Corbières, le dé sert du roi Alaric
Après avoir quitté Toulouse, il faut traverser le Lauragais, dont les champs blonds font, autour des clochers-murs, des couronnes de flammes. On y aperçoit, en contrebas de la route, les toitures du château des Varennes où je travaillais autrefois comme jardinier et où l’essentiel de ma tâche consistait en réalité à empêcher la truie Rosalie, dont le ventre touchait terre, d’entrer dans le potager où elle se serait tapé, sinon, les tomates ananas, les Green Zebra et les noires de Crimée que la châtelaine réservait aux clients de sa chambre d’hôtes.
Du Lauragais à la porte des Corbières
Il faut longer ensuite le zinzolin de la Montagne noire, dominée par l’antenne de la Marine nationale, que je ne peux voir sans évoquer cet ami de mon père, qui s’était engagé en imaginant les vahinés de Gauguin aux seins lourds et aux fleurs blanches dans les cheveux, et s’est retrouvé affecté au pied de cette antenne, chargé de nettoyer dont les haleurs ont été remplacés depuis le temps par des cyclistes fluorescents. C’est par là-bas que, adolescent, je passais mes week-ends de mai et que, avec des copains, je rendais visite à un éclusier narcoleptique qui écrasait des cigarettes sur sa langue.
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