Dramatique Les jeux sont faits
l existe deux styles de casinos, très différents l’un de l’autre. Les premiers sont clinquants, bruyants, colorés de jaune fluo, de vert agressif, de rouge brillant pour attirer le regard des quidams et créer une ambiance festive sur fond musical. Les autres sont paisibles et silencieux, on y évolue dans une ambiance feutrée, on n’y perçoit que le cliquetis des jetons et des petites boules blanches lancées dans le cylindre des roulettes.
C’est cette deuxième catégorie que j’aime, mais qui a tendance à disparaître. Les salles du genre Las Vegas prennent le dessus un peu partout dans le monde. Elle est loin l’époque où l’on admirait des femmes en robe du soir errant entre les tables, auprès d’hommes arborant smokings et nœuds papillon : on ne voit cela plus que dans les films de James Bond ! Dans les casinos « à l’américaine », le public se presse autour des machines à sous. Les gens se contentent d’appuyer sur un bouton et de regarder des dessins s’aligner sous leurs yeux. Et ils appellent ça « jouer » ! Où est le plaisir ? Selon moi, ces personnes n’aiment pas jouer : elles rêvent seulement de gagner !
Si je vous dis cela, c’est pour que vous sachiez qui je suis.
Moi, j’aime le jeu. Pour les émotions qu’il procure, les frissons qu’il fait ressentir, la satisfaction qu’on éprouve quand on vainc un adversaire – au poker par exemple – ou un croupier au black jack. La chance intervient peut-être à 80 %, mais les 20 % restants sont entre nos mains : on tire une carte ou on ne la tire pas, on mise ou on s’abstient. On ne compte pas uniquement sur le hasard ! Tandis qu’avec une machine, un bandit manchot réglé pour rapporter 3 ou 4 % à son propriétaire, il est intrinsèquement impossible de se défendre et, à terme, de gagner. Vous le constatez : je connais parfaitement le sujet. Je sais de quoi je parle. Nul n’évolue entre les tables avec l’aisance qui est la mienne. Quand je mets les pieds dans un casino, je deviens un autre homme. Je suis transcendé. Comme le dit l’expression, je suis heureux comme
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