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Cache-cache avec un tueur: Les enquêtes de Victor Tarin
Cache-cache avec un tueur: Les enquêtes de Victor Tarin
Cache-cache avec un tueur: Les enquêtes de Victor Tarin
Livre électronique184 pages2 heures

Cache-cache avec un tueur: Les enquêtes de Victor Tarin

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À propos de ce livre électronique

La liste d'évènements s'allonge pour Victor Tarin, l'embarquant ainsi dans une nouvelle aventure.

Un boulanger de Plancoët qui disparaît avec sa famille un 31 décembre. La construction illégale d’un immeuble à Saint-Cast. Une entreprise off-shore basée entre Pléneuf et Erquy. Un trafic sur Internet. Des cadavres dans la région de Dinan. C’est le cocktail de Cache-cache avec un tueur qui va entraîner Victor Tarin sur des terrains très glissants.

Entamez ce polar haletant sans plus tarder !

À PROPOS DE L'AUTEUR

Né en 1961 à Languédias, fils et petit-fils de boulanger, Eric Rondel est l'auteur de nombreux ouvrages historiques sur la Seconde Guerre Mondiale. Amoureux de sa région et de son histoire, il a créé le personnage décapant de Victor Tarin pour pouvoir en parler différemment à travers des romans policiers qui la mettent en valeur. Dès la sortie de la première aventure de Victor Tarin en 1998, le personnage a trouvé son public.
LangueFrançais
Date de sortie27 mai 2020
ISBN9782374690537
Cache-cache avec un tueur: Les enquêtes de Victor Tarin

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    Aperçu du livre

    Cache-cache avec un tueur - Eric Rondel

    hasard.

    Lundi 1er janvier de bon matin

    Engourdie par un froid sibérien qui ralentissait l’économie locale depuis plusieurs jours, bien accrochée sur sa colline de granit, la ville de Plancoët dormait du sommeil du fêtard embrumé. En ce lendemain de fête insouciant, personne ne se doutait encore que le premier acte d’un drame affreux aux retentissements nationaux, venait de se jouer du côté de l’Hôtel de Ville.

    Une des riches façades du centre-bourg cachait encore la triste réalité de son secret, qui allait bientôt diviser la population de la cité à l’eau minérale la plus célèbre de Bretagne, à quelques piétons glacés qui pressaient le pas, emmitouflés dans des blousons fourrés remontés jusqu’aux oreilles.

    Egarés sur les routes, des retardés du réveillon rentraient chez eux aphones, les yeux rougis, les cheveux en bataille, le cerveau saturé de décibels et les vêtements maculés des cotillons lancés avec bonheur par des gosses braillards sur des adultes retombés en enfance.

    Il était un peu plus de six heures du matin. Une voiture bruyante, chargée de deux gueules de bois rendues silencieuses par la fatigue et les excès de toutes sortes, venait de passer devant Notre-Dame-de-Nazareth et sa statue miraculeuse retrouvée en 1644 dans la fontaine Ruellan par les frères Faguet, tout en rêvant au réconfort d’un bon lit salvateur. Le couple de noctambules motorisés rentrait lascivement d’une petite fête organisée entre amis pour le Nouvel An, à deux pas de Dinan.

    Seulement voilà, les agapes étaient finies et la triste réalité de la tolérance zéro, tapie dans l’angle mort d’un rond-point de la ville basse, attendait avec fermeté des proies faciles. En effet, des chevaliers en képi, peut-être vexés de n’avoir pas pu festoyer avec leurs gentes dames comme le plus commun des verbalisables, avaient officiellement organisé un petit rendez-vous « soufflette pour tous. »

    La gendarmite aiguë, une des plus impitoyables des épizooties administratives de notre époque était à l’affût, n’attendant que le moment opportun pour sauter sur les inconscients et les réfractaires au code de la route qui osaient encore braver l’autorité.

    En passant sur le pont de la rue de l’Abbaye, faisant, début XIXème siècle, partie du territoire de Corseul, qui enjambe la ligne de chemin de fer conduisant de trop rares voyageurs à Lamballe depuis 1879 (¹) et malgré une vision réduite par la fatigue et peut-être aussi par un petit verre de trop, en apercevant des éclats de gyrophare rebondir sur les fenêtres des maisons, le conducteur aux cheveux hirsutes du cabriolet pétaradant, comprit immédiatement ce qui l’attendait en ce petit matin glacial sur les bords de l’Arguenon, la Rivière Blanche des légendes locales.

    En quelques fractions de secondes, une violente poussée d’adrénaline propulsa le conducteur dans un cauchemar judiciaire. Il voyait déjà le carton rose à trois volets qu’il avait été si fier d’exhiber à ses copains – et plus encore à sa fiancée – plusieurs années auparavant, s’envoler vers des cieux préfectoraux et son compte en banque – qui avait déjà été lourdement mis à contribution en ces jours de fêtes – allégé de quelques centaines d’euros.

    Devant la vision cauchemardesque d’un barrage routier infranchissable et hypnotique, vers lequel le couple s’avançait inexorablement, une voix féminine et moralisatrice ramena lourdement le conducteur sur terre :

    – Alors là, mon petit vieux, c’est le bouquet… avec ce que tu as bu cette nuit, tu peux dire adieu à ton permis… tu ne pourras pas dire que je ne t’ai pas prévenu !…

    – Pas de panique, je ne suis pas saoul… je n’ai fait aucun excès !

    – Je suis persuadée que tu dépasses la dose – autorisée… et de beaucoup… avec la sévérité actuelle tu es bon pour repasser ton permis…

    – Tu crois ?… Pas avec si peu… paniqua l’homme aux cheveux en bataille qui se voyait déjà au volant d’une de ces voiturettes pétaradantes et fumantes – des suppositoires à camion comme il se plaisait à les surnommer.

    – Ce n’est tout de même pas la première fois que je… reprit-il après avoir promis trois Pater et deux Avé à sainte Indulgence s’il passait à travers les mailles de la maréchaussée.

    – On verra… coupa la jeune femme qui n’était pas dupe de l’état dans lequel son compagnon conduisait… il ne faudra pas venir pleurer… quand on veut jouer, il faut accepter les règles ; et cette fois-ci tu pars avec un sérieux handicap.

    L’escouade de gendarmes qui grouillait d’une voiture à l’autre pour n’oublier aucun client, était postée stratégiquement pour contrôler tous les véhicules transitant par Plancoët.

    Les Men in Blue (Hommes en Bleu) avaient organisé un premier centre de tri sur le rond-point du port, qui ressemblait à l’agitation d’un poste de douane sensible à une de nos frontières d’avant Schengen. Des dizaines de torches balayaient l’espace, éclairant parfois le visage blême d’un conducteur qui ne se faisait pas d’illusion sur son futur proche. A moins de posséder le don de l’invisibilité, personne ne pouvait se soustraire au jeu du « gendarme et du buveur. »

    La peur du gendarme et surtout de l’alcootest qui se lisait sur tous les visages était palpable. Personne n’osait bouger, même les jets d’eau du rond-point étaient figés.

    Un des militaires à la figure sans doute rougie par le froid fit signe au conducteur de ralentir, puis lui demanda autoritairement par geste de baisser sa vitre, ce qu’il fit péniblement, à cause de la vétusté de certaines pièces de son véhicule – dont la manivelle en question qui, rebelle, lui était de nombreuses fois lâchement restée dans la main.

    – Le parking de la gare est saturé, garez-vous près de la passerelle là-bas, monsieur, fit d’un ton monocorde le représentant de l’ordre en laissant un nuage de buée sortir de sa bouche entre chaque mot. Attendez votre tour en préparant vos papiers, nous allons procéder à un contrôle d’alcoolémie.

    * * *

    Au même moment, un peu plus haut dans la ville, le drame de Plancoët, beaucoup plus grave que la scène du port, commençait à darder.

    Un spectateur attentif aurait pu sentir une âcre odeur de brûlé émaner d’un des immeubles et donner l’alerte. Mais il n’y avait pas encore assez de monde à arpenter les rues, et après tout, il n’était pas rare le matin de sentir des effluves de pain grillé sortir d’un fournil de boulanger !

    Pour les candidats inscrits bien malgré eux au jeu du « biniou du picoleur » sur les bords de l’Arguenon, l’attente ne fut pas longue, mais suffisante pour déclencher une mini tempête verbale à bord du cabriolet aux vitres mal-jointes, à la capote ajourée et au bouton de chauffage resté bloqué sur « froid » depuis de longues années.

    Ponctués par des nuages de buée troublants, les mots fusaient, les reproches justifiés de la fille recevaient des réponses argumentées, mais de mauvaise-foi du garçon qui se défendait honteusement avec de grands gestes. Ce n’est même pas sûr qu’il arrivait à se convaincre lui-même.

    – C’est ta copine qui m’a obligé à goûter son alcool de cassis « maison » avant de partir.

    – Tu pouvais refuser.

    – Elle se serait vexée…

    – J’aurais pu conduire…

    – Tu ne connais pas ma voiture.

    – Tu te crois un surhomme, mais tu n’es qu’un lamentable macho qui ne sait pas reconnaître ses torts.

    – Attends ! trancha-t-il en posant la main sur l’avant-bras de son contradicteur en jupons. C’est à nous…

    Un des gendarmes glacés, qui n’arborait visiblement pas une jovialité débordante d’être ainsi exposé aux turpitudes météorologiques du moment, approchait du véhicule en brandissant fièrement le tube de vérité dans lequel il enficha militairement un sac transparent, destiné à récupérer les exhalaisons toxiques expirées par des poumons gonflés de gaz éthyliques.

    – Par pitié, coupez votre moteur monsieur, ordonna le gendarme en se bouchant le nez, la fumée nauséabonde qu’il dégage incommode les autres conducteurs…

    – J’ai dû mettre trop d’huile à la dernière vidange, s’excusa le pollueur tout en tendant ses papiers récupérés non sans mal dans une boîte à gants au fouillis légendaire.

    – Mouais ! fit diplomatiquement le gendarme tout en jetant un œil rapide à l’état général du cabriolet, il y a peut-être de ça, mais cela n’explique pas tout… continua-t-il en lui tendant l’éthylotest…

    – C’est une vieille dame vous savez ! Elle a quelques douleurs et…

    – Soufflez fort la-dedans sans vous arrêter ! coupa le militaire qui n’était pas d’humeur à écouter les explications embrouillées du contrevenant.

    Après quelques secondes d’exposition à l’haleine un peu chargée du pilote, la belle couleur jaune du mouchard officiel vira au vert.

    – Le test est positif monsieur ! articula le gendarme comme pour savourer une victoire acquise sur un mauvais citoyen.

    – Vous êtes sûr ?

    – La prise de sang confirmera !

    – La prise de sang ! s’affola le futur verbalisé en pensant à l’horreur d’une aiguille d’acier trempé s’enfonçant sans pitié dans son bras si tendre.

    * * *

    J’entends d’ici des lectrices ingrates s’amuser de cette pensée qu’elles qualifient de « si commune de la part d’un mâle »… Vous n’avez pas tout à fait tort mesdames ! Nous, « les hommes, » et on n’a pas peur de le confesser, si on n’aime pas les piqûres, ce n’est pas à cause de la douleur – nous sommes insensibles à la douleur physique, je vous l’assure au nom de la moitié mâle de l’humanité que j’ai l’honneur de représenter ici – mais à cause du temps que l’on perd dans les cabinets médicaux malgré les jolies infirmières mises à notre disposition… Mais si mesdames… c’est la seule raison, soyez en persuadées… Et puis franchement, les autorités médicales n’auraient-elles pas les moyens, à une époque où l’on projette de marcher sur la planète Mars, de remplacer cette terrible tige d’acier trouée, ce pis-aller sorti de l’imaginaire inquisiteur du moyen-âge ?

    Comment-ça vous trouvez que mon dernier paragraphe est un aveu ? Vous nous déclarez définitivement douillets ? Allez, je préfère arrêter-là la justification d’une trop grande évidence… et retourner à mon récit : la gente féminine est définitivement de trop mauvaise foi !!!!!…

    – Rassurez-vous monsieur ! reprit le gendarme qui regardait religieusement l’éthylotest souillé comme un nominé à une cérémonie quelconque admire son trophée en carton-pâte. Vous ne dépassez que très légèrement, la sanction ne devrait pas être trop forte, mais nous allons tout de même immobiliser votre véhicule.

    – Je n’ai pas bu moi ! Je peux conduire ! lança fièrement la passagère en se penchant pour être bien vue du représentant de l’ordre.

    – Non madame !… Je n’ai pas pris cette décision à cause de l’état de votre mari, mais de celui de la voiture… elle n’est plus apte à rouler sur la voie publique…

    – Elle marche parfaitement ! s’offusqua le pilote, je vous l’ai déjà dit, c’est une vieille dame, elle a quelques rhumatismes, c’est tout… pas de quoi en faire une épave…

    – Le contrôle technique obligatoire n’a pas été effectué, trancha la bouche administrative, et mon collègue vient de voir sur notre terminal d’ordinateur que vous avez un procès-verbal impayé…

    – C’est juste pour un stationnement dépassé, tenta de justifier le conducteur déjà assommé.

    – C’est la loi… martela le képi ravi de soustraire à la circulation ce qu’il prenait pour un défi à l’ordre public.

    Le couperet était tombé, il n’y avait plus rien à négocier, le mot fatal venait d’être prononcé : « Loi. » En effet, depuis quelque temps, le gouvernement ne plaisantait plus avec elle et aucune infraction au code de la route, si petite fût-elle, ne passait à travers les mailles de la justice… Les permis de chauffards sautaient comme des bouchons de champagne au 14 juillet…

    – Comment fait-on pour rentrer chez-nous ? Vous nous raccompagnez ? tenta le conducteur.

    – Vous pouvez appeler un ami avec votre portable pour qu’il vienne vous chercher !

    – C’est gai… qui va-t-on appeler un premier janvier… et à cette heure-ci ?

    – Ce n’est pas mon problème madame ! martela l’intègre représentant de l’ordre en se penchant pour voir son interlocutrice, il fallait vous mettre en règle avec la loi.

    – Laisse tomber Blanche ! chuchota le verbalisé en lui posant doucement la main sur le bras, tu parles à un mur… j’ai une idée.

    – Un taxi ?

    – Je vais aller voir Ronan.

    – Ton copain de pension, mais il va être couché !

    – Un boulanger encore au lit à sept heures du matin… et un Jour de l’An… Tu plaisantes… Il commence sa journée sur le coup de quatre heures… Il va nous aider… pense à la bonne chaleur du fournil… à l’odeur du pain frais…

    – Remarque, je ne suis pas contre un petit

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