’espère seulement que cette relation de week-end ne va pas s’installer durablement. Si nous n’avons pas de chance, nous trouverons des jobs après nos études dans des villes différentes ; je n’ai vraiment pas envie d’une relation à distance qui dure ».

    « Martina, je comprends bien votre situation, mais vous allez y arriver, je croise les doigts pour vous ».

    Avant l’arrivée du train, nous échangeons rapidement nos numéros de téléphone. Martina descend du train et est accueillie avec fougue par son ami, qui la soulève, l’embrasse et l’enlace. Martina et son ami forment un beau couple. Espérons qu’ils restent encore longtemps ensemble.

    Mon voyage prend fin à l’arrêt suivant, me voici arrivée à Hambourg. Je me rends aussitôt à mon hôtel, j’en profite pour me changer puis me mets en route vers le lieu de la manifestation. Mon rythme cardiaque commence lentement à augmenter. Qu’est-ce qui m’attend ? D’après mon amie, il ne peut m’arriver que le meilleur. Ce soir, je vais pouvoir examiner ces hommes de près.

    Même si je trouve rapidement la salle, je reste prostrée devant la porte hésitant à franchir le dernier pas dans l’inconnu. Je suis envahie par une drôle d’impression. Pendant ce temps, un homme qui ressemble à Brad Pitt pénètre dans la salle. Spontanément, je le suis et j‘attends de voir ce qui se passe. En entrant, mon regard est attiré par une grande horloge dans un coin et je constate que je suis pile à l’heure. L’organisatrice prend alors la parole, salue tous les participants et explique brièvement les règles. A chaque signal, les hommes changent de place et les femmes restent assises. Elle souhaite à tous de passer un agréable moment. C’est exact, je suis ici pour m’éclater et pas pour avoir honte d’avoir besoin de participer à ce genre de manifestation ! Je mets de côté mes doutes et me lance dans l’aventure.

    Au moment où le signal retentit, l’homme portant le numéro 1 sur son badge s’assied à ma table ; ses vêtements dégagent des relents de cigarette, ses dents jaunes et ses bouts de doigts colorés ne trompent pas. Tout le portrait d’un fumeur invétéré qui ne s’arrêtera jamais. J’ai déjà vécu cela avec ma dernière relation et je n’embrasserai plus jamais de cendrier !

    L’homme numéro 2 me fait bonne impression, même s’il a l’air de manquer d’assurance. Sa voix est très aiguë et ses mains s’agitent nerveusement dans tous les sens lorsqu’il parle. Bilan : pas besoin d’un angoissé.

    Le troisième est attirant, soigné et vêtu élégamment. Il commence par me regarder dans les yeux, sourit, incline sa tête sur le côté et me demande sans détour :

    « Se pourrait-il que tu sois bi ? »

    « Comment cela ? » dis-je plutôt intriguée.

    « Eh bien, tu l’es peut-être et tu ne le sais pas encore. En fait, j’ai déjà une amie et nous cherchons une partenaire pour un échange à trois. Si tu es ouverte à de nouvelles expériences... »

    « Ah, ah » est tout ce que j’arrive encore à dire, juste avant que le signal retentisse et que l’homme suivant s‘approche.

    Le quatrième me parle avec frénésie et moult détails de ses talents de comédien, d‘un atelier pour comédiens amateurs et de son travail. Il ne me laisse absolument pas placer un mot, ne serait-ce même qu‘une fois pour poser une question. Enfin, le temps est déjà écoulé et il quitte ma table.

    Le numéro 5 ne me laisse pas indifférente tandis qu‘il se présente. L’homme est plutôt chic et la chimie semble bien passer entre nous. Nous avons même des loisirs en commun. Je commence à peine à chercher le fameux hic que je l’ai trouvé ; je m’en doutais : il possède neuf chats ! Et qui doit s’en occuper ? Evidemment sa compagne. Il est hors de question que j’assure cette fonction : la présence d’animaux chez moi n’est tout simplement pas envisageable.

    Le sixième est un « geek » ou mordu de l’informatique. Il suffit de l’observer : il a des cheveux tout ébouriffés ; il ne me regarde absolument pas dans les yeux et ne répond jamais directement à mes questions. M’entend t-il au moins ou est-il complètement plongé dans son monde ? Sur ce, légèrement provoquante, je lui demande si c’est lui qui a eu l’idée de participer à cette rencontre. Non, il participe pour honorer un pari avec ses collègues. Bien sûr, il fallait s’en douter.

    L’homme numéro 7 semble parfait. Je me demande pourquoi il est encore célibataire ou peut-être ne l’est-il pas et qu’il vient ici pour se distraire ? Ce mystère est bien vite éclairci. Il se trouve qu’il habite chez sa mère. Bon après tout pourquoi pas, mais vu la manière dont il fait l’éloge suprême des activités domestiques de sa mère, il est clair qu’aucune autre femme ne sera jamais à la hauteur. Aucune ne pourra cuisiner et s’occuper de lui aussi bien que sa mère. Je ne veux pas passer ma vie à être comparée à une supra-maman.

    J’attends le numéro 8. Dans son T-shirt moulant, il exhibe son torse musclé et tatoué et semble confiant. Je suis donc à peine étonnée de l’entendre me raconter ses exploits en salle de sport. Ses mimiques et son langage corporel me font clairement comprendre l’objet de sa présence à cet événement.

    J’exprime alors ce qu’il insinue de toute évidence :

    « Une aventure d’un soir, ça ne m’intéresse pas ».

    Il me fait un clin d’œil et me rétorque avec un grand sourire :

    « Hé, ma jolie, avec moi, on ne se contente pas d’une nuit, les femmes veulent toujours rester plus longtemps avec moi, si tu vois ce que je veux dire. Donc si tu changes d’avis, je suis à ta disposition ».

    Bon sang, combien de temps cela va-t-il encore durer ? Déjà, le numéro 9 prend place. Avant d’avoir prononcé un mot, il m’énumère les critères qu’une femme doit remplir selon lui. Il est vraiment important pour lui que la femme soit présente pour lui et leurs enfants pendant qu’il travaille. Hormis le fait qu’il ne gagne pas très bien sa vie, je lui demande comment il imagine les choses s’il perd son travail. Eh bien, on n‘en arrivera pas là, puisque selon lui, mon activité au sein d‘une agence de voyages me plaît et que je ne suis pas prête à y renoncer pour un homme.

    Enfin, c’est le tour du numéro 10, la dernière chance. Ce sont les minutes les plus longues de ma vie. On ne peut pas dire qu’il soit bavard. Pour tout dire, il répond par un simple oui ou non et je finis par m’ennuyer à mourir. Il faut dire aussi que je suis à court de questions, fatiguée de devoir soutenir la conversation. Au bout d’un moment je ne dis plus rien, et enfin le signal retentit cette fois pour la dernière fois.

    Aucun des hommes dont je viens de faire la connaissance ne m’a proposé son numéro de téléphone. Déçue, je quitte la salle et rentre à mon hôtel. Pourquoi me suis-je encore engagée là-dedans, c’était évident que je reviendrai les mains vides. Amère, j’appelle Tina, comme toujours dans ces cas-là. Après avoir relaté en détail mes expériences du début à la fin, Tina éclate de rire au téléphone :

    « Si tu juges les hommes de manière aussi superficielle, il ne faut pas que tu t’étonnes, ma chère Rebecca. Tu les étiquettes beaucoup trop rapidement. L’un d’entre eux aurait peut-être mérité d’avoir une chance. En tout cas, réjouis-toi d’avoir réalisé cette expérience. J’aurais bien essayé moi-aussi, c’était sûrement très intéressant. Ne t’inquiète pas, tu vas peut-être finir par sortir avec Thorsten, je suis sûre que tu vas le trouver sympa ».

    Evidemment, Tina avait encore raison. Je juge les hommes beaucoup trop rapidement, mais en même temps c’est le principe du Speed-dating. Cette expérience valait le coup malgré tout ; sans cet événement, je n’aurais probablement jamais rencontré autant de personnalités si différentes.

    En ce dimanche matin, après un petit-déjeuner prolongé à l’hôtel, je suis de nouveau dans le train de retour vers la maison. Cette fois, j’ai réservé une place assise jusqu’à Francfort et je suis assise à côté d’un homme d’un certain âge. Je pense à Martina dont j‘ai fait hier la connaissance dans le train et je déplore que les êtres humains communiquent si peu entre eux. Parfois l’ambiance est si froide lorsque personne ne s’intéresse à l’autre. Alors je prends mon courage à deux mains et j’aborde le vieil homme à côté de moi. Dans la conversation, il m’explique qu’il se rend chez ses petits-enfants qu’il ne voit que rarement, car son fils déménage très souvent pour des raisons professionnelles. Tandis que je lui parle de mon activité professionnelle, surgissent en lui de nombreux souvenirs de ses anciens voyages. Il a beaucoup voyagé à l’étranger tout comme moi, mais sa destination favorite est Sylt. Il me décrit avec enthousiasme la grande dune de sable qui sépare la mer des Wadden de la mer du Nord, un vrai spectacle naturel. Il dépeint une promenade dans les marées basses avec ses petits-enfants, tandis qu‘ils marchaient pieds nus à travers les Wadden et qu’ils sentaient le sable sous leurs pieds si doux et un peu frais, mais très agréable. Ils avaient ramassé des vers de terre, et au coucher du soleil s’étaient allongés sur la plage. Puis il se mit à chanter :

    « Je reviendrai à Westerland ![2] »

    En discutant, le temps est passé vite, le train est arrivé à la gare de Francfort, c’est ici que prend fin mon périple du week-end.

    2

    Lundi matin, retour à l’agence de voyages et déjà les premiers clients arrivent ; un couple marié depuis 40 ans est assis à mon bureau et je me fais la réflexion que cette configuration devient rare dans le monde actuel. Le couple envisage une croisière à l’occasion de leur anniversaire de mariage imminent, ils aimeraient enfin s’offrir quelque chose de spécial après tant d’années. Après une heure d‘échanges, la réservation de la croisière est validée et le couple quitte l’agence. Je me retrouve donc seule dans l’agence avec ma collègue, Jessica, qui propose aussitôt d’aller faire du shopping avec moi, lorsque nous aurons fini la journée dans une demi-heure.

    C’est un vrai régal d’acheter des vêtements avec Jessica, elle trouve toujours les modèles les plus à la mode, et en plus elle connaît précisément les couleurs qui me conviennent.

    Je ne suis donc pas étonnée de la voir débouler avec trois pantalons pour moi en me montrant la cabine d’essayage. Jessica estime que le premier pantalon n’est pas très élégant, alors les autres suivent. Impossible de rentrer dans le deuxième pantalon, et je dois faire beaucoup d’efforts pour enfiler le troisième. Jessica constate le problème et appelle la vendeuse pour lui demander une taille supérieure. Celle-ci annonce avec regrets qu’il s’agit de la dernière taille en stock. Je suis d’autant plus frustrée que ce pantalon me plaisait vraiment. Pour les hauts également, je dois prendre maintenant la taille L, alors que le M me convenait il y a encore quelque temps. Jessica remarque mon regard désespéré. Je parle régime entre mes dents. A ce propos, Jessica raconte qu’une de ses amies a perdu dix kilos grâce à un nouveau régime miracle.

    Dès le lendemain, Jessica m’apporte le programme du régime en question ; je le consulte et suis absolument convaincue que ce régime ne peut que me faire du bien. Je ne peux pas continuer avec ces poignées d’amour partout et j’aurais bien plus de plaisir à faire du shopping qu’hier, lorsque j’ai dû renoncer aux plus beaux modèles. Mais comme on dit : pour être belle, il faut souffrir ! Alors courage en route pour ce régime !

    La première semaine de régime, je suis très grognon, je mâchouille nerveusement mon crayon, je n’arrête

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